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Volume 16, No 4- 1995

 

  Agence de santé publique du Canada


Recensions de livres


A Dictionary of Epidemiology, Third Edition

Sous la direction de John M. Last
Rédacteurs associés : J.H. Abramson, Gary D. Friedman, Miquel Porta, Robert A. Spasoff, Michel Thuriaux
New York : Oxford University Press, 1995; xvii + 180 pages; ISBN 0-19-509667-3 (édition reliée), 49 $ CAN; ISBN 0-19-509668-1 (édition brochée), 24,50 $ CAN

Plus tôt cette année, Oxford University Press publiait la troisième édition du Dictionary of Epidemiology de M. Last. La révision, effectuée sous l'égide de l'Association internationale d'épidémiologie, est la mise à jour d'un texte de référence qui figure probablement déjà dans la bibliothèque personnelle de la plupart des épidémiologistes. Quoi de neuf dans la troisième édition de ce dictionnaire? Cela vaut-il la peine de l'acheter si vous avez déjà en mains la deuxième édition?

Selon la préface de M. Last, la troisième édition est le fruit d'une «révision substantielle» de la version précédente et propose près de 300 nouvelles entrées et définitions révisées. Bon nombre des révisions et des ajouts que l'on retrouve dans la troisième édition constituent sans conteste des améliorations. Ainsi, la définition du terme epidemiology (épidémiologie), à titre d'exemple, est toujours : [traduction] «l'étude de la distribution et des déterminants des états et des événements reliés à la santé dans des populations données et l'application de cette étude à la résolution des problèmes de santé». Cependant, la nouveauté dans cette entrée réside dans les explications détaillées des termes figurant dans la définition principale, c'est-à-dire distribution (distribution), determinants (déterminants), health-related states (états reliés à la santé), etc. Un rappel bien utile de la facilité avec laquelle on peut être pris au piège de son propre jargon.

Au nombre des autres nouveautés intéressantes de cette troisième édition, citons notamment l'inclusion de plusieurs entrées ayant trait à la dixième révision de la Classification internationale des maladies (appelée en fait Classification statistique internationale des maladies et des problèmes connexes), ainsi que d'entrées issues de secteurs scientifiques très récents, comme reverse transcription (transcription inverse). D'autres nouvelles entrées, telles que emerging pathogens (pathogènes nouveaux), information superhighway (autoroute de l'information) et random-access memory (mémoire à accès sélectif), témoignent de langages et de technologies apparus de fraîche date et contribuent sans conteste au ton nouveau de la troisième édition. La mise à jour de la présente édition a également touché la bibliographie, qui répertorie des ouvrages de référence, des monographies sur l'épidémiologie et la biostatistique ainsi que des travaux ayant trait à l'histoire de l'épidémiologie.

Une nouvelle caractéristique de la troisième édition est une liste d'acronymes «fréquemment» utilisés qui apparaît au début de l'ouvrage. On y retrouve une sélection à première vue aléatoire de 74 sigles et acronymes, dont bon nombre désignent des organismes dans le domaine de la santé aux États-Unis (p. ex. CDC, EPA, EIS), au Royaume-Uni et en Europe, tandis que d'autres, comme UN, GDP et WHO, ne sont pas directement reliés à l'épidémiologie. En revanche, plusieurs abréviations frÉquemment utilisées dans les publications en épidémiologie, telles que SMR, CI, OR, RR et BMI, n'y figurent pas. Somme toute, l'utilité de cette liste est douteuse et sa contribution à l'intérêt du dictionnaire est négligeable.

Dans cette troisième édition, la nouveauté se manifeste parfois davantage au niveau des commentaires de l'auteur qu'à celui des changements significatifs. Si, dans la préface, le lecteur est averti que [traduction] «l'usage de certains termes est à éviter», il n'en reste pas moins quelque peu déroutant de trouver, dans un dictionnaire, un ton empreint d'une dérision délibérée. À titre d'exemple, dans la nouvelle entrée gender, l'auteur formule la critique suivante : [traduction] «Dans certaines régions du monde anglophone, la signification du mot gender englobe à présent tout ce qui se rapporte à la conscientisation, aux attitudes ou aux opinions, selon des critères culturels, à l'égard des hommes et des femmes, et parfois de leur orientation sexuelle. Cet usage peut être vu comme une forme de rectitude politique, ou encore... de préciosité. Lorsque gender remplace un mot sémantiquement exact, par exemple sex, dans les vedettes des tableaux statistiques, cela déconcerte le lecteur dont la langue maternelle reçoit pour les substantifs trois genres qui ne renvoient pas nécessairement au sexe de l'individu...» L'auteur a tout à fait raison et je suis moi-même tout aussi excédé de voir le mot gender employé à tort et à travers. Cependant, il pourrait certainement faire valoir son point de vue de manière plus succincte. À la lumière d'une critique aussi catégorique de l'usage abusif de gender, il est intéressant de constater que le dictionnaire admet une définition plus souple du terme rate (taux) que celle reçue par bon nombre d'épidémiologistes. Selon le courant majoritaire, un taux doit être associé de façon explicite à une durée. En revanche, d'après le présent dictionnaire, [traduction] «en matière d'épidémiologie, de démographie et de statistiques vitales, le terme rate exprime la fréquence [laquelle est synonyme d'occurrence, toujours d'après le dictionnaire] à laquelle se produit un événement dans une population donnée...» L'auteur concède, dans le troisième usage répertorié du terme, que rate a à l'occasion [traduction] «un sens restreint où il désigne uniquement les rapports représentant des changements en fonction du temps.»

Un des traits caractéristiques de toutes les éditions de ce dictionnaire est l'ajout, pour de nombreuses entrées, d'un résumé de la situation de celles-ci en épidémiologie et d'un avertissement de l'auteur quant à leur utilité conceptuelle ou pratique. Par exemple, on nous précise que la déclaration des maladies à déclaration obligatoire est très incomplète, pour un certain nombre de raisons, même s'il s'agit d'une question «très importante». De même, à l'article race (race), on nous rappelle que [traduction] «à l'ère de la rectitude politique, la classification selon le critère de la race s'effectue avec une grande circonspection.» En ce qui concerne les international comparisons (comparaisons internationales), l'auteur remarque avec cynisme qu'il s'agit [traduction] «d'un passe-temps populaire chez les polémistes et les politiciens», dont l'interprétation exige cependant la plus grande prudence. «Ce n'est qu'après s'être assuré que l'on compare bien des choses comparables que l'on peut juger la comparaison fiable en formulant, même à ce stade, des réserves quant à sa validité.»

Les définitions sont pour la plupart présentées avec clarté. Le cas échéant, on propose plus d'une définition, et les utilisations des termes sont illustrées par des exemples. La plupart du temps, la syntaxe employée pour définir les termes est claire et concise et le texte est sans reproche. Signalons cependant quelques exceptions à cette règle, notamment pour l'entrée parity (parité), qui commence par les mots [traduction] «état d'une femme relatif au fait d'avoir mis au monde des enfants viables» et la coquille metastates [au lieu de métastases] dans l'entrée composite index (indice composé).

Somme toute, le dictionnaire de M. Last (disponible en version reliée ou brochée) est un ouvrage de référence pratiquement indispensable pour qui travaille dans le domaine de l'épidémiologie ou de la santé publique. Toutefois, si vous possédez déjà la deuxième édition, il est probablement superflu d'acheter la troisième; une fraction appréciable des ajouts ne sont que des améliorations cosmétiques. Si vous ne possédez pas déjà ce dictionnaire (ou si vous vous contentiez jusqu'à présent d'une photocopie), n'hésitez pas une seconde à vous procurer la troisième édition. Soyez toutefois averti que la voix de l'auteur se fait plus forte encore que dans les éditions précédentes, une caractéristique qui agacera sans doute ceux qui préfèrent les ouvrages de référence présentés sans parti pris.

Kathryn Wilkins
Division des statistiques sur la santé
Statistique Canada, Pré Tunney
Immeuble R.H. Coats, 18 e étage
Ottawa (Ontario) K1A 0T6


Mortality From Smoking in Developed Countries 1950-2000: Indirect Estimates from National Vital Statistics

Par Richard Peto, Alan Lopez, Jillian Boreham, Michael Thun, Clark Heath Jr.
Oxford : Oxford University Press, 1994; 657 pages; ISBN 0 19 262619 1; 71,50 $ CAN

Pour décrire ce livre unique, conçu dans le but de véhiculer le message de l'épidémie du tabagisme à l'échelle mondiale, laissons la parole à son auteur : [traduction] «le principal objet de ce livre est de faciliter la communication efficace, en premier lieu au lecteur, puis par ce dernier, de l'ampleur phénoménale de la mortalité causée à l'heure actuelle par le tabagisme.»

L'ensemble de la publication suit la même méthodologie, relativement simple, pour estimer les décès en surnombre imputables au tabagisme. Cette méthodologie, élaborée par les auteurs et publiée pour la première fois dans la revue The Lancet en 1992, est reproduite dans l'ouvrage, ce qui est fort commode. Les auteurs s'en sont servi pour estimer la proportion des décès attribuable au tabagisme dans les pays industrialisés du globe.

Pour chaque pays industrialisé, on a estimé la surmortalité absolue imputable au cancer du poumon en comparant les taux de mortalité nationaux par cancer du poumon et les taux qui ont été observés chez les non-fumeurs aux États-Unis. On a ensuite utilisé cette surmortalité imputable au cancer du poumon à titre de guide pour estimer les proportions des décès imputables à d'autres causes qui pourraient être attribuées au tabagisme, en s'appuyant sur la gigantesque étude réalisée par l'American Cancer Society, la Second Cancer Prevention Study (CPS-II), portant sur plus d'un million d'adultes américains. Pour que les estimations restent «prudentes», aucun décès avant l'âge de 35 ans et aucun décès attribuable à une cause non médicale (p. ex. incendie) n'a été imputé au tabagisme. On a utilisé les données sur la mortalité en 1955, 1965, 1975, 1985 et 1990 et on a fait des projections des taux de décès pour 1995, que l'on a appliquées aux chiffres démographiques prévus par les Nations Unies pour 1995. En dépit du problème évident que pose la généralisation de la situation des non-fumeurs américains à celle du reste des nations industrialisées de la planète, il s'agit là d'une méthode ingénieuse pour estimer les répercussions massives du tabagisme dans ces pays.

La portée limitée du livre est fort bien résumée dans un avant-propos de trois pages rédigé par Sir Richard Doll. Sauf si le lecteur souhaite copier certains graphiques pour une présentation ou comparer les chiffres estimés pour différents pays industrialisés, il n'est pas vraiment nécessaire d'en lire davantage.

Les auteurs estiment le nombre de décès à 2 millions par an à l'heure actuelle, auxquels il faut ajouter 60 millions entre 1950 et l'an 2000 dans les pays industrialisés seulement. Si ces décès ont jusqu'à présent été enregistrés principalement chez les hommes, la situation évolue, compte tenu du nombre toujours croissant de fumeuses. Apparemment, la perte de vie moyenne subie par les victimes du tabagisme serait d'environ 16 ans et, dans les pays industrialisés, approximativement la moitié des personnes qui fument régulièrement seront tuées par le tabac. En d'autres termes, les fumeurs réduisent leur espérance de vie de près de 8 années.

Cet ouvrage compte de nombreuses pages présentant des tableaux et graphiques de grandes dimensions, bien conçus, faits explicitement dans le but d'être photocopiés. Il est subdivisé en deux sections de format standard : la première présente les principaux résultats pour chaque pays industrialisé important ou groupe de pays industrialisés, tandis que la seconde fournit des informations plus détaillées.

Évaluation générale :
Utilité limitée à très utile, selon l'utilisateur

Atouts :
Perspective internationale/mondiale
Conçu principalement pour les présentations
Bien organisé et facile à suivre

Faiblesses :
Répétition du même message - risque de saturation
Les auteurs prêchent à des convertis

Public visé :
Éducateurs dans le domaine médical
Professionnels en santé publique
Décideurs

Gregory Taylor
Section des maladies cardio-vasculaires
Bureau des maladies cardio-respiratoires et du diabète
Laboratoire de lutte contre la maladie
Santé Canada, Pré Tunney
Ottawa (Ontario) K1A 0L2

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Dernière mise à jour : 2002-10-29 début