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Volume 18, No 1- 2000

 

 

Office de la santé publique du Canada

Rapport de la situation:
Évaluation d'un atelier sur les messages destinés à informer le public quant à la réduction des risques du rayonnement ultraviolet


Rosemarie Ramsingh and Christina J Mills


Résumé

L'article que voici présente une évaluation des répercussions de l'atelier de 1994 qui portait sur les messages d'information publique sur les moyens de réduire les risques pour la santé associés aux rayons ultraviolets (rayons UV). Le public cible était l'ensemble des organisations qui font de la sensibilisation aux dangers des rayons UV au Canada. On a procédé par enquête postale assortie d'un suivi téléphonique; le questionnaire a été envoyé à 130 adresses, entre autres aux participants à l'atelier, aux personnes qui avaient reçu le rapport de l'atelier et à 40 services locaux de santé publique. Le taux de réponse a été de 62 %. Au cours des deux ans qui se sont écoulés depuis l'atelier, environ 40 % des organisations interrogées se sont servies des messages sur la santé publique formulés lors de l'atelier pour intensifier ou amorcer leurs activités de sensibilisation aux rayons UV. Environ 38 % des organisations qui ont répondu au questionnaire ont utilisé tels quels les messages sur la santé publique dans leurs programmes. Cependant, si on ne tient compte que des répondants qui avaient vu les messages au préalable, la proportion de ceux qui les ont utilisés tels quels dans leurs programmes atteint 61 %. Quarante pour cent des personnes interrogées n'avaient jamais reçu un exemplaire du document contenant les messages en question, ce qui indique qu'il faut améliorer la diffusion des messages sur lesquels les participants de l'atelier se sont entendus.

Mots clés : Canada; consensus development conference; evaluation studies; program evaluation; ultraviolet rays


Introduction

En 1994, Santé Canada a convoqué à un atelier 24 organisations nationales intervenant dans la conception ou la diffusion de messages de santé publique relatifs à l'exposition aux rayons ultraviolets (UV). L'atelier avait pour but de dégager un consensus sur les messages de base à diffuser pour réduire les risques des rayons UV pour la santé1. Il faisait suite à une recommandation émanant du Colloque national sur les maladies associées au rayonnement ultraviolet tenu en 1992. Les participants à ce colloque avaient en effet recommandé que l'on collabore à l'échelle nationale pour améliorer la cohérence des messages sur les rayons UV destinés à la population2.

L'atelier avait pour but de traduire les conclusions scientifiques issues du colloque de 1992 en messages de base dont pourraient se servir les intermédiaires qui préparaient des documents à l'intention du public. Par conséquent, il s'adressait essentiellement aux organisations susceptibles d'utiliser les messages de base dans leurs activités de prévention de la maladie ou de promotion de la santé. Il était convenu que la présentation, l'importance relative donnée aux divers éléments des messages et le degré de précision de chaque élément varieraient en fonction du public auquel chaque produit était destiné.

Le Laboratoire de lutte contre la maladie (LLCM) s'étant engagé à évaluer et à améliorer constamment ses programmes, les organisateurs de l'atelier ont effectué une enquête postale en septembre 1996 pour évaluer l'effet de l'atelier de 1994 sur le travail des organisations cibles.

Objectifs

Cette évaluation visait à déterminer :

  • Dans quelle mesure les répondants étaient au courant de l'atelier sur les rayons UV tenu en 1994 et connaissaient le contenu des messages recommandés à l'issue de l'atelier
  • Dans quelle mesure les répondants étaient d'accord avec la portée et le contenu des messages sur lesquels on s'est entendu lors de l'atelier
  • Dans quelle mesure les messages en question étaient utilisés dans le cadre de programmes ou de publications visant à réduire les risques des rayons UV pour la santé

Méthodes

Le public cible comprenait des intervenants en santé publique et des personnes appelées à prendre des décisions dans ce domaine au niveau municipal, provincial ou fédéral, des organisations non gouvernementales (ONG) et des associations professionnelles jouant un rôle dans l'élaboration ou la diffusion de messages de prévention des maladies ou de promotion de la santé s'adressant soit à des professionnels, soit au grand public. On a dressé une liste maîtresse comprenant le nom des participants de l'atelier, la liste des destinataires des produits de l'atelier et l'adresse d'autres personnes ayant demandé des renseignements sur l'atelier ou, d'une façon générale, sur les risques que posent les rayons UV pour la santé.

Nous avons effectué une enquête postale auprès du public cible en septembre 1996. Comme les organisations canadiennes qui s'occupent activement de produire et de diffuser des documents sur les dangers des rayons UV pour la santé sont relativement peu nombreuses, il était possible d'envoyer le questionnaire à toutes les personnes ou organisations figurant sur la liste (90 adresses). Nous avons aussi choisi au hasard 40 services de santé publique au Canada, puisque les organismes locaux de santé publique n'avaient pas été systématiquement inclus dans la liste de distribution initiale.

L'enquête s'est déroulée dans les deux langues officielles. Chaque répondant a reçu le questionnaire de six pages (annexe) assorti d'une lettre d'accompagnement et du texte des messages de santé publique formulés lors de l'atelier de 1994 sur les rayons UV. On a fourni ces messages aux répondants pour les aider à répondre aux questions sur le contenu des recommandations de l'atelier, mais on leur a demandé de ne pas lire les messages tant qu'ils n'auraient pas répondu aux deux premières questions, qui demandaient s'ils étaient au courant de la tenue de l'atelier et s'ils avaient lu le texte des messages. Trois semaines après l'envoi des questionnaires, on a appelé, pour les relancer, toutes les personnes dont on avait pu obtenir le numéro de téléphone. Nous avons utilisé le progiciel SPSS tournant sur Windows pour établir des statistiques descriptives simples tout en effectuant un nombre limité de recoupement de données.

Résultats

Après avoir éliminé les adresses en double (les cas où deux personnes avaient répondu pour le même organisme), les questionnaires renvoyés sans adresse de retour et les adresses aux États-Unis, nous avons obtenu un dénominateur de 106 pour analyser les taux de réponse. Soixante-six questionnaires ont été remplis et retournés avant la date limite, ce qui donne un taux de réponse net de 62 %. Les répondants et les non-répondants se répartissaient également selon la langue et le type d'organisation, mais les services de santé locaux étaient surreprésentés parmi les répondants tandis que les ONG du domaine de santé étaient surreprésentés parmi les non-répondants (tableau 1).



Connaissance de la tenue de l'atelier et des messages retenus

Des 50 répondants qui n'avaient pas participé directement à l'atelier, 25 (50 %) ont indiqué qu'ils étaient au courant de la tenue de l'atelier, qu'ils savaient que des messages de santé publique avaient été formulés lors de cet atelier ou qu'ils avaient lu le texte de ces messages. Aucun type d'organisation n'était plus ou n'était moins au courant que d'autres de la tenue de l'atelier ou de la teneur des messages. Presque toutes les organisations qui connaissaient les messages retenus lors de l'atelier avaient amorcé des activités de sensibilisation aux effets des rayons UV au cours des 2 ans qui avaient suivi l'atelier (15 des 16 participants, 22 des 25 non-participants). Une seule des organisations qui n'étaient pas au courant des messages formulés lors de l'atelier avait entrepris des activités de sensibilisation aux rayons UV.

Sur les 25 répondants qui avaient lu les messages de santé publique approuvés lors de l'atelier de 1994 mais qui n'avaient pas participé à l'atelier, 17 (68 %) les avaient lus dans Maladies chroniques au Canada; 8 en avaient entendu parler par des collègues et 5 en avaient pris connaissance à l'occasion de conférences (les répondants pouvaient indiquer plus d'une source). Parmi les autres sources citées figuraient les bulletins internes d'organisations, les affiches, la télévision, les dossiers de l'organisation et d'autres publications, dont le Journal de l'Association médicale canadienne et le Public Health and Epidemiology Report of Ontario.

Accord avec la portée et le contenu des messages

Vingt répondants (30 %) trouvaient qu'il manquait certains éléments d'information dans les messages de santé publique; la proportion était la même chez les participants de l'atelier et les non-participants. Les lacunes relevées se rangent, en gros, dans les huit catégories suivantes :

  • Écrans solaires (8): Certains répondants auraient voulu qu'on indique quand et avec quelle fréquence il faut appliquer un écran solaire, qu'on explique la différence entre un filtre solaire et un écran solaire total et qu'on avertisse les gens qu'à lui seul, le filtre solaire n'assure pas une protection totale et qu'il faut prendre aussi d'autres précautions.
  • L'importance de l'exposition aux rayons UV pendant l'enfance (5): Ces répondants souhaitaient qu'on insiste davantage sur l'importance de protéger les enfants contre l'exposition au soleil (particulièrement les bébés de moins de 6 mois) et qu'on explique qu'à la fin de l'adolescence, la personne aura été exposée à la majeure partie des rayons UV auquel elle sera soumise dans sa vie.
  • Les salons de bronzage (4): Ces répondants estimaient que les dangers des salons de bronzage et des lampes solaires auraient dû être signalés puisqu'il s'agit de la seule exposition aux rayons UV qui soit complètement évitable.
  • Meilleure caractérisation de la population à risque pour ce qui est de l'exposition aux rayons UV (3): Certains répondants ont exprimé l'avis qu'il fallait parler des personnes à haut risque, notamment celles au teint très clair, celles qui utilisent des médicaments qui accroissent la sensibilité à la lumière et les personnes qui sont particulièrement exposées aux dangers des rayons UV par la nature de leur travail.
  • Des répondants auraient souhaité que l'on indique les moyens que les professeurs, les moniteurs de camps d'été et les moniteurs de terrains de jeu peuvent prendre pour protéger les enfants qui leur sont confiés (2) contre les risques liés aux rayons UV.
  • Information sur la sélection de lunettes de soleil assurant une véritable protection et sur les normes auxquelles les lunettes de soleil sont assujetties (2).
  • Certains renseignements de base sur l'incidence des maladies suivantes et les tendances constatées : épithélioma spinocellulaire, épithélioma basocellulaire et mélanome malin (2).
  • Insuffisance des renseignements sur les effets de l'exposition aux rayons UV sur le système immunitaire (2).

De plus, des répondants isolés ont déploré que l'on n'ait pas suffisamment insisté sur les éléments suivants : le fait qu'un bronzage ne protège pas contre le cancer de la peau, les cataractes, la cécité des neiges, le vieillissement de la peau, la protection des lèvres et l'appauvrissement de la couche d'ozone.

Quatre-vingt-deux pour cent des répondants (54/66) se sont déclarés entièrement d'accord avec les messages, 11 % (7/66) n'ont pas répondu et 8 % (5/66) ont fait état de leur désaccord avec au moins un aspect du contenu des messages. Un des cinq répondants qui ont exprimé leur désaccord avait participé à l'atelier. Les désaccords portaient sur les aspects suivants.

  • Il est inutile de conseiller aux gens de porter un chapeau et des vêtements longs les jours où il fait très chaud (2).
  • Il est inutile de recommander aux gens d'éviter de s'exposer au soleil entre 11 h et 16 h (1).
  • La période de 11 h à 16 h n'est pas celle où il faut éviter de s'exposer au soleil (1).
  • Les rayons UVB au niveau du sol sont sous-estimés (1).
  • Le ton des messages est trop négatif (1).
  • On déplorait l'absence d'une déclaration claire au sujet des effets des rayons UV sur le système immunitaire (1).

Utilité des messages

Dans l'ensemble, 66 % des répondants (27/41) qui avaient vu les messages ont dit s'en être servis au cours des deux années qui ont suivi l'atelier sur les rayons UV pour amorcer ou pour intensifier les activités relatives aux rayons UV de leur organisation. Il s'agit cependant d'une moyenne pondérée établie à partir de 81 % (13/16) des participants à l'atelier et de 56 % (14/25) des non-participants. Dans la même veine, s'il est vrai que 63 % des répondants (26/41) ont déclaré que leurs organisations avaient diffusé les messages tels quels sous une forme quelconque dans le cadre d'une activité de sensibilisation aux rayons UV au cours des deux années ayant suivi l'atelier, la proportion est de 75 % chez les participants à l'atelier et de seulement 56 % chez les autres. Le tableau 2 présente la liste des activités de sensibilisation aux rayons UV réalisées par les organisations auxquelles appartiennent les répondants au cours des deux années écoulées depuis l'atelier de 1994; il s'agit d'activités que les messages adoptés lors de l'atelier ont permis d'intensifier et d'activités dans le cadre desquelles les messages ont été utilisés sous une forme quelconque.



   

Discussion

L'organisation d'ateliers de concertation est une stratégie couramment utilisée en santé publique, et la publication du compte rendu de ces ateliers est un des principaux moyens de diffusion de l'information. Après avoir passé en revue les méthodes de concertation et leurs effets3, Lomas conclut qu'en Amérique du Nord, les recommandations formulées à l'issue de démarches de concertation qui ont été évaluées ont eu peu de retentissement sur le comportement de la population cible des praticiens. Selon Lomas, pour que ces méthodes portent fruit, le public cible doit être déjà réceptif aux changement, et l'information doit être récente et provenir d'une source crédible. Lomas analyse six évaluations des effets de lignes directrices issues de démarches de concertation : aucune de ces évaluations, qui visaient des comportements objectifs des praticiens, avant et après la démarche de concertation, n'a détecté le moindre changement. Une seule des quatre évaluations de l'incidence fondées sur des changements de comportement autodéclarés a révélé un effet significatif3. En 1987, quatre des lignes directrices de médecine clinique formulées par les National Institutes of Health à l'issue d'une démarche de consultation ont fait l'objet d'une évaluation. L'étude portait sur les pratiques des médecins, d'après les inscriptions au dossier médical, et utilisait un plan expérimental prétest-post-test; elle a révélé que les lignes directrices n'avaient eu aucun effet sur les pratiques des médecins, même si on avait réussi à rejoindre le public cible4.

Nous avons examiné principalement comment ceux qui étaient au courant des messages s'en sont servis ou ont été incités à entreprendre des activités de sensibilisation aux risques que présentent les rayons UV pour la santé, ces éléments étant considérés comme des indicateurs de la qualité, de la pertinence et de l'utilité des messages. Ainsi, 63 % des répondants ont indiqué que les messages les avaient incités à entreprendre de telles activités et avaient été utilisés dans leurs programmes, ce qui représente un effet appréciable. Cependant, la proportion de l'ensemble des répondants que les messages de l'atelier ont incités à entreprendre des activités de sensibilisation et qui ont utilisé ces messages dans le cadre de leurs programmes (38 % dans les deux cas) est un meilleur indicateur de l'effet net de l'atelier. Comme seulement 62 % des répondants étaient au courant de l'existence de ces messages et avaient donc la possibilité de les utiliser, cet indicateur traduit davantage le degré de diffusion que la qualité des recommandations.

Bien que nous n'ayons pas de données de référence sur la population visée par cette étude, le groupe qui n'avait pas encore lu les messages retenus lors de l'atelier pourrait être considéré comme représentatif de ce que serait la situation si l'atelier n'avait pas eu lieu. Une seule de ces organisations a amorcé des activités de sensibilisation aux rayons UV pendant la période qui a suivi l'atelier, alors que la grande majorité des organisations qui avaient pris connaissance des messages (94 % des participants et 88 % des autres) l'ont fait. Cette constatation dénote soit un niveau réellement faible d'activité de base en éducation portant sur les rayons UV, soit l'inclusion d'un trop grand nombre d'organisations dans la liste de distribution des questionnaires d'enquête.

Il y a au moins deux sources possibles de biais ayant pu entraîner la surestimation de l'effet de l'atelier sur les organisations auxquelles il s'adressait. Premièrement, les personnes qui s'intéressent particulièrement à la réduction des risques liés aux rayons UV et qui oeuvrent déjà activement dans ce domaine sont peut-être plus susceptibles que d'autres de réagir; cette possibilité doit être considérée sérieusement. Cependant, il n'y a aucune différence frappante entre les répondants et les non-répondants, d'après les renseignements limités dont on dispose (tableau 1); les participants à l'atelier étaient proportionnellement aussi nombreux parmi les répondants et les non-répondants, et le taux de réponse se compare avantageusement à ceux d'autres évaluations de l'incidence de conférences de concertation3,5. Deuxièmement, il est possible que certains répondants aient surestimé l'importance de l'atelier pour satisfaire aux attentes qu'ils attribuaient aux auteurs de l'enquête ou, dans le cas des participants à l'atelier, parce qu'ils avaient intérêt à montrer que l'atelier avait bel et bien eu un effet. Nous n'étions pas en mesure de vérifier systématiquement les activités autodéclarées par les répondants, mais nous avons reçu des exemplaires de certains des documents produits. Il se peut aussi que certaines organisations aient produit avant 1994 des documents concordant avec les messages issus de l'atelier; dans ce cas, elles n'auraient fait état d'aucun effet.

Peu de répondants ont exprimé un désaccord à l'égard du contenu des messages issus de l'atelier de concertation. De plus, certains des rares points de désaccord mentionnés portaient sur des sujets qui, en réalité, débordaient le cadre de l'atelier. Par exemple, le but de l'atelier n'était pas d'évaluer les rayons UV au niveau du sol ni d'élaborer une position scientifique sur les effets des rayons UV sur le système immunitaire, mais plutôt, à partir du consensus scientifique établi sur de tels sujets lors du colloque de 1992, de s'entendre sur des messages de base pouvant servir à sensibiliser la population.

Même s'il est bien indiqué dans le compte rendu de l'atelier que les recommandations formulées portent sur le contenu des messages de base, mais que ces messages devront être adaptés à des publics particuliers (présentation, mots utilisés, accent relatif mis sur les divers éléments, etc.), certains répondants semblaient souhaiter l'élaboration d'un texte détaillé et définitif qu'ils pourraient utiliser tel quel dans leurs documents (p. ex., dont le niveau de langue et la terminologie auraient été testés pour voir s'ils sont adaptés à la capacité de lecture du public visé). Or, ce n'était pas là le but de l'atelier, et du reste, cela n'aurait pas été possible dans le cadre d'un atelier, compte tenu du nombre et de la complexité des sujets en cause et de la multiplicité des publics cibles potentiels. Cependant, de tels commentaires dénotent que toutes les organisations vouées à la diffusion de documents de sensibilisation n'ont pas les ressources spécialisées nécessaires. Ils laissent également entrevoir la nécessité de concevoir des outils pour aider des intermédiaires à exploiter pleinement les résultats de tels ateliers.

D'après les résultats de notre évaluation, l'atelier de 1994 sur les rayons UV a eu un effet positif important sur la population cible des organisations intermédiaires, chez celles qui avaient eu l'occasion de prendre connaissance des messages avant l'enquête. Soixante-six pour cent de ces organisations ont déclaré avoir utilisé ces messages dans le cadre d'activités de sensibilisation aux rayons UV ou ont dit que ces messages les avaient aidées à amorcer de telles activités. Cependant, la proportion du public cible total qui utilise les messages traduit mieux l'effet net de l'atelier : cette proportion s'élève à 41 %. Bien que ce pourcentage soit assurément respectable, il indique qu'il y a lieu d'intensifier les mesures de diffusion. La diffusion électronique pourrait nous aider à élargir la portée des messages issus d'une démarche de concertation, mais nous n'en avons pas tenu compte dans cette évaluation parce que le site du LLCM sur le World Wide Web n'était pas fonctionnel au moment de l'enquête.

D'après Lomas, il serait plus efficace de moduler le comportement à l'échelle locale, là où un ciblage plus précis est possible, qu'à l'échelle nationale ou régionale3. Par analogie, le ciblage de secteurs précis (éducation, santé et sécurité au travail) pourrait améliorer l'efficacité des mesures de diffusion. Par ailleurs, il pourrait s'avérer nécessaire d'élaborer des guides d'interprétation plus détaillés accompagnant les messages issus de démarches de concertation, pour aider les intermédiaires à adapter le contenu des messages aux besoins de leur clientèle respective.

Conclusions

D'après les données recueillies, les messages approuvés lors de l'atelier de concertation ont été utiles aux répondants et ils ont été utilisés dans les activités de sensibilisation, dans la mesure où ils ont atteint les organisations cibles. Il reste apparemment beaucoup à faire pour garantir que les messages atteignent une plus grande proportion du public auxquels ils s'adressent. Nous devrons aussi trouver des moyens d'aider les intermédiaires à mieux exploiter les messages de base à des fins d'éducation du public.

Enfin, certains des principes dont les organisations intermédiaires s'inspirent pour adapter leurs messages à des clientèles précises, afin d'en maximiser l'efficacité, pourraient aussi guider ceux qui sont chargés de communiquer les recommandations issues de démarches de concertation aux intermédiaires, qu'il s'agisse d'organisations ou de professionnels individuels. Les revues professionnelles et l'envoi direct de documents contenant les messages issus de démarches de consultation resteront des mécanismes de diffusion importants et utiles, mais ils sont loin d'être suffisants.

Références des auteures
Rosemarie Ramsingh, Department d' épidémiologie et de médecine sociale,Université d'Ottawa (Ontario)
Christina J Mills,Division du prévention, Bureau du cancer, Laboratoire de lutte contre la maladie, Santé Canada, Pré Tunney, Indice de l'adresse: 0602E2, Ottawa (Ontario) K1A 0L2


Références

 

1. Mills C, Jackson S. Messages destinés à informer le public quant à la réduction des risques du rayonnement ultraviolet [rapport d'atelier]. Maladies chroniques au Canada 1995;16(1):38–42.

2. Gibbons L, Anderson L, réds. Compte-rendu du Colloque sur les maladies liées au rayonnement ultraviolet; 1992 mars 24–26; Ottawa (Ont). Maladies chroniques au Canada 1992;13(5 Suppl).

3. Lomas J. Words without action? The production, dissemination and impact of consensus recommendations. Annu Rev Public Health 1991;12;41:41–65.

4. Kosecoff J, Kanouse D, Rogers W, McCloskey L, Winslow C, Brook R. Effects of the National Institutes of Health consensus development program on physician practice. JAMA 1987;258:2708–13.

5. Hill M, Levine D, Whelton P. Awareness, use and impact of the 1984 Joint National Committee consensus report on high blood pressure. Am J Public Health 1988;78:1190–4.

 

ANNEXE

Questionnaire d'évaluation

1. Savez-vous qu'il s'est tenu, en 1994, un atelier multi-organisationnel (Santé Canada, Environnement Canada, Société canadienne du cancer, etc.) sur les messages relatifs à la santé publique et les rayons UV?

2. Avez-vous lu le texte des messages sur la santé publique qui ont été produits à la suite de l'atelier de 1994 sur les RUV ou êtes-vous au courant de leur existence?

3. Où avez-vous vu le texte des messages sur la santé publique issus de l'atelier de 1994 sur les RUV? (Indiquez toutes les réponses qui s'appliquent.)

Sources :

  • Dans Maladies chroniques au Canada
  • Dans une autre publication scientifique : préciser
  • Dans le bulletin d'une organisation : préciser laquelle
  • À une conférence : préciser laquelle
  • Collègue
  • Ailleurs : préciser où

4. Pensez-vous que ces messages sur la santé publique issus de l'atelier de 1994 sur les RUV ont oublié des renseignements importants sur la réduction des risques liés aux rayons UV? (Veuillez lire le texte de ces messages fourni comme référence.)

5. Êtes -vous en désaccord en ce qui concerne un de ces messages sur la santé publique?

6. (Ne répondez à cette question que si vous avez répondu oui à la question 2.)

a) Au cours des deux dernières années, quelles activités votre organisation a-t-elle lancées au sujet des RUV?

b) Les messages issus de l'atelier de 1994 sur les RUV ont-ils donné une impulsion accrue à l'activité ou aidé à la lancer?

c) Les messages mêmes issues de la conférence consensuelle de 1994 ont-ils servi dans un format, quel qu'il soit, pour l'activité lancée par votre organisation?

Activités :

  • Campagne de marketing social
  • Affectation de plus de ressources à des projets de prévention des maladies liées aux RUV
  • Modification, mise à jour ou création de documents internes sur les RUV
  • Modification, mise à jour ou création de documents destinés aux fournisseurs de soins de santé, aux éducateurs ou à d'autres intermédiaires
  • Modification, mise à jour ou création de documents destinés au public
  • Rédaction d'un article sur les RUV pour une publication scientifique
  • Organisation d'un colloque ou d'un atelier de formation sur les RUV pour les fournisseurs de soins de santé, les éducateurs ou d'autres intermédiaires
  • Organisation d'un atelier ou colloque de formation sur les RUV pour le public
  • Augmentation des activités d'intervention (p. ex., démarches auprès de politiciens pour obtenir des modifications des programmes d'études ou de l'ombre sur les terrains de jeu)
  • Autres (Veuillez préciser)  

 

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Dernière mise à jour : 2002-10-29 début