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Volume 22, No 3/4
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Évaluation des coups de soleil autodéclarés : défis et recommandations
Résumé Le coup de soleil constitue un important facteur de risque évitable
de mélanome malin et de carcinome basocellulaire. Il est donc considéré
comme un paramètre épidémiologique clé à
évaluer dans les recherches sur la prévention et comme un
élément de base des activités systématiques
de surveillance des comportements et d'évaluation des programmes.
L'étude comportait la revue de 38 instruments d'enquête
et rapports de recherche publiés entre 1990 et 1999 en anglais
dont les données provenaient d'autodéclarations et de déclarations
de parents sur les effets des coups de soleil. Un examen qualitatif des
instruments d'enquête et des rapports a fait ressortir plusieurs
problèmes d'ordre méthodologique : les définitions
conceptuelles et opérationnelles d'un coup de soleil, la période
visée par le rappel des événements et l'utilisation
d'autodéclarations et de déclarations de parents. Comme
les définitions et les périodes de rappel variaient d'une
étude à l'autre, il est difficile de comparer les résultats
de manière valable. Une analyse est faite des questions clés
que les évaluateurs de programmes et les chercheurs devraient prendre
en considération lorsqu'ils déterminent les forces et les
faiblesses des différentes définitions, mesures et méthodes.
L'étude comporte également des recommandations concernant
l'évaluation des coups de soleil et les recherches futures. Introduction Le cancer de la peau a été décrit comme un problème de santé publique émergent en Amérique du Nord tant par la morbidité, la mortalité, les coûts des soins de santé que par les séquelles esthétiques qu'il entraîne. En 1999, 740 Canadiens sont morts d'un mélanome malin et environ 66 000 nouveaux cas de cancer cutané ont été diagnostiqués1. On évaluait à 47 700 le nombre de nouveaux cas de mélanome malin qui seraient diagnostiqués en 2000 aux États-Unis. On estime que cette forme de cancer causera la mort de 7 700 Américains au cours de l'année qui vient2. L'exposition cumulative aux rayons ultraviolets du soleil et autres apparaît nécessaire au développement de l'épithélioma spinocellulaire, alors que les coups de soleil peuvent jouer un plus grand rôle dans la survenue du mélanome malin et du carcinome basocellulaire3-10 surtout chez les gens dont la teneur en mélanocytes est compacte ou qui possèdent un facteur génétique prédisposant. Étant donné l'ampleur que prend ce problème de santé en Amérique du Nord11-14, le nombre de praticiens et de chercheurs travaillant dans le domaine de la prévention du cancer de la peau a augmenté rapidement au cours de la dernière décennie. Comme il peut exister des différences entre les modèles de survenue et d'étiologie du mélanome malin et des cancers cutanés d'autres types, cette étude met l'accent sur le coup de soleil en tant que facteur de risque important et, par conséquent, paramètre clé associé principalement au mélanome malin et au carcinome basocellulaire15,16. D'autres paramètres, tels que l'exposition cumulative au soleil, peuvent participer davantage à l'étiologie du carcinome spinocellulaire et pourraient exiger le recours à des stratégies d'évaluation et de prévention différentes. Hill et coll.15 sont d'avis que le coup de soleil constitue un élément d'analyse utile aux chercheurs et aux évaluateurs de programmes de prévention car il «peut être considéré comme une indication objective de l'exposition à une dose de rayons ultraviolets (UV) ayant eu des effets biologiques, sans égard à la quantité de rayons UV mesurée dans l'environnement». Ces auteurs ont soutenu que le coup de soleil est un bon indicateur «a posteriori» d'un comportement inadéquat en matière de protection solaire et ont conclu qu'il constitue une bonne mesure de la «dose de rayons UV reçue». Ils ont aussi souligné que comme le coup de soleil est, pour le moins, en partie imputable à la personne, il représente un facteur valable à considérer par ceux qui s'intéressent à l'évaluation des programmes de prévention. Tandis que se multipliaient les évaluations de programmes, les enquêtes sur la surveillance des comportements et les études cas-témoins fondées sur des données autodéclarées sur les coups de soleil, on a commencé à se préoccuper de la validité et de la fiabilité des données ainsi obtenues16-19. L'absence de méthodes normalisées relativement à l'évaluation des coups de soleil autodéclarés a également freiné l'avancement de la recherche dans ce domaine. Il importe de reconnaître qu'aucune méthode unique d'évaluation n'est en mesure de satisfaire aux besoins de tous les chercheurs en épidémiologie et évaluateurs de programmes travaillant dans le domaine de la prévention du cancer de la peau. L'âge au moment de l'exposition à un coup de soleil grave pourrait jouer un rôle primordial dans la compréhension de l'étiologie du mélanome, mais un rôle moins important dans un programme d'évaluation visant à améliorer le comportement actuel de photoprotection. Pour améliorer la planification des programmes, l'évaluation et la recherche dans ces domaines, il faut pouvoir procéder à des comparaisons utiles entre les études. On doit être en mesure de comparer les différences entre les taux de coup de soleil observés dans des collectivités de différentes régions. Il faut également pouvoir comparer intelligemment les résultats afin de déterminer si un type d'intervention contribue plus efficacement à la réduction des coups de soleil qu'un autre. Il existe peu d'information pouvant aider les chercheurs et les praticiens à juger de la valeur des modes existants d'évaluation des coups de soleil autodéclarés et à comparer les résultats des différentes études. De même, il n'y a que peu d'éléments dans la littérature pouvant les assister dans le choix des modes d'évaluation des autodéclarations et des méthodes qui correspondent le mieux à leurs objectifs. Dans cet article, nous faisons une revue, au moyen d'exemples, des différentes définitions, questions et méthodes utilisées dans l'évaluation des coups de soleil autodéclarés. Nous analysons la mesure dans laquelle les données autodéclarées sur les coups de soleil sont fiables et valides et proposons des solutions à des problèmes pratiques de mesure. Méthodologie Nous avons fait des recherches dans diverses bases de données électroniques (Medline et CAB HEALTH CD-ROM, HealthStar, CancerLit, Social Sci Search et EMBASE) pour relever et extraire les publications pertinentes. Les critères d'admissibilité à l'étude préliminaire étaient les suivants : le document devait être un rapport de recherche de première main portant en tout ou en partie sur le coup de soleil comme conséquence du comportement, ou une étude descriptive ou d'intervention associée à la prévention ou à l'épidémiologie du mélanome malin ou du carcinome basocellulaire; de plus, il devait avoir été rédigé ou publié en anglais entre 1990 et 1999. Nous avons également trouvé d'autres rapports publiés pertinents en dépouillant manuellement certaines des revues traitant de prévention du cancer et les bibliographies des articles extraits. Dans presque tous les cas, nous avons pu obtenir des copies des instruments d'enquête en communiquant avec les auteurs. Nous avons choisi de faire porter notre étude sur la dernière décennie, car durant cette période, le cancer cutané a augmenté au point de devenir un problème de santé important en Amérique du Nord qui intéresse de plus en plus les planificateurs de programmes, les praticiens et les chercheurs. Notre examen porte sur les études faites à partir d'autodéclarations ou de déclarations de parents sur les coups de soleil. Il ne comprend pas les études qui utilisaient le terme «sunburn» (coup de soleil) pour évaluer la susceptibilité d'une personne aux coups de soleil (c.-à-d. comme un indicateur du phénotype). Il n'inclut pas non plus les études qui portaient exclusivement sur les connaissances ou les attitudes relatives aux coups de soleil. Nous avons évalué les études de manière indépendante et réglé les désaccords au sujet de l'admissibilité en discutant jusqu'à l'obtention d'un consensus. Nous avons extrait et résumé l'information concernant les méthodes, les définitions, les questions et les éléments des questionnaires ainsi que l'évaluation de la qualité de l'instrument (dont la fiabilité et la validité quand l'information était présente). Nous avons ensuite procédé à une synthèse qualitative de l'information obtenue pour déterminer les préoccupations clés liées à la fiabilité et à la validité de l'évaluation des coups de soleil. Résultats Description des études examinées Cet article présente une revue critique de 38 rapports publiés et instruments d'enquête non publiés qui évaluent les coups de soleil autodéclarés en tant que conséquence du comportement. Toutes les études se fondaient sur des autodéclarations sur les coups de soleil comme principal paramètre. Le tableau 1 (qu'on peut consulter à l'adresse http://www.healthcare.ubc.ca/shoveller/home.html) résume les études et instruments inclus dans cette revue. Parmi les rapports examinés, treize études15,20-31 ont été menées auprès d'adultes dans la population en général, dix32-41 auprès d'adolescents ou de jeunes, onze42-52 auprès de parents et quatre53-56 auprès de patients adultes en dermatologie ou auprès de personnes identifiées à partir des registres du cancer. Près de la moitié des études (n = 16) ont été effectuées aux États-Unis ou au Canada21,22,26,27,30,32,38-40,43,47,48,50-52,55. Onze (n = 11)15,23,25,28,31,33,34,36,37,44,49 se sont déroulées en Australie et en Nouvelle-Zélande, et onze en Europe (incluant le Royaume-Uni).24,29,35,41,42,45,46,53,54,56 La plupart des études (n = 35) étaient de nature descriptive et fondées sur des enquêtes transversales ou des entrevues structurées, mais trois étaient des études cas-témoins53,55,56.
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En analysant l'information tirée de chaque article et instrument, nous avons déterminé trois questions qui méritaient un examen plus approfondi :
Définitions conceptuelles et opérationnelles Aucune définition conceptuelle ou opérationnelle normalisée de ce qui constitue un coup de soleil n'était largement utilisée dans les études. Dans certains rapports et instruments, les chercheurs semblaient tenir pour acquis que les répondants avaient une connaissance implicite du concept de «coup de soleil». Par exemple, une des enquêtes ne donnait aux répondants aucune définition opérationnelle qu'ils auraient pu utiliser comme point de référence; on leur demandait seulement si les personnes qui prenaient des bains de soleil avaient déjà eu un coup de soleil évident24. Par contre, dans une autre étude, on demandait de préciser si le coup de soleil avait été assez grave pour produire des cloques ou une douleur qui aurait duré deux jours ou plus22. Le coup de soleil a aussi été défini en fonction des caractéristiques physiques qui lui sont associées, comme l'érythème, la sensibilité, la présence de cloques et la desquamation de la peau. Dans un cas, on a demandé à des skieurs de choisir parmi les catégories suivantes celle qui correspondait le mieux à leur pire coup de soleil :
Dans certaines études, on a demandé aux répondants d'indiquer la fréquence des coups de soleil ou de types particuliers de coups de soleil. Dans une étude, par exemple, les parents devaient répondre à la question suivante concernant la fréquence des coups de soleil chez leurs enfants : «Vos enfants ont-ils déjà souffert de coups de soleil? Jamais; parfois (une fois par année); souvent (plusieurs fois par année) et toujours» (Traduction)42. Une autre étude évaluait la fréquence des coups de soleil douloureux parmi les étudiants de l'État de la Tasmanie, en Australie, à l'aide des catégories suivantes : Jamais, une fois, de 2 à 5 fois, 6 fois et plus33. Dans ces études, les répondants ont fourni des données sous forme de variables nominales. Dans d'autres rapports et instruments, on posait des questions ouvertes pour recueillir des données sous forme de variables continues. Par exemple, dans une étude cas-témoins menée auprès de patientes en dermatologie, on donnait la possibilité aux participantes de donner une réponse libre à une question portant sur le nombre de coups de soleil subis durant la dernière année56. Les problèmes liés au manque d'uniformité dans la définition des types et de la fréquence des coups de soleil autodéclarés sont bien illustrés dans une étude faite auprès d'étudiants australiens33 qui compare deux enquêtes transversales effectuées en 1992 et en 1993. Comme le notent les auteurs, il était difficile de faire des comparaisons entre les résultats des deux enquêtes, car le coup de soleil était défini et mesuré différemment dans les deux cas. Dans l'enquête de 1992, le coup de soleil était défini comme «une douleur qui dure deux jours et plus», alors qu'en 1993, le point de référence était «un jour ou plus». En outre, les catégories à choisir pour évaluer la fréquence des coups de soleil différaient d'une enquête à l'autre. Les filles étaient plus nombreuses à signaler des taux de coup de soleil élevés dans l'enquête de 1992 que dans celle de 1993. À l'opposé, les garçons rapportaient plus souvent des taux élevés de coup de soleil dans l'enquête de 1993. Toutefois, aucune conclusion n'a pu être tirée au sujet de ces variations, car elles pouvaient être imputables aux différences dans la définition et l'évaluation des coups de soleil autodéclarés. Période de rappel Nous avons observé de grandes variations dans la période sur laquelle portait le rappel. Selon les objectifs des différentes études, certains chercheurs ont évalué les antécédents de coup de soleil durant la vie entière alors que d'autres se sont limités à une période particulière. Par exemple, dans 12 rapports et instruments, les chercheurs évaluaient les antécédents des répondants en leur demandant de signaler tous les coups de soleil de leur vie24,28,30,31,33,38,42,47,50,52,55. Dans deux études, on a demandé aux participants de se souvenir de leurs coups de soleil à des âges précis; cependant, les catégories variaient dans les deux études54,56. Le terme «antécédents de coup de soleil» (sunburn history) était utilisé fréquemment dans les rapports publiés et dans les instruments pour désigner le souvenir d'épisodes de coup de soleil durant une période rétrospective définie (p. ex., la vie entière, l'enfance, la dernière année). Dans de nombreuses études (n = 21), on demandait aux répondants de faire part de leurs antécédents de coup de soleil au cours de l'année écoulée ou sur une période plus courte, notamment la veille ou la fin de semaine précédente15,20,21,25,26, l'été précédent ou l'année précédente27,29,32,35,37,38,41,46,50,54 ou une combinaison de l'année précédente, de l'été précédent et de la fin de semaine précédente28,33,39,43,51,55. Le reste des rapports ou des instruments que nous avons examinés ne définissaient pas de période de rappel. Utilisation d'autodéclarations ou de déclarations de parents Toutes les études que nous avons revues étaient fondées sur des données provenant d'autodéclarations ou de déclarations de parents. La plupart des études ne décrivaient pas les méthodes utilisées pour évaluer la fiabilité ou la validité des autodéclarations. Bien que les coups de soleil autodéclarés aient rarement été validés ou vérifiés dans les études que nous avons analysées pour le présent article, une étude avait recours à un journal d'exposition au soleil pour vérifier les coups de soleil autodéclarés54. Il n'existait pas de différences significatives entre les données du journal et les rapports d'enquête dans cette étude, quoiqu'on ait observé chez ceux ayant présenté de multiples coups de soleil une tendance à sous-estimer le nombre absolu d'épisodes lorsqu'ils remplissaient le questionnaire. Le coefficient de corrélation entre le nombre de coups de soleil signalé dans le journal et celui figurant dans le questionnaire était le suivant : r = 0,60 (d.l. = 40, p < 0,001). Dans une autre étude, Shoveller et coll.27 ont décrit des discordances entre les autodéclarations obtenues dans une enquête nationale sur la protection et les coups de soleil autodéclarés. Ainsi, on se protégeait beaucoup plus souvent contre le soleil que ce à quoi on se serait attendu, étant donné la forte proportion de coups de soleil signalés. L'utilisation de données provenant de déclarations de parents décrivant les coups de soleil de leurs enfants pose également des problèmes lorsqu'on compare les résultats des différentes études. Onze des 38 rapports évaluent les coups de soleil des enfants à l'aide des déclarations des parents42-52. Aucune de ces études n'a recours à des définitions conceptuelles ou à des périodes de rappel comparables; par conséquent, il est difficile de comparer avec exactitude les résultats de ces études. Par exemple, Kakourou et coll.46 ont demandé à des parents d'estimer le nombre de coups de soleil ayant entraîné la formation de cloques qu'eux et leurs enfants ont présentés durant les trois étés précédents. Dans une étude menée auprès d'enfants s'étant présentés aux urgences, Zinman et coll.52 ont fait remplir un questionnaire aux parents pour déterminer si leurs enfants avaient déjà eu un coup de soleil s'accompagnant de cloques. Bien que la validité des données provenant d'autodéclarations et de déclarations de parents puisse être mise en doute, toutes les publications que nous avons revues sont basées sur ces instruments. Il est difficile de déterminer si les différences de résultats observées d'une étude à l'autre sont réelles ou simplement dues à la formulation des questions ou à la validité des données autodéclarées. Peu d'auteurs se sont questionnés sur les limites qu'entraîne l'utilisation exclusive d'autodéclarations, bien qu'Autier et coll. (1995)53 aient indiqué que le manque d'efficacité des écrans solaires contre le mélanome malin pourrait être attribuable en partie à des erreurs de mesure, soit qu'on n'ait pas mesuré une variable confusionnelle inconnue ou qu'on ait évalué de manière incorrecte une variable connue pour influer sur les résultats des coups de soleil. Il est possible que les effets des interventions ne soient pas observés parce qu'ils sont inexistants. Eiser et Arnold24 ont aussi fait valoir que sans validation externe ou moyens indépendants d'établir l'uniformité des critères utilisés pour identifier un cas de coup de soleil, les autodéclarations devraient être interprétées avec prudence. Ils ont postulé que les antécédents de coups de soleil pourraient non seulement être reliés au type de peau, mais être aussi des indicateurs des habitudes de protection passées. Dans l'ensemble, il y a eu très peu de recherches pour établir de manière indépendante la validité et la fiabilité des données sur les coups de soleil faisant appel à la mémoire.
Analyse Après avoir revu les 38 rapports et instruments utilisés pour cette étude, nous avons relevé trois points importants pouvant influer sur la fiabilité et la validité des évaluations de coups de soleil :
Il y a peu d'uniformité d'une étude à l'autre, y compris la présente, dans les définitions et les périodes de rappel. De plus, tous les résultats des études que nous avons examinées étaient fondés sur des autodéclarations ou des déclarations de parents. Par conséquent, il est difficile de comparer de manière significative les résultats de ces différentes études. Dans les études où on a posé aux répondants des questions ouvertes sur la fréquence et le type de leurs coups de soleil, il est possible d'établir une cote globale indicatrice de la gravité et de la fréquence des coups de soleil. Cette donnée pourrait être importante dans l'estimation du risque global, car du point de vue biologique, il est raisonnable d'avancer que plus les coups de soleil sont fréquents et graves, plus les risques d'apparition de mélanomes malins et de carcinomes basocellulaires sont grands. Les planificateurs de programmes pourraient également tirer parti de ce type d'information pour créer des messages de santé publique sur la prévention de coups de soleil. Bien qu'aucune méthode unique d'évaluation ne puisse satisfaire aux besoins des épidémiologistes et des évaluateurs de programmes, les autodéclarations leur sont indispensables. Les préoccupations concernant l'évaluation des coups de soleil peuvent varier de manière importante en fonction du but de l'étude. Les trois études cas-témoins53,55,56 examinées dans le présent article fournissent des exemples utiles de la nécessité d'établir des méthodes d'évaluation adaptées aux objectifs d'études particulières. Par exemple, les chercheurs en épidémiologie peuvent être plus appelés à mener des études cas-témoins dont les méthodes prennent en compte l'âge au moment des coups de soleil. Les évaluateurs de programmes, pour leur part, peuvent davantage évaluer le nombre de coups de soleil avant ou après une intervention pour démontrer les changements dans les habitudes d'exposition ou la prise de précautions. Comme l'ont mentionné d'autres chercheurs16-19, le fait de devoir utiliser des autodéclarations représente un problème important auquel doivent faire face les chercheurs et les praticiens travaillant dans le domaine de la prévention du cancer cutané. Comme les autodéclarations sont largement employées pour l'évaluation des risques, la mise au point de méthodes normalisées de mesure des effets représente un domaine important de recherche future. Bien qu'on ait eu recours à des appareils, comme le colorimètre, pour mesurer l'exposition au soleil19, les autodéclarations demeureront sans doute le moyen le plus utilisé à cet égard, ce mode de collecte de données étant en général des plus aisés et rentables pour la surveillance et l'évaluation. Les évaluateurs de programmes et les chercheurs qui s'intéressent à l'évaluation des effets des coups de soleil doivent relever des défis méthodologiques uniques comparativement à ceux qui étudient d'autres comportements et effets relatifs à la santé. Par exemple, les données recueillies durant la saison estivale sur les coups de soleil récents (p. ex., au cours de la dernière fin de semaine) peuvent varier à l'intérieur d'une même région en raison d'un certain nombre de facteurs, comme les variations des conditions météorologiques, le niveau du rayonnement ultraviolet (UV) (surveillé par Environnement Canada) et l'altitude. Les variations peuvent être plus fréquentes dans les rapports portant sur les coups de soleil récents que dans ceux qui remontent plus loin dans le passé, quoique certaines études, telles que les évaluations de programme, puissent exiger de l'information se rapportant à une période plus précise.
La nature saisonnière des comportements liés à l'exposition solaire dans de nombreuses parties du monde présente des défis additionnels aux chercheurs et aux praticiens ouvrant dans le domaine de la prévention du cancer de la peau. Il devient important de décider du meilleur moment de l'année pour recueillir les données sur les effets des comportements, particulièrement dans des pays ou régions comme le Canada, le Royaume-Uni et le nord des États-Unis où l'exposition au soleil a tendance à être plus saisonnière. Dans la plus grande partie de l'Amérique du Nord, les comportements typiquement associés aux coups de soleil sont les plus fréquents durant la période où l'intensité des rayons UV est à son maximum, c'est-à-dire durant l'été et au début de l'automne. Certains chercheurs ont tenté de recueillir des données surtout durant les mois d'été, quand les coups de soleil ont le plus de chances de se produire; cependant, les chercheurs ne s'entendent pas parfaitement sur le meilleur moment de l'année pour amasser ces données. Comme les taux de réponse aux grandes enquêtes auprès de la population sont habituellement plus faibles durant la saison estivale, les chercheurs qui désirent estimer la prévalence des coups de soleil dans la population devraient faire la collecte de données au début de septembre et avant la fin d'octobre. Idéalement, les chercheurs et les praticiens devraient être
en mesure de comparer les résultats de différentes études
avec un certain degré de confiance. Nous avons observé que les
grandes variations dans les modes d'évaluation des coups de soleil
rendaient les comparaisons difficiles. Parmi les 38 études que nous
avons analysées, nous n'avons pu en retenir que trois dont la démarche
était assez semblable pour permettre ce type de comparaison. Dans le
tableau 2, nous comparons les taux signalés
de coups de soleil dans ces trois études. Dans chacune des études,
on a procédé à des entrevues téléphoniques
auprès de vastes échantillons aléatoires d'adultes vivant
au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande et posé des questions
comparables pour évaluer la fréquence et la gravité des
coups de soleil. Il est important de souligner les différences méthodologiques
entre ces études, notamment le moment choisi pour la collecte des données
et les différences dans les périodes de rappel. L'enquête
menée au Canada s'est déroulée sur quatre semaines consécutives
au début de l'automne, et les répondants devaient se rappeler
les coups de soleil subis plusieurs mois avant l'enquête. Les études
effectuées en Nouvelle-Zélande et en Australie se sont déroulées
sur une base hebdomadaire durant les mois d'été, et on demandait
aux répondants de signaler les coups de soleil qu'ils avaient eus durant
la fin de semaine précédente. Malgré les différences,
ces trois études méritent d'être analysées, car
elles ont été menées auprès de vastes échantillons
aléatoires et leurs résultats ont influé sur les méthodes
d'intervention dans leur pays respectif.
Deux études menées dans l'hémisphère sud et dont les questions et les périodes de rappel (c.-à-d. la fin de semaine précédente) servant à l'évaluation étaient similaires ont relevé des taux de coups de soleil semblables. En comparaison, l'étude menée au Canada se servait d'une question qui mettait l'accent sur les coups de soleil de l'année qui venait de s'écouler, et les taux de coups de soleil qu'elle a relevés étaient plus élevés que ceux observés dans les études effectuées en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il est raisonnable d'avancer que les différences observées dans les rapports sur la prévalence des coups de soleil peuvent être attribuables aux programmes de prévention énergiques qu'ont mis en place depuis longtemps l'Australie et la Nouvelle-Zélande, alors que le Canada vient à peine de commencer à faire de la prévention contre le cancer cutané. Toutefois, les différences notées dans les taux de prévalence entre les études menées en Australie/Nouvelle-Zélande et au Canada peuvent aussi être imputables à des différences dans les périodes de rappel ou au manque de fiabilité des autodéclarations. Recommandations pour l'évaluation des coups de soleil et pour des recherches futures Quels éléments les évaluateurs de programmes et les chercheurs devraient-ils prendre en considération pour déterminer les forces et les faiblesses des diverses définitions, mesures et méthodes utilisées pour l'évaluation des coups de soleil ou l'examen des résultats d'études évaluant les coups de soleil? Il est d'abord essentiel de considérer à quelles fins les données seront utilisées (p. ex., évaluation de programme, surveillance des facteurs de risque liés au comportement dans la population ou étude cas-témoins). Les évaluateurs de programmes auront probablement besoin de données portant sur chacun des épisodes de coups de soleil qui se sont produits durant une période d'intervention. Par contre, ceux qui font de la recherche à des fins de surveillance doivent avoir recours à des questions permettant d'obtenir des données se rattachant aux estimations des tendances relatives à la prévalence dans la population et pouvant faire l'objet de comparaisons dans le temps pour évaluer l'évolution des comportements dans une population entière. Les rapports portant sur les coups de soleil au cours d'une période de rappel plus longue, par exemple l'été dernier, pourraient suffire à la planification des programmes. Quant aux chercheurs qui procèdent à des études cas-témoins, ils ont besoin d'évaluations qui fournissent de l'information sur la fréquence et la gravité des épisodes passés de coups de soleil dangereux durant des périodes de vie précises (p. ex., avant 18 ans). Nous recommandons aux évaluateurs de programmes et aux chercheurs d'adapter leurs modes d'évaluation des coups de soleil au contexte dans lequel ils mènent leur recherche et à l'utilisation qu'ils prévoient faire des données. Une plus grande normalisation des méthodes aiderait néanmoins les praticiens et les chercheurs à résoudre certains des problèmes liés à la validité et à la fiabilité que nous avons soulevés auparavant. Au Canada, nous avons tenté d'établir un consensus concernant les méthodes utilisées pour l'évaluation des coups de soleil de manière à améliorer la capacité de comparer les résultats des différentes études. Un groupe de praticiens et de chercheurs qui travaillaient dans ce domaine et participaient en 1998 à l'Atelier national canadien sur la mesure des comportements liés au soleil a formulé plusieurs recommandations sur l'évaluation des coups de soleil autodéclarés16. En bref, les participants à l'atelier ont fait trois recommandations sur l'évaluation des coups de soleil à inclure dans les enquêtes de surveillance des comportements et les évaluations des programmes de type omnibus. Le coup de soleil est :
Le coup de soleil a été retenu comme le paramètre le plus important à évaluer durant les enquêtes omnibus et les évaluations de programme, où l'espace dans les questionnaires est souvent limité. Les recommandations s'appliquent peut-être moins bien aux études cas-témoins. Elles conviennent à l'évaluation des effets des coups de soleil au moyen d'entrevues personnelles, d'enquêtes téléphoniques ou de questionnaires à remplir soi-même (voir le tableau 3). La période de rappel est de un an, car les coups de soleil ne sont pas des événements habituels ou fréquents; les recommandations ont été élaborées pour obtenir des données sur la fréquence et la gravité des coups de soleil subis dans l'année précédente. Au Canada, on suggère de mener les enquêtes qui suivent ces recommandations à la fin de l'été ou au début de l'automne.
D'autres recherches seront nécessaires pour établir la fiabilité et la validité des recommandations présentées dans le tableau 3. Bien que peu d'études aient tenté de valider les autodéclarations de coups de soleil, il est encourageant de noter qu'une étude, dans laquelle on avait recours à un journal d'exposition au soleil pour vérifier les autodéclarations de coups de soleil, a établi une bonne corrélation entre les données autodéclarées et les entrées du journal. Les recherches futures pourraient tirer profit de l'utilisation combinée de journaux d'exposition au soleil et de questions à répondre par les sujets pour évaluer la fréquence et la gravité des coups de soleil. En outre, il faudrait entreprendre des recherches pour mettre au point et tester des questions d'auto-évaluation qui pourraient servir dans les études cas-témoins. Conclusion Comme le coup de soleil est l'un des indicateurs de risque de mélanome malin et de carcinome basocellulaire les plus importants, il convient d'améliorer la façon dont ce paramètre est mesuré. Actuellement, l'absence de paramètres d'évaluation normalisés empêche la comparaison des résultats entre les études et nuit grandement au progrès de la recherche. De meilleurs moyens d'évaluation des coups de soleil autodéclarés pourront permettre d'augmenter la qualité globale des données recueillies au cours des activités systématiques de surveillance des comportements et d'évaluation de programmes. L'obtention de données de meilleure qualité permettra aux chercheurs, aux planificateurs et aux évaluateurs de collaborer de manière plus efficace aux stratégies en matière de programmes et de politiques de prévention du cancer de la peau. Remerciements Cette recherche a été menée en partie dans le cadre de l'Atelier national canadien sur la mesure des comportements liés au soleil de 1998, qui a bénéficié du soutien financier de Santé Canada et du programme d'ateliers Terry Fox (géré par l'Institut national du cancer du Canada). Nous désirons remercier les participants à l'Atelier national canadien sur la mesure des comportements liés au soleil de 1998 et, pour leur esprit de collégialité, les chercheurs qui nous ont donné accès à leurs rapports et à leurs instruments non publiés. Nous désirons également témoigner notre reconnaissance à Mmes Ann-Louise Elwood, Wendy Klein et Laura Villeneuve pour l'aide qu'elles nous ont apportée dans la collecte d'articles publiés et d'instruments d'enquête originaux. Références 1. Institut national du cancer du Canada, Statistiques canadiennes sur le cancer, 1999, Toronto, Canada, 1999. 2. American Cancer Society. Cancer Statistics. www.cancer.org 3. 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Coordonnées des auteures Jean A Shoveller, Centre for Community Health and Health Evaluation Research, BC Research Institute for Children's and Women's Health, et Department of Health Care and Epidemiology, Université de la Colombie-Britannique Chris Y Lovato, Institut national du cancer du Canada et Department of Health Care and Epidemiology, Université de la Colombie-Britannique Correspondance : Jean Shoveller, Université de la Colombie-Britannique, Centre for Community Health and Health Evaluation Research, et Department of Health Care and Epidemiology, 5804 Fairview Avenue, Vancouver (C.-B.) V6T 1Z3; fax : (604) 822-4994; courriel : jshovell@interchange.ubc.ca
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Dernière mise à jour : 2001-12-31 | ![]() |