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Les risques de cancer du sein liés à une exposition professionnelle chez la femme préménopausée dépendent-ils des antécédents familiaux?RésuméNotre étude avait pour but de déterminer les risques de cancer du sein liés à une exposition professionnelle chez la femme préménopausée qui sont fonction des antécédents familiaux. Lors d'une vaste étude cas-témoins, 318 femmes atteintes de cancer du sein et 340 femmes saines ont rempli un questionnaire envoyé par la poste. Toutes les femmes étaient préménopausées, et les sujets indemnes ont été appariés aux cas selon l'âge. Toutes les estimations de risque ont été corrigées en fonction d'éventuels antécédents de tabagisme chez les femmes et selon qu'elles avaient déjà subi une biopsie mammaire. On a obtenu un rapport de cotes (RC) de 6,9 (intervalle de confiance à 95 % : 1,5-31,9) pour le cancer du sein chez les femmes préménopausées sans antécédents familiaux si elles avaient déjà occupé un emploi dans le traitement des matières. Chez les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein, on a observé un RC de 6,4 (0,7-55,9) si elles avaient déjà occupé un emploi de vendeuse et de commis-vendeuse de marchandises, et un RC de 5,7 (0,6-50,9) si elles avaient travaillé dans un magasin à rayons. En dépit des variations de RC, il n'y avait pas d'écarts significatifs entre les estimations établies pour les femmes ayant des antécédents familiaux et celles n'en ayant pas. Mots clés : antécédents familiaux, cancer du sein, industrie, profession, vulnérabilité ou prédisposition à la maladie IntroductionLe cancer du sein est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les femmes de la Colombie-Britannique (C.-B.) au Canada. En 2003, cette maladie a été diagnostiquée chez quelque 2 700 femmes de cette province, et environ 640 femmes y ont succombé1. Les facteurs reconnus de risque de cancer du sein sont notamment l'âge, les antécédents familiaux de cancer du sein, une pathologie mammaire bénigne antérieure et des facteurs hormonaux comme l'âge à l'apparition des règles et la parité2. Les antécédents familiaux de cancer du sein peuvent être le fruit de facteurs génétiques communs à des membres d'une même famille, d'un environnement commun à ces personnes ou du hasard. On observe des mutations germinales sur BRCA1 et BRCA2 chez 15 % à 20 % des familles comptant plus d'une femme atteinte de cancer du sein3; d'autres gènes peuvent aussi être en cause dans d'autres grappes familiales4. On constate une variation importante dans les taux d'incidence du cancer du sein de différentes régions de la planète5, et les risques d'antécédents familiaux sont également fonction des taux enregistrés localement pour cette maladie6. (Si les taux sont plus élevés dans une population donnée, les risques qu'un membre d'une famille soit atteint sont accrus.) Enfin, les risques de formation d'une grappe familiale dépendent du nombre et du type de parents dans une famille, et de leur âge6. En 1988 et 1989, une vaste étude cas-témoins en population portant sur le cancer du sein a été menée en C-B7-9. Cette étude a révélé un risque de cancer du sein chez les femmes préménopausées significativement accru dans les groupes professionnels suivants : opératrices de traitement électronique des données, coiffeuses, femmes travaillant dans le domaine des ventes et du traitement des matières et femmes travaillant dans les industries des aliments, du vêtement, des produits chimiques et des transports. Un grand nombre de chercheurs ont étudié l'association entre la profession et le cancer du sein, mais leurs conclusions divergent. Goldberg et Labreche ont passé en revue 115 études sur la relation entre la profession et le cancer du sein publiées entre 1971 et 1994; selon eux, il existe certaines données, quoique limitées, indiquant un risque accru de cancer du sein chez les femmes travaillant dans l'industrie pharmaceutique ou comme cosméticiennes et esthéti-ciennes10. Ils ont également noté un risque plus élevé pour les chimistes et les travailleuses exposées à des champs électromagnétiques ou à des solvants. Une mise à jour effectuée en 2001 a abouti à des conclusions semblables11. Des antécédents familiaux de cancer du sein peuvent indiquer qu'une femme est plus vulnérable à cette maladie. Ce phénomène semble s'appliquer particulièrement dans le cas de la pathologie mammaire préménopausique car un diagnostic à un âge précoce est en lui-même évocateur d'une prédisposition. Selon plusieurs études, les femmes qui ont des antécédents familiaux de cancer du sein ou des ovaires présentent des risques de cancer du sein associés à des facteurs reproducteurs différents de ceux des femmes sans antécédents familiaux12-15. Une étude menée récemment aux États-Unis a révélé que les femmes de moins de 50 ans ayant des antécédents familiaux de cancer du sein ou des ovaires semblaient présenter un risque accru de cancer du sein associé à la radiation médicale16. Nous avons posé pour hypothèse que les femmes préménopausées qui ont des antécédents familiaux pourraient être exposées à un risque accru de cancer du sein lié à une exposition professionnelle. Dans la présente analyse, nous entendons cerner les professions et industries qui déterminent un risque de cancer du sein différent selon que la femme a, ou non, des antécédents familiaux. MéthodologieNous avons analysé les données issues d'une vaste étude cas-témoins sur le cancer du sein7-9. Les cas étudiés étaient toutes des femmes de moins de 75 ans qui avaient reçu un diagnostic de cancer du sein en C.-B. entre le 1er juin 1988 et le 30 juin 1989. Les cas indemnes (les témoins) étaient des femmes qui avaient été choisies au hasard à partir de la liste électorale de la province de 1989, et qui avaient été appariées selon l'âge aux cas. Au départ, 1 489 cas ont été retenus et 1 502 témoins ont été choisis. À toutes ces femmes, on a fait parvenir un questionnaire qui leur demandait, entre autres, leurs antécédents professionnels et leurs antécédents familiaux de cancer du sein. Tous les questionnaires renvoyés ont été revus pour déterminer s'ils étaient complets, et on a téléphoné aux femmes qui n'avaient pas fourni toute l'information nécessaire. En tout, 1 018 cas et 1 025 témoins ont rempli le questionnaire, ce qui représente un taux de réponse de 68 % dans chaque groupe. Les femmes étaient considérées comme préménopausées si elles avaient encore leurs règles ou si elles avaient subi une hystérectomie sans ovariectomie et avaient moins de 50 ans. Les femmes étaient considérées comme postménopausées si elles étaient entrées en période de ménopause naturelle ou si elles avaient subi une ovariectomie bilatérale, ou encore si elles avaient subi une hystérectomie sans ablation des ovaires mais qu'elles avaient 50 ans ou plus. On a conservé 318 cas et 340 témoins qui étaient préménopausés, et les femmes participant à l'étude ont fourni un consentement éclairé par écrit. L'étude a été approuvée par le comité d'éthique de la recherche comportementale de l'Université de la Colombie-Britannique. Dans le questionnaire, on demandait aux femmes si elles avaient déjà subi une biopsie mammaire; la réponse fournie a été interprétée comme une indication de pathologie mammaire bénigne antérieure. On demandait également aux femmes si elles avaient fumé plus de 100 cigarettes pendant leur vie, à quel âge elles avaient commencé à fumer, si elles avaient déjà cessé (et pendant combien de temps) et le nombre moyen de cigarettes fumées par jour. Sur le plan des antécédents professionnels, on demandait aux femmes de décrire chaque emploi qu'elles avaient occupé pendant un an ou plus. Pour chaque emploi, elles devaient fournir les renseignements suivants : le titre du poste, les dates du début et de la fin, si elles travaillaient à temps partiel ou de façon saisonnière, les fonctions assumées, le nom de l'employeur et le lieu de l'emploi. Les questions étaient présentées sous forme de tableau, avec exemple à l'appui, de manière à simplifier la tâche pour les répondantes et lors de l'interprétation des réponses. Les divers emplois étaient codés selon la Classification type des professions (CTP) du Canada17 et la Classification type des industries (CTI) du Canada18. Dans chacun de ces systèmes, les groupes les plus précis sont définis par un code à quatre chiffres. Les groupes correspondant aux deux ou trois premiers chiffres de ces codes appartiennent à des catégories plus larges de professions et d'industries. Une femme était considérée comme ayant des antécédents familiaux de cancer du sein lorsqu'elle affirmait avoir une mère ou une soeur atteinte du cancer du sein. Les sujets de l'étude étaient pour la plupart des femmes de race blanche qui avaient fait certaines études postsecondaires et qui avaient été enceintes au moins une fois9. Les principales différences entre le groupe des cas et celui des témoins étaient les suivantes : 1) 17 % des cas et seulement 8 % des témoins avaient déjà subi une biopsie mammaire (évoquant une pathologie mammaire bénigne antérieure; p < 0,05 pour l'écart) et 2) 23 % des cas ont signalé une consommation de cigarettes de plus de 20 paquets-années comparativement à 16 % chez les témoins (p < 0,1)9. Les données sont les mêmes que celles présentées dans l'analyse originale du risque de cancer du sein lié à une exposition professionnelle (voir la référence 9). Nous avons restreint notre étude aux groupes professionnels et industriels pour lesquels on trouvait au moins un cas et un témoin avec et sans antécédents familiaux de cancer du sein, et au moins cinq femmes ayant des antécédents familiaux et cinq femmes sans antécédents familiaux, au total. Nous avons établi ces restrictions pour éviter de parvenir à des conclusions fondées sur l'absence d'observations (bien que ce phénomène puisse en soi être considéré comme une information probante) et pour obtenir un degré minimal de stabilité statistique dans les résultats. Après application de ces restrictions, nous avons analysé les risques liés aux codes de professions et d'industries à quatre chiffres. Lorsque nous n'avions pas de données suffisantes pour un groupe à quatre chiffres, nous nous sommes servis des groupes plus larges définis par les codes à trois et à deux chiffres. Nous avons procédé à une analyse de régression logistique pour calculer le rapport de cotes (RC), lequel servait d'estimation du risque relatif de cancer du sein. Des analyses distinctes ont été effectuées pour les femmes avec antécédents familiaux de cancer du sein et les femmes n'en ayant pas. Nous avons fait une estimation des risques relatifs après correction en fonction de l'âge (en années) et de facteurs qui étaient significatifs dans une analyse antérieure9 : paquets-années de cigarettes fumées (trois catégories : 0, < 20 et >= 20) et antécédents de biopsie mammaire (oui ou non). On a également effectué une régression logistique pour vérifier s'il y avait une interaction significative entre les antécédents familiaux et le groupe professionnel/industriel. Tous les tests étaient bilatéraux (alpha de 5 %). RésultatsSeize pour cent (16 %) des cas et 7 % des témoins avaient des antécédents familiaux de cancer du sein. Les estimations de RC associées à certains groupes profes-sionnels et industriels sont fournies au tableau 1. Le RC moyen pour l'ensemble des groupes professionnels et industriels était de 1,2 (intervalle : 0,4-4,2), après correction en fonction des antécédents familiaux. Lorsqu'on a restreint l'analyse aux femmes ayant des antécédents familiaux, le RC moyen pour les mêmes groupes était de 1,6 (intervalle : 0,3-6,4) et lorsqu'elle était restreinte aux femmes n'ayant pas d'antécédents familiaux, il était de 1,3 (intervalle : 0,3-6,9). Pour deux groupes professionnels et un groupe industriel, on a relevé un écart correspondant à un facteur d'environ cinq ou plus dans le risque de cancer du sein selon que les femmes avaient ou non des antécédents familiaux. Ainsi, chez les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein, on a noté un RC de 6,4 si elles avaient déjà travaillé pendant un an ou plus comme vendeuses ou commis-vendeuses de marchandises (CTP 5135); le RC correspondant pour les femmes sans antécédents familiaux était de 1,3. Ce groupe professionnel exclut les emplois de superviseurs, de vendeurs-techniciens et de voyageurs de commerce. Chez les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein, on a observé un RC de 5,7 si elles avaient déjà travaillé pendant un an ou plus dans des magasins à rayons (CTI 6411); le RC correspondant était de 0,9 pour les femmes sans antécédents familiaux. Les femmes ne présentant pas d'antécédents familiaux de cancer du sein affichaient un RC de 6,9 si elles avaient déjà travaillé pendant un an ou plus dans le secteur du traitement des matières (CTP 81/82); le RC correspondant chez les femmes avec antécédents familiaux était de 0,6. Ce groupe comprend les emplois liés au traitement du minerai, des métaux, de la pierre, des produits chimiques, du caoutchouc, du plastique, des textiles, des aliments et du bois. Tous les modèles ont été rajustés en fonction des antécédents de tabagisme des femmes et selon qu'elles avaient déjà subi une biopsie mammaire. Les modèles ajustés de manière à englober l'ensemble des femmes n'ont révélé aucune interaction significative entre les antécédents familiaux et le groupe professionnel, le groupe industriel ou une autre variable de modèle. |
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TABLEAU 1
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AnalyseAprès correction en fonction des facteurs de risque connus, nous avons relevé des groupes professionnels et industriels pour lesquels le risque de cancer du sein préménopausique augmentait de façon marquée selon que les femmes avaient ou non des antécédents familiaux de cette maladie. On a relevé un risque relatif de cancer du sein sept fois plus élevé chez les femmes préménopausées sans antécédents familiaux qui avaient déjà occupé un emploi dans le traitement des matières. Par ailleurs, on a noté une augmentation du risque relatif de cancer du sein correspondant à un facteur de six chez les femmes préménopausées ayant des antécédents familiaux si elles avaient déjà travaillé dans un magasin à rayons, et une augmentation correspondant à un facteur de cinq si elles avaient déjà travaillé comme vendeuses ou commis-vendeuses de marchandises. Aucun des écarts entre les femmes ayant des antécédents familiaux et les femmes n'en ayant pas n'était statistiquement significatif. Une analyse antérieure de ces données avait révélé des estimations de RC significativement accrues, soit de 1,7 et de 4,2, pour le cancer du sein chez les femmes préménopausées qui avaient déjà travaillé respectivement comme vendeuses ou commis-vendeuses de marchandises et comme employées dans le traitement des matières, qu'elles aient ou non des antécédents familiaux de cancer du sein9. Notre analyse indique que ces risques dépendent fortement de l'existence ou non d'antécédents familiaux. Les antécédents familiaux de cancer du sein peuvent tirer leur origine de facteurs génétiques ou environnementaux, mais les cas individuels à l'intérieur d'une famille pourraient ne pas être causés par les mêmes expositions. Toutes les femmes d'une même famille peuvent présenter une prédisposition héréditaire, mais le cofacteur qui agit sur cette prédisposition peut venir de différentes sources. Il se peut que les gènes responsables des antécédents familiaux n'influent pas directement sur l'apparition du cancer, mais qu'ils agissent plutôt sur des processus tels que la réparation de l'ADN, le métabolisme chimique ou le cycle cellulaire. Lorsque les membres d'une famille présentent la même déficience génétique dans la réparation de l'ADN, une exposition à la lumière solaire ou à des pesticides peut endommager l'ADN. Les antécédents familiaux peuvent également résulter de facteurs autres que génétiques, comme un environnement ou un mode de vie communs aux membres de la famille. À l'origine de notre étude, nous avons posé pour hypothèse que des antécédents familiaux de cancer du sein constituent un marqueur de prédisposition accrue pour la maladie et que, par conséquent, les femmes ayant des antécédents familiaux pourraient connaître des risques plus élevés lorsqu'elles exercent certaines professions. Nos résultats concordent avec ceux d'une étude récente sur le risque de maladie chez les membres de la famille des femmes atteintes de cancer du sein, selon laquelle une forte proportion des cas de cancer du sein surviennent chez une minorité de femmes vulnérables19. D'autres études indiquent que cette prédisposition pourrait être due à la présence d'allèles multiples qui influent sur les processus liés aux hormones ou à la suppression tumorale4,20,21. Le fait de travailler dans des magasins à rayons pourrait signifier une exposition accrue à un éclairage artificiel. Ceci concorde avec l'hypothèse selon laquelle l'exposition à la lumière du soleil abaisse le risque de cancer du sein. Dans l'éventualité où le travail serait effectué le soir, notre résultat concorderait également avec l'hypothèse voulant que l'éclairage de nuit augmente le risque de cancer du sein chez la femme. Malheureusement, nous n'avons pas de données sur l'exposition à l'éclairage de nuit ou à la lumière du soleil qui permettraient de vérifier ces hypothèses directement. Dans l'un ou l'autre des cas (lumière de nuit ou lumière du soleil), il se pourrait que le risque accru ne concerne que les femmes présentant une vulnérabilité à ce type d'exposition, et seulement quand cette vulnérabilité est de type familial. Par ailleurs, les résultats pourraient être dus à un facteur confusionnel de nature familiale, par exemple, une tendance à effectuer un travail à l'intérieur ou de type sédentaire. Bien des gens trouvent un emploi par l'intermédiaire de l'employeur d'un membre de leur famille, et les facteurs qui influent sur la formation de grappes familiales pourraient également avoir une influence sur leur profession. En outre, le fait d'élever des enfants a un effet direct sur l'expérience de travail d'une femme à l'extérieur de la maison. Selon certains, il se pourrait que les femmes sur le marché du travail aient moins d'enfants, qu'elles aient leur premier enfant à un âge plus avancé et qu'elles allaitent moins leurs enfants22. Nous avons tenté de tenir compte de ce phénomène en faisant notre estimation des risques de cancer du sein après correction en fonction de facteurs confusionnels connus établis dans des analyses antérieures. Ce faisant, nous avons également pu comparer les estimations de risques relatifs avec des résultats antérieurs. Des études menées récemment au Canada23 et en Finlande24 ont révélé que le risque de cancer du sein est moindre chez les femmes qui sont plus actives physiquement. Le rôle de l'activité physique est particulièrement intéressant à cause de la complexité apparente de l'effet que peut avoir le poids corporel sur le risque de cancer du sein. Malheureusement, nous n'avions pas de données sur l'activité physique dans notre étude et nous n'avons pas pu vérifier directement l'effet de ce facteur. Nous avons corrigé nos analyses en fonction de facteurs qui se sont révélés significatifs dans des analyses antérieures des mêmes données, ce qui nous a permis de comparer les résultats. Nous n'avons étudié que le risque de cancer du sein préménopausique, mais nous n'avons pas cherché à savoir si les antécédents familiaux de cancer du sein d'une femme concernaient la période postménopausique ou préménopausique. Les antécédents familiaux de cancer du sein dépendent de l'âge du sujet et de la taille de la famille12. Une femme sans antécédents familiaux de cancer à 20 ans pourrait avoir plusieurs parentes atteintes lorsqu'elle parvient à l'âge de 40 ans. De même, il y a plus de risques qu'une femme venant d'une grande famille ait une parente atteinte qu'une femme appartenant à une peite famille, à moins que la taille plus grande de la famille ne soit associée d'une manière quelconque à un risque de maladie plus faible. Dans l'étude menée en C.-B., les cas et les témoins étaient appariés selon l'âge. Les groupes n'étaient pas appariés en fonction de la taille de la famille, mais on ne s'attend pas à ce que ce facteur influe sur les résultats à moins que la taille de la famille ne soit associée d'une façon quelconque aux antécédents professionnels de la femme. Les données utilisées dans l'étude ont été recueillies au moyen d'un questionnaire autoadministré, et un biais de déclaration pourrait se produire si les femmes atteintes de cancer du sein répondent aux questions différemment des femmes indemnes. Les questions ont été formulées de manière à minimiser ce phénomène, et le questionnaire a été conçu dans la même intention. Les risques professionnels et industriels ont été établis en fonction des titres de postes, mais ces titres peuvent englober des emplois comportant des tâches et des expositions très différentes. Enfin, il faut user de prudence dans l'interprétation des résultats en raison du nombre de professions et d'industries envisagées. Dans toute étude cas-témoins, même celles d'une taille raisonnable, le nombre de femmes affirmant occuper un emploi particulier ou travailler dans une industrie particulière est petit. Ce nombre est encore plus faible une fois divisé entre le groupe des femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein et celles qui n'en ont pas. Dans notre analyse principale, nous avons effectué des estimations des risques relatifs distinctes pour les femmes avec ou sans antécédents familiaux de cancer du sein. Nous avons également rajusté les modèles pour chacun des 26 groupes professionnels et industriels, pour déceler toute interaction éventuelle entre les femmes ayant des antécédents familiaux et celles n'en ayant pas, et aucun des écarts ne s'est révélé statistiquement significatif. Cependant, trois des écarts correspondaient à un facteur d'environ cinq ou plus, constatation qui ne doit pas être passée sous silence. Dans les études portant sur le cancer du sein et l'exposition professionnelle, peu d'as-sociations ont pu être établies de façon répétée. Ce manque de constance peut s'expliquer par une différence dans la prédisposition sous-jacente des femmes. Les niveaux d'exposition acceptables dans un milieu de travail se fondent généralement sur les risques qui s'appliquent à tous les employés. Une autre stratégie possible serait de fixer des limites d'exposition en fonction des groupes les plus vulnérables. RemerciementsCette recherche a été en partie financée par une subvention du Workers' Compensation Board of British Columbia. Chris Bajdik a pour sa part bénéficié d'une bourse de la Michael Smith Foundation for Health Research. Références
Coordonnées des auteurs Chris D Bajdik, Raymond Fang, Nhu Le, Richard P Gallagher, Cancer Control Research Program et Occupational Oncology Research Program, BC Cancer Agency, Vancouver (C.-B.) Canada Pierre R Band, Occupational Oncology Research Program, BC Cancer Agency,Vancouver (C.-B.) Canada Correspondance : Chris D Bajdik, Cancer Control Research Program, BC Cancer Agency, 600 West 10th Avenue, Vancouver (C.-B.) Canada V5Z 4E6; fax : (604) 877-1868; courriel : cbajdik@bccancer.bc.ca
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Dernière mise à jour : 2005-01-28 | ![]() |