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Hépatite C - GUIDE DES SOINS INFIRMIERS
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d'extraction de données ni transcrire, par un moyen (support électronique
ou mécanique, photocopie, enregistrement, etc.) ou sous une forme
quelconque, une partie de ce document sans le consentement écrit
de l'éditeur.
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Courriel : pubs@cna-aiic.ca
Site web : www.aiic-infirmieres.ca
Septembre 2002
ISBN 1-55119-876-2
Also available in English.
La Division de l'hépatite C de l'Agence de santé publique du Canada a financé cette publication.
Les opinions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement
les positions officielles de Santé Canada.
REMERCIEMENTS
De nombreuses infirmières ont contribué à la production de Hépatite
C : Guide des soins infirmiers.
Nous remercions plus particulièrement les membres du comité directeur
du projet qui l'appuient depuis son lancement en mars 2001. Ils
nous ont donné une aide précieuse pour atteindre les objectifs et
maintenir le cap, non seulement en participant aux réunions, mais
aussi en révisant les versions successives du guide.
Nous remercions les organisations qui ont participé au projet.
Le projet a également bénéficié de la collaboration des professionnels
de la santé qui ont participé à la technique Delphi et à la conférence
de consensus. Nous leur exprimons ici notre vive reconnaissance
pour leur participation.
Nous reconnaissons enfin l'appui fourni par le personnel de l'Association
des infirmières et infirmiers du Canada.
Comité directeur
Colina Yim, BScN, MN
Association canadienne des infirmières d'hépatologie
Infirmière praticienne en soins actifs en hépatologie
Soins ambulatoires, Clinique du foie
Hôpital Western de Toronto (Ontario)
Coprésidente |
Nathalie Graveline, Inf.
Association canadienne des infirmières et infirmiers en sidologie
Infirmière clinicienne spécialisée
L'Oasis, Ottawa (Ontario) |
Bruce Gamage, Inf., BSN, CIC
Association pour la prévention des infections à l'hôpital
et dans la communauté - Canada
Expert-conseil en prévention des infections Centre de lutte
contre les maladies de la Colombie-Britannique, Colombie-Britannique
Coprésident |
Lynn Greenblatt
Consultante de programme
Programme de soutien des soins et du traitement
Division de l'hépatite C, Santé Canada
Ottawa (Ontario) |
Joni Boyd, Inf., BA, BNSc, MEd
Association des infirmières et infirmiers du Canada
Consultante en politiques infirmières Ottawa (Ontario) |
Ann Harrington, Inf.
Association canadienne des infirmières et infirmiers en hémophilie
Infirmière coordonnatrice en hémophilie
Centre intégré d'hémophilie
Hôpital St. Michael's Toronto (Ontario) |
Eleanor Guilding, Inf.
Association canadienne des infirmières et infirmiers en santé
du travail
Régie de la santé de l'Île Vancouver
Shawnigan Lake (C.-B.) |
Mai Nguyen
Analyste principale de recherche
Division des infections nosocomiales et du travail
Santé Canada
Ottawa (Ontario) |
Marie-Josée Paquin, Inf., B.Sc.
Infirmière clinicienne spécialisée en soins palliatifs
Région de la santé de Calgary - Soins à domicile
Calgary (Alberta) |
Donna Smith, Inf.
Association canadienne des infirmières et infirmiers en santé
communautaire
Gestionnaire, Programme de santé familiale
Services de santé publique, Région du Centre
Dartmouth (Nouvelle-Écosse) |
Debi Ripley
Représentante des consommateurs
Moncton (Nouveau-Brunswick) |
Nancy Sutton
Service correctionnel Canada - Services de santé
Ottawa (Ontario) |
Marilyn Sark, Inf.
Association des infirmières et infirmiers autochtones du Canada
Lennox (Î.-P.-É.) |
Lynne Young, Inf., PhD
Association canadienne des écoles universitaires de nursing
Université de Victoria
Campus Lower Mainland
Vancouver (C.-B.) |
Josie Sather, Inf.
Association canadienne des infirmières et technologues en
néphrologie
St. Catherines (Ontario) |
|
Comité d'experts
Caroline Brunt, Inf.
Infirmière de rue
Centre de lutte contre la maladie de la Colombie-Britannique
Vancouver (C.-B.) |
Cynthia Hitsman
Gestionnaire, Développement commercial
VON Canada
Ottawa (Ontario) |
Gail Butt, Inf.
Administratrice, Prévention et gestion des soins Centre de
lutte contre la maladie de la Colombie-Britannique - Services
d'hépatologie Vancouver (C.-B.) |
Josée Beaucage, Inf., B.Sc.Inf
Responsable de la clinique d'hépatologie
Hôpital Sainte-Justine
Montréal (Québec) |
Lise Dupuis, Inf.
Infirmière clinicienne coordonnatrice - Hépatite virale et
VIH/SIDA
Moncton (Nouveau-Brunswick) |
Marie Kane, Inf.
Infirmière clinicienne spécialisée
Hôpital d'Ottawa - Module G
Ottawa (Ontario) |
Chantal Fontaine, Inf.
Chef régionale des services de santé - Région du Québec
SCC Cowansville
Cowansville (Québec) |
Odette Leblanc-Pellerin, Inf.
Chef régionale - Services cliniques
Services correctionnels du Canada
Dorchester (N.-B.) |
Roberta Heale, Inf. (EC), infirmière praticienne
VON Canada, Succursale de Sudbury
Sudbury (Ontario) |
Josée Lynch
Crawford
Ottawa (Ontario) |
Carole Pavitt, Inf.
Association des infirmières et infirmiers autochtones du Canada
Sunset Bay (Manitoba) |
Patricia Malloy, Inf.,
CNSNP, Maladies infectieuses
Toronto (Ontario) |
Madeleine Senosier Inf., BSc, MSc
Infirmière spécialisée en hépatologie
Hôpital Général juif SMBD
Montréal (Québec) |
Virginia Wheeler, Inf.
Safeworks Calgary
Région de la santé de Calgary
Calgary (Alberta) |
Sue Daniels, Inf.
Infirmière-conseil
Programme de soins génésiques de la Nouvelle-Écosse
Halifax (N.-É.) |
Réviseurs
Felicity Hemming Inf., BSN
Infirmière en santé publique
Région de la santé de Fraser - Santé publique de North Delta
Delta (C.-B.) |
Indigo Sweetwater, Inf.
Infirmière-conseil
Administratrice de l'AIIAC pour la C.-B.
Présidente, Infirmières et infirmiers autochtones et inuits
Kamloops (C.-B.) |
Lesley Cole, Inf., BSN
Infirmière chercheuse
Étude sur la transmission de l'hépatite C
Centre pour la santé des enfants et des femmes de la C.-B.
Vancouver (C.-B.) |
Gestion du projet
Antoinette Lambert, Inf., M.Éd
Coordonnatrice du projet
Association des infirmières et infirmiers du Canada
Ottawa (Ontario) |
Barbara Laperrière, Inf., MSc
Infirmière-conseil/rédactrice
Ottawa (Ontario) |
Pierre Lambert
Adjoint au projet
Ottawa (Ontario) |
Jane Wilson
Infirmière-conseil/rédactrice
Ottawa (Ontario) |
TABLE DES MATIÈRES
I. Introduction
II. Aperçu
III. Information sur l'hépatite C
IV. Vivre avec l'hépatite C
V. L'infirmière et l'hépatite C
VI. Glossaire
VII. Lectures et autres ressources
VIII. Documents de référence
IX. Annexes
Pour alléger le texte français, le féminin englobe le masculin,
et vice-versa, si le contexte s'y prête.
I INTRODUCTION
L'Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) est
d'avis que les associations professionnelles d'infirmières doivent
encourager et appuyer les pratiques infirmières basées sur des données
probantes. C'est pour s'acquitter de cette responsabilité qu'elle
a publié Hépatite C : Guide des soins infirmiers en 2002.
Ce guide est le premier du genre produit au Canada à l'intention
des infirmières canadiennes et des autres professionnels de la santé.
Le guide présente une approche globale des soins infirmiers dispensés
aux clients qui ont une hépatite C et à ceux qui risquent de l'avoir.
L'hépatite C touche au moins 0,8 % de la population canadienne,
soit plus de 240 000 personnes. Une étude sur les répercussions
économiques de l'hépatite C au Canada est en cours. Santé Canada
prévoit que l'hépatite C deviendra la principale cause de transplantations
hépatiques et l'on s'attend à ce que les coûts médicaux dépassent
ceux qu'entraînent le VIH. De nombreuses personnes infectées par
l'hépatite C ne sont pas au courant de leur état parce qu'elles
peuvent n'avoir que des symptômes bénins, si elles en ont. Des symptômes
plus marqués peuvent commencer à faire leur apparition 20 à 30 ans
après l'infection initiale et entraîner de graves complications
comme une cirrhose ou un cancer du foie.
Financé par la Division de l'hépatite C de l'Agence de santé publique du Canada, Hépatite
C : Guide des soins infirmiers a été rédigé par des infirmières
qui voulaient rendre le guide accessible pour quiconque s'intéresse
à la question. Les rédacteurs ont consulté des infirmières spécialisées
appartenant à des associations nationales et ouvrant dans divers
contextes de soins, y compris des prisons, la rue, des centres de
soins tertiaires et la collectivité. On peut commander des exemplaires
du guide sur support papier par l'entremise de l'AIIC. Également
disponible sur le site Internet de l'AIIC, à l'adresse www.cna-aiic.ca,
le guide servira de document de base pour les ateliers de formation
de formateurs.
En terminant, je remercie les membres du Comité consultatif et
du Groupe d'experts qui ont collaboré avec l'AIIC pour orienter
le contenu du guide. Les rédactrices, Barbara LaPerrière et Jane
Wilson, ont fait un travail exceptionnel en écoutant les commentaires
du groupe, en saisissant les objectifs du groupe de travail et en
intégrant toutes les interventions dans le présent guide.
La directrice générale,
Association des infirmières et des infirmiers du Canada
Lucille Auffrey
II APERÇU
L'hépatite C est la cause d'hépatopathie chronique la plus répandue
dans le monde occidental. Comme l'hépatite C infecte plus de 3 %
de la population mondiale, elle est devenue un défi majeur dans
le domaine de la santé publique. L'Organisation mondiale de la santé
(OMS) a calculé que 170 millions de personnes sont infectées par
une hépatite C chronique et sont toutes porteuses de l'infection.
Pourquoi l'hépatite C pose-t-elle tellement de problèmes ? C'est
parce qu'elle représente en quelque sorte un iceberg de la santé
publique : la majorité des gens qui ont une hépatite C ne présentent
aucun symptôme et ne se savent pas infectés par le virus de l'hépatite
C (VHC), ils peuvent toutefois le transmettre.
L'hépatite C pose un défi important pour la santé et le bien-être
de la population canadienne, ainsi que pour le système de santé.
L'infection par l'hépatite C devient chronique chez environ 85 %
des adultes, mais il peut s'écouler plusieurs années avant l'apparition
des symptômes de la maladie. Au Canada seulement, on estime que
4 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. De nombreuses
personnes infectées par le VHC sont dans le groupe des 30 à 39 ans
et peuvent avoir des complications de la maladie au cours des 10
à 20 ans qui suivent. Le nombre des cas de cirrhose du foie, d'insuffisance
hépatique et celui des décès attribuables à une hépatopathie augmenteront
de façon spectaculaire.
Même si l'on comprend en général les modes de transmission du
VHC, il existe encore de nombreuses choses qu'on ne connaît pas
au sujet de la maladie. Il n'y a pas de vaccin. La prévention et
le contrôle jouent un rôle absolument essentiel si l'on veut briser
le cycle de la transmission.
Les infirmières ont un rôle important à jouer dans cette lutte
en aidant les personnes qui ont une hépatite C à vivre de façon
sécuritaire, en bonne santé avec la maladie et en cherchant à réduire
le risque de propager l'hépatite C.
Nous avons produit ce guide pour fournir de l'information pratique
aux infirmières en nous fondant sur les meilleures données disponibles
à ce jour.
III INFORMATION SUR L'HÉPATITE C
Épidémiologie
Avant 1989, année au cours de laquelle on a identifié l'hépatite
C pour la première fois, on savait que certains facteurs causaient
l'apparition d'une hépatite chez des personnes qui recevaient des
transfusions sanguines ou des produits du sang. On l'appelait à
l'origine hépatite « non-A, non-B ».
Nous savons maintenant que l'hépatite C est un virus à ARN encapsulé,
membre de la famille des flaviviridés. Il est en mutation constante,
ce qui lui permet de déjouer le système immunitaire du corps humain.
En réalité, il n'y a pas qu'un seul virus de l'hépatite C : il
s'agit plutôt d'un groupe de plusieurs virus dont chacun diffère
légèrement des autres par sa composition génétique. Ces « familles
» du virus de l'hépatite C sont appelées génotypes. On a défini
six grands génotypes du VHC. Les différences existant à l'intérieur
des génotypes mêmes définissent des sous-types que l'on a classé
en sous-types 1a, 1b, etc. La distribution dans le monde entier
de plusieurs génotypes indique que le virus de l'hépatite C existe
depuis des années.
Le type prédominant au Canada est le génotype 1, mais on y a repéré
tous les types. Les génotypes semblent présenter des différences
dans leur pathogénicité et leur façon de réagir à la thérapie antivirale.
Ainsi, on a démontré que le génotype 1b réagit beau- coup moins
bien au traitement par l'interféron.
On estime que l'hépatite C infecte actuellement 0,8 % environ de
la population canadienne, soit plus de 240 000 personnes1.
Le nombre de cas diagnostiqués a explosé depuis 1992, en partie
parce que l'infection est mieux connue et reconnue. Selon la Direction
générale de la santé de la population et de la santé publique de
Santé Canada, c'est chez les 30 à 39 ans que l'on enregistre le
taux maximal d'infection par le VHC. Les taux « explosent » aussi
chez les 40 à 59 ans, ce qui peut être le signe d'une infection
acquise au cours des années 60 et 70.
L'hépatite C est une maladie à déclaration obligatoire au Canada.
Facteurs de risque et VHC
Comportement à risque : Le taux d'infection
par le VHC est plus élevé chez les personnes qui se livrent à certains
comportements à risque pouvant les exposer à du sang infecté par
le VHC; l'utilisation de drogues injectables est le principal de
ces comportements.
Sexe : Le taux d'infection par le VHC
est deux fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.
Personnes hémophiles : Avant 1990 (lorsque
l'on a institué le dépistage du VHC), le nombre des patients infectés
par le VHC dans la population hémophile transfusée atteignait presque
95 %. La Société canadienne d'hémophilie indique que 70 % des personnes
hémophiles ont aussi une hépatite C.
Autochtones : Santé Canada indique que
le taux d'infection par le VHC chez les Autochtones du Canada est
sept fois plus élevé que chez les non-Autochtones d'origine canadienne.
Enfants : Auparavant, on constatait la
présence du VHC chez les enfants qui avaient reçu des transfusions
sanguines et des produits sanguins avant la mise en ouvre des techniques
de dépistage utilisées aujourd'hui. La plupart des nouveaux cas
d'infection par le VHC qui font leur apparition chez les enfants
découlent actuellement d'une « transmission verticale » de la mère
à l'enfant, ou d'autres comportements mettant en cause un contact
avec du sang contaminé, comme l'utilisation de drogues injectables
ou le perçage (« piercing »)chez les adolescents.
Modes de transmission
Le virus de l'hépatite C se transmet principalement par le sang,
habituellement sous forme d'injection. Le principal groupe de population
à risque de contracter l'infection est celui des personnes qui partagent
des aiguilles et d'autres accessoires facilitant la consommation
de drogues.
L'encadré qui suit contient les sources d'infection énumérées par
l'OMS. Les infirmières se rappelleront que les immigrants peuvent
avoir été exposés à des risques découlant d'habitudes ou d'interventions
qui ne sont pas répandues au Canada.
Utilisation de drogues injectables : Des
estimations de Santé Canada indiquent que la consommation
de drogues injectables entraîne 70 % de toutes les infections
par le VHC existantes. Une personne peut être infectée après
avoir utilisé du matériel contaminé, y compris des pailles,
des cuillères et d'autres accessoires qui servent à consommer
des drogues, même non injectées.
Exposition professionnelle : Les
données du Réseau de surveillance canadien des piqûres d'aiguille
montrent que les infirmières ont signalé plus de la moitié
des accidents par piqûres d'aiguille au Canada. On pense actuellement
que le taux d'infection par le VHC chez les travailleurs des
services de santé et des services d'urgence à la suite d'une
exposition à du sang ou des liquides biologiques infectés,
qui est de 1 à 2 %, atteint ou dépasse peut-être légèrement
celui de la population en général. Le nombre réel de cas est
peut être plus élevé parce que tous les cas ne sont pas déclarés.
Transfusions sanguines : Le risque
d'infection par le VHC à la suite d'une transfusion de sang
ou de produits sanguins est maintenant très faible : il s'établit
à moins d'une chance sur 500 000 unités de sang données. Avant
l'institution des techniques actuelles de dépistage des anticorps
anti-VHC, les transplantations d'organes présentaient aussi
un risque d'infection par le VHC. Il convient de signaler
aux infirmières que des immigrants qui arrivent au Canada
peuvent avoir reçu du sang ou des produits sanguins dans des
pays où le sang n'est pas soumis à des tests de dépistage
du VHC.
Contact sexuel : Même si l'éventualité
d'acquérir le VHC d'un partenaire infecté est faible, des
données indiquent que les personnes qui se livrent à des comportements
sexuels à risque peuvent s'exposer à un niveau de risque plus
élevé en l'absence de tout autre facteur de risque connu.
Les personnes qui ont des lésions ouvertes des organes génitaux
ou qui ont des relations sexuelles pendant les menstruations
peuvent accroître leur risque d'acquérir le VHC. On établit
aussi un lien entre des infections simultanées par le VIH
et l'herpès simplex II, d'une part, et la transmission sexuelle
d'une infection par le VHC, de l'autre. Le taux d'infection
par le VHC chez les hommes qui ont des relations sexuelles
avec d'autres hommes (HSH) est semblable à celui qui existe
chez les hétérosexuels.
De la mère à l'enfant : Le risque
de transmission verticale du VHC de la mère au fotus n'atteint
pas 8 % (Société des obstétriciens et gynécologues du Canada,
2000). On considère que la présence d'une infection par le
VIH et d'une charge virale élevée chez la mère augmente le
risque de transmission verticale du VHC. Il n'y a actuellement
rien qui prouve que le lait maternel transmette la maladie,
mais on recommande à la mère infectée par le VHC d'éviter
d'allaiter si elle a les mamelons gercés ou qui saignent.
Perçage, tatouage, acuponcture : On considère que cette activité constitue un facteur de risque
en raison de la possibilité d'exposition à du sang infecté
là où l'on utilise des accessoires non stérilisés pour le
tatouage, le perçage et l'acuponcture.
Infection nosocomiale : Les personnes
qui suivent des traitements d'hémodialyse à long terme présentent
un taux plus élevé d'infection par le VHC que la population
en général parce qu'elles sont exposées à du matériel en contact
avec le sang. D'autres risques d'exposition à l'infection,
comme la réutilisation d'accessoires médicaux à usage unique,
ou la stérilisation inadéquate du matériel utilisé pour poser
des diagnostics et administrer des traitements, causent des
préoccupations.
Autre : Les contacts domestiques,
comme le partage d'articles tels qu'une brosse à dents ou
un rasoir, constituent une voie possible de transmission à
cause du risque d'exposition à du sang infecté, mais ceci
est peu fréquent. Le VHC ne se propage pas par contact occasionnel
comme l'étreinte ou le baiser.
Environ 10 % des personnes chez lesquelles on a diagnostiqué
la présence du VHC ne semblent présenter aucun facteur de
risque connu. |
Facteurs de risque
Une personne peut être exposée au VHC si elle :
- consomme des drogues, partage des aiguilles, des pailles
ou d'autres accessoires mal nettoyés ou souillés qui pourraient
être contaminés par du sang infecté;
- a des contacts avec du matériel contaminé au cours de
traitements médicaux ou d'interventions de tatouage ou de
perçage;
- a subi une piqûre d'aiguille, ou si une muqueuse a été
exposée à du sang ou à des liquides biologiques capables
de transmettre le VHC;
- est née d'une mère qui a une hépatite C.
|
Infection simultanée par le VIH et l'hépatite
B
L'hépatite C apparaît chez 50 à 90 % des patients infectés par
le VIH qui présentent des facteurs de risque parentéraux. En 2000,
on estimait que plus de 11 000 personnes au Canada étaient infectées
simultanément par le VHC et le VIH. Les utilisateurs de drogues
injectables et les HSH sont les deux principaux groupes atteints
des deux infections. Les hémophiles peuvent l'être aussi. L'évolution
vers la cirrhose du foie est rapide, comparativement à l'évolution
de la maladie chez les personnes qui ont seulement une hépatite
C (Association canadienne pour l'étude du foie, 2000).
L'hépatite C peut également coexister avec une hépatite B : l'évolution
a tendance a être plus grave que dans le cas d'une infection par
l'un ou l'autre virus seulement. Habituellement, une infection est
dominante et l'autre dormante, mais il arrive que les deux soient
actives (Association canadienne pour l'étude du foie, 2000).
Caractéristiques cliniques de l'hépatite C
Les patients qui ont une hépatite C ne présentent habituellement
aucun symptôme ou ne présentent que des signes bénins non caractéristiques.
De 20 à 30 % seulement des personnes infectées par le VHC ont des
symptômes qui peuvent inclure : jaunisse, anorexie, malaises, urine
foncée, douleurs abdominales et fatigue.
Il s'écoule de six à sept semaines entre l'exposition au virus
et l'apparition de tout symptôme qui peut en découler. La séroconversion,
c'est à dire l'apparition de l'anti- corps anti-VHC dans le sang,
peut faire son apparition de huit à neuf semaines après l'exposition
au virus.
La majorité des personnes infectées par le VHC (70 à 80 %) passent
au stade chronique de la maladie. Dans 10 à 20 % des cas, l'infection
évolue vers une cirrhose du foie qui peut entraîner une insuffisance
hépatique et la mort; un cancer hépatocellulaire (CHC) apparaît
chez 1 à 5 % des sujets infectés.
L'évolution de l'hépatite C chronique est lente et insidieuse
: la plupart des patients ont peu de signes physiques de la maladie
au cours des 20 premières années après l'infection initiale. L'hépatite
peut évoluer de bénigne à moyenne ou grave. On identifie habituellement
les sujets qui ont une infection à VHC chronique au cours d'analyses
du sang à des fins de dépistage.
Tests et diagnostic
Comme l'infection par l'hépatite C est habituellement asymptomatique,
des tests de dépistage du VHC sont effectués lorsque des patients
ont une hépatite aiguë (10 %), lorsqu'on étudie des anomalies des
enzymes hépatiques (70 %), et lorsque l'on est en présence de symptômes
tels que la fatigue, qui pourraient indiquer une hépatopathie (10
%), ou encore en présence d'une hépatopathie décompensée (10 %).
On diagnostique une hépatite C en fonction des résultats d'une
épreuve immunoenzymatique (EIE) qui permet d'identifier des anticorps
spécifiques de l'anti-VHC et de la détection de l'ARN du VHC au
moyen de tests d'amplification comme la réaction en chaîne par polymérase
(RCP).
Il y a essentiellement deux types de tests : les analyses qualitatives
qui produisent un résultat positif ou négatif et les analyses quantitatives
qui indiquent la concentration du virus ou charge virale. Il n'est
pas nécessaire de procéder à des analyses qualitatives de l'ARN
du VHC pour diagnostiquer une hépatite C chez les patients qui obtiennent
un résultat anti-VHC positif, mais l'épreuve est indiquée chez ceux
qui ont un résultat anti- VHC positif et des taux d'ALT (alanine
aminotransférase) qui demeurent normaux.
Le diagnostic du VHC comporte deux limites : en premier lieu,
les EIE ont tendance à être très sensibles et à produire des résultats
faussement positifs, qu'il faut confirmer par d'autres analyses
comme la technique des immunoblots recombinants (RIBA). Deuxièmement,
la longueur de la période écoulée entre l'infection initiale et
l'apparition des anticorps anti- VHC signifie qu'il est peu fréquent
que l'on détecte le VHC pendant la phase active.
Récemment, la mise au point du test d'amplification de l'acide
nucléique (TAN) a eu un effet spectaculaire sur le diagnostic comme
test d'appoint pour exclure les résultats faussement positifs. Le
TAN donne un résultat positif d'une à deux semaines après l'infection
par le VHC. Le test sert à confirmer l'infection et à déterminer
la réaction en fin de traitement.
Interprétation des résultats de tests de dépistage du VHC
Concentration ALT |
Résultat ARN du VHC |
Interprétation |
Normale |
Positif |
Patient infecté ayant une hépatopathie non détectable. |
Normale |
Négatif |
Anti-VHC faussement positif
Clairance virale spontanée
ARN du VHC faussement négatif
Infection à VHC dormante |
Élevée |
Positif |
Personne infectée ayant une hépatopathie active |
Élevée |
Négatif |
Faussement positif
Clairance virale spontanée
ARN du VHC faussement négatif
Infection à VHC dormante; hépatopathie liée à une autre cause |
Source : Association canadienne pour
l'étude du foie (ACEF). (2000). Management of Viral Hepatitis. Recommended
Guidelines for Physicians.
Traitement médical courant
On utilise l'interféron ou l'interféron combiné à la ribavirine
pour traiter l'hépatite C.
Hépatite C aiguë
Actuellement, l'infection aiguë par le VHC est détectée principalement
chez les personnes qui ont subi une piqûre accidentelle. Pour détecter
l'infection, les travailleurs de la santé ou d'autres personnes
qui ont été piquées ou exposées autrement doivent se soumettre à
un test de dépistage d'anticorps anti-VHC immédiatement après l'exposition
et 12 semaines plus tard.
Un traitement rapide par monothérapie à l'interféron de l'hépatite
C aiguë peut améliorer la probabilité de réponse. Il faut établir
un équilibre entre la décision de traiter l'infection et le fait
que jusqu'à 15 % des sujets peuvent éliminer spontanément le virus.
Les personnes qui ont une hépatite C aiguë doivent se faire traiter
par un spécialiste au cours de consultations de suivi.
Hépatite C chronique
On envisage habituellement un traitement chez les sujets qui ont
de 18 à 70 ans (certains experts disent 60 ans) et qui présentent
des taux élevés d'ALT et une inflammation ou une fibrose du foie
démontrée par une biopsie. La principale indication est que le taux
d'ALT dépasse de plus de 1,5 fois la limite normale supérieure.
On recommande une biopsie du foie pour classer l'évolution de la
maladie ou en fixer le stade.
Si le résultat de la biopsie indique que le foie est normal ou
révèle la présence d'une inflammation minime, il se peut que le
traitement ne soit pas nécessaire.
Parmi les autres facteurs dont il faut tenir compte dans la décision
de traiter une hépatite C, mentionnons la probabilité calculée d'apparition
de la cirrhose et d'une insuffisance hépatique chez le patient,
et la présence de tout autre problème de santé qui peut également
être mortel. Les contre-indications au traitement comprennent la
condition d'alcoolique ou de toxicomane actif, la grossesse ou la
non-utilisation de moyens de contraception, ou encore l'incapacité
prévue de suivre un traitement. Idéalement, les patients doivent
éviter toute absorption d'alcool pendant le traitement.
À l'heure actuelle, on ne traite généralement pas l'hépatite chronique
chez les enfants, sauf dans le contexte d'études contrôlées.
Des études de longue durée démontrent l'efficacité des thérapies
antivirales qui comprennent une monothérapie standard à l'interféron,
l'interféron combiné à la ribavirine, une monothérapie à l'interféron
pégylé et à l'interféron pégylé combiné à la ribavirine. On obtient
une réponse soutenue et une clairance virale de longue durée dans
30 à 40 % des cas (Les combinaisons d'interféron pégylé et de ribavirine
devraient être approuvées au Canada à la fin de 2002).
Le traitement le plus répandu est l'interféron alpha 2-b combiné
à la ribavirine, un antiviral. On réserve la monothérapie à l'interféron
aux patients qui ne peuvent tolérer la ribavirine. Les patients
qui ont une cirrhose du foie au stade avancé et qui pour- raient
risquer une décompensation, ainsi que les femmes enceintes, ne doivent
pas recevoir de traitement antiviral.
La durée du traitement dépend du génotype viral. Dans le cas des
types 2 et 3, le traitement dure habituellement 24 semaines. Dans
tous les autres cas, on le prescrit pour 48 semaines s'il y a eu
une réponse au traitement au bout de 24 semaines, afin d'accroître
les taux de réponse virologique soutenue.
Un traitement réussit lorsque la recherche de l'ARN du VHC devient
négative pendant la thérapie et demeure négative six mois après
la fin du traitement. Les mesures répétées de l'ARN du VHC au moyen
d'épreuves RCP chez les sujets qui produisent une « réponse soutenue
» ont montré de façon concluante que 95 % de ceux-ci demeurent libres
de virus pendant 2, 5, 8 années ou plus et sont considérés comme
débarrassés indéfiniment du virus et « guéris » selon de nombreux
experts.
Si les patients n'éliminent pas l'ARN du VHC après 24 semaines
de traitement, il n'est pas probable qu'ils produisent une réponse
soutenue par la suite.
Les effets secondaires du traitement à l'interféron alpha 2b et
à la ribavirine comprennent des symptômes ressemblant à ceux de
la grippe, l'anémie, la dépression et l'alopécie. On a aussi observé
de l'agressivité chez des patients en traitement. Les tests peuvent
également indiquer des modifications de l'hémoglobine, de la fonction
thyroïdienne, du taux d'acide urique, des numérations des neutrophiles
et des plaquettes. (« L'infirmière et l'hépatite C » contient plus
de renseignements sur la prise en charge par les infirmières
des effets secondaires du traitement).
Les patients atteints par l'hépatite C s'intéressent de plus en
plus aux remèdes des médecines complémentaires ou parallèles, surtout
lorsqu'ils ne réagissent pas à la thérapie antivirale. Ceci concerne
plus particulièrement trois groupes de produits : les vitamines
et les minéraux, les herbes médicinales et les remèdes homéopathiques.
Les infirmières doivent demander aux patients s'ils envisagent de
prendre de tels remèdes, car les préparations ne sont pas toutes
sans danger pendant une thérapie antivirale ou chez les sujets dont
le fonctionnement hépatique est altéré.
Prévention
Le VHC se transmet principalement par l'injection de drogues.
Les autres modes de transmission comprennent le tatouage, le perçage
avec du matériel non stérile, la transmission par voie sexuelle,
professionnelle, verticale (de la mère à l'enfant) et domestique.
Une infection par un génotype du VHC ne protège pas contre un autre
génotype.
Il est préférable que les efforts de prévention visent les personnes
qui ont des comportements à risque, et principalement celles qui
s'injectent des drogues ou qui utilisent pour se droguer du matériel
pouvant être contaminé par du sang infecté. Les professionnels de
la santé dans tous les milieux doivent demander aux patients s'ils
utilisent des drogues injectables et pratiquent une sexualité à
risque. (La section « Considérations spéciales : Toxicomanies »
contient davantage de renseignements sur la réduction des méfaits).
Utilisation de drogues injectables
La recherche montre que les stratégies de prévention directe de
l'hépatite C doivent viser les personnes qui commencent à peine
à s'injecter des drogues ou qui envisagent de le faire (Santé Canada
2000). Il faut prodiguer des conseils auprès des autres consommateurs
de drogues, non injectables, quant au danger d'infection que présentent
des accessoires comme les pailles qui peuvent être contaminés par
du sang infecté.
Tatouage et perçage
Il faut conseiller à quiconque envisage de se faire tatouer, de
se faire percer le corps ou une oreille, ou de recevoir des traitements
d'acuponcture de s'assurer que ces interventions sont réalisées
au moyen de matériel stérile, de préférence jetable. Cette précaution
vaut aussi pour l'encre à tatouer. Il faut recommander aux intéressés
de s'assurer que le praticien prend aussi d'autres mesures normalisées
de contrôle de l'infection, notamment en se lavant les mains et
en nettoyant les surfaces de travail.
Transmission sexuelle
La transmission du VHC entre conjoints est rare. On a toutefois
établi un lien entre le contact avec des partenaires multiples et
une infection simultanée par le VIH et le virus herpes simplex type
2, d'une part, et un risque accru d'hépatite C, de l'autre.
On a recommandé les mesures suivantes :
- La personne infectée doit informer ses partenaires sexuels,
à qui il faut offrir de se soumettre à des tests.
- Le condom est conseillé dans les relations sexuelles à court
terme.
- Les femmes infectées doivent éviter les relations sexuelles
non protégées pendant les menstruations, car le sang menstruel
peut contenir le virus.
Exposition professionnelle
Les travailleurs des services d'urgence et des services de santé
doivent tous recevoir de la formation sur le risque d'infections
à transmission hématogène et sur la prévention de celles-ci. Ils
doivent aussi déclarer à leur employeur toute exposition au sang,
par voie percutanée ou à travers une muqueuse, ainsi que toute exposition
due à une peau non intacte. Même si le risque d'infection est relativement
faible, il faut faire tous les efforts possibles pour poser un diagnostic
rapide et réduire le risque d'infection nosocomiale. Il faut avoir
mis en place des protocoles de suivi des employés en cause (voir
« Lectures et Autres ressources, Exposition professionnelle et personnes
travaillant en prévention et dans les soins de santé »).
On a formulé des recommandations au sujet des travailleurs de
la santé infectés par le VHC. (Voir « Considérations spéciales :
Travailleurs de la santé »).
Transmission verticale
Le VHC peut être transmis de la mère à l'enfant au moment de la
naissance. L'accouchement par césarienne n'empêche peut-être pas
la transmission du VHC. On considère que l'allaitement est sans
danger tant que les mamelons de la mère ne sont pas gercés et ne
saignent pas.
Exposition domestique
Il faut conseiller aux personnes qui ont le VHC de ne pas partager
d'articles personnels, comme une brosse à dents ou un rasoir, qui
peuvent être contaminés par de faibles quantités de sang infecté.
Les personnes qui ont le VHC doivent aussi recouvrir les coupures
et les plaies ouvertes qu'elles ont sur la peau. L'infirmière peut
aussi les conseiller sur la façon de traiter le sang répandu accidentellement
(pour obtenir plus d'information, voir Santé Canada, 1998a).
Les personnes infectées par le VHC ne doivent pas donner de sang,
d'organes, d'autres tissus ni de sperme.
Dépistage du VHC
Il faut soumettre à un test de dépistage quiconque est préoccupé
par la possibilité d'une infection par le VHC à cause d'un comportement
à risque ou d'autres facteurs. On ne recommande les tests de routine
que pour les personnes qui ont des comportements à risque, comme
les utilisateurs de drogues injectables et les travailleurs de la
santé qui peuvent avoir été exposés.
Test de dépistage de l'hépatite C :
- Quiconque s'est injecté une drogue, même une seule fois.
- Les personnes qui ont des problèmes médicaux et qui ont
reçu des concentrés de facteur de coagulation avant 1990,
qui ont déjà suivi des traitements d'hémodialyse de longue
durée ou qui présentent des taux constamment anormaux d'ALT.
- Les personnes qui ont reçu une transplantation d'organe
ou une transfusion de sang ou de produits du sang avant
1992.
- Les travailleurs des services de santé ou des services
d'urgence qui ont subi une piqûre ou une coupure.
- Les enfants nés d'une femme infectée par le VHC.
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IV VIVRE AVEC L'HÉPATITE C
Vivre avec l'hépatite C oblige à apprendre à vivre avec les conséquences
physiques, affectives, sociales et financières de la maladie. La
plupart des personnes infectées vivent avec l'hépatite C pendant
des années sans ressentir de symptômes physiques. D'autres doivent
faire face à tout un éventail de symptômes, bénins ou graves, qui
peuvent apparaître ou disparaître au fil des ans. De nombreuses
personnes trouvent que le plus difficile est d'apprendre à vivre
avec les aspects émotionnels et sociaux de la maladie. Lorsqu'on
diagnostique la maladie, les personnes infectées doivent s'adapter
à l'impact émotionnel ressenti en apprenant qu'elles ont une maladie
chronique qui pourrait être mortelle. Elles doivent apprendre à
vivre avec l'incertitude entourant l'évolution des symptômes et
de la maladie. Il se peut qu'elles soient obligées de faire face
au stigmate que la société associe à l'hépatite C et à la crainte
que d'autres personnes ont d'être infectées. Elles doivent déterminer
qui informer au sujet de leur maladie et quand et comment le faire.
Les personnes qui vivent avec l'hépatite C peuvent avoir des préoccupations
financières découlant de la perte de revenus et du coût du traitement.
La pharmacothérapie coûte cher et il se peut que les régimes provinciaux
d'assurance-médicaments et d'assurance maladie ne la couvrent pas
entièrement.
Les témoignages qui suivent présentent le vécu personnel de trois
personnes vivant avec l'hépatite C. Elles illustrent les répercussions
profondes de l'infection. Les auteurs décrivent les défis que l'obligation
de vivre avec une maladie chronique posent tant à eux-mêmes qu'aux
membres de leur famille. Ces histoires révèlent comment ces personnes
apprennent à relever les défis avec de l'aide et de l'information.
Vivre avec l'hépatite C comme mère
J'ai 39 ans et trois enfants. J'ai l'hépatite C, que j'ai contractée
après avoir consommé des drogues injectables à la fin des années
90. On a diagnostiqué mon infection en 1996 après que mon ami de
l'époque m'eut informée qu'il avait l'hépatite C. Lorsque nous avons
commencé à sortir ensemble, je lui ai demandé s'il n'avait aucune
infection et il m'a répondu qu'il n'avait rien, qu'il avait subi
tous les tests de dépistage des maladies sexuelles, du VIH et de
l'hépatite : il était sain. Nous avons vécu ensemble un an et il
est parti. Au moment de partir, il m'a informé qu'il avait l'hépatite
C et que je devrais me soumettre à un test de dépistage. J'étais
très en colère contre lui, car il savait qu'il avait la maladie
et il m'a menti délibérément en affirmant qu'il était sain.
J'ai appelé mon médecin le lendemain pour prendre rendez-vous afin
de subir un test. Une semaine plus tard, j'ai reçu un appel de son
bureau : il voulait me voir le lende- main. J'avais très peur de
ce qu'il allait me dire. Il m'a annoncé que j'étais infectée par
l'hépatite C. Tout ce qu'il a pu me dire, c'est que cette maladie
était incurable. Il m'a également dit de rentrer chez moi et de
mener une vie normale. À mon retour du bureau du médecin, j'ai commencé
à pleurer. Je me demandais : « Que deviendront mes enfants ? Où
iront-ils ? Qui s'en occupera après ma mort ? ». On ne m'avait pas
dit combien de temps il me restait à vivre. À l'époque, le médecin
n'avait pas d'information au sujet de cette maladie.
Une amie connaissait un endroit où je pourrais demander de l'aide
et obtenir toute l'information dont j'avais besoin au sujet de la
maladie. On m'a présenté à quelqu'un de ce groupe d'entraide sur
l'hépatite C. J'étais tellement heureuse d'avoir un endroit où aller
et de parler à quelqu'un qui savait à quoi s'attendre.
J'ai dit à mes enfants que j'avais l'hépatite C et qu'ils ne devaient
pas toucher à ma brosse à dents ni à mes coupe-ongles. Au début,
ils ne comprenaient pas ce qui se passait. Ils savaient seulement
que leur mère était malade et qu'ils devaient être prudents lorsque
je saignais et me laisser nettoyer mes propres coupures. Ils ne
savaient pas trop s'ils pouvaient attraper l'hépatite C en me serrant
dans leurs bras ou en m'embrassant. Je leur ai dit qu'il n'y avait
aucun danger et que je connaissais quelqu'un qui pourrait leur parler
afin de leur faire comprendre la situation.
J'ai perdu des emplois et j'ai dû apprendre à être prudente avec
mon argent parce que je dois acheter des aliments que je ne m'achèterais
pas habituellement. L'expérience m'a appris à ne dire à personne
que j'ai l'hépatite C. J'en informe seulement le dentiste ou les
infirmières et les techniciens de l'hôpital. Lorsque je me présente
à une entrevue d'embauche, je n'en dis rien parce que la plupart
des personnes connaissent mal l'hépatite C et ne comprennent pas
qu'ils n'ont aucun risque que je les contamine, sauf par contact
sanguin.
J'ai consulté un gastro-entérologue. Après avoir effectué des analyses
sanguines et une biopsie du foie, il a décidé de me faire commencer
un traitement. Le seul traitement disponible à l'époque était l'interféron.
Je n'ai pu suivre le traitement pendant les six mois au complet
parce que je ne pouvais supporter les effets secondaires. Je l'ai
suivi pendant trois mois et le traitement a quand même porté fruit.
J'ai été en rémission pendant cinq ans. La rémission est maintenant
terminée et je prends du RebetronMD (ribavirine). Tout va très bien
jusqu'à maintenant. J'ai commencé il y a trois mois et je me sens
beaucoup mieux qu'au cours des premiers mois. On décidera dans trois
autres mois si je peux suivre le traitement complet de 48 semaines.
J'espère pouvoir le faire.
J'ai quelqu'un de spécial dans ma vie qui n'a pas l'hépatite C.
Il a pris le temps d'effectuer des recherches sur la maladie et
voulait quand même vivre une relation avec moi. Nous avons une relation
merveilleuse comme famille et nous faisons des plans d'avenir en
prévision de l'époque où les enfants grandiront et partiront. Il
est bien de voir qu'il y a des gens dans ce monde qui prendront
le temps de voir que nous ne sommes pas contagieux dans la vie quotidienne.
Chacun peut encore espérer vivre une relation normale.
Des membres de ma famille ont déclaré que j'ai eu ce que je méritais.
J'ai perdu quelques amis et j'en ai trouvé de très proches. Je n'ai
jamais rien dit à mes voisins. L'hépatite C a changé ma vie. Je
pense parfois que c'est pour le pire et parfois que c'est pour le
meilleur. J'aborde maintenant la vie d'une façon différente.
Vivre avec l'hépatite C comme personne qui
a consommé des drogues injectables
Je suis un homme de 51 ans qui a des antécédents de toxicomanie.
Je consomme des drogues injectables depuis 35 ans. J'ai commencé
à Vancouver, à 16 ans. Je préférais l'héroïne. J'ai pris ma première
dose en prison sous l'influence d'autres détenus. J'ai passé la
majeure partie des premières années de ma vie dans l'est du centre-ville
de Vancouver.
Mon premier lien avec l'hépatite a été établi en 1976, lorsqu'on
a diagnostiqué chez moi une hépatite chronique dans un établissement
de détention. Je me sentais alors malade. J'ai eu la jaunisse et
l'on m'a mis en quarantaine pendant neuf jours. Pendant un certain
temps par la suite, j'ai eu la jaunisse et je me suis senti malade
tous les six mois environ.
J'ai été incarcéré à plusieurs reprises au fil des années et j'ai
été libéré la dernière fois en 1981. Je me suis toujours assuré
d'avoir mes propres provisions et c'est à l'occasion seulement que
j'ai partagé mon matériel pendant mon séjour en prison. Ma consommation
de drogues injectables a ralenti depuis 10 ans et je ne me suis
rien injecté du tout depuis un an. Je prends aussi de la méthadone
depuis plusieurs années.
En 1994, on a diagnostiqué chez moi une hépatite C et mon médecin
ne savait pas trop depuis combien de temps j'étais infecté. Depuis
trois ans, je me sens très fatigué, parfois épuisé par la moindre
activité, incapable de travailler parce que j'ai mal au côté droit
presque tous les jours. L'année dernière, j'ai consulté l'hépatologue
qui n'a pas recommandé alors que je suive de traitement. Il a déclaré
que mes résultats d'analyse sanguine n'étaient pas encore assez
mauvais.
Je ressens maintenant de la frustration tous les jours. Je ne me
sens pas bien depuis un bon bout de temps. J'ai un revenu limité
et je gère une pension de famille pour réduire mon loyer. Ma méthadone
constitue aussi une dépense supplémentaire. Mon budget d'alimentation
est limité et il est difficile de bien manger avec un budget limité.
Je prends de la vitamine C, je fais de l'exercice et je bois beaucoup
d'eau.
J'ai de l'aide de mes amis qui sont aussi infectés par l'hépatite
C. J'assiste aussi aux réunions d'un groupe d'entraide constitué
de personnes infectées par l'hépatite C. Je suis très ouvert à ce
sujet et je n'ai pas peur d'en parler. J'ai perdu contact avec beau-
coup de membres de ma famille. J'ai une fille à qui je parle à l'occasion
et elle sait que j'ai l'hépatite C.
J'essaie de demeurer en aussi bonne santé que possible et j'en
fais plus lorsque je me sens mieux. Essentiellement, je vis une
journée à la fois et je fais de mon mieux avec ce que j'ai.
Vivre avec l'hépatite C comme infirmière
Je m'appelle Debi Ripley. J'ai 46 ans, je suis mère de deux adolescents
et infirmière. Je n'exerce pas, même si je suis actuellement un
cours de mise à jour en sciences infirmières. J'ai une hépatite
C et j'ai probablement été infectée à la fin des années 70 ou au
début des années 80. Ce n'est qu'en 1995 qu'on a diagnostiqué l'infection.
J'ai quelques facteurs de risque d'infection par l'hépatite C :
j'ai travaillé en salle d'opération pendant 15 ans et j'ai reçu
une transfusion sanguine après avoir accouché de mon fils par césarienne
en 1983.
J'ai travaillé comme infirmière en service interne et en service
externe en salle d'opération dans ma ville natale de Moncton, au
Nouveau-Brunswick, ainsi qu'à Edmonton et à Calgary, en Alberta,
et dans quatre différents hôpitaux de traumatologie à Riverside
et à Los Angeles, en Californie. Je me suis souvent coupée avec
des scalpels et des aiguilles à suturer souillées.
À cause de l'évolution de ma maladie, mon spécialiste pense que
j'ai été infectée d'abord en salle d'opération puis réinfectée par
une transfusion de sang contaminé. Tout ce que je sais, c'est que
je suis de plus en plus malade depuis 1985, lorsque je suis devenue
enceinte de mon deuxième enfant.
Au fil des ans, on n'a toujours pas diagnostiqué ma maladie même
si j'ai présenté tout l'éventail des symptômes - syndrome du côlon
irritable, douleurs en haut à droite de
l'abdomen, douleurs articulaires, musculaires et osseuses constantes
et facteur rhumatoïde inexpliqué, maux de tête, résistance amoindrie
aux infections (en Californie, j'ai eu une méningite, une encéphalite
et plusieurs épisodes de pneumonie après mon retour au pays), de
la dépression, de l'insomnie, de la fatigue extrême. J'ai aussi
perdu du poids.
Lorsque je suis devenue trop malade pour travailler, j'ai perdu
mon emploi en Californie, puis ma maison, mes meubles, mon automobile,
ainsi que mon mari. J'ai vendu mes biens personnels pour rentrer
chez moi. Tous les médecins que j'avais consultés au sujet de ces
symptômes vagues mais très réels en étaient venus à la même conclusion
: j'étais excessivement stressée et, comme j'étais une femme, ces
symptômes étaient « tous dans ma tête » - psychosomatiques.
En désespoir de cause, j'ai été forcée d'avoir recours à l'aide
sociale et j'ai finalement consulté mon médecin de famille, à qui
j'ai lancé un dernier appel à l'aide. Après avoir prescrit de nombreuses
analyses sanguines, il a découvert que les taux de mes enzymes hépatiques
dépassait de plus deux fois la normale haute. Un test subséquent
de dépistage de l'hépatite C a donné des résultats positifs.
J'ai été à la fois soulagée, désemparée et perplexe. Soulagée de
savoir que cette maladie avait un nom, mais désemparée à l'idée
que j'avais une maladie « fatale » et qui risquait vraiment de briser
ma carrière. Perplexe, parce que même si j'étais infirmière, je
ne savais pas trop ce qu'était l'hépatite C. J'ai aussi dû faire
face à la probabilité que j'avais pu infecter des patients accidentellement
et sans le savoir.Savoir que j'avais une maladie physique qui avait
un nom m'a aidé à tout remettre en place. Je savais que je pouvais
effectuer des recherches sur l'hépatite C et apprendre à m'adapter
à cette maladie qui pouvait être débilitante. C'est ce que j'ai
fait.
Ma formation et mes instincts d'infirmière ont repris le dessus
et en peu de temps, même après deux traitements qui ont occasionné
une foule d'effets secondaires, j'ai créé un groupe d'entraide et
de soutien pour aider d'autres personnes infectées ou touchées par
l'hépatite C, sans égard à la source, et pour mieux faire connaître
la maladie dans les provinces maritimes.
Ce que j'ai vécu m'aide énormément à comprendre d'autres personnes
qui ont une maladie chronique, quelle qu'elle soit. Les émotions
reliées au processus du deuil sont les mêmes que lorsque nous perdons
un être cher, mais nous sommes constamment en train de perdre notre
santé. Aider les autres permet d'oublier nos problèmes et procure
une satisfaction personnelle : savoir que nous avons apporté quelque
chose dans la vie de quelqu'un.
Oui, j'ai tout perdu à cause de cette maladie, mais j'ai aussi
tellement gagné. Les biens matériels ne veulent plus tout dire pour
moi : ils peuvent apparaître et disparaître. J'ai appris à la dure
à apprécier ce que l'on appelle les petites choses de la vie - une
journée ensoleillée, rire avec mes enfants, l'amour de mes parents,
la paix et la joie du cour devant Dieu et le fait de savoir que
je contribue un peu à ce qui est bon dans le monde.
Ma passion et mon perfectionnisme face aux défis à relever en salle
d'opération ont cédé la place à un désir véritable d'aider les gens
à faire face à tous les aspects de l'hépatite C. Le vieux dicton
vaut toujours : infirmière un jour, infirmière toujours. Je me retrouve
simplement dans un domaine différent.
« Ou une chose : avec l'oubli de tout ce qui est derrière moi
et le vibrant désir d'aller en avant... » Philippins 3:13
(Extrait de la Revue canadienne de santé publique, 2000, 91 [Supplément
no 1]. Réimprimé avec autorisation.)
Aider les gens à vivre avec l'hépatite C
Des témoignages comme ceux présentés ici peuvent aider les infirmières
à comprendre ce que les clients jugent le plus important face à
leur état de santé. L'infirmière et le client peuvent commencer
à collaborer pour répondre aux préoccupations du client quant à
sa santé et à son point de vue. Le client apporte au partenariat
client-infirmière la connaissance spécialisée de son corps, de ses
réactions à la maladie et de l'environnement social où il vit avec
sa maladie. L'infirmière apporte son expertise professionnelle.
L'information présentée dans la section suivante aidera les infirmières
à développer leur expertise dans le soin des personnes qui vivent
avec une hépatite C et dans l'aide aux membres de leur famille.
V L'INFIRMIÈRE ET L'HÉPATITE C
Pour prodiguer des soins infirmiers aux personnes infectées par
une hépatite C et aux membres de leur famille, il faut suivre une
démarche globale dans le contexte de laquelle les infirmières aident
leurs clients à répondre à leurs besoins physiques, psychologiques,
émotionnels, spirituels et socioéconomiques. La démarche globale
reconnaît que de multiples facteurs ont un effet sur l'état de santé
des personnes (revenu, éducation, logement et environnement par
exemple, sans oublier les services de soins de santé que ces personnes
reçoivent).
L'équipe de soins
De nombreuses personnes vivant avec une hépatite C et les membres
de leur famille ont, sur le plan des soins et des traitements, des
besoins complexes qui peuvent bénéficier du savoir et des compétences
spécialisées des membres d'une équipe interdisciplinaire2.
Les membres de l'équipe deviennent des partenaires actifs de la
personne infectée par l'hépatite C et de sa famille dans la prise
de décisions et la planification des soins.
La personne qui a une hépatite C
La personne qui vit avec une hépatite C a le droit de choisir la
façon dont elle participera aux décisions relatives aux traitements
et aux soins qu'elle recevra. Certaines personnes seront plus actives
que d'autres. L'infirmière doit respecter le droit des personnes
à l'autonomie dans les décisions qui les concernent, ce qui l'oblige
à s'assurer que les personnes vivant avec une hépatite C ont les
renseignements et les outils dont elles ont besoin pour prendre
des décisions éclairées. Les partenariats dans la planification
des soins offrent une expérience enrichissante à la personne vivant
avec une hépatite C et à toutes les personnes qui interviennent
dans les soins qu'elle reçoit.
La famille
On entend par famille les proches de la personne infectée, ce
qui inclut la famille d'origine ou acquise (parents, enfants, frères
et sours, conjoint) et la famille de choix (quiconque choisit une
personne comme proche) (McAmmond, 1998). La personne qui vit avec
une hépatite C décidera comment les membres de sa famille participeront
aux soins qu'elle recevra.
L'équipe
La composition de l'équipe de soins variera en fonction des besoins
de la personne en cause et des membres de sa famille. L'équipe peut
comporter deux ou trois soignants qui maintiennent la cohérence
des soins, par exemple une infirmière ou un médecin en soins primaires.
Pendant l'évolution de la maladie, la personne infectée peut avoir
besoin des compétences spécialisées et du savoir de nombreux acteurs
des soins de santé, qui, le cas échéant, participeront aux efforts
de l'équipe. Il importe que quelqu'un coordonne le travail des membres
de l'équipe. La personne qui vit avec une hépatite C ou un autre
membre de l'équipe peut le faire. Souvent, l'infirmière joue le
rôle de gestionnaire de cas. L'équipe comporte aussi souvent des
bénévoles et des soignants informels. La planification et la mise
en ouvre d'activités développant l'esprit d'équipe favorisent un
fonctionnement plus efficace.
Contexte des soins
Certains concepts sont plus particulièrement importants3 dans les soins infirmiers dispensés aux personnes qui ont une hépatite
C. C'est le cas des concepts concernant la promotion de la santé,
les droits de la personne, la représentation et la responsabilisation,
la confidentialité et les soins dans tout le continuum.
Promotion de la santé
L'intervention des infirmières dans le domaine de la promotion
de la santé vise à améliorer et à maintenir la santé. Pendant des
années, les infirmières ont supposé qu'elles produiraient le changement
souhaité uniquement en fournissant à leurs clients de l'information
sur la façon de modifier leurs comportements reliés à la santé.
Elles s'étonnaient souvent que le changement attendu ne se concrétise
pas. Depuis quelque temps, des infirmières chercheuses abordent
la promotion de la santé sous un nouvel angle. Une stratégie transformatrice
de promotion de la santé est « un processus de collaboration dans
le contexte duquel le professionnel de la santé collabore avec les
clients (personnes, patients, familles, collectivités et populations)
afin d'apprendre à comprendre les modalités sociales, organisationnelles,
politiques et personnelles qui renforcent la santé et l'intégrité
ou qui les perturbent, et afin d'intervenir pour améliorer la santé
». (Young, 2002, p. 4).
Lorsqu'elles travaillent avec des personnes qui ont une hépatite
C et les membres de leur famille, les infirmières peuvent intégrer
à leur pratique des types d'interactions fondées sur la promotion
de la santé. Un de ces types d'interaction consiste à comprendre
le contexte d'ensemble où se situe la personne qui a l'hépatite
C. Par exemple, des stratégies de prise en charge de la maladie
peuvent ne pas convenir à des personnes aux moyens financiers limités.
Une des femmes qui a raconté son vécu dans la section précédente
a signalé qu'elle devait surveiller son budget parce qu'elle devait
acheter des aliments qu'elle n'aurait pas normalement choisis. Les
partenariats flexibles sont un autre type d'interactions favorables
à la santé. Des personnes ayant des maladies chroniques comme l'hépatite
C affirment que les partenariats efficaces avec les professionnels
de la santé sont ceux qui permettent aux deux parties de partager
véritablement l'autorité et l'exercice de leur expertise (Thorne,
2002).
Droits de la personne
On ne sait pas dans quelle mesure les personnes ayant une hépatite
C sont victimes de discrimination. Les infirmières et les autres
fournisseurs de soins de santé doivent respecter les droits des
personnes qui ont une hépatite C, quelle que soit la manière dont
elles ont été infectées. Un stigmate est souvent associé à l'hépatite
C chez les utilisateurs de drogues injectables, qui peuvent être
jugés comme personnellement responsables de leur maladie. L'infection
simultanée par le VIH peut alourdir le stigmate et la discrimination
auxquels font face les personnes infectées. Quiconque vit avec l'hépatite
C devrait avoir accès aux soins et aux services sans égard à son
sexe, à sa race, à son orientation sexuelle, à son style de vie,
à son lieu de résidence ou à sa situation financière.
Représentation et autonomisation
La représentation (« advocacy ») constitue un volet essentiel
du soin de l'hépatite C, car les personnes qui vivent avec cette
maladie peuvent être victimes de discrimination, de violations de
leurs droits et avoir des obstacles à surmonter pour avoir accès
aux soins de santé. Il importe pour les infirmières de jouer le
rôle d'avocate à l'échelon tant individuel que communautaire. Les
infirmières peuvent aider à garantir que les personnes qui vivent
avec une hépatite C connaissent et comprennent les choix auxquels
elles ont accès. Ces person- nes peuvent ainsi prendre des décisions
et agir au sujet de leur santé. Sur un plan plus général, les infirmières
peuvent préconiser des changements de politique qui éliminent ou
abaissent les obstacles que doivent surmonter les personnes qui
ont une hépatite C.
Confidentialité
Toute violation du caractère confidentiel des renseignements personnels
concernant leur santé peut avoir de graves répercussions pour les
personnes vivant avec une hépatite C : stigmatisation, isolement,
perte de l'emploi et du logement et difficultés financières notamment.
Lorsque les infirmières font face à des dilemmes d'ordre éthique
portant sur le maintien de la confidentialité, elles doivent chercher
à protéger le droit de la personne au respect de sa vie privée et
consulter des spécialistes du domaine des droits de la personne
et de l'éthique.
Soins dans tout le continuum
Pour la plupart des gens, l'infection par l'hépatite C est une
maladie chronique dont l'évolution s'étend sur de nombreuses années
et se produit à une vitesse différente dans
chaque cas. La continuité est un élément constituant essentiel de
tous les soins. Dans un contexte global, les infirmières établissent
des relations thérapeutiques à tous les stades de la maladie de
la personne infectée. Elles l'aident, par exemple, à faire face
à l'effet émotionnel d'un diagnostic qui confirme une hépatite C.
Elles expliquent les tests de diagnostic et aident à en interpréter
les résultats. Elles l'aident à prendre des décisions sur le traitement
et à gérer les symptômes reliés à l'infection et aux effets secondaires
de la thérapie. En intervenant par des moyens comme le counselling,
le soutien et l'éducation, les infirmières collaborent de près avec
les personnes qui ont une hépatite C et les membres de leur famille
pour les aider à obtenir les soins dont elles ont besoin.
Aider les clients à apprendre à vivre avec l'hépatite
C
Le savoir peut aider les personnes qui vivent avec une hépatite
C et leur famille à sentir davantage qu'elles contrôlent la maladie.
Elles peuvent obtenir de l'information de toutes sortes de sources,
y compris à partir des documents édités ou sur support électronique,
des groupes d'entraide, des programmes d'éducation, des infirmières
et d'autres four- nisseurs de soins de santé. Compte tenu de l'explosion
du volume des documents disponibles, tout particulièrement sur Internet,
les infirmières devraient aider les intéressés à trouver des sources
utiles de renseignements de grande qualité sur la santé.
Les personnes qui ont une hépatite C veulent en général de l'information
sur l'infection par le VHC, y compris sur les facteurs de risque,
les modes de transmission, l'évolution de la maladie, le traitement
et ses effets secondaires. Elles recherchent par fois des renseignements
techniques précis, sur les façons de s'injecter des produits antiviraux,
par exemple.
Les infirmières peuvent offrir aux personnes des renseignements
sur des façons de demeurer en bonne santé et de minimiser tout autre
dommage au foie, notamment en :
- adoptant un régime alimentaire bien équilibré à faible teneur
en gras et à forte teneur en fibres4 sauf lorsqu'on leur recommande de suivre un régime spécial en
raison de problèmes de santé spécifiques;
- maintenant un poids normal et en évitant l'obésité;
- faisant régulièrement de l'exercice;
- évitant l'alcool;
- essayant de maintenir des activités professionnelles et récréatives
normales;
- vérifiant avec les médecins toute prise de nouveaux médicaments,
y compris de médicaments en vente libre et d' herbes médicinales
ou de préparations homéopathiques;
- demandant des conseils au sujet de la vaccination contre l'hépatite
A et l'hépatite B;
- se faisant suivre régulièrement par une équipe de soins de
santé.
Les infirmières peuvent aussi aider les personnes qui vivent avec
une hépatite C à trouver des sources de soutien. Les personnes infectées
peuvent obtenir de l'appui individuel de membres de leur famille,
d'amis et de fournisseurs de soins de santé. Elles peuvent sou-
vent avoir accès au soutien de pairs au cours de réunions, dans
des groupes d'entraide, par contact téléphonique et auprès de groupes
de discussion électronique en direct. Les infirmières peuvent aider
les membres de la famille et les amis de la personne infectée à
comprendre comment la soutenir.
Le gouvernement fédéral a approuvé l'octroi d'une indemnisation
à tout patient infecté par l'hépatite C à la suite d'une transfusion
de sang, de concentrés de facteurs, ou de toute transfusion de dérivés
sanguins entre janvier 1986 et juillet 1990. La somme versée dépend
de tout un éventail de facteurs y compris la gravité de la maladie,
la prescription et l'achèvement d'un traitement et la perte de revenu.
Plusieurs provinces ont approuvé l'indemnisation de patients infectés
par l'hépatite C qui ont utilisé du sang, des concentrés ou des
dérivés sanguins sur leur territoire à n'importe quel moment de
leur vie. Voir à la section « Lectures et autres ressources », les
sources de matériel éducatif pour les personnes qui ont une hépatite
C et pour les fournisseurs de soins de santé. On y trouvera aussi
des renseignements nécessaires pour communiquer avec le Coordonnateur
fédéral des demandes d'indemnisation.
Prise en charge des symptômes
Les infirmières peuvent aider les personnes qui vivent avec l'hépatite
C à maintenir et à améliorer leur état de santé notamment en les
aidant à gérer et à contrôler leurs symptômes qui peuvent être reliés
au virus même ou au traitement antiviral.5
Hépatite C aiguë
Au moment de l'infection initiale, la plupart des personnes infectées
par le virus ne ressentent aucun symptôme. Le tiers seulement d'entre
elles se sentiront malades. Elles peuvent ressentir des symptômes
semblables à ceux de la grippe et qui vont durer de 2 à 12 semaines
: nausées et vomissements, anorexie, fatigue, fièvre légère et douleurs
musculaires. Dans certains cas, la fatigue persiste plus longtemps.
Dix pour cent des personnes en cause peuvent avoir une jaunisse
et avoir une urine foncée.
Hépatite C chronique
Par définition, on considère que l'hépatite C devient chronique
lorsque le virus demeure dans le corps pendant plus de six mois.
Des personnes vivent avec une hépatite C pendant des années sans
ressentir aucun symptôme. D'autres signalent des symptômes mineurs
comme la fatigue. Les symptômes peuvent apparaître et disparaître.
La présence ou l'absence de symptômes n'est pas une indication de
l'importance des dommages hépatiques. De nombreux symptômes ne sont
pas spécifiques à l'infection par l'hépatite C et peuvent se manifester
chez des gens qui ont d'autres
problèmes de santé chroniques.
Symptômes courants de l'hépatite C chronique
- fatigue
- malaises abdominaux
- nausées
- anorexie
- troubles du sommeil
- prurit
- dépression
(Source : Adapté de Heathcote et
al., 2001)
Prise en charge de symptômes courants
Les renseignements qui suivent visent à aider les infirmières
à mieux connaître et comprendre les symptômes que peuvent présenter
les personnes atteintes d'une hépatite C et les façons possibles
d'aider les clients à gérer leurs symptômes. Ils ne visent pas à
prescrire une façon d'aborder le soin des patients. Dans l'optique
de la promotion de la santé, les infirmières et les patients conjuguent
leurs efforts en partenariat pour aborder les préoccupations de
santé du client en fonction de ses objectifs et non pas de ceux
de l'infirmière.
Symptôme |
Caractéristiques |
Prise en charge |
Fatigue |
Symptôme courant
Souvent décrit comme un manque d'énergie, une sensation
de faiblesse ou d'apathie. |
Évaluer le style de vie et le niveau d'activité de la
personne.
Promouvoir l'auto-soin et la conscience de soi en demandant
à la personne de bien décrire sa fatigue, ses périodes de
repos, sa nutrition, ainsi que ses niveaux d'exercice et d'activité.
Promouvoir une bonne nutrition, suffisamment de repos et
un exercice régulier (compte tenu de la capacité de la personne
de tolérer l'activité).
Apprendre à la personne à conserver son énergie.
Encourager l'utilisation des thérapies complémentaires qui
favorisent la détente. |
Malaises abdominaux |
Varie d'une douleur sourde à une « douleur au quadrant
supérieur droit » plus vive.
Peut être attribuable à l'inflammation de la muqueuse hépatique. |
Encourager la personne à surveiller ses périodes de malaises
et à en faire part au médecin. |
Nausées |
Généralement légères, sans vomissement |
Encourager la personne à signaler au médecin toutes nausées
persistantes ou accompagnées de vomissements.
Surveiller les effets d'anti-émétiques prescrits comme le
dimenhydrinate.
Prévenir la personne que ces médicaments peuvent provoquer
une somnolence et qu'il ne faut pas les prendre si elle conduit.
(Voir d'autres suggestions à la rubrique « Anorexie ».) |
Anorexie |
Généralement attribuable à une combinaison de facteurs
comme la fatigue, la dépression, la douleur et le manque de
sommeil.
Entraîne à l'occasion une perte de poids. |
Encourager la personne à
- prendre des repas légers fréquents au lieu de trois gros
repas par jour.
- stimuler son appétit en faisant régulièrement de l'exercice.
|
Troubles du sommeil |
Difficulté à s'endormir le soir et nombreuses périodes
d'éveil pendant les heures normales de sommeil. |
Conseiller à la personne d'améliorer ses habitudes pour
favoriser le sommeil en :
- lisant, écoutant de la musique ou prenant une boisson
chaude avant d'aller au lit;
- évitant les stimulants comme le thé, le café, le tabac
ou l'exercice excessif avant d'aller au lit;
- utilisant des sédatifs en dernier recours.
Conseiller à la personne d'éviter les benzodiazépines comme
le lorazépam, le diazépam et l'oxazépam. |
Prurit |
Peut être limité à certaines parties du corps (p. ex.,
les deux jambes) ou généralisé.Habituellement non accompagné
d'une éruption cutanée. |
Conseiller à la personne :
- d'ajouter de l'huile pour bébé dans son bain ou d'utiliser
une bonne lotion émolliente;
- de garder les ongles courts et de porter des gants minces
au lit pour réduire les dommages cutanés qu'elle pourrait
provoquer en se grattant pendant la nuit;
- de porter des vêtements légers faits d'un tissu non irritant
(p. ex., éviter la pure laine)
- d'envisager d'utiliser un détergent non parfumé;
- de consulter un médecin afin d'obtenir un médicament
pour soulager les démangeaisons graves si elles persistent.
|
Dépression |
Il peut s'agir d'une dépression initiale qui survient
au moment du diagnostic et dont on se remet dans la plupart
des cas.
Peut se manifester par des symptômes comme le manque de motivation,
la fatigue, la perte d'appétit et les troubles du sommeil.
Chez certains, la dépression peut durer longtemps. |
Envisager la nécessité d'une évaluation psychosociale
pouvant inclure les relations interpersonnelles antérieures,
une maladie mentale préalable, l'existence d'une détresse
concomitante, les styles d'adaptation et les ressources, des
antécédents de toxicomanie et le risque de suicide.
Encourager la personne à
- établir un plan de sécurité pour faire face à la dépression;
- consulter des professionnels avant que la situation s'aggrave.
Surveiller la réaction aux antidépresseurs prescrits, le
cas échéant. |
Symptômes signalés moins souvent :
- sécheresse des yeux et de la bouche (syndrome de Sjögern)
- ulcération de l'oil (ulcération de la cornée de Mooren)
- douleurs musculaires et articulaires
- étourdissements
- perte de mémoire
- perte de concentration
- éruptions (plaques rouges, le plus souvent aux jambes)
- lésions cutanées vésicantes
(Source : Heathcote et al., 2001)
Si vos patients vous posent des questions au sujet de l'utilisation
de la marijuana à des fins médicales, voir l'annexe 5.
Prise en charge des effets secondaires courants
de la pharmacothérapie
La gravité et le type des effets secondaires du traitement diffèrent
dans chaque cas. En général, les effets secondaires disparaissent
rapidement lorsqu'on met fin au traitement. Il peut être nécessaire
dans certains cas d'ajuster la posologie du médicament, et dans
d'autres, d'interrompre le traitement si les effets secondaires
deviennent trop graves. Les personnes qui suivent un traitement
doivent essayer d'adopter une alimentation équilibrée, de boire
beaucoup d'eau et de faire régulièrement de l'exercice. Les infirmières
devraient encourager leurs clients à signaler tout effet secondaire
des traitements afin qu'on puisse les aider à les gérer6.
(L'annexe 1 décrit les traitements et les doses généralement acceptées.)
Symptôme |
Caractéristiques |
Prise en charge |
Symptômes ressemblant à ceux de la grippe comme douleurs
musculaires et articulaires, perte d'appétit et nausées |
|
Conseiller à la personne :
- de prendre l'interféron au coucher afin que la plupart
des effets secondaires se produisent pendant le sommeil;
- de prendre de l'acétaminophène toutes les quatre à six
heures ou avant l'injection d'interféron si les symptômes
deviennent graves;
- de consulter le médecin au sujet des doses sécuritaires
d'acétaminophène.
|
Douleurs musculaires et articulaires |
|
Encourager la personne à
- faire régulièrement de l'exercice;
- se livrer à des activités récréatives;
- envisager de recourir à des thérapies complémentaires
comme la massothérapie.
|
Perte d'appétit et nausées |
La personne peut avoir un goût métallique dans la bouche
après l'injection d'interféron. |
Conseiller à la personne :
- de manger régulièrement;
- d'essayer de prendre de quatre à cinq repas légers par
jour;
- de faire l'essai d'aliments qui peuvent être plus faciles
à tolérer comme des aliments froids ou non irritants.
|
Insomnie |
|
Conseiller à la personne :
- d'améliorer sa préparation au sommeil en lisant, en écoutant
de la musique ou en prenant une boisson chaude avant d'aller
au lit;
- d'éviter les stimulants comme le thé, le café, le tabac
ou l'exercice excessif avant le coucher.
|
Peau sèche et prurigineuse |
|
Conseiller à la personne :
- de boire davantage (deux à trois litres par jour) dès
que le traitement commence;
- de prendre des liquides surtout le jour afin d'éviter
l'interruption du sommeil.
|
Perte de cheveux |
Effet secondaire courant. La perte est seulement temporaire
et partielle. Il est rarement nécessaire de porter un postiche
ou une perruque. |
Encourager la personne à
- envisager de porter les cheveux plus courts;
- éviter les permanentes et les colorations.
|
Irritabilité |
|
Initier la personne aux techniques de relaxation.
Conseiller à la personne de demander de l'aide si elle est
incapable de contrôler sa colère. |
Dépression |
Symptôme le plus courant qui pousse les gens à interrompre
le traitement à l'interféron. |
Encourager la personne à
- s'attaquer aux symptômes semblables à ceux de la grippe
dès qu'ils font leur apparition, car ils peuvent accroître
le risque de dépression;
- consulter des professionnels avant que la sensation s'aggrave;
- envisager de communiquer avec un groupe d'entraide sur
l'hépatite C;
- surveiller ses réactions aux antidépresseurs prescrits,
le cas échéant.
|
Souffle court (dyspnée) |
|
Encourager la personne à signaler ce symptôme au médecin,
car il faudra peut-être modifier la posologie.
Conseiller à la personne de s'asseoir lentement avant de
se lever si elle se sent étourdie. |
Diarrhée |
On remarque souvent l'apparition de selles liquides au
début du traitement à l'interféron, en même temps que des
symptômes semblables à ceux de la grippe. La diarrhée dure
habituellement un mois ou plus. |
Conseiller à la personne :
- de boire davantage, jusqu'à trois litres par jour, afin
d'éviter de se déshydrater;
- d'éviter le lait et les produits laitiers, ainsi que
les fruits en trop grosses quantités.
|
Ulcérations buccales |
Des ulcérations buccales peuvent faire leur apparition
n'importe quand pendant le traitement et sont plus fréquentes
lorsqu'on ajoute la ribavirine à l'interféron. |
Conseiller à la personne :
- de manger des fruits mous comme la banane, des légumes
cuits à la vapeur et de la viande hachée;
- boire du lait ou du lait frappé si elle le tolère, à
cause de leur forte teneur en calories et en protéines;
- surveiller son poids : le médecin peut au besoin prescrire
des suppléments alimentaires liquides ou en poudre à forte
teneur en calories et en protéines.
|
Considérations spéciales
Toxicomanies
Au Canada le virus de l'hépatite C est actuellement transmis principalement
par le partage de matériel servant à la consommation de substances
intoxiquantes ou de drogues injectables. Après avoir consommé des
drogues injectables pendant cinq ans, jusqu'à 90 % des utilisateurs
sont infectés par le virus de l'hépatite C (Programme national d'éducation
sur l'hépatite C de la FCF, 2000). Comme ceux qui vivent avec le
VIH/sida, les consommateurs de drogues injectables qui vivent avec
l'hépatite C ont souvent eu des relations médiocres avec les fournisseurs
de soins de santé à cause :
- de leurs circonstances de vie uniques;
- de la discrimination reliée à la consommation de drogues injectables
et à l'hépatite C;
- du manque d'information mise à la disposition des soignants
à leur sujet et au sujet de leur vie (ACSP et BCHPCA, 1999).
Au cours des dernières années, on a créé plus de ressources pour
aider les infirmières à apprendre à travailler avec des personnes
qui consomment des drogues injectables (voir « Lectures et autres
ressources »). Les infirmières trouveront peut-être utile pour guider
leur pratique de se référer aux déclarations suivantes de soignants
et de consommateurs concernant quelques pratiques de base :
- Le but est d'améliorer l'état de santé de la personne et sa
qualité de vie - d'y apporter n'importe quelle amélioration, aussi
limitée soit-elle.
- Il faut considérer la personne comme un être humain devant
un autre être humain.
- La personne soignée est la spécialiste en ce qui concerne sa
propre vie. Elle sait de quoi elle a besoin. Il faut l'écouter.
Les besoins du soignant n'ont pas leur place.
- Il faut faire preuve de flexibilité et de créativité. Il y
a une solution si l'on est ouvert pour la reconnaître. Il faut
laisser la personne guider le soignant.
- Il ne faut jamais refuser à une personne des soins appropriés
et respectueux sous prétexte qu'elle consomme des drogues.
- Il faut communiquer, communiquer, communiquer - avec le client
et entre soignants.
(Source : McAmmond, 1998)
Deux guides précis à l'intention des infirmières sont joints en
annexe. Dans le premier, on propose des stratégies pour aider l'infirmière
à établir une relation de confiance avec le consommateur et favoriser
son autonomie (Annexe 2). Le deuxième outil est un guide d'évaluation
de l'utilisation de substances (Annexe 3). De nombreuses infirmières
ne se sentent pas à l'aise pour discuter de la consommation de substances
avec leurs clients. Cette évaluation donne des exemples de questions
qui peuvent servir à lancer la discussion. La façon d'utiliser les
questions variera selon la personne et sa situation.
Stratégies de prévention
Les infirmières doivent fournir aux consommateurs de drogues injectables
de l'information sur la façon de réduire leur risque d'acquérir
l'hépatite C et de transmettre l'infection (voir « Information sur
l'hépatite C »). Le risque principal émane de l'injection au moyen
d'aiguilles et de seringues déjà utilisées et contaminées par le
sang d'un autre consommateur. Les consommateurs de drogues injectables
augmentent le risque lorsqu'ils partagent d'autres accessoires pour
les injections (cuillères) ou pour la consommation (pailles à renifler).
L'infection par le VIH est acquise très rapidement après le début
de la consommation de drogues injectables. Les infirmières doivent
inclure dans leurs stratégies de prévention les nouveaux consommateurs
de drogues injectables et les personnes qui envisagent d'en consommer
(Santé Canada, 1999).
Réduction des méfaits*
Certains consommateurs de drogues décident de cesser complètement
de consommer et les infirmières doivent les soutenir. Dans d'autres
cas toutefois, l'abstinence totale ne constitue pas un but réaliste.
Les interventions infirmières doivent alors viser à encourager les
comportements et les habitudes de consommation qui réduisent le
risque d'hépatite C et d'autres infections comme le VIH et l'hépatite
B. Le consommateur de drogue pourrait, par exemple, cesser de partager
du matériel ou remplacer les drogues injectables par des drogues
inhalées, reniflées ou avalées. La plupart des stratégies visant
à limiter la transmission de ces virus reposent sur un modèle de
réduction des méfaits.
La réduction des méfaits est une philosophie et une démarche de
soin qui vise à réduire le plus possible les méfaits causés par
la consommation de drogues et à améliorer la santé et la qualité
de vie de la personne en cause (McAmmond, 1998). Il faut qu'il y
ait une relation suivie et fondée sur la bienveillance entre la
personne qui consomme des drogues et l'infirmière pour faciliter
la réduction des méfaits. Les principes qui suivent sous-tendent
la mise en ouvre couronnée de succès d'une démarche de réduction
des méfaits.
La réduction des méfaits :
- reconnaît la valeur intrinsèque et la dignité de tous les êtres
humains;
- vise à maximiser l'aide sociale et sanitaire, la prévention
des maladies et l'éducation, tout en réduisant au minimum les
mesures répressives et punitives;
- reconnaît le droit à des services médicaux et sociaux complets
qui ne posent aucun jugement pour répondre aux besoins fondamentaux
de toutes les personnes et de toutes les collectivités, y compris
des consommateurs de drogues, de leurs proches et des collectivités
touchées par la consommation de drogues;
- met l'accent sur la nécessité d'aborder la consommation de
drogues d'une façon intégrée tenant compte de l'isolement du consommateur,
de ce dont il a besoin pour survivre et de sa consommation;
- ne pose aucun jugement sur le caractère bon ou mauvais de la
consommation de drogues licites et illicites, mais porte plutôt
sur la relation entre la personne et les drogues et met l'accent
sur la réduction des méfaits reliés aux drogues tout en encourageant
une consommation plus sécuritaire;
- reconnaît que les consommateurs ont la compétence nécessaire
pour faire des choix et changer leur mode de vie;
- offre des options sans poser de jugement ni agir par la force;
- exige que les personnes et les collectivités touchées par la
consommation de drogues participent à la création et à la mise
en ouvre d'interventions de réduction des méfaits;
- reconnaît la diversité des consommateurs et des types de consommation
de drogues et la nécessité de communications et de services reflétant
les besoins de chaque consommateur;
- s'attend à un traitement antidrogue accessible et ne posant
aucun jugement, sur demande;
- appuie l'échange légal de seringues, l'accessibilité d'un matériel
stérile de consommation de drogues et l'accessibilité d'acessoires
favorisant une sexualité moins dangereuse;
- remet en question la politique antidrogue actuelle et ses conséquences,
comme la mauvaise représentation des consommateurs de drogues
et la mauvaise information sur les toxicomanies.
(Source : American Harm Reduction
Coalition, cité dans McAmmond, 1998)
Le modèle de réduction des méfaits peut être la cause de conflits
de valeurs pour les infirmières qui peuvent craindre d'encourager
des comportements préjudiciables à la santé. Il pourrait être utile
dans leur cas d'en apprendre davantage quant aux principes de la
réduction des méfaits et de discuter de leurs préoccupations avec
leurs collègues infirmières et d'autres fournisseurs de soins de
santé (Gimenez-Lambert et al., 1996).
De récentes recherches ont mis en évidence des taux élevés d'infection
par l'hépatite C même si l'on semble avoir généralisé des stratégies
de réduction des risques qui semblent avoir suffi pour maintenir
ou diminuer le taux d'infection par le VIH. Cela peut s'expliquer
par le pourcentage élevé de consommateurs de drogues injectables
infectés par l'hépatite C. L'infectiosité et la transmissibilité
élevées du VHC par épisode de contact sanguin comparativement à
celles du VIH représentent une autre explication possible. Il faut
pousser la recherche pour modifier les programmes existants ou en
créer de nouveaux qui visent à éliminer plutôt qu'à réduire les
comportements d'injection qui sont reliés aux risques d'infection
par le VHC (Santé Canada, 2001).
Voir, à la rubrique « Lectures et autres ressources », certaines
sources d'information plus poussée sur les principes de la réduction
des méfaits, des solutions de rechange à l'injection et l'injection
sans danger, d'autres pratiques reliées aux drogues et à l'utilisa
tion de la méthadone. On trouve des stratégies particulières de
réduction des méfaits dans la section sur les soins palliatifs.
Autres interventions infirmières
Cette section porte avant tout sur les interventions visant à
nouer des liens avec des personnes qui s'injectent des drogues et
sur les stratégies de prévention. En dispensant des soins globaux
aux consommateurs de drogues injectables, les infirmières intégreront
à leur pratique, le cas échéant, le vaste éventail des interventions
décrites dans ce guide
(p. ex., counselling, éducation et soutien). Les infirmières constateront
qu'une grande partie du matériel d'information créé pour les aider
à s'occuper de consommateurs de drogues injectables qui vivent avec
le VIH/sida s'applique aux soins de ceux qui sont infectés par l'hépatite
C. Les annexes 2 et 3 contiennent davantage d'information.
Soins palliatifs
Les soins palliatifs visent à soulager les souffrances et à améliorer
la qualité de vie des personnes qui ont une maladie au stade avancé,
qui sont à l'agonie ou qui sont dans le deuil. Cette section porte
avant tout sur les soins palliatifs administrés aux consommateurs
de drogues injectables infectés par l'hépatite C et suit une démarche
de réduction des méfaits7 (la section
précédente, qui porte sur la consommation de drogues, contient de
l'information sur la réduction des méfaits).
De nombreux consommateurs de drogues injectables qui ont l'hépatite
C continuent de consommer. Les infirmières qui dispensent des soins
palliatifs dans une optique de réduction des méfaits respectent
les choix que les personnes font quant à la consommation de substances
et les aident à réduire au minimum les méfaits causés à elles-mêmes
et à leur entourage.
Nombre de consommateurs de drogues injectables qui ont l'hépatite
C sont aussi infectés par le VIH. Le travail avec des personnes
qui ont le VIH/sida nous a appris que la douleur n'est habituellement
pas traitée dans cette population, et particulièrement chez les
consommateurs de substances intoxiquantes. Le traitement insuffisant
de la douleur peut découler de la confusion qui règne chez les fournisseurs
de soins de santé quant à l'utilisation légitime de substances réglementées,
ainsi que de leur crainte de contribuer à la toxicomanie ou de soutenir
un comportement toxicomane.
Une évaluation complète des soins palliatifs à dispenser aux consommateurs
de drogues injectables comprend une évaluation médicale et sanitaire
intégrant l'évaluation de la douleur, de la toxicomanie et des antécédents
psychiatriques, si c'est indiqué. Comprendre la toxicomanie du client
aide l'infirmière et la personne qui reçoit des soins palliatifs
à gérer la douleur et les autres symptômes efficacement et en toute
sécurité et à élaborer un plan de soins réaliste prévoyant la prise
en charge appropriée de la toxicomanie et la réduction des méfaits.
Lorsqu'elle dispense des soins palliatifs à une personne qui a
l'hépatite C, l'infirmière doit être consciente du concept de la
douleur globale. La douleur n'est pas seulement un symptôme physique.
La douleur globale regroupe des facteurs physiques, affectifs, sociaux
et familiaux, économiques et spirituels. Les principes clés de la
prise en charge de la douleur comprennent :
- la conviction que la douleur, c'est ce que le client identifie
comme faisant mal;
- l'administration régulière de médicaments pour bien contrôler
la douleur;
- la considération donnée à d'autres méthodes éventuelles de
soulagement de la douleur comme la relaxation, la musicothérapie
et la massothérapie.
Les démarches de réduction des méfaits dans le contexte des soins
palliatifs pourraient inclure les mesures suivantes :
- chercher à rendre les méthodes d'injection plus sûres (p. ex.,
utiliser des aiguilles propres, utiliser des méthodes d'injection
aseptiques et gérer la veine; trouver un endroit sûr - peut-être
à l'intérieur où il y a plus de chance de procéder à une injection
de façon stérile et où l'on est moins vulnérable à l'agression
ou au vol que dans une allée);
- se tourner vers des formes de consommation plus sécuritaires
(p. ex., fumer ou renifler au lieu d'injecter);
- consommer des drogues moins dangereuses physiquement, qui risquent
moins de provoquer des comportements perturbateurs ou non adaptés,
ou réduire le niveau ou la fréquence de la consommation;
- prendre des dispositions pour avoir un logement plus sûr et
plus stable et améliorer la nutrition (si la personne n'est pas
déjà dans un milieu résidentiel de soins palliatifs);
- faire en sorte que la personne bénéficie de toutes les mesures
de soutien du revenu auxquelles elle a droit;
- mettre la personne en contact avec les services de soins de
santé de base, ainsi que de soins spécialisés contre le VHC, et
avec d'autres services sanitaires et sociaux dont elle pourrait
avoir besoin;
- prescrire des médicaments comme la méthadone pour remplacer
d'autres substances qui peuvent augmenter le risque de méfait;
- chercher à aider la personne à créer ses réseaux d'appui social
ou à les renforcer et à participer à des activités sociales, récréatives
ou spirituelles. Les groupes d'entraide
(p. ex., groupes de consommateurs, groupes d'entraide pour personnes
qui ont l'hépatite C et le VIH) peuvent constituer une option
utile.
(Adapté de McAmmond, 1998)
Soins en périnatalité
Il n'est pas nécessaire que les femmes qui ont une hépatite C
évitent la grossesse, sauf si elles suivent une thérapie aux antiviraux
ou si l'on prévoit un tel traitement8. Au cours des discussions
qui précèdent la conception, les infirmières doivent toutefois informer
les intéressées qu'elles risquent de transmettre l'infection à leur
enfant. Le risque de transmission verticale (de la mère à l'enfant)
s'établit à quelque 7,9 %. Le risque grimpe à 60 % si les femmes
sont infectées simultanément par le VIH. On ne recommande pas actuellement
au Canada le dépistage systématique de l'hépatite C avant ou pendant
la grossesse, mais il faudrait offrir aux femmes qui risquent d'être
infectées par le VHC de se soumettre au test.
Les infirmières devraient conseiller aux femmes qui ont l'hépatite
C et qui suivent une thérapie à la ribavirine d'éviter toute grossesse
car la ribavirine est un agent tératogène reconnu. On ne connaît
pas l'innocuité de l'interféron au cours de la grossesse. Les mêmes
conseils devraient être donnés à la partenaire d'un homme qui prend
de la ribavirine.
Il n'y a actuellement aucun moyen documenté de réduire la transmission
du VHC de la mère à l'enfant. Les infirmières peuvent conseiller
les femmes quant à la réduction des risques, en leur recommandant
notamment d'éviter l'alcool, de se faire vacciner contre l'hépatite
A et B, et aborder les stratégies de réduction des méfaits avec
celles qui consomment des drogues injectables.
Les femmes qui ont l'hépatite C et leur fotus ne risquent pas plus
de complications obstétriques ou périnatales que les autres. La
grossesse ne semble pas avoir d'effet, en général, sur l'évolution
de l'infection par le VHC.
Il n'y a pas de preuves concluantes de l'existence d'un lien entre
la transmission du virus à l'enfant et la méthode d'accouchement.
Les femmes qui ont l'hépatite C peu- vent accoucher par voie vaginale,
sauf lorsque des raisons obstétricales justifient une césarienne.
Les infirmières doivent observer les précautions normales pendant
l'accouchement. Il n'est pas nécessaire d'isoler la mère et son
enfant.
En raison du transfert passif des anticorps du VHC, tous les nourrissons
nés d'une mère qui a le VHC donneront un résultat positif au test
de dépistage du VHC à la naissance. Les nourrissons qui ne sont
pas infectés par le VHC devraient s'être débarrassés de ces anticorps
à l'âge de 12 à 15 mois. Les nourrissons devraient être examinés
par un médecin à l'âge de trois et six mois, âge auquel
on peut les soumettre à un test de dépistage de l'ARN du VHC. Sinon,
il faut les soumettre au test à l'âge de 12 mois. Un résultat
négatif peut aider à soulager l'inquiétude des parents. Si les résultats
sont positifs, il faut adresser l'enfant à un spécialiste qui l'évaluera
pour déterminer s'il est atteint d'une hépatopathie chronique. L'hépatite
C semble légère chez les enfants, mais chez certains toutefois,
une fibrose hépatique peut apparaître rapidement par la suite. Il
faut pousser les recherches sur l'évolution possible de la maladie
à mesure que les enfants avancent en âge.
Des chercheurs ont détecté de l'ARN du VHC et des anticorps anti-VHC
dans le colostrum et le lait maternel. Jusqu'à maintenant, on n'a
toutefois attesté aucun cas de transmission du virus par l'allaitement.
Les femmes qui ont l'hépatite C peuvent allaiter leur bébé. Si leurs
mamelons sont gercés ou qu'ils saignent, elles devraient cesser
d'allaiter jusqu'à complète guérison. Les infirmières peuvent aider
les femmes à améliorer leur technique d'allaitement afin d'éviter
que leurs mamelons ne soient gercés ou qu'ils saignent.
Travailleurs de la santé
Les infirmières et les autres travailleurs de la santé risquent
une exposition profession- nelle au VHC, mais ils n'ont pas à se
soumettre à des examens de routine de dépistage de l'hépatite C9.
Les infirmières doivent apprendre à maîtriser des stratégies de
prévention et les adopter. Le principal moyen d'éviter la transmission
par l'exposition professionnelle consiste à prendre des mesures
de prévention des infections basées sur la supposition que le sang
et les autres liquides biologiques de tout client peuvent être infectés.
Ces précautions comprennent: porter régulièrement des accessoires
de protection comme des gants ou des lunettes lorsqu'on prévoit
un contact avec du sang ou des liquides biologiques; laver immédiatement
les mains et les autres surfaces de la peau qui ont pu entrer en
contact avec du sang ou des liquides biologiques; manipuler avec
précaution les instruments tranchants et en disposer avec prudence.
Les infirmières doivent connaître les recommandations en vigueur
sur la prise en charge et le suivi des travailleurs de la santé
qui ont pu être exposés au VHC au cours de leurs activités professionnelles.
Santé Canada (1997a) a publié des recommandations sur les aspects
suivants : mesures post-exposition immédiates; évaluation d'une
exposition importante, counselling offert au travailleur de la santé
après une exposition importante, tests à faire subir à la personne
qui est à la source de l'exposition, ainsi qu'au travailleur de
la santé après avoir obtenu leur consentement éclairé, prophylaxie
post-exposition à l'intention du travailleur de la santé et recommandations
concernant le counselling post-exposition (voir « Lectures et autres
ressources »). Il n'y a actuellement pas de prophylaxie efficace
contre le VHC après l'exposition.
La question de savoir si les travailleurs de la santé infectés
par l'hépatite C devraient continuer à travailler soulève de nombreuses
controverses. Il n'y a aucune restriction légale qui empêche une
infirmière infectée par l'hépatite C de travailler dans le secteur
des soins infirmiers au Canada. On peut modifier les méthodes de
travail ou les restrictions professionnelles des travailleurs de
la santé qui ont une dermatite importante ou qui pratiquent des
interventions susceptibles d'entraîner une exposition et qui sont
infectés par le VHC (Santé Canada, 2002).
Des comptes rendus anecdotiques indiquent qu'il est possible que
les infirmières qui ont l'hépatite C, comme leurs collègues qui
ont le VIH, connaissent des difficultés avec les employeurs qui
sont au courant de leur infection par le VHC. Il est possible que
les infirmières doivent consulter un avocat pour évaluer les considérations
relatives à la protection de la vie privée et à la possibilité de
conserver leur emploi.
En général, les infirmières qui ont l'hépatite C ne sont pas tenues
de divulguer leur infection par le VHC à leurs patients ou à leurs
collègues. Elles ont toutefois une responsabilité personnelle et
éthique : elles doivent éviter de mettre en danger leurs clients.
Pour s'acquitter de leur responsabilité, les infirmières doivent
:
- utiliser comme il se doit des pratiques de routine pour éviter
de transmettre l'infection dans le contexte des soins de santé,
et utiliser la technologie disponible pour prévenir les infections;
- chercher des conseils pour évaluer le niveau du risque de transmission
relié aux interventions susceptibles d'entraîner une exposition
et déterminer si elles peuvent continuer à participer à cet aspect
du soin des patients;
- signaler une exposition possible à un patient afin de s'assurer
que celui-ci reçoit les soins de suivi qui s'imposent;
- consentir à se soumettre volontairement à un test de dépistage
du VHC si elles ont des comportements à risque.
Pour obtenir plus de détails, consulter la section « Lectures
et autres ressources », sous la rubrique « Exposition professionnelle
et personnes travaillant en prévention et dans les soins de santé
».
On encourage les infirmières à consulter le Code de déontologie
des infirmières et infirmiers de l'AIIC (2002). Elles y trouveront
des conseils sur les questions d'éthique.
L'hépatite C dans les établissements de détention
fédéraux
Même si l'on ne connaît pas le taux d'infection par le VHC dans
tous les établissements de détention du Canada, l'infection par
l'hépatite C pose un problème majeur. Une étude indique que de 30
à 40 % des détenus fédéraux ont l'hépatite C, ce qui représente
une augmentation spectaculaire par rapport à la décennie précédente
(McVie, 2001). Presque 70 % des détenus dans le système fédéral
ont un problème de toxicomanie qui exige une intervention. Les problèmes
de toxicomanie sont disproportionnés chez les Autochtones et les
femmes de la population carcérale.
Il est reconnu que les détenus ont des comportements à risque très
élevé. La consommation de drogues injectables et l'activité sexuelle
ne sont pas rares dans les prisons.
Les infirmières qui travaillent en milieu correctionnel font face
aux mêmes problèmes que celles qui ouvrent dans des milieux cliniques
communautaires. On a mis au point un protocole intitulé Technical
Annex on the Management and Treatment of Hepatitis C Virus in Correctional
Service of Canada pour gérer le soin des détenus infectés par
le VHC. Ce document est actuellement en cours de révision, car on
veut accorder plus d'attention au suivi dans la collectivité et
à la participation de celle-ci aux efforts d'éducation dans les
établissements carcéraux.
Les programmes de réduction des méfaits mis en ouvre dans les prisons
fédérales comprennent les suivants :
- programme national de traitement à la méthadone;
- distribution de condoms, de lubrifiants, de digues dentaires
et de produits javellisants;
- programmes d'information sur les maladies infectieuses et sensibilisation
aux comportements très risqués (p. ex., Programme de sensibilisation
à la réception, Programme national d'éducation et d'entraide par
les pairs, Choisir la santé dans les prisons);
- production et distribution de dépliants d'éducation (L'hépatite
C - en dedans et Going Home Healthy) et de bandes illustrées
(De la noirceur à la lumière pour les détenues et Alerte rouge
pour les détenus).
Transplantation
L'hépatite C est la cause la plus fréquente de transplantations
de foie au Canada10. Le nombre de personnes infectées par l'hépatite
C chez lesquelles l'hépatite devient suffisamment grave pour nécessiter
une transplantation est heureusement limité. L'apparition de l'insuffisance
hépatique est une des principales indications en faveur d'une transplantation
de foie. Les signes d'insuffisance hépatique peuvent inclure l'ascite,
la jaunisse, la confusion mentale et l'hémorragie causée par la
rupture de varices osophagiennes.
Le taux global de réussite de l'intervention chirurgicale est élevé,
mais dans presque tous les cas, le foie transplanté devient infecté
par le VHC. Le foie transplanté peut continuer à fonctionner correctement
pendant des années, même s'il est infecté, ce qui prolonge la vie
du receveur. Il est possible qu'une monothérapie à l'interféron
ne donne aucun résultat et la combinaison avec la ribavirine est
généralement mal tolérée.
Les personnes que l'on considère pour une transplantation du foie
doivent se soumettre à un processus de sélection détaillé. Les infirmières
peuvent soutenir les personnes qui font face à ce processus en les
informant et en les aidant à prendre des décisions sur les traitements
possibles. Voir « Lectures et Autres ressources », sous la rubrique
« Transplantation ».
Questions de santé mentale
On sait actuellement peu de choses sur les problèmes éventuels
de santé mentale des personnes infectées par l'hépatite C, ni sur
la gravité de leurs symptômes. Nous ne savons pas non plus avec
quelle efficacité les services actuels répondent à leurs besoins
particuliers11.
Les personnes chez lesquelles on a diagnostiqué une infection
par le VHC vivent tout un éventail d'émotions, y compris les suivantes
: choc, peur, déni, confusion, honte, regret, blâme, idées
suicidaires, anxiété aiguë et colère. L'incertitude à l'égard de
l'évolution des symptômes et de la maladie peut aussi être une cause
de détresse affective. Les infirmières peuvent aider les personnes
infectées par l'hépatite C et les membres de leur famille à éla-
borer des stratégies efficaces d'adaptation et à créer des réseaux
d'entraide.
La consommation de drogues injectables et la sexualité à risque
élevé avec des partenaires multiples sont courantes dans les milieux
de la santé mentale. Dans le cadre des efforts de planification
de la réduction des méfaits, les infirmières doivent collaborer
avec les milieux de la santé mentale pour dispenser des services
de prévention et donner de l'information à ce sujet. Ces interventions
incluraient des programmes d'échange d'aiguilles, la distribution
de condoms, la réduction du risque chez les gens de la rue et les
personnes qui sont dans les établissements psychiatriques, ou qui
vivent dans des unités de voisinage, dans des maisons de transition,
etc.
Les personnes qui ont des antécédents d'instabilité psychologique
ou des problèmes psychiatriques sous-jacents peuvent être vulnérables
à des problèmes associés à l'interféron comme la dépression grave,
les idées suicidaires, le délire et le trouble bipolaire. Les infirmières
doivent prévenir leurs clients qui ont déjà eu des problèmes psychiatriques
quant aux effets psychiatriques indésirables possibles et surveiller
leur réaction au médicament. Les personnes infectées simultanément
par le VIH peuvent ressentir un stress émotionnel plus important
et avoir besoin d'un appui plus soutenu en santé mentale.
Hémodialyse
On estime que le taux d'infection par le VHC chez les personnes
qui suivent un traitement de dialyse à long terme est de 20 à 50
% en Amérique du Nord12. On croit
que les personnes soumises à une dialyse chronique risquent davantage
d'être infectées par le VHC à cause de la transfusion de produits
sanguins ou de la transmission nosocomiale (acquise à l'hôpital)
par l'intermédiaire d'appareils d'hémodialyse. On estime que le
risque d'infection par le VHC augmente de 10 % par année d'hémodialyse.
Le dépistage du VHC dans les produits du sang devrait réduire le
risque d'acquisition de l'infection par le VHC chez les personnes
qui ont un traitement de longue durée par hémodialyse. Le risque
d'infection par le VHC par transmission nosocomiale (p. ex., non-utilisation
des précautions de routine) n'est pas clair.
Le traitement normal actuel, soit l'interféron combiné à la ribavirine,
n'est pas indiqué dans le cas des personnes en hémodialyse à long
terme. Comme la ribavirine provoque une hémolyse que l'hémodialyse
n'élimine pas, il y aura accentuation de l'hémolyse. Une thérapie
à l'interféron seul est possible, mais les personnes en hémodialyse
la tolèrent mal. Il faut souvent réduire la dose.
Les infirmières devraient conseiller aux personnes en hémodialyse
(comme à tous les patients qui ont une déficience de la fonction
rénale) d'éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens, y compris
l'aspirine et les sédatifs de type benzodiazépine comme le lorazépam
et le diazépam, qui peuvent favoriser l'encéphalopathie chez une
personne atteinte de cirrhose.
Afin de réduire la transmission nosocomiale du VHC, les infirmières
doivent bien connaître les politiques et les méthodes des services
d'hémodialyse. On trouvera plus d'information dans la section «
Lectures et autres ressources », sous la rubrique « Hémodialyse
».
Hémophilie
L'hémophilie désigne deux troubles génétiques reliés au chromosome
X, caractérisés par l'absence d'une ou de deux protéines importantes
pour la coagulation, le facteur VIII (hémophilie A) ou le facteur
IX (hémophilie B). La coagulation normale fait intervenir une série
complexe de réactions qui commencent dès qu'il y a saignement. Lorsqu'il
y a absence ou déficience de la protéine de coagulation du facteur
VIII ou du facteur IX, la coagulation est retardée. La personne
peut continuer de saigner jusqu'à ce qu'on lui administre un traitement
consistant à remplacer la protéine manquante sous la forme de concentrés
des facteurs de coagulation. Certains de ces concentrés sont maintenant
produits par génie génétique : on ajoute de l'albumine à certains
des concentrés de facteur VIII pour en stabiliser la protéine. Aucun
matériel humain ne sert dans la fabrication de concentrés de facteur
IX.
Avant 1994, tous les concentrés provenaient de plasma humain et
avant l'avènement des tests de dépistage de l'hépatite C en juillet
1990, les concentrés étaient lourdement contaminés par le virus
de l'hépatite C. Le taux d'infection par l'hépatite C chez les patients
hémophiles qui ont reçu des concentrés avant 1990 atteint environ
95 %. Il est moins élevé chez les patients traités au moyen de plasma
total et de cryoprécipité. Tous les patients qui ont reçu un constituant
du sang avant 1990 devraient se soumettre à un test de dépistage
de l'hépatite C. Des tests de dépistage de l'ARN du VHC réalisés
depuis trois ans montrent qu'environ 15 % des patients ont éliminé
spontanément le virus.
Il est essentiel de surveiller les personnes hémophiles qui ont
l'hépatite C. Elles auront ainsi accès à des mesures thérapeutiques
et prophylactiques opportunes qui retarderont ou bloqueront l'évolution
de l'hépatite ou de ses complications. La sécurité constitue un
enjeu clé pour les patients hémophiles. Il faut toujours évaluer
très attentivement le risque relié à des traitements qui pourraient
aggraver l'hémorragie ou à des interventions qui pourraient faire
saigner, par rapport à l'avantage qu'en retirera le patient. Les
dossiers médicaux du patient doivent porter en évidence un avis
indiquant le trouble hémostatique.
L'indication d'une biopsie du foie et le risque qui y est relié
soulèvent beaucoup de controverses chez les hémophiles. La plupart
des hépatologues insistent pour qu'on pratique une biopsie du foie
avant de suggérer un traitement. On a rassuré beaucoup de patients
qui ont décidé de se soumettre à la biopsie en leur indiquant que
si les dommages au foie sont minimes, ils auront le choix d'attendre
à plus tard pour se faire traiter. Les techniques de traitement
évoluent et l'on espère trouver un traitement qui aura peu d'effets
secondaires. Lorsque la biopsie révèle la présence d'une fibrose
et que le traitement est plus urgent, les patients sont davantage
prêts à entreprendre un traitement en sachant qu'ils ont une bonne
chance de se débarrasser définitivement du virus.
Le traitement à l'interféron et à la ribavirine ne provoque pas
de saignements, mais il peut exacerber l'anémie secondaire aux hémorragies,
car on a établi un lien entre la ribavirine même et l'apparition
de l'anémie. Il est possible de confondre avec l'effet d'un saignement
la douleur musculaire associée à l'interféron, ou l'on peut aussi
croire qu'un saignement constitue un effet secondaire du médicament.
La faiblesse musculaire peut faire son apparition à cause de l'inactivité
attribuable à la fatigue, et ceci peut entraîner des chutes qui
peuvent être associées à des hémorragies. Il est vital que les soignants
de personnes hémophiles sachent quand celles-ci commencent le traitement
et que les soignants communiquent bien entre eux pendant tout le
traitement.
Les enfants hémophiles nés après 1991 qui ont été traités avec
du concentré de facteurs de coagulation ne devraient pas être infectés
par l'hépatite C. Il faudrait soumettre à un test de dépistage de
l'hépatite C les enfants ayant reçu avant 1990 des concentrés de
facteurs administrés pour traiter des épisodes de saignement.
Le traitement de l'hépatite C chez les enfants soulève de nombreuses
controverses et les publications contiennent très peu d'information
à ce sujet. Comme pour tous les patients, il est vital de contrôler
la fonction hépatique et il faut personnaliser le traitement en
fonction de chaque enfant. Il faut aussi faire attention au soin
psychosocial de ces jeunes. Il faut informer leurs parents et leurs
frères et sours et les rassurer quant à leur état. Des problèmes
peuvent survenir à l'école avec les enseignants et les autres élèves.
Il faut s'informer auprès de l'équipe de traitement de l'hémophilie
de l'enfant, toujours en respectant son droit à la vie privée.
Il existe 26 programmes intégrés de traitement de l'hémophilie
au Canada. La Société canadienne d'hémophilie (SCH) est une excellente
source d'information et elle offre du soutien aux hémophiles. On
trouvera plus d'information dans la section « Lectures et autres
ressources ».
Les conseils donnés dans ce guide à propos des soins infirmiers
et de la prise en charge des symptômes s'appliquent à la population
hémophile, mais des précautions spéciales s'imposent lorsqu'il y
a des risques de saignement. Pour obtenir davantage de renseignements
sur les soins aux personnes hémophiles, voir l'Annexe 4.
Population autochtone
Il est important de signaler que dans la majorité des cas, le
partage de matériel facilitant la consommation de drogues injectables
transmet le VHC, et que ce mode de transmission explique environ
70 % des quelque 240 000 cas estimés au Canada. C'est particulièrement
intéressant compte tenu du fait que l'infection par le VIH attribuable
à l'utilisation de drogues injectables (UDI) est à la hausse dans
la population autochtone. Avant 1989, on reliait à l'UDI 6,3 % des
infections par le VIH : ce total a grimpé à 25,4 % entre 1989 et
1993 pour atteindre 51,2 % au cours de la période de 1994 à 1998
(Santé Canada, 1999). La prévalence du sida est en outre plus importante
chez les jeunes Autochtones de moins de 30 ans que dans la population
en général du même âge. De plus, le sida fait son apparition
plus souvent dans la population féminine : les femmes représentent
17,5 % de tous les cas chez les Autochtones contre 6,4 % dans la
population non autochtone (Santé Canada, 1999).
Selon des données récentes sur le VIH/sida (1993-1998) obtenues
de la Colombie- Britannique, de l'Alberta et de la Saskatchewan,
les Autochtones constituent respectivement 15 %, 26 % et 30 %, des
nouveaux cas positifs et il faut mentionner surtout que, dans ces
données, l'UDI et les comportements hétérosexuels constituaient
les facteurs de risque les plus courants (Santé Canada, 1999). Les
proportions de nouveaux cas positifs d'infection par le VIH diffèrent
beaucoup entre les deux catégories de risques d'exposition que sont
l'utilisation de drogues injectables et les comportements hétérosexuels
: respectivement 73 % et 13 % en Colombie-Britannique, 60 % et 13
% en Alberta et 83 % et 8 % en Saskatchewan. L'infection causée
par l'utilisation de drogues injectables atteint un pourcentage
beaucoup plus élevé dans les trois provinces (Santé Canada, 1999).
Les taux d'infection par le VHC des populations autochtones sont
en fait beaucoup plus élevés que ceux de la population non autochtone
en général. Selon Santé Canada, la prévalence du VHC chez les Autochtones
du Canada est sept fois plus élevée que chez les Canadiens d'origine
non autochtone.
Pour commencer à répondre aux besoin des Autochtones infectés par
l'hépatite C, les infirmières doivent bien connaître certains aspects
qui leurs sont particuliers comme la culture, etc.
VI GLOSSAIRE
ALT |
Alanine aminotransférase, enzyme hépatique. |
Anticorps |
Protéines produites par le corps en présence de nouvelles
protéines (antigènes) qu'il ne connaissait pas auparavant. |
Antigène |
Protéine, qui fait souvent partie d'un virus, que le corps
reconnaît comme nouvelle. |
Anti-VHC |
Anticorps du VHC qui fait son apparition face à une infection
par le VHC. |
ARN |
Acide ribonucléique. |
ARN du VHC |
Matériel génétique du virus qui coordonne la reproduction
du virus et la synthèse des protéines. |
Charge virale |
Quantité de virus présente dans le sang circulant. |
CHC |
Cancer hépatocellulaire ou cancer du foie. |
Cirrhose |
Maladie résultant d'une atteinte hépatique permanente
ou du développement de cicatrices atrophiques dans le foie.
Ces problèmes entraînent une obstruction de la circulation
sanguine dans le foie et préviennent le déroulement normal
des fonctions de métabolisme et de régulation de l'organe.
Elle peut être causée par des infections virales, l'abus de
l'alcool, des médicaments, etc. |
Dosages qualitatifs de l'ARN du VHC |
Test qui permet de définir la charge ou la concentration
virale de l'ARN du VHC par amplification de séquences génétiques
virales. |
Épreuve supplémentaire anti-VHC |
Test supplémentaire (p. ex., RIBA) qui sert à définir
un résultat positif anti-VHC obtenu par IEE. |
Fibrose |
Scarification du foie, moins grave que la cirrhose. |
Hépatite aiguë |
Inflammation du foie qui se résorbe dans les six mois
suivant son apparition. |
Hépatopathie décompensée |
Hépatopathie qui atteint un stade où le foie ne peut plus
fonctionner normalement. |
HSH |
Hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes |
IEE |
Immunoessai enzymatique. |
Incidence |
Taux d'occurrence de nouvelles infections dans une population
pendant une période donnée. |
Méthode RT-PCR de détermination qualitative de l'ARN du
VHC |
Test d'identification de l'ARN du VHC par amplification
de séquences génétiques virales. |
Mortalité |
Taux de décès. |
Pégylation |
Protection ou stabilisation d'une protéine qui fait qu'elle
se désintègre plus lentement que normalement.
Dans ce contexte, s'applique à une nouvelle génération d'interféron. |
Prévalence |
Nombre de cas présents dans une population à un moment
donné. |
RIBA |
Technique des immunoblots recombinants. |
RT-PCR |
Réaction en chaîne de la polymérase en présence de transcriptase
inverse. |
Sujet qui produit une réponse soutenue |
Personne qui présente un résultat négatif pour l'ARN du
VHC six mois après la fin du traitement. |
TAN |
Test d'amplification de l'acide nucléique (test de diagnostic) |
Transmission verticale |
Transmission d'une infection de la mère à l'enfant au
moment de la naissance. |
UDI |
Utilisateur de drogues injectables. |
VHB |
Virus de l'hépatite B. |
VHC |
Virus de l'hépatite C. |
VHC chronique |
Infection persistante par le VHC, identifiée au moyen
de l'ARN du VHC six mois après l'infection aiguë. |
VIH |
Virus de l'immunodéficience humaine. |
VII LECTURES ET AUTRES RESSOURCES
Hépatite C
Santé Canada
L'hépatite C : informez-vous
Division de l'hépatite C 2e étage, 400, rue Cooper
Ottawa (Ontario) K1A 0K9
Repère postal 4602A
TÉLÉCOPIEUR : 613-941-9813
Courriel : hepc@hc-sc.gc.ca
Web site: www.healthcanada.ca/hepc
Centers for Disease Control (É.-U.)
Hepatitis C: What Clinicians and Other Health Care Professionals
Need to Know, cours en direct offert par les Centers for Disease
Control à l'adresse www.cdc.gov/ncidod/diseases/hepatitis/c_training/edu
Fondation canadienne du foie
2235, avenue Sheppard Est, bureau 1500
Toronto ON M2J 5B5 1-800-563-5483
www.liver.ca
Actes de la première Conférence canadienne sur l'hépatite C. (2001).
Disponible à l'adresse http://www.hepc1conf.ca
Association canadienne pour l'étude du foie (ACEF) Conférence de
concertation sur la prise en charge de l'hépatite virale (2001)
Disponible à l'adresse : www.lhsc.on.ca/casl/cont.htm
Association canadienne pour l'étude du foie (ACEF). (2000). Management
of Viral Hepatitis: Recommended Guidelines for Physicians.
Disponible à l'ACEF : www.lhsc.on.ca/casl
Current Issues in the Management of Viral Hepatitis. (2000). Journal canadien de gastro-entérologie. Vol. 14, Supplément
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strategies for hepatitis C. Hepatology, Vol. 35, No. 1,
224-230.
Fondation canadienne du foie. (2000). Hépatite C : Manuel de questions
et réponses.
L'hépatite C : Perspectives canadienne. (2000). Revue canadienne
de santé publique, 91, Supplément 1.
Santé Canada. (2000). Profil de l'hépatite C et de l'utilisation
de drogues injectables au Canada. Document de discussion. Disponible
à : Division de l'hépatite C, Centre de prévention et de contrôle
des maladies infectieuses, Direction générale de la santé de la
population et de la santé publique, Santé Canada, 2e étage, 400,
rue Cooper, Ottawa ON K1A 0K9. Téléphone : (613) 941-7532; télécopieur
: (613) 941-7563; site Web : www.hc-sc.gc.ca
Indemnisation
Centre des réclamations relatives à l'hépatite C
Case postale 2370
Succursale D
Ottawa ON K1P 5W5
TÉLÉPHONE : 1-877-434-0944
TÉLÉCOPIEUR : (613) 569-1763
Courriel : www.hepc8690.ca
Manitoba
PMAHVC
Santé Manitoba
4036 - 300, rue Carlton
Winnipeg MB R3B 3M9
À Winnipeg : (204) 788-6339
Sans frais : 1-866-357-0196
Ontario
Ministère de la Santé et des Soins de longue durée
Programme ontarien d'aide aux victimes de l'hépatite C (POAVHC)
a/s 77, rue Wellesley Ouest
Toronto ON M7A 1N3
Sans frais : 1-877-222-4977
Québec
Information :
À Québec : (418) 646-4636
À Montréal : (514) 864-3411
Ailleurs au Québec : 1-800-561-9749
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Réduction des méfaits *
Centre canadien de lutte contre l'alcoolisme et les toxicomanies
75, rue Albert, bureau 300
Ottawa ON K1P 5E7
TÉLÉPHONE : (613) 235-4048
TÉLÉCOPIEUR : (613) 235-8101
Site Web : www.ccsa.ca
Canadian Harm Reduction Coalition
666, avenue Spadina, bureau 1904
Toronto ON M5S 2H8
TÉLÉPHONE : (416) 928-0279
Ou 1-800-728-1293
TÉLÉCOPIEUR : (613) 966-9512
Site Web : www.canadianharmreduction.com
Centre de toxicomanie et de santé mentale
33, rue Russell
Toronto ON M5S 2S1
TÉLÉPHONE : (416) 535-8501
Site Web : www.camh.net
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population et de la santé publique, Santé Canada, 2e étage, 400,
rue Cooper, Ottawa (Ontario) K1A 0K9. Téléphone : (613) 941-7532;
télécopieur : (613) 941- 7563; site Web : www.hc-sc.gc.ca
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- Young, L.E., et Hayes, V. (Eds.). (2002). Transforming health
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: F.A. Davis.
IX ANNEXES
Annexe 1 : Thérapie antivirale contre l'hépatite
C chronique
Médicament |
Marque de commerce |
Dose suggérée |
Résultat possible |
1. Thérapie antivirale standard actuellement
utilisée contre l'hépatite C chronique |
Interféron alfa-2b + ribavirine |
Rebetron |
Interféron alfa-2b : 3 millions d'unités
3x semaines SC pendant 24-48 semaines
Ribavirine : 1 000-1 200 mg/jour PO pendant 24 à 48 semaines |
Réponse soutenue dans 41 % des cas |
Interféron alfa-2a pégylé + ribavirine |
Pegetron |
Interféron alfa-2b pégylé : 1,5 mcg/kg masse corporelle
une fois par semaine pendant 48 semaines
Ribavirine : 800-1 200 mg/jour |
Réponse soutenue dans 61 % des cas |
Monothérapie à l'interféfon alfa-2b pégylé en présence
de contre-indications contre la ribavrine |
PEG Intron |
Dépend de la masse corporelle, fondée sur 1,0 mcg/kg de
masse corporelle une fois par semaine pendant 48 semaines |
Réponse soutenue dans 25 % des cas |
2. Autre |
Interféron alfa-2b pégylé + ribavirine |
Sera disponible au début de 2003. |
Note : Ces thérapies changeront à mesure que la
recherche médicale avancera.
Source: Colina Yim (3 juin 2002).
Annexe 2 : Stratégies d'intervention visant
à instaurer la confiance et l'autonomie chez les personnes utilisatrices
de substances intoxiquantes
- Expliquer la raison d'être de l'intervention
- concentrer l'intervention sur les déterminants de la santé
des clients
- Expliquer la confidentialité
- obtenir le consentement
- discuter de toutes les divulgations possibles
- Faire disparaître le stigmate associé à l'infection par l'hépatite
C
- ne pas stigmatiser - ne pas neutraliser; ex. : « n'importe
qui peut être infecté par l'hépatite C et chacun est important
»
- Établir la crédibilité
- ne jamais déformer ou retenir de l'information
- Éviter de poser tout jugement
- éviter le mot « devrait »
- respecter les différences au niveau des valeurs et de la
tolérance du risque
- Encourager la participation du client
- poser des questions ouvertes
- enseigner l'autoévaluation
- présenter des choix et des options
- encourager le client à fixer des buts pertinents sur le
plan personnel
- Suivre des démarches non menaçantes et non effractives
- éviter les expressions excessivement techniques ou à sensation
- respecter les limites personnelles et collectives
- faire attention à la façon d'utiliser le mot « vous »
- ne pas exiger d'autodivulgation
- Manifester de l'appui
- éviter la confrontation agressive
- respecter les stratégies de défense utilisées par la personne
- Être sensible aux différences culturelles
- tenir compte des considérations ethniques, de l'âge,
du sexe, de l'orientation sexuelle, de la situation socioéconomique
et de l'identification régionale
- tenir compte des croyances et des valeurs au sujet de la
prise de risques, de la prise de décisions et du contrôle
personnel
- tenir compte des attitudes face à la sexualité, à la grossesse,
à l'accouchement, à l'état de parent et à d'autres grandes
questions pertinentes
- Partager la responsabilité lorsqu'il s'agit de
- définir le problème
- trouver des options pertinentes
- prendre des décisions et planifier
Adapté de : Meijer, L. (1990). AIDS curriculum for substance
abuse counsellors. Seattle, WA: University of Washington AIDS
Education and Training Center Program, H15-H19.
Annexe 3 : Évaluation de la consommation de
substances intoxiquantes
Consommation courante :
Quelles drogues avez-vous consommé dans les derniers jours ? Dans
les dernières semaines ?
Combien en prenez-vous ?
Comment les prenez-vous (p. ex., substance inhalée, injectée - sites
d'injection, reniflée, avalée…) ?
Depuis combien de temps consommez-vous à votre niveau actuel ?
Quand êtes-vous le plus susceptible de consommer ?
Comment vous sentez-vous lorsque vous consommez ?
Comment cela vous aide-t-il ?
Quels problèmes la consommation vous cause-t-elle ?
Consommation antérieure :
Quelle était votre consommation auparavant (c.-à-d. avant la période
ci-dessus) ?
Si votre consommation a changé récemment, pourquoi a-t-elle changé
?
Traitement :
Quel a été votre période d'abstinence la plus longue ?
Comment avez-vous réussi ?
Avez-vous fait des tentatives de désintoxication ? Racontez-moi.
Avez-vous suivi des programmes de traitement ? Dans l'affirmative
: lesquels ? Quel en a été le résultat ?
Situation sociale :
Avez-vous une relation actuellement ?
Votre partenaire consomme-t-il/elle ?
Êtes-vous en contact avec votre famille ?
Vos amis consomment-ils ?
Avez-vous des amis qui ne consomment pas ?
Avez-vous eu des problèmes avec la loi ? Fait de la prison ?
Quels sont les gros problèmes que vous avez actuellement ?
Qu'est-ce qu'il y a de bon dans votre vie ?
(Source : McAmmond, 1998, p. 19)
Annexe 4 : Hémophilie et hépatite C : Autres
renseignements
Interventions effractives (p. ex., biopsie du foie)
Avant toute intervention effractive, il faut établir pour la personne
traitée : numération - formule sanguine (CBC), rapport international
normalisé (RNI), temps de céphaline activée (TCA), ainsi que taux
de facteur VIII ou de facteur IX. Lorsqu'il n'est pas pratique de
faire établir le taux d'un facteur, on peut utiliser le temps de
céphaline activée pour surveiller la réaction à la transfusion de
concentrés de facteur VIII ou de facteur IX.
Des études montrent qu'il est possible d'effectuer une biopsie
du foie sans danger par la voie transjugulaire chez les patients
qui réagissent bien au concentré de facteur VIII ou de facteur IX.
Il faut obtenir longtemps avant la biopsie prévue des instructions
détaillées d'un hématologue expert dans le soin aux patients hémophiles.
L'infirmière en hémophilie ou une autre personne désignée prendra
les arrangements nécessaires pour administrer le concentré de facteur.
L'infirmière chevronnée en hémophilie donne des directives écrites
précises au patient et le surveille de près.
Les radiologues, hépatologues ou gastro-entérologues qui planifient
une biopsie du foie dans le cas d'un patient hémophile doivent consulter
l'hématologue du patient pour obtenir les directives précises.
Lorsqu'un patient a un inhibiteur du concentré de facteur, il faut
étudier attentivement l'avantage absolu que présente une biopsie
du foie.
Un inhibiteur est un anticorps formé contre la protéine de coagulation
insuffisante, qui sert à traiter les épisodes de saignement chez
les patients hémophiles. Cette complication du traitement se produit
chez environ 25 % des patients traités qui ont l'hémophilie A et
chez environ 2 % de ceux qui ont l'hémophilie B. Cet anticorps inhibe
l'effet thérapeutique du concentré de facteur de coagulation. Il
y a d'autres traitements possibles, mais leur efficacité est moins
prévisible que la thérapie de remplacement spécifique.
On administre du concentré de facteur une heure avant l'intervention
(la demi-vie du facteur VIII est de 8 à 12 heures et celle du facteur
IX, de 12 à 16 heures). Il faut porter le taux du facteur VIII ou
du facteur IX à 75-100 % de la normale. On administre le traitement
de suivi 12 heures après l'intervention et une fois par jour pendant
trois autres jours. La plupart des patients s'administrent eux-mêmes
le traitement, mais dans le cas de ceux qui n'ont pas appris à faire
eux-mêmes leur injection, on prendra des dispositions pour qu'ils
reçoivent le traitement de suivi dans la collectivité ou à la clinique
de l'hôpital. On recommande aux patients de signaler les saignements,
douleurs abdominales, nausées ou vomissements.
Il faudra aussi administrer du concentré de facteur de remplacement
avant des interventions effractives telles qu'une paracentèse, un
pontage portosystémique transjugulaire intrahépatique (TIPS), etc.
Varices osophagiennes
L'apparition de varices osophagiennes représente une complication
grave de l'hépatopathie. Il est important de poser le diagnostic
avant tout saignement. Les infirmières en hémophilie passent beaucoup
de temps avec leurs patients à discuter de l'importance de contrôler
attentivement les résultats des analyses sanguines et de surveiller
l'apparition de complications de l'hépatite C comme les varices
osophagiennes.
Avant l'oesophagogastroduodénoscopie (OGD), il faut administrer
du concentré de facteur pour porter le taux de la protéine de coagulation
manquante à au moins 50 % de la normale. Une dose suffit habituellement
pour l'intervention. S'il a des varices, le patient risque de saigner
et il faudra discuter d'un traitement de remplacement régulier à
titre prophylactique. Si l'on procède à un cerclage, il faut prévenir
l'hématologue. Les patients devront prendre un inhibiteur de la
pompe à protons afin de prévenir le saignement au cours de la cicatrisation.
Cirrhose
La cirrhose du foie et toutes ses complications connexes sont des
signes avertisseurs pour ce groupe de patients. À mesure que le
temps de céphaline et le RNI augmentent, il importera de savoir
quelles sont les autres protéines du facteur de coagulation qui
sont affectées. Le saignement peut être attribuable à la baisse
des taux des autres protéines de coagulation et à une baisse de
la numération plaquettaire survenant à mesure que l'état du patient
se détériore. Il peut être nécessaire d'administrer une prophylaxie
régulière aux patients pour remplacer périodiquement la protéine
de coagulation qui manque. Il importera que les dispensateurs de
soins consultent l'équipe de traitement de l'hémophilie.
Vaccination
Tous les patients participant à des programmes d'hémophilie qui
sont nés après 1983 devraient avoir été vaccinés contre l'hépatite
B. Les patients traités avant cette date ont fort probablement été
exposés à l'hépatite B par les concentrés et sont immunisés à vie,
sauf dans environ 3 % des cas qui demeurent porteurs du virus. Les
infirmières et les médecins recommandent depuis quelque temps à
tous les patients de se faire vacciner contre l'hépatite A. On a
signalé des complications graves reliées à l'hépatite A en présence
de l'hépatite C.
Injections
Lorsqu'on administre une injection IM à des patients hémophiles,
il faut utiliser au maximum une aiguille d'un pouce de calibre 25.
L'endroit privilégié est la région du deltoïde où il est possible
de maintenir une bonne pression pendant cinq à sept minutes. Cette
technique devrait éviter le saignement et il n'est en général pas
nécessaire d'administrer de concentrés de facteurs.
Lorsque le patient a une thrombocytopénie prononcée (moins de 50
000 plaquettes) et une hémophilie grave (<0,02 /ml de la protéine
de coagulation), il peut être nécessaire de remplacer la protéine
de coagulation qui manque pour la porter à un taux de 30 % afin
de prévenir l'apparition d'un hématome musculaire. La solution prémélangée
de vaccin contre l'hépatite A comporte une aiguille d'un pouce de
calibre 25. C'est la grosseur idéale. On peut utiliser la même technique
pour toutes les autres vaccinations. Il est possible d'administrer
en toute sécurité des injections sous-cutanées au moyen d'une aiguille
de 7/8 de pouce de calibre 25 : il faut là encore appliquer une
pression pendant cinq minutes.
On peut copier les renseignements suivants sur les caractéristiques
de sécurité et les ajouter au dossier du patient :
CE PATIENT A UN TROUBLE HÉMOSTATIQUE (SAIGNEMENT); PRIÈRE DE NOTER
:
- INJECTIONS INTRAMUSCULAIRES AU MOYEN D'UNE AIGUILLE D'UN POUCE
DE CALIBRE 25 SEULEMENT DANS LA RÉGION DU DELTOÏDE. MAINTENIR
LA PRESSION PENDANT CINQ À SEPT MINUTES.
- PONCTION VEINEUSE À EFFECTUER AU MOYEN D'UNE AIGUILLE À AILETTES
DE CALIBRE 23. APPLIQUER UNE PRESSION DIRECTE SUR LE POINT DE
PONCTION.
- AUCUN GAZ DU SANG ARTÉRIEL.
- AUCUN MÉDICAMENT CONTENANT DE L'ASPIRINE.
- AUCUNE INTERVENTION EFFRACTIVE SANS CONSULTER D'ABORD L'HÉMATOLOGUE.
Annexe 5 : Utilisation de la marihuana à des
fins médicales : Information à l'intention des praticiens des soins
palliatifs à domicile
Marie-Josée Paquin, Inf., B.Sc.,
Infirmière clinicienne spécialisée en soins palliatifs
30 juillet 2001
Introduction au nouveau Règlement de Santé Canada
Le nouveau Règlement sur l'accès à la marihuana15 à des fins médicales de Santé Canada (Santé Canada (2001))
est entré en vigueur le 30 juillet 2001. La démarche réglementaire
est axée sur le processus qui consiste à donner accès à la marihuana
à des fins médicales pendant que les recherches se poursuivent sur
la possibilité de l'utiliser comme médicament. La marihuana
demeure une drogue illicite au Canada.
Le nouveau règlement contient deux grands volets :
- L'autorisation de possession
- La licence de production
Le règlement protège certains patients qui ont une maladie chronique
ou en phase terminale contre les poursuites reliées à la marihuana.
Ces patients peuvent demander la permission de cultiver, de posséder
et d'utiliser de la marihuana pour soulager leurs symptômes qui
comprennent la douleur, les nausées et la perte d'appétit (Fayerman,
P. 2001).
Ce document porte avant tout sur la façon dont une personne peut
demander une « autorisation de posséder de la marihuana à des fins
médicales ». Il inclut d'autres renseignements pertinents qui peuvent
aider les praticiens des soins palliatifs à domicile à apporter
des réponses aux questionnement des clients.
Autorisation de possession
Critères
- Personnes résidant habituellement au Canada.
- Personnes qui ont une espérance de vie de moins de 12 mois.
- Personnes qui ont des symptômes précis associés à certains problèmes
médicaux sérieux : sclérose en plaques, traumatisme ou affection
de la moelle épinière, cancer, infection par le VIH/sida, forme
grave d'arthrite et épilepsie.
- Personnes à qui deux médecins spécialistes ont recommandé de
prendre de la marihuana.
Façon de présenter une demande pour la personne admissible (Santé
Canada 2001)
- Obtenir un formulaire de demande sur le site Internet de Santé
Canada, à l'adresse www.hc-sc.gc.ca,
ou en appelant au Bureau de l'accès médical au
cannabis de Santé Canada, au (613) 954-6540.
- Faire remplir par un médecin en activité (médecin de famille)
la partie du formulaire réservée à la déclaration du médecin dans
le cas d'une maladie en phase terminale.
Sinon, la déclaration du médecin doit être signée par un ou deux
spécialistes.
- Joindre deux (2) photographies valides au format passeport certifiées
par un médecin en activité ou un spécialiste. Les photographies
serviront à produire une carte d'identité délivrée par Santé Canada.
La carte ne portera aucun renseignement médical personnel.
- Envoyer le formulaire de demande par la poste à Santé Canada
pour le faire approuver par le ministre. On traitera en priorité
les demandes de personnes en phase terminale.
Autres renseignements pertinents
- Le médecin qui remplit le formulaire de demande doit indiquer
la dose quotidienne de marihuana séchée (en grammes), la forme
et la voie d'administration recommandées et la période d'utilisation
recommandée (Santé Canada, 2001).
- L'autorisation de possession prend fin 12 mois après la date
d'émission, sauf si le médecin prescrit une période plus courte
dans le formulaire de demande.
- Les hôpitaux, les hospices et les établissements de détention
ont leurs propres règlements et politiques qui régissent l'accès
aux drogues à des fins médicales et leur utilisation. Ces mesures
détermineront s'il est possible d'utiliser la marihuana et dans
quelles conditions il est possible de le faire.
- Le Règlement de l'Agence des douanes et du revenu du Canada ne permet pas à une personne d'importer ou d'exporter de la marihuana
à des fins médicales ou autres. Les dispositions de la Loi
réglementant certaines drogues et autres substances demeurent
en vigueur et interdisent à quiconque d'importer ou d'exporter
de la marihuana. Même si des personnes qui détiennent une autorisation
de possession de marihuana peuvent essayer d'apporter de la marihuana
à l'étranger, cette activité demeure illégale.
- Santé Canada demeure constamment à l'affût de commentaires sur
le règlement et la marihuana à des fins médicales. On peut remplir
un questionnaire de sondage à l'adresse: http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/media/contact/index_f.html
Qu'est-ce que la marihuana ?
La marihuana est le nom courant du Cannabis sativa, plante qui
contient plus de 400 produits chimiques. Ce qu'on appelle communément
la marihuana (« herbe », « pot ») en Amérique du Nord est habituellement
constituée de feuilles, de fleurs et souvent de brindilles de cannabis
pilés. Comme la plupart des végétaux, la marihuana constitue un
mélange variable et complexe de composés actifs sur le plan biologique.
Le THC (delta-9 tétrahydrocannabinol) est le principal ingrédient
psycho-actif de la marihuana. Lorsqu'on fume de la marihuana, le
THC passe des poumons dans le sang en quelques minutes (Santé Canada,
1999).
Quelle est l'efficacité thérapeutique possible de la marihuana
(Santé Canada, 1998)?
Les données probantes sur l'efficacité thérapeutique possible de
marihuana inhalée sont surtout anecdotiques. On a affirmé que la
marihuana a les effets bénéfiques suivants :
- Soulagement des nausées et vomissements associés au traitement
contre le cancer et le VIH/sida.
- Stimulation de l'appétit et gain de poids dans les cas de syndrome
cachectique chez les sujets qui ont le sida et le cancer.
- Soulagement des douleurs et spasmes musculaires dans les cas
de sclérose en plaques.
- Réduction de la fréquence des crises d'épilepsie.
Quels effets la marihuana peut-elle avoir sur la santé (Santé
Canada, 1998) ?
On n'a pas fait de recherches suffisantes sur les effets que peut
avoir sur la santé l'usage de la marihuana à des fins médicales.
La liste ci-dessous contient les principaux effets connus que la
marihuana inhalée peut avoir sur la santé :
- Dépendance physique et psychologique (Australian Drug Foundation,
1998) : des données cliniques et épidémiologiques indiquent que
certains amateurs de marihuana manifestent un symptôme d'assuétude.
Le sevrage abrupt de la marihuana peut provoquer un léger syndrome
de manque. Ces symptômes sont : troubles du sommeil, irritabilité,
perte d'appétit et perte de poids induite, nervosité, anxiété,
sueurs et troubles gastriques. Le sujet ressent parfois des frissons,
sa température monte et il tremble. Le syndrome de sevrage dure
habituellement moins d'une semaine même si les troubles du sommeil
peuvent persister plus longtemps.
- Psychomotricité : La marihuana réduit la capacité d'exécuter
des tâches qui exigent de la concentration et de la coordination,
comme la conduite d'un véhicule.
- Respiration : La marihuana engendre des dommages pulmonaires
semblables à ceux de la fumée du tabac. Il peut être nécessaire,
par exemple, de prévenir les utilisateurs d'éviter de fumer de
la marihuana dans des endroits publics à proximité d'enfants ou
dans tout endroit où d'autres personnes pourraient être exposées
à la fumée ambiante sans leur consentement préalable.
- Appareil cardiovasculaire : La marihuana accélère le rythme
cardiaque et fait monter la tension artérielle.
- Système immunitaire : On ne connaît toujours pas la totalité
des effets de la marihuana, mais elle peut en avoir un sur le
système immunitaire.
Produits pharmaceutiques apparentés à la marihuana qui sont approuvés
(Santé Canada, 2001)
La vente de médicaments est approuvée au Canada en vertu du Règlement
d'application de la Loi sur les aliments et drogues. Le processus
d'approbation inclut en général des mesures de contrôle sur l'innocuité,
l'efficacité et la qualité des produits. L'innocuité et l'efficacité
de la marihuana n'ont toujours pas été étudiées. Sa vente comme
médicament n'a pas été approuvée au Canada.
Deux médicaments apparentés à la marihuana et ayant subi la totalité
du processus d'approbation des produits médicamenteux sont disponibles
sur le marché :
- MARINOLMD qui contient du THC chimique.
- CESAMETMD qui est un cannabinoïde synthétique.
Au Canada, les deux médicaments sont approuvés pour le traitement
ou la prise en charge des nausées graves et des vomissements associés
à la chimiothérapie contre le cancer. Ils peuvent être prescrits
par des médecins. Le MARINOLMD est aussi approuvé pour
le traitement de l'anorexie associée à la perte de poids chez les
personnes qui ont le sida. Les deux médicaments se prennent sous
forme orale.
Association des infirmières et infirmiers du Canada 50, Driveway
Ottawa (Ontario) K2P 1E2
Tél : (613) 237-2133 ou 1-800-361-8404
Téléc. : (613) 237-3520
Courriel : prr@cna-aiic.ca
Site web : www.aiic-infirmieres.ca
- Il n'y a pas de test disponible qui permette de repérer un cas
« nouveau » ou « actif » d'hépatite C. Les tests peuvent indiquer
seulement si la personne en cause a des anticorps du virus ou
si son sang contient le virus. Les termes incidence et prévalence
ne sont donc pas corrects sur le plan technique. C'est pourquoi
on ne les utilisera pas dans ce document.
- Adapté de : Gimenez-Lambert et al., 1996
- Sources pour cette section : Gimenez-Lambert et al., 1996; Young
& Hayes, 2002.
- Il n'y a pas encore de recommandations normalisées sur la nutrition
à l'intention des personnes qui vivent avec l'hépatite C.
- Adapté de : Schering Canada, 2000; Gimenez-Lambert et al., 1996;
Heathcote et al., 2001; Yim, 2001.
- Les sources d'information qui ont servi à cette section comprennent
: Heathcote et al., 2001; Yim, 2001.
- Les sources, pour cette section, comprennent : CPCA & BCHPCA,
1999; McAmmond, 1998; Paquin et al., 2001.
- Les sources d'information pour cette section comprennent : Cours
en ligne du CDC, 2001; Programme national d'éducation sur l'hèpatite
C de la Fondation canadienne des maladie du foie, 2000; Boucher
& Gruslin, 2000.
- Les sources d'information pour cette section comprennent les
suivantes : Boucher et Gruslin, 2000);
CDC, 2001; Gimenez-Lambert et al., 1996; Santé Canada, 1997.
- En ce qui concerne cette section, les sources proviennent de
: Heathcote et al., 2001; 2000); Programme national d'éducation
sur l'hépatite C de la FCF.
- Les sources d'information pour cette section comprennent : Rowe,
Rowe, & Malowaniec, 2000.
- Source de l'information pour cette section : Yim, 2001.
- On peut consulter les numéros du Relevé des maladies transmissibles
au Canada en direct à l'adresse www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc
- On peut consulter les numéros du Relevé des maladies transmissibles
au Canada en direct à l'adresse www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc
- Il convient de signaler que « marihuana » s'écrit avec un «
h » dans la Loi réglementant certaines drogues et autres substances
et son règlement d'application, ainsi que dans le Règlement sur
l'accès à la marihuana à des fins médicales. L'autre orthographe
courante est « marijuana ». Les deux orthographes sont acceptables,
mais lorsque l'on fait référence à la législation canadienne,
il faut écrire marihuana avec un « h ».
* En fonction des auteurs ou des secteurs géographiques, on trouve
plusieurs expressions en français pour désigner ce genre de démarche.
On trouve, par exemple, « réduction des dommages », « réduction
des méfaits » ou « minimisation des conséquences ».
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