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Clostridium difficile (C. difficile) : Questions et réponsesClostridium difficile ou C. difficile est une bactérie qui cause la diarrhée et d'autres maladies intestinales plus graves comme la colite. Elle est la principale cause de diarrhée d'origine infectieuse chez les patients hospitalisés des pays industrialisés. Il s'agit aussi de l'infection la plus communément répandue dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée. L'usage d'antibiotiques augmente les chances d'avoir une diarrhée associée à la bactérie C. difficile. Le traitement aux antibiotiques modifie les niveaux normaux de bonnes bactéries dans les intestins et le colon. Lorsqu'il y a moins de bonnes bactéries, C. difficile peut se multiplier et produire des toxines à l'origine d'une infection. La présence de C. difficile dans les hôpitaux ou dans les établissements de soins de santé combinée au nombre de personnes qui reçoivent des antibiotiques dans ces milieux peuvent entraîner des flambées fréquentes. Dans ces milieux, les infections au C. difficile peuvent être limitées par l'usage prudent d'antibiotiques et de mesures courantes de contrôle des infections. L'Agence de la santé publique du Canada a élaboré ces guides de prévention des infections à l'intention des provinces, des territoires et des organismes de soins de santé.
Quels sont les moyens de transmission de C. difficile ? Les personnes en santé ne sont habituellement pas vulnérables au C. difficile. Les personnes qui ont d'autres maladies ou troubles qui nécessitent l'usage prolongé d'antibiotiques de même que les personnes âgées sont les plus susceptibles de contracter cette infection. La bactérie C. difficile est présente dans les matières fécales. Une personne peut devenir infectée si elle touche des objets ou des surfaces contaminés par des matières fécales et si elle se touche la bouche ou les muqueuses. Les travailleurs de la santé peuvent infecter d'autres patients ou contaminer des surfaces avec leurs mains. Que peut-on faire pour prévenir sa propagation? L'Agence de la santé publique du Canada publie des guides de prévention des infections à l'intention des provinces, des territoires et des organismes de soins de santé. Comme c'est le cas pour toute maladie infectieuse, le lavage fréquent des mains est l'un des meilleurs moyens de prévenir l'infection. Quels sont les symptômes de l'infection par C. difficile? Les symptômes comprennent :
Le C. difficile est-il mortel? Dans de rares cas, le C. difficile peut être mortel. Habituellement, l'infection cause une diarrhée qui peut entraîner de graves complications, notamment la déshydratation. Comment traite-on le C. difficile? Lorsque les symptômes sont bénins, aucun traitement n'est requis. En temps ordinaire, les symptômes disparaissent lorsque le patient cesse de prendre des antibiotiques. Pour les cas graves, des médications et des interventions chirurgicales peuvent être utilisées. Pourquoi entendons-nous autant parler de C. difficile en ce moment? Une étude récente réalisée au Québec révèle qu'une souche plus résistante de la bactérie pourrait être présente dans les hôpitaux de la province. L'étude a démontré que C. difficile était indirectement responsable de 108 décès sur une période de six mois. Un bon nombre de ces patients étaient âgés (d'autres facteurs ont aussi contribué à leur décès), mais des patients plus jeunes ont aussi été touchés. Comment l'Agence de la santé publique du Canada réagit-elle face à la situation? L'Agence de la santé publique du Canada aide à examiner les flambées les plus récentes au Québec. Par l'entremise du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales, l'Agence effectuera également une étude de surveillance de six mois dans les hôpitaux universitaires de tout le pays. L'étude se déroulera entre le 1 er novembre 2004 et le 30 avril 2005. En janvier 2005, l'Agence consultera tous les hôpitaux du Canada pour mieux connaître leurs pratiques de prévention et de lutte anti-infectieuse pour C. difficile. L'information recueillie servira à mettre à jour les guides de prévention des infections publiés par l'Agence de la santé publique du Canada. L'étude portera sur ce qui se produit chez les patients qui souffrent de diarrhée associée à C. difficile. Elle examinera de près les résultats les plus graves de l'infection, notamment la déshydratation, les admissions aux unités de soins intensifs, les chirurgies nécessaires pour freiner l'infection et le nombre de décès associés à l'infection. Le Laboratoire national de microbiologie de l'Agence étudiera aussi la bactérie pour déterminer s'il y a une façon de distinguer les cas graves des cas bénins. Il vérifiera s'il existe une nouvelle souche de cette bactérie qui rend les patients plus malades que les autres souches. Si les chercheurs identifient une nouvelle souche, le Laboratoire tentera de déterminer où elle se trouve au Canada. Quels sont les hôpitaux qui participent à cette étude?
À la réunion annuelle des agents de contrôle des infections en milieu hospitalier tenue en septembre 2004, les participants ont déterminé le besoin de surveillance plus intense de C. difficile. Qu'est-ce qui rend une personne vulnérable au C. difficile? Les facteurs de risque comprennent le traitement aux antibiotiques, le vieillissement et la chimiothérapie cytotoxique. Une étude publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne (6 juillet 2004), a révélé que le risque de diarrhée associée au C. difficile était plus élevé chez les patients qui utilisaient des inhibiteurs de la pompe à protons. L'auteur a découvert que les patients traités aux antibiotiques et aux inhibiteurs de la pompe à protons étaient au-delà de deux fois plus susceptibles de contracter l'infection que ceux qui n'utilisaient que des antibiotiques. D'autres chercheurs ont aussi fait état de cette association. Les inhibiteurs de la pompe à protons sont une famille de médicaments (les marques déposées comprennent, entres autres, Losec ® et Prevacid ® ) utilisés pour traiter les ulcères d'estomac. Ces inhibiteurs agissent en arrêtant complètement la production d'acide gastrique. Ils inhibent ou arrêtent un système dans l'estomac nommé pompe à protons. La réduction de l'acide gastrique normale est associée à d'autres types de diarrhée d'origine infectieuse, notamment la diarrhée des voyageurs et le choléra. Il est donc possible que l'utilisation d'inhibiteurs de la pompe à protons soit aussi un facteur de risque de diarrhée associée au C. difficile . Il est important de se rappeler que c'est la combinaison d'antibiotiques et d'inhibiteurs de la pompe à protons qui pourrait augmenter le risque d'infection au C. difficile. Les personnes préoccupées qui prennent ces médicaments devraient s'adresser à leur fournisseur de soins de santé. Qu'entend faire l'Agence de la santé publique du Canada au sujet de l'utilisation d'inhibiteurs de la pompe à protons? Selon les études publiées récemment, la réduction de l'usage d'inhibiteurs de la pompe à protons pourrait être une autre stratégie de réduction des infections au C. difficile dans les établissements de soins de santé. L'Agence de la santé publique du Canada collabore étroitement avec Santé Canada à cette question. Santé Canada réglemente ces médicaments et consulte les fabricants au Canada pour élaborer une stratégie de réduction des risques d'infections au C. difficile.
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Mise à jour : 2004-10-26 |