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Démence et maladie d'Alzheimer

Joan Lindsay, Ph.D. (Santé Canada), Lori Anderson, B.A.

Question relative à la santé

La démence, incluant la maladie d'Alzheimer (le type de démence le plus commun) est un problème qui augmente après 65 ans. Au cours des trois prochaines décennies, le nombre de cas atteints de démence augmentera probablement de façon considérable avec le vieillissement des baby boomers. Bien que les taux de prévalence et d'incidence ne varient pas de façon marquée entre les femmes et les hommes, le nombre de femmes atteintes de cette maladie est plus grand puisqu'en moyenne, elles vivent plus longtemps que les hommes. De plus, les femmes sont plus souvent des soignantes auprès de personnes atteintes de démence. Ainsi, la démence est un important problème de santé qui touche les femmes.

Résultats clés

Les résultats s'appuient sur les données de l'Étude sur la santé et le vieillissement au Canada (ÉSVC), une étude nationale qui fournit de nombreuses données détaillées sur la démence au Canada. La prévalence de la démence augmente nettement avec le vieillissement chez les femmes et les hommes, doublant toutes les cinq années environ à partir de 65 à 84 ans, avec un taux de hausse moins élevé à un âge plus avancé. Les taux de la maladie d'Alzheimer sont plus élevés chez les femmes, tandis que les taux de la démence vasculaire sont plus élevés chez les hommes. L'analyse complémentaire des facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer montre que le risque de cette maladie augmente avec l'âge, le faible niveau scolaire et l'apolipoprotéine Ee4. L'activité physique régulière est clairement protectrice pour les femmes, tandis que cette association est moins évidente chez les hommes. La prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, la consommation de vin et de café et l'exposition antérieure aux vaccins sont associées à une diminution du risque de la maladie d'Alzheimer. Bien que quelques études aient vanté les vertus protectrices de l'ostrogénothérapie, plusieurs autres études, incluant l'ÉSVC, n'ont pas pu appuyer cette association.

L'ÉSVC a démontré le grand rôle des femmes à dispenser les soins. Soixante-quinze pour cent de tous les soignants de personnes atteintes de démence sont des femmes, tout comme les 71 % de soignants de personnes atteintes de démence placées en établissement. Les filles des personnes atteintes de démence placées en établissement représentaient 45 % des soignants.

Lacunes et recommandations

Les auteures ont repéré les lacunes suivantes et ont formulé les recommandations ci-dessous :

• On a besoin d'une étude plus poussée afin de confirmer certains facteurs de protection contre la démence (tels que le café et les vaccins) avant de formuler des recommandations politiques.
• L'effet protecteur qu'a l'activité physique régulière sur la maladie d'Alzheimer fournit une autre raison pour promouvoir l'exercice physique régulier à tous les âges.
• Bien que l'ÉSVC couvre les années 1991 à 2001, on a besoin d'une surveillance continue de l'incidence et de la prévalence de la démence afin de contrôler les conséquences des traitements et le vieillissement de la population. Un tel processus n'est pas faisable au moyen des sources de données conventionnelles (hospitalisations, mortalité, visites médicale) puisque la démence serait diagnostiquée chez une assez petite fraction de cas de démence.

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