Fièvre jaune
Mise à jour : décembre 2000
Ce qu'il faut savoir avant de partir!
Ce qu'il faut savoir avant de partir
Des maladies infectieuses peu courantes au Canada sont parfois présentes dans d'autres pays, parfois même à des niveaux épidémiques. Les normes sanitaires et la qualité des soins médicaux dans ces pays ne sont parfois pas les mêmes que chez nous. Avant de partir en voyage, vous devriez vous informer sur les conditions sanitaires qui prévalent dans les pays que vous comptez visiter, sur vos risques de contracter une maladie et sur le choix de mesures à prendre pour prévenir celle-ci.
Pesez vos risques
Vos risques d'attraper une maladie dépendent de plusieurs facteurs, notamment de votre âge, de votre sexe, de votre état vaccinal et de santé actuel, de votre itinéraire, de la durée et du genre de voyage (p. ex., première classe, tourisme d'aventure), des activités prévues (p. ex., les contacts avec les animaux, la proximité de l'eau douce, les contacts sexuels) et de la situation sanitaire à l'échelle locale.
Consultation d'évaluation des risques
L'Agence de santé publique du Canada vous recommande fortement de consulter une clinique santé-voyage ou votre médecin dans les 6 à 8 semaines précédant votre départ. Selon son évaluation des risques auxquels vous vous exposerez, le professionnel de la santé pourra déterminer vos besoins d'immunisation ou de médicaments préventifs (prophylaxie) et les moyens de vous prémunir contre les maladies. Nous pouvons vous aider à trouver la clinique santé-voyage la plus près de chez vous.
Les experts vous conseillent
Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) de L'Agence de santé publique du Canada a contribué à la préparation et à la mise à jour des renseignements présentés ci-après. Il s'agit de conseils généraux sur la prévention de la fièvre jaune qui s'adressent aux Canadiens en partance pour l'étranger.
Profil de la maladie
La fièvre jaune est une maladie virale aiguë, de durée limitée, qui peut atteindre divers niveaux de gravité. La maladie se présente sous deux formes : la fièvre jaune urbaine et la fièvre jaune de la jungle. Le même virus, membre de la famille des flavivirus, cause les deux formes de la maladie.
Transmission |
|
La fièvre jaune est transmise par la piqûre de diverses espèces de moustiques infectés, notamment les moustiques des espèces Aedes et Haemagogus, qui piquent de jour.
Répartition géographique |
|
La fièvre jaune est endémique (c.-à-d. toujours présente) dans bon nombre de pays tropicaux d'Amérique du Sud et de l'Afrique. De temps à autre, dans ces zones endémiques, le nombre de cas de fièvre jaune peut augmenter considérablement jusqu'à un niveau épidémique. Dans la plupart des cas la transmission de la fièvre jaune se limite aux zones de jungle et aux régions rurales.
Tableau 1 : Pays où la fièvre jaune est endémique |
Angola
Bénin
Bolivie
Brésil
Burkina Faso
Burundi
Cameroun
Colombie
Congo
Côte d'Ivoire
Équateur
Éthiopie
Guyane française
Gabon
Gambie
Ghana
Guinée
Guinée-Bissau |
Guinée équatoriale
Guyane
Kenya
Libéria
Mali
Niger
Nigeria
Panama
Pérou
République
centrafricaine
République dém. du
Congo (Zaïre)
Rwanda
Sao Tomé-et-
Principe
Sénégal
Sierra Leone |
Somalie
Soudan
Suriname
Tanzanie,
République-Unie
Tchad
Togo
Ouganda
Venezuela
Zambie |
Source : Relevé épidémiologique hebdomadaire, vol. 75, no 41, OMS, 13 octobre 2000
|
Symptômes |
|
Certaines personnes infectées ne présentent aucun symptôme. S'ils apparaissent après une période d'incubation de 3 à 6 jours, les symptômes varient d'une simple fièvre à une fièvre soudaine accompagnée de frissons, de maux de tête, de douleurs musculaires (au dos), d'une perte d'appétit, de nausées et de vomissements. Dans certains cas graves, la fièvre jaune peut provoquer un état de choc, des hémorragies, le dysfonctionnement des organes, la jaunisse (c.-à-d. le jaunissement de la peau et des yeux) et la mort.
Traitement |
|
Il n'existe aucun traitement particulier pour la fièvre jaune. Le taux global de létalité peut atteindre 20 % à 40 % au cours d'une même flambée épidémique. On a rapporté des décès dûs à la fièvre jaune chez des voyageurs qui n'étaient pas vaccinés.
Vaccin
Le vaccin «vivant» à dose unique contre la fièvre jaune est sécuritaire, efficace et recommandé pour les personnes âgées de 9 mois et plus. La personne vaccinée est protégée à partir du dixième jour suivant la vaccination et est immunisée pour une période de 10 ans ou plus. On ne recommande pas la vaccination des femmes enceintes, des personnes allergiques aux oeufs ou celles souffrant d'immuno-dépression. Au Canada, ce vaccin n'est disponible que dans les Centres de vaccination contre la fièvre jaune.
Comme preuve d'immunisation, on remet un Certificat international de vaccination aux personnes qui reçoivent le vaccin contre la fièvre jaune.
Règlement sanitaire international |
|
Conformément au Règlement sanitaire international de l'Organisation mondiale de la Santé, les autorités des postes frontaliers peuvent exiger des voyageurs internationaux une preuve de vaccination contre la fièvre jaune (c'est-à-dire le Certificat international de vaccination). Certains pays exigent ce certificat de tout voyageur tandis que d'autres pays l'exigent seulement des voyageurs ayant séjourné ou fait escale dans un pays où la fièvre jaune est endémique.
On ne considère valide le Certificat international de vaccination que si la personne a reçu son vaccin au moins 10 jours avant son arrivée au pays exigeant la preuve de vaccination. Comme on l'a mentionné antérieurement, le vaccin n'offre de protection contre la maladie qu'après 10 jours.
Les tableaux qui suivent présentent les pays où le Certificat international de vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire.
Tableau 2 : Pays où la preuve de vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour tous les voyageurs |
Bénin
Burkina Faso
Cameroun
Congo
Côte d'Ivoire
République
Centrafricaine |
République dém.
du Congo (Zaïre)
Guyane française
Gabon
Ghana
Libéria |
Mali
Niger
Rwanda
Sao Tomé-et-
Principe
Togo |
Source : Voyages internationaux et santé, Organisation mondiale de la Santé, 2000
|
Tableau 3 : Pays où la preuve de vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour certains voyageurs (ayant séjourné ou fait escale dans des pays où la fièvre jaune est endémique) |
Afghanistan
Afrique du Sud
Albanie
Algérie
Angola
Antigua-et-Barbuda
Antilles néerlandaises
Arabie saoudite
Australie
Bahamas
Bandar Seri Begawan
Bangladesh
Barbade
Belize
Bhoutan
Bolivie
Brésil
Burundi
Cambodge
Cape-Vert
Chine
Djibouti
Dominique
Égypte
Le Salvador
Equateur
Erythrée
Éthiopie
Fidji
Gambie
Grèce
Grenade
Guadeloupe
Guatemala
Guinée
Guinée-Bissau
Guinée équatoriale
Guyane |
Haïti
Honduras
Île Christmas
Île Pitcairn
Îles Salomon
Inde
Indonésie
Iraq
Jamaïque
Jordanie
Kazakhstan
Kenya
Kiribati
Laos
Lesotho
Liban
Libye
Madagascar
Malawi
Malaysie
Maldives
Malte
Maurice
Mauritanie
Mexique
Mozambique
Myanmar
(anciennement Birmanie)
Namibie
Nauru
Népal
Nouvelle Calédonie et
dépendances
Nicaragua
Nigeria
Niue |
Oman
Pakistan
Palaos
Papouasie -Nouvelle-
Guinée
Paraguay
Pérou
Philippines
Polynésie française Portugal
Réunion
Sainte-Hélene
Saint-Kitts-et-Nevis
Sainte-Lucie
Saint-Vincent-et-les-
Grenadines
Samoa
Samoa américaines
Sénégal
Seychelles
Sierra Leone
Singapour
Somalie
Sri Lanka
Soudan
Suriname
Swaziland
Syrie
Tanzanie
Thaïlande
Tonga
Trinité-et-Tobago
Tunisie
Ouganda
Vietnam
Yémen
Zimbabwe |
Prévention et précautions personnelles |
|
La vaccination est la plus importante mesure de prévention contre la fièvre jaune.
Les mesures de protection contre les piqûres de moustiques permettront de réduire le risque d'exposition au virus de la fièvre jaune.
|
Vaccination
L'Agence de santé publique du Canada recommande fortement aux Canadiens qui voyagent à l'étranger de consulter un spécialiste de la santé des voyages pour obtenir une évaluation du risque individuel d'exposition au virus de la fièvre jaune et savoir s'ils ont besoin d'une preuve officielle de vaccination, selon leur itinéraire de voyage.
Mesures de protection contre les moustiques
Afin de réduire les chances d'exposition aux moustiques qui piquent de jour, il faut prendre les précautions suivantes :
- demeurer dans des endroits bien munis de moustiquaires ou complètement clos et climatisés;
- porter des vêtements à manches longues et des pantalons pleine longueur de couleur claire;
- utiliser des insectifuges sur la peau exposée.
On recommande fortement d'utiliser un insectifuge sur la peau exposée. Parmi les insectifuges homologués au Canada, ceux qui contiennent N,N diethyl-methyl-toluamide (DEET) sont les plus efficaces. La concentration de DEET varie d'un produit à l'autre; cependant les ratios d'efficacité insectifuge s'équivalent en grande partie. En règle générale, les concentrations les plus élevées protègent pendant plus longtemps mais il y a peu d'avantages liés à la prolongation de la durée dans les formulations d'une concentration de plus de 50 % de DEET; en outre, le risque d'intoxication lié aux concentrations plus élevées pourrait s'avérer accru. De nouveaux produits micro-encapsulés contenant du DEET à une concentration de 33 % sont maintenant homologués au Canada et devraient fournir une protection de huit heures.
Les enfants et le DEET
En de rares occasions, l'application d'insectifuges contenant du DEET a été associée à l'occurrence de crises épileptiques chez de jeunes enfants (seulement 14 cas en 30 ans de pratique et des milliards d'applications par année). La concentration véritable de DEET varie selon les insectifuges, pouvant aller jusqu'à 95 %. Cependant, les insectifuges contenant 10 % de DEET sont très efficaces et devraient le demeurer pendant 3 ou 4 heures après l'application. Par conséquent, chez les enfants, il s'agira d'appliquer légèrement l'insectifuge contenant une concentration de 10 % ou moins sur les surfaces exposées seulement, et laver la peau des enfants une fois qu'ils reviennent à l'intérieur.
On peut minimiser la probabilité d'effets secondaires en observant les pratiques suivantes :
- appliquer l'insectifuge légèrement, et seulement sur la peau exposée;
- éviter d'appliquer des produits très concentrés;
- éviter d'appliquer les insectifuges aux parties des mains des enfants qui pourraient entrer en contact avec les yeux ou la bouche;
- ne jamais utiliser d'insectifuges sur une blessure ou sur la peau irritée;
- laver la peau traitée avec un insectifuge dès que les enfants reviennent à l'intérieur. En cas de doute à propos d'une réaction à un insectifuge, on doit laver la peau traitée et obtenir une aide médicale.
Au Canada, on ne recommande pas l'utilisation de produits à base de DEET chez les enfants de moins de deux ans. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez l'adresse Web suivante : Conseils de sécurité concernant l'utilisation d'insectifuges personnels.
À ne pas oublier |
|
Bien que les décès dûs à la fièvre jaune soient rares chez les voyageurs, certaines personnes qui n'étaient pas vaccinées sont mortes de cette maladie. Un voyageur se présentant dans certains pays sans preuve officielle de vaccination peut s'attendre à des retards considérables ainsi que des risques importants pour sa santé. N'oubliez pas que le vaccin contre la fièvre jaune doit être administré au moins 10 jours avant votre départ, s'il est exigé dans le pays de destination.
Renseignements additionnels...
- Le Carnet de vaccination du voyageur est un petit registre pratique permettant de noter vos
vaccinations systématiques et spéciales. Pour le commander (au coût de 3,50 $, taxes, port et
manutention en sus), contactez le Centre de documentation sur la santé de l'Association canadienne de santé
publique, en composant le (613) 725-3769 ou en écrivant à l'adresse électronique
hrccds@cpha.ca.
|