Malgré les efforts déployés pour réduire la présence des pathogènes dangereux dans les aliments et l’eau au Canada, Salmonella, E. coli, Campylobacter, Yersinia, Listeria, Shigella, Vibrio, Cryptosporidium, Cyclospora, Giardia, les norovirus, les rotavirus et autres sont toujours responsables de maladies gastro-intestinales ou entériques au Canada.
Les systèmes classiques de surveillance passive, qui reposent sur le rapport des cas de patient à médecin ou sur la soumission d’échantillons fécaux, conduisent à une sous-déclaration des maladies entériques au Canada (et dans le reste du monde).
La plupart des cas de maladies entériques sont légers et n’imposent un ralentissement des activités que pendant un ou deux jours. Cependant, ces cas représentent un fardeau important du fait de la perte de productivité et des autres coûts apparentés. Certains cas sont graves et peuvent conduire à une hospitalisation, à des maladies chroniques graves, voire au décès.
Comment évaluer le véritable fardeau des maladies entériques dans nos collectivités de manière à concentrer judicieusement les efforts d’amélioration de la salubrité des aliments et de l’eau au Canada?
En 2005, C-EnterNet a été inauguré dans un site sentinelle pour répondre à cette question. Le modèle C-EnterNet s’inspire du système de surveillance des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), FoodNet, en opération aux États-Unis depuis 1995, et dont le but est d’assurer une surveillance active des maladies entériques à l’échelle du pays et d’éclairer l’attribution de source (c.-à-d. déterminer quelle proportion de cas humains d’une maladie donnée provient d’une source donnée, d’un produit alimentaire précis, d’une source d’eau contaminée ou de contacts avec des animaux, par exemple). C-EnterNet est maintenant en opération dans deux sites sentinelles.
Le système de surveillance exhaustif et intégré de C-EnterNet est axé sur la surveillance active des cas humains de maladies, et sur la surveillance des sources possibles de maladies d’origine alimentaire, animale et hydrique. L’information ainsi recueillie nous permet de mieux appréhender les tendances à long terme des maladies entériques et d’établir plus précisément les sources spécifiques du Canada. C-EnterNet contribuera à clarifier d’importantes questions liées à l’attribution de source; par exemple, en découvrant la proportion de salmonelloses dues à certains types d’aliments plutôt qu’à d’autres au Canada. Ces objectifs sont ceux du Canada et des États-Unis, mais sont aussi partagés par les gouvernements d’autres pays qui s’efforcent d’améliorer la salubrité des réserves alimentaires et hydriques.
1 Majowicz, S.E. et al. Magnitude and distribution of acute, self-reported gastrointestinal illness in a Canadian community. Epidemiol Infect 2004; 132(4):607-17.
2 Thomas, M.K. et al. Estimated numbers of community illness due to Salmonella, Campylobacter and verotoxigenic Escherichia coli: Pathogen-specific community rates. Can J Infect Dis Med Microbiol 2006; 17(4):229-234.
3 Thomas, M.K. et al. Population distribution and burden of acute gastrointestinal illness in British Columbia, Canada. BMC Public Health 2006;6(307).
4 Sargeant, J.M. et al. The burden of acute gastrointestinal illness in Ontario, Canada, 2005-2006. Epidemiol Infect 2008; 136:451-460.
5 Majowicz, S.E. et al. Estimating the under-reporting of infectious gastrointestinal illness in Ontario. CJPH 2005; 96(3):178-181.
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