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Programme canadien d'épidémiologie de terrain

Éclosions et autres demandes d'aide épidémiologique

Demandes d'aide épidémiologique

L'aide en épidémiologie consiste à envoyer des épidémiologistes sur le terrain pour enquêter sur une question de santé publique. Depuis 1975, les épidémiologistes de terrain ont enquêté sur près de 250 questions de santé publique. En voici quelques exemples :

Éclosion d'infections à E. coli O157:H7 à Walkerton en Ontario (2000)

Au printemps 2000, la plus importante éclosion d'infections à E. coli O157:H7 d'origine hydrique au Canada s'est soldée par la déclaration de 1 346 cas de gastro-entérite, 65 hospitalisations, 27 syndromes hémolytiques et urémiques et 6 décès à Walkerton, en Ontario. Une épidémiologiste de terrain a pris part aux activités de l'équipe chargée de l'enquête, laquelle a mené une étude transversale pour déterminer les effets de l'éclosion et l'origine de la contamination hydrique. Il s'est avéré que ce sont des pluies abondantes ayant entraîné des inondations et la pollution des eaux de surface par les déjections de bétail infecté qui avaient contaminé un puits d'eau destinée à la consommation humaine. L'éclosion de Walkerton a donné lieu à l'examen de la sécurité des sources d'eau souterraines au Canada.
http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/00vol26/rm2620fb.html

Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) au Canada (2003)

SRASLe 12 mars 2003, l'Organisation mondiale de la santé a lancé une alerte mondiale à la suite de la détection de plusieurs cas de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Il s'agit de la première maladie infectieuse grave du XXIe siècle. Le SRAS se caractérise par une infection respiratoire sévère qui progresse rapidement et peut déboucher sur un syndrome de détresse respiratoire aigu. À la mi-mai 2003, plus de 8 000 cas probables et plus de 700 décès avaient été signalés partout dans le monde. Pendant la même période, près de 150 cas probables et 26 décès étaient déclarés au Canada, la plupart dans la région de Toronto. Au cours des trois premiers mois de l'éclosion, huit des dix épidémiologistes de terrain ont pris part aux enquêtes menées à Vancouver, Ottawa, Halifax et Toronto; ils ont étudié des grappes de cas et mené des opérations d'épidémiologie descriptive, conçu des directives pour la prévention et le contrôle de l'infection, répondu aux questions du public et des médias et planifié et mis en œuvre une série d'études.
http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/03vol29/rm2911fa.html
http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/03vol29/dr2908fa.html
http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/03vol29/dr2908fb.html

Éclosion de pneumonie au Nunavut (2000)

Pendant l'automne 2000, des cas de pneumonie communautaire grave ont été signalées dans plusieurs communautés de l'île de Baffin au Nunavut. Une épidémiologiste de terrain a mené une enquête épidémiologique afin de décrire la nature et l'ampleur de ce nouveau problème de santé publique. Quatre-vingt-douze personnes ont satisfait à la définition de cas de pneumonie communautaire. Les résultats cliniques et radiologiques donnaient à penser qu'il s'agissait d'une infection d'origine bactérienne, mais la confirmation microbiologique n'a été obtenue que chez trois cas, dont deux par le Streptococcus pneumoniae. L'identification des agents étiologiques est extrêmement difficile au Nunavut et dans les communautés du Grand Nord où il est souvent difficile d'obtenir une confirmation de laboratoire. Les données de cette enquête ont permis de justifier le déploiement d'un programme de rattrapage avec le vaccin polysaccharidique 23-valent et d'un programme d'immunisation avec le vaccin conjugué heptavalent. La surveillance continue des sérotypes invasifs de S. pneumoniae sera indispensable à l'évaluation des programmes d'immunisation nouvellement mis en oeuvre et permettra de surveiller tout changement dans les principaux sérotypes pathogènes, dans les communautés du Grand Nord.
http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/02vol28/dr2816fb.html

Aspergillus dans un hôpital du Nouveau-Brunswick (2002)

Six patients chez qui on avait remplacé une valve cardiaque en 2001-2002 dans un hôpital du Nouveau-Brunswick étaient porteurs du champignon Aspergillus. L'endocardite prothétique et l'aspergillose systémique constituaient un risque réel pour ces patients. L'épidémiologiste de terrain a pris part à l'enquête pour déterminer l'étendue de l'éclosion et les causes de la contamination. Les enquêtes environnementales ont révélé que les blocs opératoires étaient contaminés par des moisissures et des champignons. La contamination du système d'alimentation en air du bloc opératoire était vraisemblablement le résultat de défauts structurels dans le système d'aération et des travaux de construction qui avaient lieu en même temps à l'extérieur. La possibilité d'une contamination du laboratoire de l'hôpital a aussi été évoquée. En même temps, une éclosion d'aspergillose a été signalée dans un hôpital du Québec, laquelle s'est soldée par au moins cinq décès parmi des candidats à une chirurgie à cœur ouvert. Ces deux éclosions ont sensibilisé au risque et à la gravité de l'aspergillose nosocomiale et conduit à la mise en œuvre de directives de contrôle et de surveillance très strictes des infections.

Éclosion de gastro-entérite virale causée par un norovirus sur un paquebot de croisière sur la côte Ouest (2001)

En juin 2001, Santé Canada a reçu un rapport faisant état d'une éclosion de gastro-entérite à bord d'un paquebot de croisière en provenance d'Alaska, 24 heures avant son arrivée à Vancouver en Colombie-Britannique. Cinquante-quatre des 1 576 (3,4 %) passagers et membres de l'équipage étaient malades et présentaient des diarrhées et vomissements. Deux épidémiologistes de terrain ont pris part à l'enquête pour déterminer la cause et l'origine de cette éclosion. Celle-ci était causée par un virus semblable à Norwalk. La source exacte n'a pas été identifiée mais l'enquête donne à penser que le virus s'est transmis de personne à personne. Un nettoyage approfondi et des mesures d'assainissement ont été déployés et des messages éducatifs ont été diffusés pour maîtriser l'éclosion.

Grappe de cas de mésothéliome en Ontario (1997-1998)

En 1997, dans une région de l'Ontario, un citoyen a identifié une grappe possible de cas de mésothéliome. Deux épidémiologistes de terrain ont pris part à l'enquête pour déterminer si ces taux étaient véritablement élevés. L'examen des cas répertoriés dans le registre provincial du cancer et le registre des accidents et des maladies du travail a révélé l'existence de 35 cas dans la population masculine. Ce taux était quatre fois supérieur au nombre escompté, par rapport aux années précédentes. Du fait de la fabrication d'amiante dans la région, on a pensé que la plupart des cas étaient liés à une exposition professionnelle. L'évaluation approfondie des expositions est prévue.

Effets de la tempête de verglas sur la santé des résidents de l'Ontario (1998)

En janvier 1998, l'Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick ont été frappés par l'une des plus graves tempêtes de verglas de mémoire. Près du double de la quantité annuelle totale de pluie verglaçante s'est abattue sur ces provinces durant la semaine de la tempête et a entraîné une panne totale d'électricité et l'accumulation de verglas. De nombreuses personnes se sont retrouvées en situation de risque de blessure et de maladie. Un épidémiologiste de terrain a été invité à décrire les effets de cette tempête sur la santé des résidents de l'Est de l'Ontario. Comparativement à la période similaire de l'année précédente, une augmentation des consultations aux urgences a été observée par suite d'empoisonnements au monoxyde de carbone et de blessures causées par des chutes. On a également remarqué une augmentation des hospitalisations pour infarctus du myocarde, gastro-entérite et fracture. En général, ces augmentations ont été moins importantes que prévu. Les recommandations ont été axées sur les moyens de prévenir les risques d'empoisonnement par le monoxyde de carbone en cas de recours à d'autres sources de chauffage.

Surveillance syndromique pendant les Journées mondiales de la jeunesse à Toronto (2002)

les Journées mondiales de la jeunesse à TorontoPlus de 200 000 jeunes catholiques du monde entier se sont réunis au Canada du 13 au 22 juillet et à Toronto du 23 au 28 juillet 2002 pour les Journées mondiales de la jeunesse et la visite à Toronto du pape Jean-Paul II. Pour la première fois de son histoire, le Canada a profité de cet évènement pour exercer une surveillance syndromique et surveiller de manière systématique les maladies transmissibles, les maladies environnementales (coup de chaleur) et les agents bioterroristes inscrits sur la liste A. Quatorze épidémiologistes de terrain (actuels et anciens) ont pris part aux activités de surveillance à Toronto à l'occasion de cette grande manifestation. Plusieurs maladies en rapport avec la chaleur ont été observées ainsi qu'une grappe de cas d'intoxication alimentaire par S. aureus chez 18 pèlerins. La surveillance syndromique a permis d'identifier l'éclosion, de mener une enquête et de déployer des mesures de contrôle rapides.

Enseignement des techniques d'enquête en cas d'éclosion épidémique au Nouveau-Brunswick et en Alberta (2002-2003)

Après une éclosion d'infections à E. coli O157:H7 au Nouveau-Brunswick, le gouvernement provincial a demandé au PCET et à la Division des infections d'origine hydrique, alimentaire et zoonotique de participer à la conception et à l'organisation d'un atelier de deux jours sur les enquêtes portant sur les éclosions de maladies entériques. Cet atelier était destiné aux travailleurs de la santé publique de première ligne. Une épidémiologiste de terrain et la directrice du PCET ont pris part à l'élaboration du programme d'études et à la formation de près de 100 inspecteurs de santé publique et infirmières dans les deux langues officielles. Une formation semblable a été donnée en Alberta en 2003.

Aide épidémiologique internationale
Les épidémiologistes de terrain sont parfois invités à participer à des missions internationales dans le cadre des interventions menées par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d'autres partenaires internationaux. Récemment, des épidémiologistes de terrain ont pris part aux missions suivantes :

Évaluation des besoins des réfugiés kosovars en Macédoine (1999)

photo KosovoPendant la guerre du Kosovo de 1999, sous la direction du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies, le PCET a envoyé un épidémiologiste de terrain et le directeur du programme à ce moment-là à Skopje, en Macédoine. Ils ont pris part à la planification de l'évaluation des besoins de santé des réfugiés accueillis par les familles macédoniennes.




Cours d'informatique pour les travailleurs de la santé publique du Kosovo (2001)

Dans le cadre de la mission d'information sur la santé de l'Association canadienne de santé publique au Kosovo, deux épidémiologistes de terrain se sont rendus dans la région de Prizreni en avril et mai 2001 pour donner des cours d'informatique de base (y compris MS Windows et EpiInfo), à des professionnels de la santé kosovars.

Enquête sur une flambée hémorragique à virus de fièvre Ebola en Ouganda (2000-01)

photo UgandaTrois épidémiologistes de terrain et la directrice du PCET ont joint les rangs d'une équipe internationale d'experts en Ouganda en décembre 2000 pour aider le gouvernement ougandais à maîtriser une flambée de fièvre hémorragique à virus Ebola. Ils ont pris part aux activités de surveillance ainsi qu'à la constitution d'une base de données de surveillance, à l'identification des cas actifs et à des opérations d'épidémiologie descriptive.
http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/01vol27/dr2706fb.html

Enquête sur une flambée de fièvre hémorragique à virus Ebola au Gabon (2001-02)

De décembre 2001 à janvier 2002, une épidémiologiste de terrain de deuxième année a intégré une équipe internationale d'experts au Gabon pour aider le gouvernement gabonais à maîtriser une flambée de fièvre hémorragique à virus Ebola. Celle-ci a pris part aux activités de surveillance, à l'identification des cas, au suivi des contacts et à des séances d'éducation.
http://www.who.int/wer/2003/en/wer7826.pdf

Stop à la transmission de la polio (STOP)

photo Stop PolioSTOP est une initiative internationale qui appuie l'OMS dans le cadre de l'Initiative mondiale d'éradication de la poliomyélite. Des épidémiologistes de terrain ont pris part aux missions de STOP par le biais de l'Association canadienne de santé publique (ACSP), des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ils ont prêté leur concours aux gouvernements locaux en vue de l'éradication de la poliomyélite et l'élimination de la rougeole par le biais de la surveillance de la paralysie flasque aiguë, de la poliomyélite et de la rougeole et diverses opérations d'immunisation. Depuis 1999, huit épidémiologistes de terrain ont pris part aux missions de STOP dans différents pays.

Bangladesh (1999)
Pakistan (2000)
Soudan (2000)
Gabon (2001)
Haïti (2001)
Bangladesh (2002)
Soudan (2002)
Sénégal (2003)

Comment demander une aide au PCET

Le PCET offre une aide épidémiologique en déployant des épidémiologistes de terrain sur demande. Les épidémiologistes de terrain peuvent prendre part aux activités suivantes :

  • Enquête sur les éclosions et contrôle des éclosions
  • Enquête sur des grappes de cas et contrôle
  • Évaluation du risque environnemental
  • Activités de surveillance
  • Études épidémiologiques de terrain (épidémiologie descriptive, évaluation des besoins, efficacité des vaccins, études cas-témoins, études de cohorte)
  • Enseignement et formation dans le domaine des enquêtes sur les éclosions, Epi Info, surveillance, épidémiologie de terrain

Tous les territoires et provinces du Canada ou groupes du gouvernement fédéral menant une enquête sur une question de santé publique peuvent solliciter une aide épidémiologique en consultant Les procédures de demande d'aide au PCET et de déroulement des enquêtes de terrain.

Les demandes provenant d'établissements de soins de santé, des départements de santé régionaux et locaux doivent être adressées au ministère de la Santé de la province ou du territoire. Les divisions, ministères et organismes du gouvernement fédéral peuvent s'adresser directement au personnel du PCET (contactez-nous).

Les demandes d'aide en épidémiologie de terrain sont évaluées par les responsables du PCET. Si la demande est approuvée, la mission de l'épidémiologiste de terrain est négociée avec l'organisme demandeur. La négociation porte également sur la cosignature des publications faisant suite à l'enquête. Toutes les données recueillies dans le cadre d'une aide en épidémiologie appartiennent à l'organisme qui sollicite une aide.

L'épidémiologiste de terrain est généralement déployé sur le terrain dans les 24 à 48 heures.

Tous les frais associés au travail accompli par l'épidémiologiste de terrain dans le cadre d'une aide épidémiologique sont pris en charge par le PCET, y compris les déplacements, l'hébergement et les indemnités journalières.