Le principal objectif de la Surveillance en abattoir du PICRA vise à fournir des données annuelles valides et représentatives à l’échelle nationale sur la résistance aux antimicrobiens des bactéries isolées d’animaux entrant dans la chaîne alimentaire. Initialement, le programme ciblait Escherichia coli générique et Salmonella provenant des bovins de boucherie, des porcs et des poulets à griller. Depuis 2002, le programme a été perfectionné et ne requiert plus l’isolement des bactéries Salmonella des bovins de boucherie vu leur faible prévalence, mais celui des espèces Campylobacter des bovins de boucherie depuis la fin de 2005. Chaque unité consiste en un isolat bactérien soumis à des tests de sensibilité au groupe d’antimicrobiens testés. Les bactéries d’intérêt sont échantillonnées à partir du contenu cæcal des animaux destinés à l’alimentation humaine dans les abattoirs, car les bactéries présentes dans le contenu cæcal représentent le mieux les bactéries trouvées chez les animaux de ferme.
Le nombre prévu d’isolats résultant de l’échantillonnage est fixé à 150 par espèce bactérienne ciblée, pour chacun des 3 secteurs de production animale, dans tout le Canada, sur une période de 12 mois. La seule exception concerne les isolats de Campylobacter provenant des bovins de boucherie, dont le nombre prévu a été fixé à 100. Ce nombre vise à tenir compte d’une précision statistique acceptable et de l’obtention de coûts abordables (Ravel, 2001). Le nombre réel d’échantillons à recueillir dépend de chaque type de viande, selon la prévalence anticipée des bactéries dans le cæcum de l’animal pour le secteur de production animale visé; par exemple, 1 500 échantillons doivent être recueillis et soumis à une méthode d’isolement bactérien si on estime que la prévalence de la bactérie dans la population est de 10 %.
La méthodologie d’échantillonnage, lequel est effectué en deux étapes dans les abattoirs, est basée sur des prélèvements d’animaux destinés à l’alimentation, chaque secteur de production animale étant traité séparément. La première étape consiste en une sélection aléatoire des abattoirs inspectés par les autorités fédérales; la probabilité de sélection d’un abattoir est proportionnelle à son volume annuel d’animaux abattus. Les abattoirs inspectés par les autorités fédérales abattent plus de 90 % de tous les animaux destinés à l’alimentation au Canada.
La seconde étape consiste en une sélection systématique des animaux sur la chaîne d’abattage. Le nombre annuel d’échantillons cæcaux recueillis dans chaque abattoir est proportionnel au volume d’abattage. Afin de réduire le plus possible les coûts de livraison et de faire gagner du temps à chaque abattoir, le nombre annuel total d’échantillons à recueillir dans chaque abattoir est divisé par cinq, ce qui permet d’obtenir un nombre donné de périodes d’échantillonnage. Pendant chaque période d’échantillonnage, les cinq échantillons cæcaux sont prélevés dans les cinq jours, selon les disponibilités de l’abattoir, pour autant que les cinq animaux/échantillons proviennent de lots différents. L’échantillonnage de lots différents est important pour avoir la plus grande diversité possible et éviter un biais résultant d’une surreprésentation de certains producteurs. Les périodes de collecte sont uniformément réparties sur une année, d’où un calendrier de prélèvements des échantillons cæcaux typiques de chaque abattoir. La répartition uniforme des périodes d’échantillonnage sur 12 mois permet d’éviter tout biais saisonnier éventuel quant à la prévalence bactérienne et aux résultats des tests de sensibilité.
Les échantillons sont prélevés selon un protocole prédéterminé qui a subi des modifications en fonction de la configuration de la chaîne d’abattage de chaque abattoir. Les protocoles ont été conçus pour éviter tout conflit avec la méthodologie courante d’inspection, l’analyse des risques et maîtrise des points critiques (ARMPC)/le Programme d’amélioration de la salubrité des aliments (PASA) de chaque abattoir, les préalables en santé et en sécurité ainsi qu’avec la capacité de l’industrie à récupérer les viscères. Ils visent par ailleurs à éviter les situations possibles de contamination croisée. Les échantillons sont prélevés par le personnel de l’industrie en charge de l’assurance de la qualité, sous la supervision du vétérinaire responsable de l’ACIA.
Cinquante‑neuf abattoirs canadiens sous inspection fédérale participent actuellement à la composante du PICRA dans les abattoirs. Celle‑ci comprend 28 abattoirs de poulets, 18 abattoirs de porcs et 13 abattoirs de bovins. Trente‑sept de ces abattoirs participent au programme depuis le début. Quatre‑vingt‑dix pour cent des échantillons prévus ont été recueillis par le laboratoire du PICRA en 2006, ce qui correspond à 1 005 échantillons de poulets, 430 échantillons de porcs et 205 échantillons de bovins. Le tableau suivant présente les taux de récupération et le nombre d’isolats soumis à des tests de sensibilité aux antimicrobiens en 2005.
Année | Espèces | E. coli | Salmonella | Esp. Campylobacter |
Esp. Enterococcus |
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Taux de récupération | n | Taux de récupération | n | Taux de récupération | n | Taux de récupération | n | ||
2005 | Bovins de boucherie | 97% | 122 | ||||||
Porcs | 99% | 162 | 42% | 211 | |||||
Poulets | 99% | 218 | 18% | 199 |
Remarque: Les zones ombragées représentent les micro-organismes et les secteurs de production animale pour lesquels aucun résultat sur la résistance aux antimicrobiens n'a été présenté.
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