Voici le résumé d'un document d'information à l'intention des professionnels de la Santé intitulé Santé avant la grossesse : l'acide folique pour la prévention primaire des anomalies du tube neural, qui a été publié en 2002.
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Veuillez prendre note que le présent document a été publié par Santé Canada avant l’annonce de la création de l’Agence de Santé publique du Canada le 24 septembre 2004. Toute référence à Santé Canada devrait être acheminée à l’Agence de Santé publique du Canada.
Les ATN, telles que le spina bifida et l'anencéphalie, sont des anomalies congénitales qui imposent aux familles des nourrissons atteints un lourd fardeau sur le plan des soins requis et un poids financier important à la société. Au Canada, la prévalence des ATN à la naissance est en régression: elle est passée de 11,6 pour 10000 naissances totales en 1989 à 7,5 pour 10000 en 1997 (environ 260 naissances par année). La plupart des ATN sont d'origine multifactorielle, résultant de l'effet combiné de facteurs génétiques et environnementaux. Durant les périodes de sécheresse, de famine et de guerre, le taux d'ATN augmente de façon marquée, alors qu'il décline durant les périodes prospères.
Il a été clairement démontré que l'administration durant la période entourant la conception de suppléments contenant de l'acide folique réduit considérablement le risque de survenue et de récurrence de ces pathologies, et peut-être d'autres anomalies congénitales. Des études ont montré qu'au moins la moitié des cas d'ATN peuvent être prévenus si les femmes consomment des quantités suffisantes d'acide folique avant la conception et au début de la grossesse. Bien qu'on ne connaisse pas l'effet précis de l'acide folique sur le foetus en développement, on sait que ce micronutriment est essentiel à la synthèse des acides nucléiques et des acides aminés ainsi qu'à la division cellulaire.
La supplémentation quotidienne en acide folique devrait débuter au moins deux à troismois avant la conception et se poursuivre tout au long du premier trimestre de la grossesse. Comme de nombreuses grossesses ne sont pas planifiées, les femmes qui pourraient tomber enceintes devraient également prendre ce supplément quotidien. Un certain nombre de points devraient être pris en considération lorsqu'on recommande la prise d'un supplément:
Bien que la farine blanche et les pâtes enrichies et la semoule de maïs ont été enrichies en acide folique, l'augmentation de l'apport en acide folique ainsi obtenue ne permet pas d'atteindre les concentrations considérées comme ayant un effet protecteur dans les études d'intervention.
Les femmes qui font partie de groupes à haut risque devraient peut-être prendre une dose plus élevée d'acide folique. Celles qui ont de proches parents atteints d'une ATN courent un plus grand risque, de même que les femmes qui ont déjà eu un enfant porteur de cette affection (le risque de récurrence est de 2 à 5%). Au nombre des autres facteurs de risque figurent un diabète sucré maternel mal équilibré, l'épilepsie maternelle et l'obésité.
Des recherches ont révélé que l'administration de 4,0mg d'acide folique par jour (quantité disponible uniquement sur présentation d'une ordonnance) aux femmes ayant déjà eu un enfant atteint réduit le risque de récurrence de 72%. On ignore si la prise de fortes doses d'acide folique (>0,4mg) par les femmes souffrant de diabète sucré exerce un effet bénéfique additionnel; un équilibre optimal de la glycémie est par ailleurs recommandé pour réduire le risque. Des études suggèrent que les femmes épileptiques qui prennent de la carbamazépine et de l'acide valproïque, pourraient bénéficier d'une dose de 4,0 mg d'acide folique par jour durant la période périconceptionnelle. Il serait peut-être bon de remplacer ces médicaments (associés tous les deux à une augmentation du risque d'ATN) par d'autres médicaments.
Bien qu'un faible bilan maternel en vitamine B12 constitue un facteur de risque d'ATN, l'administration d'acide folique ne peut remédier à ce problème.
Si l'acide folique pose peu de problèmes d'innocuité, il pourrait avoir un effet défavorable sur un carence en vitamine B12 non traitée. Pour cette raison, les médecins doivent être à l'affût de toute carence en vitamineB12 non diagnostiquée associée à des régimes alimentaires particuliers, à l'anémie pernicieuse, à la sprue coeliaque et aux entéropathies inflammatoires. Il faut rechercher la présence éventuelle d'une carence en vitamine B12 chez toutes les femmes auxquelles on prescrit de fortes doses d'acide folique (>1,0mg par jour).
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