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L'hépatite C et
l'utilisation de drogues injectables pleins feux sur les jeunes
Le virus de l'hépatite C
- L'hépatite C est causée par
un virus (VHC). Le virus a été identifié
pour la première fois en 19891.
- Le VHC s'attaque au foie. Il cause une
hépatite (inflammation du foie) qui peut progresser jusqu'à
la cirrhose (fibrose diffuse qui empêche le foie de fonctionner
normalement).
- Dans la majorité des cas, les personnes
nouvellement infectées (60% à 70%) n'ont aucun
symptôme et ne savent pas qu'elles ont contracté
l'infection. Elles peuvent néanmoins transmettre l'infection
à d'autres personnes2.
- Chez environ 15 % à 25 % de toutes les
personnes infectées par le VHC, l'infection semble
se résorber spontanément17.
- Entre 75% et 95% de toutes les personnes infectées
par le VHC développent une infection chronique. L'évolution
de la maladie chronique est habituellement lente et les personnes
atteintes n'ont aucun symptôme pendant 20 ans ou plus
après avoir contracté l'infection3.
- Environ 3% à 20 % des personnes infectées
développeront une cirrhose du foie 20 ans ou plus après
avoir contracté l'infection2.
- À l'heure actuelle, il n'existe
aucun vaccin contre le VHC4.
- On dénombre au moins six types et plus
de 90 sous-types de VHC4,5.
- Le traitement recommandé actuel pour
l'infection causée par le VHC est une association
de deux médicaments appelés interféron et
ribavirine6.
- À l'heure actuelle, le traitement
n'est pas efficace chez toutes les personnes infectées6.
- Il est possible d'être réinfecté
par le VHC. Taux d'hépatite C
- On estime qu'au Canada environ 240000
personnes sont infectées par le VHC, et les taux sont plus
élevés chez les hommes que chez les femmes3,9.
- Pour l'instant, les taux d'infection
par le VHC sont très faibles chez les nourrissons et les
enfants et augmentent progressivement pour atteindre un maximum
chez les personnes âgées de 30 à 39 ans puis
chutent
par la suite3.
- On estime que 4 000 nouveaux cas d'infection
par le VHC surviendront au Canada chaque année, et que
63 % de ceux-ci sont attribuables à l'utilisation
de drogues injectables3.
Transmission de l'hépatite C
- Le VHC est surtout transmis par contact avec
du sang infecté.
- Le VHC se transmet par le sang de 10 à
15 fois plus facilement que le VIH8.
Risque maximum
- Le partage d'aiguilles, de seringues,
de tampons, de filtres, de cuillers, de garrots et d'eau
par les utilisateurs de drogues injectables représente
le comportement le plus dangereux5.
Risque plus faible
- On estime que la transmission sexuelle du VHC
se situe entre 0 et 10 %. Le fait d'avoir de multiples partenaires
sexuels peut accroître le risque d'infection2.
- L'infection des nourrissons par la mère
infectée survient dans environ 5 à 10% des cas2.
- Il est établi que le VHC peut être
transmis par le tatouage7.
- L'infection pourrait être transmise
par le partage d'articles personnels contaminés par
du sang (p. ex. des brosses à dents ou des rasoirs)7.
- La transfusion de sang ou de produits sanguins
est à l'origine d'environ 10% des cas existants.
Le risque d'infection par le sang a toutefois été
réduit de façon considérable par suite de
l'introduction du dépistage universel chez les donneurs
de sang en mai 1990. On estime actuellement que le risque d'infection
serait de l'ordre de 1 sur 100000 unités2.
- La Société canadienne du sang
et Héma-Québec étudient actuellement une
nouvelle méthode de dépistage du virus dans le sang
qui devrait permettre de réduire le risque de transmission
du VHC à 1 sur 500 000 unités10.
Utilisation de drogues injectables
- On estime que 63 % des nouvelles infections
dues au VHC qui surviennent au Canada chaque année sont
imputables au partage d'aiguilles, de seringues, de tampons,
de filtres, de cuillers, de garrots et d'eau par les utilisateurs
de drogues injectables2,7.
- On estime que jusqu'à 125 000 personnes
utilisent des drogues injectables au Canada.11
- Les personnes qui utilisent des drogues injectables
présentent des caractéristiques géographiques
et sociales très variées11.
- À l'heure actuelle, ce sont
les personnes jeunes et célibataires se trouvant au bas
de l'échelle socio-économique qui courent le
plus grand risque de partager des aiguilles et d'autre matériel
utilisé pour l'injection de drogues11.
- Le VHC se propage rapidement. Les recherches
montrent systématiquement des taux élevés
de VHC chez les personnes qui utilisent des drogues injectables
pendant de courtes périodes et partagent du matériel
d'injection12,13.
- Selon les estimations mondiales, le taux d'infection
par le VHC varierait de 50% à 100 % parmi les utilisateurs
de drogues injectables. Ces personnes sont responsables de la
persistance du VHC au Canada8.
- Une étude réalisée en
1996 sur les utilisateurs de drogues injectables en Colombie-
Britannique a révélé que 88 % de ces utilisateurs
étaient infectés par le VHC. Les résultats
ont également mis en évidence des taux élevés
de partage des aiguilles : 40% des participants avaient prêté
des aiguilles usagées et 40 % en avaient emprunté14.
- L'usage de la cocaïne présente
certains risques particuliers pour la santé. Les personnes
qui font usage de cocaïne doivent s'injecter cette drogue
jusqu'à 20 fois par jour, ce qui accroît la
probabilité de partage du matériel d'injection15.
- Diverses pratiques d'injection augmentent
le risque de transmission. Par exemple, dans une pratique appelée
« front loading » ou « back loading »
on mélange la drogue dans une seringue puis on la divise
en doses en injectant une partie de la solution dans une ou plusieurs
autres seringues. Bien que l'aiguille ne soit pas partagée,
le VHC peut être transmis si la seringue utilisée
pour effectuer le mélange était contaminée16.
- Certaines recherches restreintes évoquent
la possibilité que les personnes qui ont déjà
utilisé des drogues par inhalation ou par voie intranasale
pourraient être à risque de VHC. Comme les utilisateurs
de cocaïne ont souvent des érosions et des ulcères
dans le nez, le partage de pailles pour l'inhalation de cocaïne
peut transmettre le VHC. Les lèvres déshydratées
et gercées, un autre effet secondaire courant de l'utilisation
de drogues injectables, sont un autre facteur de risque chez ceux
qui partagent des pipes17.
- Les personnes vivant au Canada qui utilisent
des drogues injectables sont stigmatisées et souvent rejetées
par la société. C'est l'une des raisons
pour lesquelles il est si difficile d'atteindre cette population18.
Jeunes
- Bien que l'âge des utilisateurs de
drogues injectables varie considérablement, nombre de ceux-ci
ont moins de 20 ans. Une étude menée en 1994 sur
les utilisateurs de drogues injectables de la ville de Québec
a révélé qu'un utilisateur sur quatre
était âgé de moins de 20 ans19.
- Des recherches effectuées auprès
de jeunes qui utilisaient des drogues injectables ont indiqué
que les femmes commenceraient à utiliser des drogues injectables
avant les hommes. À cet égard, elles sont plus influençables
que leurs pendants masculins et ont plus de difficulté
à résister aux pressions exercées par leurs
partenaires masculins pour partager des aiguilles11.
- L'utilisation et l'abus de drogues
en général et de drogues injectables en particulier
sont répandus parmi les jeunes de la rue.
- Une étude réalisée à
Montréal en 1995-1996 auprès de jeunes de la rue
(âgés de 15 à 22 ans) a révélé
que 36 % avaient déjà fait usage de drogues injectables
et que 23% avaient utilisé des drogues injectables au cours
des six mois précédents. La proportion des jeunes
infectés par le VHC s'établissait à
12,6%. La majorité (67%) d'entre eux avait partagé
du matériel d'injection20.
- Une étude menée à Winnipeg
en 1998 auprès d'utilisateurs de drogues injectables
a révélé que 22 % de ceux-ci avaient utilisé
une aiguille usagée la première fois qu'ils
avaient fait usage de drogues injectables. Au moment de leur première
injection, 49% des utilisateurs avaient moins de 20 ans. Ces résultats
montrent bien le jeune âge auquel les gens commencent à
s'injecter des drogues et à s'adonner à
des pratiques d'injection risquées21.
- Les jeunes qui utilisent des drogues
injectables sont souvent des polytoxicomanes, et leurs activités
quotidiennes sont souvent centrées sur l'acquisition
et l'utilisation de drogues. Ils doivent souvent se livrer
à des activités illégales pour obtenir l'argent
nécessaire pour se procurer leurs drogues, souvent au détriment
de leurs besoins essentiels22.
Sécurité personnelle
- Il ne faut jamais partager les aiguilles, les
seringues, les tampons, les filtres, les cuillers, les garrots
et l'eau utilisés pourl'injection de drogues.
- Il faut remplacer toutes les seringues usagées
par des neuves.
- Il ne faut jamais partager les brosses à
dents, les rasoirs ou les autres articles de soins personnels
étant donné que ceux-ci peuvent être contaminés
par du sang.
- Il faut penser aux risques pour la santé
qui sont associés au tatouage, au perçage corporel
et aux autres services personnels dans lesquels la peau est lésée,
car les lignes directrices recommandées ne sont pas nécessairement
suivies.
Efforts de prévention
- Pour prévenir la propagation de l'infection
par le VHC, il faut décourager les gens d'utiliser
des drogues injectables.
- Le recours à des réseaux de pairs,
dans lesquels les utilisateurs de drogues injectables assurent
des services d'éducation et d'intervention auprès
d'autres personnes a donné des résultats positifs21.
- Les stratégies de réduction des
conséquences néfastes, comme les programmes de remplacement
de seringues et les programmes de soutien par la méthadone,
permettent d'atteindre une population qui est difficilement
atteignable par les moyens traditionnels. Un tel contact permet
d'éduquer ces populations concernant les effets des
pratiques dangereuses et fournit une occasion d'orienter
ces personnes vers d'autres services de santé ou services
sociaux.
- Les stratégies qui s'adressent
aux utilisateurs de drogues injectables doivent adopter une approche
globale de la prévention et de la réduction des
effets néfastes qui soit axée sur les facteurs psychosociaux
associés à l'utilisation de drogues injectables,
l'environnement dans lequel ces comportements dangereux ont
lieu et la satisfaction des besoins essentiels. Les jeunes de
la rue indiquent qu'ils ont des besoins fondamentaux importants.
Il a été établi que des conditions de vie
et un logement stables représentent la principale condition
pour parvenir à quitter la rue. D'autres conditions
qui facilitent leur réintégration sont des cours
de rattrapage scolaire, une formation professionnelle et un counselling
personnel24,25.
Avril 2001

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