Le virus de l'encéphalite japonaise (EJ) est la principale cause d'encéphalite virale en Asie, frappant 50 000 personnes chaque année. Il y a peu de cas d'infection clinique apparente chez les voyageurs qui se rendent dans ce continent. Les pays où sévit la maladie sont énumérés au tableau 3. L'incidence de l'EJ varie grandement d'une année et d'une région d'un pays à l'autre. Le virus de l'EJ est un flavivirus transmis par des arthropodes. Il fait partie de la même famille que les virus de la fièvre jaune, du Nil occidental et de l'encéphalite de Saint-Louis. Les principaux vecteurs sont les moustiques du genre Culex, qui se reproduisent surtout dans les rizières. Le porc et certaines espèces d'oiseaux sauvages sont des hôtes intermédiaires dans le cycle de transmission. Ce sont habituellement les milieux ruraux et agricoles qui offrent des conditions propices au cycle de transmission du virus de l'EJ, mais on observe parfois des cas dans des régions urbaines. Les moustiques du genre Culex tendent à piquer le soir et la nuit, mais certaines espèces qui piquent le jour prédominent dans certaines régions.
Tableau 3. Régions où l'encéphalite japonaise a déjà été détectée et saison à risque d'épidémie
Zone | Pays |
---|---|
Régions tempérées (Risque maximal de juillet à octobre) |
Bangladesh Chine Nord de l'Inde Japon Kampuchea (Cambodge) Corée Laos Myanmar (Birmanie) Népal Extrême Est de la Russie Nord de la Thaïlande Nord du Vietnam |
Régions tropicales (Risque maximal pendant la saison des pluies. À noter que la saison des pluies varie quelque peu d'une région à l'autre mais s'étend en général de mai à novembre) |
Sud de l'Inde Pakistan Indonésie Malaisie Philippines Sri Lanka Taïwan Sud de la Thaïlande Sud du Vietnam |
La maladie survient sous forme d'épidémies dans les régions tempérées et le Nord des tropiques; elle est endémique dans les régions tropicales du Sud de l'Asie. Dans les zones tempérées, on signale des cas surtout pendant l'été et l'automne alors que dans les régions tropicales, c'est pendant la saison des pluies que l'incidence est la plus élevée. Dans les régions où c'est principalement l'irrigation qui influence l'abondance des moustiques vecteurs, la transmission de la maladie peut survenir pendant toute l'année. Ainsi, les périodes où le risque de transmission de l'EJ aux voyageurs est très élevé varient considérablement selon la saison, l'endroit, la durée du séjour et le type d'activités. Selon les estimations brutes, la probabilité qu'un voyageur nord-américain qui se rend en Asie contracte l'EJ est inférieure à 1 pour un million. Cependant, dans le cas des personnes qui se rendent dans les régions rurales pendant la saison de transmission, le risque par mois d'exposition peut atteindre 1 pour 5 000. Quelques rapports de cas donnent à penser que même des voyageurs qui séjournent peu de temps dans un lieu de villégiature peuvent parfois contracter l'EJ.
Le risque pour les voyageurs peut être réduit substantiellement par l'installation de moustiquaires de lit, l'utilisation de chasse-moustiques et de vêtements protecteurs.
La plupart des infections n'évoluent pas vers la maladie clinique. On estime qu'il y a entre 50 et 300 infections pour chaque cas clinique diagnostiqué. L'encéphalite est toutefois une maladie habituellement grave, le taux de mortalité étant de l'ordre de 10 à 25 %, et 50 % des personnes atteintes présenteront des séquelles neuropsychiatriques.
La maladie frappe généralement les enfants mais, dans les pays où elle est apparue récemment, elle peut toucher les personnes de tous les groupes d'âge. Outre les enfants de moins de 10 ans, les personnes d'âge avancé semblent courir un plus grand risque de développer la maladie clinique.
L'encéphalite japonaise contractée pendant la grossesse comporte un risque d'infection intrautérine et d'avortement spontané.
Source: Guide canadien d'immunisation, septième édition, 2006
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