Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) est la principale cause de la bactériémie, de la méningite, de la pneumonie bactérienne et de l'otite moyenne aiguë (OMA) chez l'enfant. Les pneumococcies invasives (PI) sont le plus souvent observées chez les très jeunes enfants, les personnes âgées et certains groupes particuliers à haut risque comme les personnes souffrant d'asplénie fonctionnelle ou anatomique ou d'un déficit immunitaire acquis ou congénital, notamment celles atteintes du syndrome d'immunodéficience acquise (sida).
La PI est devenue une infection à déclaration obligatoire à l'échelle nationale en 2000. Les taux d'incidence selon l'âge (pour 100 000 personnes par an) entre 2000 et 2004 étaient de 39,8 chez les nourrissons de < 1 an, de 24,6 chez les enfants de 1 à 4 ans et de 13,3 chez les adultes de ≥ 60 ans. Les enfants de < 1 an représentaient 7 % des cas de pneumococcie invasive au Canada (moyenne : 130 cas par an), ceux de 1 à 4 ans, 18 % (moyenne : 345 cas par an) et les adultes de ≥ 60 ans, 37 % (moyenne : 711 cas par an).
Le vaccin heptavalent comprend des sérotypes de pneumocoques en circulation avant l'introduction du vaccin au Canada : > 80 % des sérotypes isolés dans le sang ou le liquide céphalorachidien (LCR) d'enfants, 95 % des sérotypes isolés présentant une forte résistance à la pénicilline et 73 % des isolats présentant une résistance de niveau intermédiaire. La distribution des sérotypes peut être différente dans certaines populations ou collectivités, comme les enfants autochtones vivant dans des collectivités du Nord.
Dans les régions nordiques du Canada ayant participé au projet de Surveillance circumpolaire internationale entre 1999 et 2004 (soit le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et le Nord du Québec et du Labrador), 62,5 % des isolats de PI obtenus chez des enfants de < 2 ans renfermaient des sérotypes contenus dans le vaccin heptavalent. Chez les personnes de ≥ 65 ans, 86,4 % des isolats obtenus renfermaient des sérotypes contenus dans le vaccin 23-valent. Au Nunavut et dans le Nord du Québec, les deux régions qui s'étaient dotées de programmes universels prévoyant l'administration du vaccin conjugué en 2002, 19 cas de pneumococcie invasive évitable (autrement dit, causés par les sept sérotypes contenus dans le vaccin) ont été enregistrés chez des enfants de < 2 ans, avant la mise en œuvre du programme (1999-2002) et aucun, après (2003-2004).
L'implantation d'un programme d'immunisation universelle des nourrissons au moyen du vaccin conjugué antipneumococcique dans la région de Calgary, en Alberta, en septembre 2002, a entraîné rapidement une baisse importante de l'incidence des PI chez les enfants de < 2 ans (figure 13). On a également observé une diminution de l'incidence des PI causées par les sept sérotypes contenus dans le vaccin conjugué chez les adultes de ≥ 65 ans (voir la figure 14). Comme c'est le cas aux États-Unis, l'ampleur du déclin constaté chez les personnes âgées est sans doute davantage attribuable à l'effet indirect du vaccin conjugué qu'à l'effet direct du vaccin polysaccharidique, puisque la baisse observée chez les adultes de ≥ 65 ans ne concernait que les infections dues aux sérotypes contenus dans le vaccin conjugué, et son ampleur dépassait celle attendue à la suite de l'emploi du vaccin polysaccharidique.
Source: Guide canadien d'immunisation, septième édition, 2006
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