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HAEMOPHILUS INFLUENZAE

FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ: PATHOGÈNES

SECTION I – AGENT INFECTIEUX

NOM: Haemophilus influenzae (type b)

SYNONYME OU RENVOI: Hib, méningite, méningite à Haemophilus , pneumonie infantile, bactériémie, épiglottite, arthrite septique, cellulite, ostéomyélite, péricardite, méningite bactérienne, bacille de Pfeiffer(1,2,3,4).

CARACTÉRISTIQUES: Haemophilus influenzae de type b (Hib) est un coccobacille Gram négatif(5). Ce parasite obligatoire de la membrane des voies respiratoires a besoin d'hémine (facteur X) et de NAD (facteur V) pour se développer in vitro. Il n'est pas mobile ni acido-alcoolo résistant. Hib pousse dans des conditions aérobies(6), mais il peut aussi pousser en milieu anaérobie (aérobie-anaérobie facultatif)(5). H. influenzae comporte six sérotypes distincts sur le plan antigénique (« a » à « f ») selon l'antigène polysaccharide capsulaire. L'un de ces antigènes est le polyribosylribitol phosphate (PRP), qui caractérise le sérotype b(3). Trois épreuves biochimiques (indole, uréase et ornithine décarboxylase) permettent de subdiviser H. influenzae en 8 biotypes(5). Bien que la plupart des souches de Hib appartiennent aux biotypes I et II, il existe aussi des souches standard d'Hib qui appartiennent au biotype VI.

SECTION II – DÉTERMINATION DU RISQUE

PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ: Une infection à Haemophilus influenzae (type b) peut causer une méningite (50 % de tous les cas, adultes et enfants), une épiglottite (17 %), une pneumonie (15 %), une arthrite septique (8 %), une cellulite (6 %), une ostéomyélite (2 %) ou une bactériémie généralisée (2 %)(6). Chez une petite proportion d'enfants (0,5-3 %), l'infection est asymptomatique.

La méningite peut débuter comme une infection bénigne des voies respiratoires supérieures(3). Les symptômes comprennent un changement de l'état mental ou du comportement, de la fièvre, des vomissements, des céphalées et des signes d'irritation des méninges tels qu'un bombement de la fontanelle chez les nourrissons ou des raideurs au cou chez les enfants plus vieux et les adultes. Chez les adultes, le rétablissement complet est courant avec un traitement(7), mais, chez les enfants, le taux de mortalité atteint 2 à 5 %, même avec un traitement. Des séquelles telles qu'une perte de l'audition, un retard mental, des convulsions, une perte de la vision ainsi qu'un retard moteur ou de la parole peuvent survenir dans 15 à 30 % des cas(3).

L'épiglottite est une infection aiguë des voies respiratoires supérieures qui cause un œdème et une inflammation de l'épiglotte et des tissus adjacents et qui peut mener en quelques heures à l'obstruction complète des voies respiratoires(3). Les symptômes comprennent un mal de gorge intense et de la fièvre. La parole, la déglutition et la respiration peuvent être altérées, et la respiration peut être bruyante. Pour respirer plus facilement, les patients peuvent adopter la position du « trépied » ou la position de « reniflement ». Le taux de mortalité associé à l'obstruction des voies respiratoires est de 5 à 10 %.

La cellulite touche souvent le visage, la tête ou le cou(3). La cellulite cause une inflammation localisée des tissus et peut entraîner une exophtalmie, une perte d'acuité visuelle, une limitation du mouvement extra-oculaire et la mort. De 12 à 25 % des enfants touchés peuvent présenter une méningite concomitante.

Les autres maladies associées à l'infection comprennent la pneumonie (infection pulmonaire accompagnée d'expectorations purulentes), l'ostéomyélite (infection de l'os), l'arthrite septique (infection des articulations) et la péricardite (infection de la membrane péricardique qui enveloppe le cœur)(3).

ÉPIDÉMIOLOGIE: Avant l'arrivée du vaccin, un enfant sur 200 âgés de moins 5 ans développait une maladie liée à Hib, particulièrement entre l'âge de 6 et 12 mois(3). Après l'introduction du vaccin en 1986(8), l'incidence a diminué de 97 %(3). Actuellement, Hib est plus fréquent dans les pays en développement, et les populations autochtones sont plus à risque(2). Les cas observés chez les adultes sont rares et la maladie est habituellement associée à un état d'immunodépression(9). L'infection est caractérisée par un profil saisonnier bimodal: on observe des pics de méningite de septembre à décembre et de mars à mai(10).

GAMME D'HÔTES: Hib parasite obligatoirement l'humain(5).

DOSE INFECTIEUSE: Inconnue

MODE DE TRANSMISSION: Par des gouttelettes de salive ainsi que par contact avec des sécrétions du nez ou de la gorge durant les périodes de contagion. La porte d'entrée la plus courante est le nasopharynx(11).

PÉRIODE D'INCUBATION: De 2 à 4 jours(12)

TRANSMISSIBILITÉ: Hib n'est pas très contagieux(6). Une infection secondaire peut survenir dans le cas d'un contact particulièrement étroit avec un patient. Aucune transmission 48 heures après le début d'une antibiothérapie efficace(13).

SECTION III - DISSÉMINATION

RÉSERVOIR: Les humains constituent le seul réservoir connu(3).

ZOONOSE: Aucune(2)

VECTEURS: Aucun(2)

SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS: Hib est sensible au chloramphénicol et aux céphalosporines de troisième génération (p. ex. céfotaxime, ceftriaxone et céfuroxime)(3).

RÉSISTANCE AUX MÉDICAMENTS: La bactérie est résistante à l'ampicilline, au triméthoprime-sulfaméthoxazole, à la clarithromycine, à la tétracycline, au chloramphénicol et à la rifampicine(14).

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS: Les désinfectants phénoliques, l'hypochlorite de sodium à 1 %, l'éthanol à 70 %, le formaldéhyde, le glutaraldéhyde, les iodophores et l'acide peracétique sont efficaces contre Hib(15).

INACTIVATION PHYSIQUE: Hib est inactivé par les rayons UV(16), les micro-ondes(17), les rayons gamma(18), la chaleur humide (121 °C pendant au moins 20 minutes(19)) et la chaleur sèche (165-170 °C pendant 2 heures).

SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE: Hib ne survit pas longtemps dans l'environnement(6), mais peut survivre pendant plus de 18 heures dans une muqueuse et pendant 12 heures sur du plastique(20).

SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE: Surveiller l'apparition des symptômes. Le diagnostic est le plus souvent confirmé par une culture bactérienne(3). Les plus récentes techniques comprennent la détection du polysaccharide PRP par agglutination au latex ou l'immunoélectrophorèse à contre-courant et la PCR.

Remarque: Les méthodes de diagnostic ne sont pas nécessairement toutes disponibles dans tous les pays.

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT: Le principal traitement contre Hib est l'administration d'antibiotiques appropriés(3). L'antibiothérapie par voie intraveineuse est souvent nécessaire, mais, selon la maladie, elle peut être suivie d'une antibiothérapie par voie orale pendant 7 à 10 jours. Si les voies respiratoires sont obstruées, une intervention plus effractive peut être indiquée.

IMMUNISATION: Actuellement, le vaccin cible l'antigène PRP et est efficace contre Hib, mais pas contre les autres sérotypes d'Haemophilus influenzae(21). Le vaccin est habituellement administré entre l'âge de 2 mois et 5 ans.

PROPHYLAXIE: La prophylaxie par la rifampicine est indiquée dans les cas de contact direct, selon les directives du médecin(3). Les femmes enceintes ne devraient pas recevoir de traitement prophylactique.

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE

INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE: Cinq cas d'infection contractée en laboratoire ont été répertoriés(22).

SOURCES ET ÉCHANTILLONS: La bactérie peut être présente dans le liquide céphalorachidien, le sérum(3), le sang, le liquide pleural, le liquide articulaire, les aspirations de l'oreille moyenne et l'urine(6).

DANGERS PRIMAIRES: Les infections contractées en laboratoire sont causées par l'inhalation(22), l'auto-inoculation(23) ou l'ingestion.

DANGERS PARTICULIERS: Aucun

SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE

CLASSIFICATION PAR GROUPE DE RISQUE: Groupe de risque 2(24)

EXIGENCES DE CONFINEMENT: Installations, équipement et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux.

VÊTEMENTS DE PROTECTION: Sarrau. Gants, lorsqu'un contact direct de la peau avec des matières infectées ou des animaux est inévitable. Une protection pour les yeux doit être utilisée lorsqu'il y a un risque connu ou potentiel d'éclaboussure(25).

AUTRES PRÉCAUTIONS: Toutes les procédures pouvant produire des aérosols ou mettant en cause des concentrations ou des quantités élevées doivent s'effectuer dans une enceinte de sécurité biologique (ESB)(25). L'utilisation d'aiguilles, de seringues et d'autres objets tranchants doit être strictement restreinte. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle(25).

SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE

DÉVERSEMENTS: Laisser les aérosols se poser et, tout en portant des vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie-tout et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer (30 minutes)(25,26).

ÉLIMINATION: Décontaminer les déchets par stérilisation à la vapeur, incinération ou désinfection chimique(25).

ENTREPOSAGE: Dans des contenants étanches et scellés, étiquetés de façon appropriée et placés en lieu sûr(25).

SECTION IX – RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION ET AUTRES

INFORMATION SUR LA RÉGLEMENTATION: L'importation, le transport et l'utilisation de pathogènes au Canada sont régis par de nombreux organismes de réglementation, dont l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Il incombe aux utilisateurs de veiller à respecter tous les règlements et toutes les lois, directives et normes applicables.

DERNIÈRE MISE À JOUR: Juillet 2010

PRÉPARÉE PAR: Direction de la règlementation des agents pathogènes, agence de la santé publique du Canada.

Bien que les renseignements, opinions et recommandations présentés dans cette Fiche de renseignements proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l'utilisation de ces renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas tout à fait à jour.

Tous droits réservés
© Agence de la santé publique du Canada, 2010
Canada

RÉFÉRENCES

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  2. Ulanova, M., & Tsang, R. S. (2009). Invasive Haemophilus influenzae disease: changing epidemiology and host-parasite interactions in the 21st century. Infection, Genetics and Evolution : Journal of Molecular Epidemiology and Evolutionary Genetics in Infectious Diseases, 9 (4), 594-605. doi:10.1016/j.meegid.2009.03.001
     
  3. Burns, I. T., & Zimmerman, R. K. (2000). Haemophilus influenzae type B disease, vaccines, and care of exposed individuals. The Journal of Family Practice, 49 (9 Suppl), S7-13; quiz S14.
     
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