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VIRUS DE L'HÉPATITE A

FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ: PATHOGÈNES

SECTION I – AGENT INFECTIEUX

NOM: Virus de l'hépatite A (VHA)

SYNONYME OU RENVOI: VHA, hépatite de type A, hépatite infectieuse, hépatite épidémique, ictère épidémique et ictère catarrhal(1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11).

CARACTÉRISTIQUES: Le VHA fait partie de la famille des Picornaviridæ et appartient au genre Hepatovirus(1,2,3,11). Il s'agit d'un virus à ARN icosaédrique, non enveloppé, à polarité positive, de 27 à 32 nm de diamètre(2,3,4,11). Sept génotypes du VHA ont été identifiés (I-VII), dont quatre sont d'origine humaine (I, II, III et VII)(3).

SECTION II – DÉTERMINATION DU RISQUE

PATHOGÉNICITÉ ET TOXICITÉ: Le VHA cause uniquement une hépatite aiguë et n'est pas associé à une maladie hépatique chronique(1,3). La plupart des sujets infectés par le VHA présentent des signes et des symptômes généraux non spécifiques, suivis de symptômes gastro- intestinaux. Les symptômes comprennent la fièvre, le malaise, l'anorexie, les nausées, la gêne abdominale, la coloration foncée de l'urine et l'ictère(2,3,4,11). La maladie dure généralement moins de deux mois(3). Rarement, le VHA peut causer une hépatite fulminante grave dont l'issue peut être mortelle chez des adultes autrement en bonne santé(2,3).

ÉPIDÉMIOLOGIE: L'Organisation mondiale de la santé estime à 1,5 million le nombre total annuel de cas d'hépatite A à l'échelle mondiale, mais les données sur la séroprévalence indiquent que des dizaines de millions d'infections par le VHA surviennent chaque année(4). Les taux de séroprévalence les plus élevés sont enregistrés en Amérique centrale, en Amérique du Sud, en Afrique, en Inde, au Moyen-Orient et en Asie, alors que les taux sont parmi les plus bas en Amérique du Nord, au Japon et en Europe de l'Ouest(2,4). Le taux d'incidence est fortement corrélé avec le degré d'hygiène, la prévalence de la maladie étant maximale dans les pays les moins développés(4).

GAMME D'HÔTES: Humain(1,2,3,4,7,8,10,11,12). Le chimpanzé et d'autres primates non humains comme le marmouset, les tamarins, le douroucouli et le saïmiri sont également réceptifs au VHA(1,3,9,11,12).

DOSE INFECTIEUSE: Inconnue.

MODE DE TRANSMISSION: La transmission du VHA se fait habituellement par voie fécale- buccale(1,2,4). La source la plus courante d'infection à VHA est un contact familial ou tout autre contact étroit avec une personne infectée. Les autres sources possibles de l'infection comprennent les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, les voyages dans un pays où le VHA est endémique, ainsi que la drogue et les aiguilles contaminées à la suite de la consommation de drogues illicites(3). La consommation d'aliments et d'eau contaminés est un mode de transmission rare, et la transmission par transfusion de sang ou de produits sanguins est encore plus rare(3).

PÉRIODE D'INCUBATION: En moyenne, de 28 à 30 jours (intervalle: 15 à 50 jours)(2,3,11).

TRANSMISSIBILITÉ: L'infectiosité est maximale pendant la seconde moitié de la période d'incubation et persiste quelques jours après l'apparition de l'ictère(1,4,11). Le VHA n'est pas excrété de façon persistante dans les selles(11).

SECTION III - DISSÉMINATION

RÉSERVOIR: Humain(1,2,3,11).

ZOONOSE: Aucune

VECTEURS: Aucun

SECTION IV - VIABILITÉ ET STABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS: Les dérivés de la triazolo[4,3-b]pyridazine sont actifs contre le VHA(5), mais ne sont pas encore utilisés dans le contexte clinique.

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS: Le VHA est inactivé par l'hypochlorite de sodium à 1 %, des préparations de composés d'ammonium quaternaire et d'acide chlorhydrique(7), et le glutaraldéhyde à 2 %(3,4,6).

INACTIVATION PHYSIQUE: On peut inactiver le VHA par chauffage à plus de 85 °C pendant 1 minute(3,4).

SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE: Le VHA est exceptionnellement stable à la température ambiante et à un faible pH, ce qui lui permet de survivre dans l'environnement et d'être transmis par des aliments ou de l'eau de boisson contaminés(1,9).

SECTION V - PREMIERS SOINS ET ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE: Plusieurs techniques sont employées pour la détection du VHA, notamment la RT-PCR, le dosage radio-immunologique, la technique ELISA, le transfert de protéines (immunoblot) et l'hybridation sur tache avec marquage à l'or (dot immunogold filtration assay)(1,2,7,8,10,12).

Remarque: Les méthodes de diagnostic ne sont pas nécessairement toutes disponibles dans tous les pays.

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT: Aucun traitement spécifique contre l'infection à VHA ne s'est avéré efficace(2,4). On recommande l'alitement et une nutrition équilibrée, en plus d'éviter l'alcool et les autres hépatotoxines(2).

IMMUNISATION: Plusieurs vaccins inactivés contre le VHA se sont révélés efficaces (très immunogènes et sûrs)(2,4).

PROPHYLAXIE: Les personnes qui ont été exposées au VHA devraient recevoir des immunoglobulines anti-VHA (0,02 ml/kg de poids corporel) dans les deux semaines suivant l'exposition initiale(1,2,4). Les vaccins inactivés contre le VHA sont très efficaces comme prophylaxie pré-exposition pour les travailleurs de laboratoire et les voyageurs qui se rendent dans une région où le VHA est endémique(1). Certaines données montrent également que le vaccin anti-VHA est efficace comme prophylaxie post-exposition(4).

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE

INFECTIONS CONTRACTÉES AU LABORATOIRE: Inconnu.

SOURCES ET ÉCHANTILLONS: Selles d'humain et de primates non humains infectés(1,2,3,4,9,11). Les autres sources/échantillons comprennent le sang, les tissus hépatiques et la bile(1,7,8).

DANGERS PRIMAIRES: Ingestion d'échantillons biologiques (selles, sang) infectés par le VHA, ou contact indirect par l'entremise de surfaces contaminées(2,6).

DANGERS PARTICULIERS: Aucun

SECTION VII - CONTRÔLE DE L'EXPOSITION ET PROTECTION PERSONNELLE

CLASSIFICATION PAR GROUPE DE RISQUE: Groupe de risque 2(13).

EXIGENCES DE CONFINEMENT: Installations, équipement et pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 pour le travail avec des matières, cultures ou animaux infectieux ou potentiellement infectieux.

VÊTEMENTS DE PROTECTION: Sarrau. Gants, lorsqu'un contact direct de la peau avec des matières infectées ou des animaux est inévitable. Une protection pour les yeux doit être utilisée lorsqu'il y a un risque connu ou potentiel d'éclaboussure(14).

AUTRES PRÉCAUTIONS: Toutes les procédures pouvant produire des aérosols ou mettant en cause des concentrations ou des quantités élevées doivent s'effectuer dans une enceinte de sécurité biologique (ESB)(14). L'utilisation d'aiguilles, de seringues et d'autres objets tranchants doit être strictement restreinte. Des précautions supplémentaires doivent être envisagées pour les activités avec des animaux ou à grande échelle(14).

SECTION VIII - MANUTENTION ET ENTREPOSAGE

DÉVERSEMENTS: Laisser les aérosols se poser et, tout en portant des vêtements de protection, couvrir délicatement le déversement avec des essuie-tout et appliquer un désinfectant approprié, en commençant par le périmètre et en se rapprochant du centre. Laisser agir suffisamment longtemps avant de nettoyer (30 minutes)(14,15).

ÉLIMINATION: Décontaminer les déchets par stérilisation à la vapeur, incinération ou désinfection chimique(14).

ENTREPOSAGE: Dans des contenants étanches et scellés, étiquetés de façon appropriée et placés en lieu sûr(14).

SECTION IX – RENSEIGNEMENTS SUR LA RÉGLEMENTATION ET AUTRES

INFORMATION SUR LA RÉGLEMENTATION: L'importation, le transport et l'utilisation de pathogènes au Canada sont régis par de nombreux organismes de réglementation, dont l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Environnement Canada et Transports Canada. Il incombe aux utilisateurs de veiller à respecter tous les règlements et toutes les lois, directives et normes applicables.

DERNIÈRE MISE À JOUR: Août 2010

PRÉPARÉE PAR: Direction de la règlementation des agents pathogènes, agence de la santé publique du Canada.

Bien que les renseignements, opinions et recommandations présentés dans cette Fiche de renseignements proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l'utilisation de ces renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas tout à fait à jour.

Tous droits réservés
© Agence de la santé publique du Canada, 2010
Canada

RÉFÉRENCES

  1. Martin, A., & Lemon, S. M. (2006). Hepatitis A virus: From discovery to vaccines. Hepatology, 43 (2 SUPPL. 1), S164-S172.
     
  2. Kemmer, N. M., & Miskovsky, E. P. (2000). Hepatitis A. Infectious Disease Clinics of North America, 14 (3), 605-615.
     
  3. Nainan, O. V., Xia, G., Vaughan, G., & Margolis, H. S. (2006). Diagnosis of hepatitis A virus infection: A molecular approach. Clinical Microbiology Reviews, 19 (1), 63-79.
     
  4. Wasley, A., Fiore, A., & Bell, B. P. (2006). Hepatitis A in the era of vaccination. Epidemiologic Reviews, 28 (1), 101-111.
     
  5. Shamroukh, A. H., & Ali, M. A. (2008). Anti-HAV activity of some newly synthesised triazolo[4,3- b]pyridazines. Arch. Pharm. Chem. Life Sci. 341(4):223-230., 4 (223), 230.
     
  6. Mbithi, J. N., Springthorpe, V. S., & Sattar, S. A. (1990). Chemical disinfection of hepatitis A virus on environmental surfaces. Applied and Environmental Microbiology, 56 (11), 3601- 3604.
     
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  15. Burnett, L. A. C., Lunn, G., & Coico, R. (2009). Biosafety: Guidelines for working with pathogenic and infectious microorganisms. Current Protocols in Microbiology, (SUPPL. 13), 1A.1.1-1A.1.14.