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Neisseria meningitidis - Fiches techniques santé/sécurité (FTSS)

 

FICHE TECHNIQUE SANTÉ-SÉCURITÉ - MATIÈRES INFECTIEUSES

SECTION 1 - AGENT INFECTIEUX

NOM : Neisseria meningitidis

SYNONYME OU RENVOI : méningite à méningocoque, infection méningococcique, fièvre cérébro-spinale, méningococcémie

CARACTÉRISTIQUES : diplocoque à gram négatif, intra ou extra-cellulaire; sérogroupes multiples - 13 sérogroupes connus (les groupes A, B, C, X, Y, Z et W135 sont fréquents); infection du LCR

SECTION II - DANGER POUR LA SANTÉ

PATHOGÉNICITÉ : affection aiguë caractérisée par un début brutal accompagné de fièvre, de céphalées intenses, de nausées et souvent de vomissements, de raideur du cou et fréquemment, d'une éruption pétéchiale (macules rosées); délire et coma; le diagnostic précoce et les méthodes modernes de traitement ont fait passer le taux de létalité de 50 % à moins de 10 %; peut être asymptomatique ou ne s'accompagner que de symptômes localisés; 10 % des patients survivants ont des séquelles neurologiques permanentes, notamment des déficits comme la perte d'usage d'un membre ou une perte auditive; infection invasive accompagnée de septicémie ou de méningite; le taux de mortalité est élevé en cas de méningococcémie fulminante; l'infection cause habituellement des infections muqueuses infracliniques; le taux de prévalence du portage peut atteindre ou dépasser les 25 % sans qu'il y ait de cas de méningite

ÉPIDÉMIOLOGIE : répandu dans le monde entier; cas sporadiques tant en milieu urbain qu'en milieu rural; l'incidence est à son plus élevé en hiver et au printemps; vagues épidémiques à intervalles irréguliers; maladie qui touche surtout les très jeunes enfants; survient fréquemment chez les enfants et les jeunes adultes et touche plus souvent les garçons que les filles; se trouve plus couramment parmi les regroupements récents de sujets adultes vivant en conditions de promiscuité; incidence élevée au sub-Sahara; les groupes A, B et C surtout sont en cause; la plus grande épidémie est survenue en Afrique occidentale en 1996

GAMME D'HÔTES : l'humain

DOSE INFECTIEUSE : inconnue

MODE DE TRANSMISSION : par contact direct, y compris par contact avec des gouttelettes et sécrétions provenant du nez et de la gorge de sujets infectés, plus souvent par contact avec des porteurs sains qu'avec des malades; l'envahissement causant la forme généralisée est relativement rare; le taux de prévalence (porteurs sains) est de 25 %; la transmission par contact indirect est négligeable

PÉRIODE D'INCUBATION : de 2 à 10 jours, habituellement 3-4 jours

TRANSMISSIBILITÉ : transmissible tant que le méningocoque n'est pas disparu des sécrétions; le méningocoque disparaît habituellement dans les 24 heures qui suivent le début du traitement aux sulfamides; la pénicilline ne fait habituellement que réprimer le microorganisme qui n'est pas éradiqué par le médicament

SECTION III - DISSÉMINATION

RÉSERVOIR : l'humain

ZOONOSE : aucune

VECTEURS : aucun

SECTION IV - VIABILITÉ

SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : pour le traitement prophylactique, la rifampicine est l'antibiotique de choix; la ceftriaxone et la ciprofloxacine seraient également efficaces; sensible à la pénicilline

RÉSISTANCE AUX MÉDICAMENTS : des cas de résistance à la pénicilline, aux sulfamides et au chloramphénicol ont été signalés

SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : sensible à de nombreux désinfectants - hypochlorite de sodium à 1 %, éthanol à 70 %, iode, glutaraldéhyde, formaldéhyde

INACTIVATION PAR DES MOYENS PHYSIQUES : sensible aux variations de température et à la dessiccation; inactivé par la chaleur humide (121 oC pendant au moins 15 minutes) et à la chaleur sèche (160-170 oC pendant au moins 1 heure)

SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : ne survit pas facilement dans l'environnement

SECTION V - ASPECTS MÉDICAUX

SURVEILLANCE : surveiller de façon étroite afin de déceler les signes précoces de la maladie, et plus particulièrement, la fièvre; mise en évidence des organismes dans le LCR; tests sérologiques

PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : instituer l'antibiothérapie dès que le diagnostic clinique présomptif est posé

IMMUNISATION : il existe des vaccins polysaccharidiques (A, C, Y et W-135) qui sont recommandés pour le personnel manipulant de grandes quantités ou de fortes concentrations de matériel infecté par l'agent en question; vaccin bivalent (A et C)

PROPHYLAXIE : rifampicine, pour l'entourage du malade ou dans les cas d'exposition intime aux sécrétions rhino-pharyngées; les sulfamides peuvent être utilisés si moins de 5 % des souches isolées à partir de cas cliniques y sont résistantes

SECTION VI - DANGERS POUR LE PERSONNEL DE LABORATOIRE

INFECTIONS LIÉES OU ACQUISES AU LABORATOIRE : danger établi pour le personnel de laboratoire; 8 cas signalés jusqu'en 1974 (Pike, R.M. Annu Rev Microbiol 1979 33:41-46); 2 cas mortels dans des laboratoires cliniques en 1988 (MMWR 1991 40:46-47); 2 cas mortels en 1991 (non publié)

SOURCES ET ÉCHANTILLONS : exsudats pharyngés, liquide céphalo-rachidien, sang, salive

DANGERS PRIMAIRES : inoculation parentérale; exposition des muqueuses aux gouttelettes et aux aérosols infectieux; aérosols infectieux et ingestion

DANGERS PARTICULIERS : aucun

SECTION VII - PRÉCAUTIONS RECOMMANDÉES

EXIGENCES DE CONFINEMENT : méthodes, matériel et installations de confinement du niveau de biosécurité 2 pour tous les travaux portant sur des liquides organiques et des tissus infectieux ou susceptibles d'être infectieux; confinement additionnel (niveau de biosécurité 3) pour les travaux fortement susceptibles de générer des aérosols ou les travaux nécessitant de grandes quantités ou de fortes concentrations de cultures infectieuses

VÊTEMENTS PROTECTEURS : blouse de laboratoire; gants si le contact direct avec le matériel infectieux est inévitable; gants et blouse serrée aux poignets et attachant dans le dos pour les travaux réalisés dans l'enceinte de sécurité biologique

AUTRES PRÉCAUTIONS : les manipulations mécaniques susceptibles de générer des aérosols doivent être effectuées dans une enceinte de sécurité biologique certifiée

SECTION VIII - RENSEIGNEMENTS RELATIFS À LA MANIPULATION

DÉVERSEMENTS : laisser retomber les aérosols; endosser des vêtements protecteurs, couvrir soigneusement la substance déversée avec des serviettes de papier et appliquer de l'hypochlorite de sodium à 1 %, de la périphérie vers le centre; laisser agir pendant une période suffisante (30 minutes) avant de procéder au nettoyage

ÉLIMINATION : décontaminer la substance avant de l'éliminer; stérilisation par la vapeur, désinfection chimique, incinération

ENTREPOSAGE : en contenants scellés étiquetés de manière appropriée

SECTION IX - RENSEIGNEMENTS DIVERS

Date : mars 2001

Préparée par : Bureau de la sécurité des laboratoires, ASPC

Bien que les renseignements, opinions et recommandations contenus dans la présente Fiche technique santé-sécurité proviennent de sources que nous jugeons fiables, nous ne nous rendons pas responsables de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures encourues par suite de l'utilisation des renseignements. Comme on découvre fréquemment de nouveaux dangers, il est possible que ces renseignements ne soient pas à jour.

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Santé Canada, 2001