NOM : Schistosoma spp.
SYNONYME OU RENVOI : Schistosoma mansoni, S. japonicum, S. haematobium, bilharziose, schistosomiase, dermatite des nageurs
CARACTÉRISTIQUES : Trématodes plathelminthes hématophages, à dimorphisme sexuel marqué; les adultes mesurent 12-16 mm de long sur 0,3-0,6 mm de large; les mâles sont plus courts et plus trapus que les femelles; les oeufs sont ronds ou ovalaires, leur taille variant selon les espèces; les cercaires (larves infectantes) mesurent 400-600 µ de long et possèdent une tête piriforme et une queue fourchue
PATHOGÉNICITÉ : chez l'humain, les symptômes varient selon la charge parasitaire et la localisation des oeufs; Schistosoma mansoni et S. japonicum causent surtout des manifestations hépatiques et intestinales, en particulier une diarrhée, des douleurs abdominales et une hépatosplénomégalie; S. haematobium entraîne des troubles urinaires tels que dysurie et hématurie; l'infection chronique s'accompagne de complications graves : fibrose du foie, hypertension portale; en cas d'atteinte intestinale, il peut y avoir tumeur colo-rectale; une atteinte du SNC est également à redouter; une éruption papulaire peut survenir aux points d'entrée à cause de la présence de cercaires et d'autres organismes du genre Schistosoma spp. (dermatite des nageurs)
ÉPIDÉMIOLOGIE : S. mansoni est rencontré en Afrique, dans la Péninsule arabe, au Brésil, au Surinam et au Venezuela, ainsi que dans certaines îles des Antilles; S. haematobium sévit en Afrique et au Moyen-Orient; S. japonicum vit en Chine, au Japon, dans les Philippines et en Indonésie. On estime que 500-600 millions de personnes vivant dans 75 pays sont infectées; les schistosomiases sévissent du 36e de latitude Nord au 34e de latitude Sud, dans les régions où l'eau douce se maintient à des températures variant entre 25 et 30° C; la répartition de chaque espèce dépend de la présence d'une population appropriée de gastéropodes
GAMME D'HÔTES : surtout l'humain, dans le cas de S. haematobium et de S. mansoni; l'humain, le chien, le chat, le porc, le bétail, le buffle d'Asie, le cheval et les rongeurs dans le cas de S. japonicum
DOSE INFECTIEUSE : inconnue
MODE DE TRANSMISSION : principalement par contact avec de l'eau contaminée; des larves nageantes infectantes (cercaires) pénètrent directement dans la peau
PÉRIODE D'INCUBATION : 2-6 semaines après l'exposition
TRANSMISSIBILITÉ : ne se transmettent pas directement d'une personne à l'autre; les oeufs sont éliminés dans les selles et l'urine des personnes infectées; les mollusques infectés éliminent des cercaires durant toute leur vie (plusieurs semaines à 3 mois)
RÉSERVOIR : l'humain, le chat, le chien, le bétail, le cheval, le buffle d'Asie, le porc, les rongeurs
ZOONOSE : les animaux constituant les réservoirs pourraient intervenir dans la propagation indirecte de la maladie
VECTEURS : mollusques gastéropodes
(Bulinus spp.) pour S. haematobium
Biomphalaria spp. pour S. mansoni
Onocomelania spp. pour S. japonicum
SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : tous sont sensibles au praziquantel; l'oxamniquine peut être utilisée pour S. mansoni, et le métrifonate pour S. japonicum
SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : tous les stades infectants sont sensibles au glutaraldéhyde à 2 %, à l'hypochlorite de sodium à 1 %; l'éthanol à 70 % inactive les cercaires en surface
INACTIVATION PAR DES MOYENS PHYSIQUES : sensibles au gel
SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : inconnue
SURVEILLANCE : rechercher les symptômes; confirmer le diagnostic par examen parasitologique des selles ou par analyse sérologique
PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : administrer la chimiothérapie appropriée
IMMUNISATION : aucune
PROPHYLAXIE : aucune
INFECTIONS LIÉES OU ACQUISES AU LABORATOIRE : un cas signalé en date de 1987
SOURCES ET ÉCHANTILLONS : fèces, échantillons de tissus prélevés par biopsie, urine
DANGERS PRIMAIRES : ingestion; exposition de la peau ou des muqueuses à des gouttelettes contenant des cercaires
DANGERS PARTICULIERS : transfert de la main à la bouche de métacercaires à la suite de contacts avec des plantes aquatiques contaminées
EXIGENCES DE CONFINEMENT : méthodes, matériel et installations de confinement du niveau de biosécurité 2 pour tous les travaux réalisés avec les stades infectants des parasites ou avec des liquides ou tissus organiques susceptibles d'être infectieux
VÊTEMENTS PROTECTEURS : blouse de laboratoire; gants, si le contact direct avec des matières infectieuses est inévitable
AUTRES PRÉCAUTIONS : les voyageurs devraient éviter tout contact avec des étendues d'eau douce dans les régions endémiques
DÉVERSEMENTS : laisser retomber les aérosols; endosser des vêtements protecteurs, couvrir soigneusement la substance déversée avec une serviette de papier absorbant et appliquer de l'hypochlorite de sodium à 1 %, de la périphérie vers le centre; laisser agir pendant une période suffisante (30 min) avant de procéder au nettoyage
ÉLIMINATION : décontaminer tous les déchets avant de les éliminer; stérilisation par la vapeur, incinération, désinfection chimique
ENTREPOSAGE : dans des contenants scellés étiquetés de façon appropriée
Date : mars 2001
Préparée par : Bureau de la sécurité des laboratoires, ASPC
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