NOM : Sporothrix schenckii
SYNONYME OU RENVOI : sporotrichose, «maladie des éleveurs de roses»; plusieurs noms désuets figurent dans la littérature médicale
CARACTÉRISTIQUES : famille des Ophiostomataceae; mycète dimorphe, forme des levures - cellules bourgeonnantes sphériques ou fusiformes de 2 µm sur 3-6 µm dans les tissus animaux; forme filamenteuse - mycélium cloisonné fin et conidies ovoïdes de 2-3 µm de diamètre
PATHOGÉNICITÉ : mycose qui touche habituellement la peau, souvent localisée à un membre, et débute par un nodule; les lymphatiques qui drainent la région deviennent fermes et côtelés et forment une série de nodules qui peuvent s'ulcérer; peut disséminer et causer l'arthrite, la méningite, la pneumonite et d'autres infections viscérales dans de rares cas; la mortalité est peu fréquente
ÉPIDÉMIOLOGIE : répandu dans le monde entier; plus fréquent chez les hommes; souvent une maladie professionnelle chez les fermiers, les jardiniers et les horticulteurs; la maladie est relativement rare et se présente de façon caractéristique sous forme de cas sporadiques
GAMME D'HÔTES : levures - l'humain, les chiens, les chats, les chevaux et les tatous, entre autres moisissures - les plantes
DOSE INFECTIEUSE : inconnue
MODE DE TRANSMISSION : introduction du mycète à travers la peau par les piqûres d'épines ou d'arêtes, au cours de la manipulation de mousses ou par des échardes de bois; des épidémies se sont produites chez des enfants ou des adultes entrés en contact avec des ballots de foin; la sporotrichose pulmonaire est attribuée à l'inhalation de conidies et peut aussi être causée par dissémination hématogène ou par ces deux mécanismes à la fois
PÉRIODE D'INCUBATION : la forme lymphatique peut apparaître d'une semaine à 3 mois après la blessure
TRANSMISSIBILITÉ : un cas documenté de transmission interhumaine
RÉSERVOIR : sol, végétaux en décomposition, bois
ZOONOSE : les soins vétérinaires dispensés à certains animaux infectés (chats, chevaux) ont entraîné des cas d'infection
VECTEURS : aucun
SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : sensible aux iodures, à l'itraconazole, à l'amphotéricine B
SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : sensible à l'hypochlorite de sodium à 1 %, à l'iode, aux composés phénolés, au glutaraldéhyde, au formaldéhyde; la sensibilité à l'éthanol à 70 % est discutable
INACTIVATION PAR DES MOYENS PHYSIQUES : inactivé par la chaleur humide (121 oC pendant au moins 15 minutes)
SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : survit pendant des mois ou des années dans le sol, les végétaux, le bois, etc.
SURVEILLANCE : surveiller la présence de symptômes; confirmer par culture - tissus prélevés par biopsie, exsudats, sang si l'infection est généralisée
PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : iodures ou itraconazole par voie orale dans les cas d'infection lympho-cutanée; amphotéricine B dans le cas des autres formes; l'itraconazole peut aussi être efficace; les sujets immunodéprimés doivent parfois prendre de l'itraconazole à vie après avoir reçu un traitement par l'amphotéricine B
IMMUNISATION : aucune
PROPHYLAXIE : aucune
INFECTIONS LIÉES OU ACQUISES AU LABORATOIRE : plus de 12 cas signalés d'infections acquises au laboratoire, principalement des infections locales de la peau ou de l'oeil liées aux éclaboussures de matériel dans les yeux, au grattage ou à l'injection de matériel infecté dans la peau ou encore, à une morsure par un animal infecté à des fins expérimentales; des infections cutanées ont également été causées par la manipulation de cultures ou par la nécropsie d'animaux en l'absence d'erreur technique; aucune infection pulmonaire n'a été signalée
SOURCES ET ÉCHANTILLONS : échantillons cliniques - liquides d'aspiration des lésions, pus, exsudats; sources environnementales - sol, végétaux
DANGERS PRIMAIRES : contact direct des muqueuses et des lésions cutanées, inoculation parentérale accidentelle, manipulation d'animaux infectés (morsures et égratignures)
DANGERS PARTICULIERS : aucun
EXIGENCES DE CONFINEMENT : méthodes, matériel et installations de confinement du niveau de biosécurité 2 pour tous les travaux de laboratoire et les expériences animales faisant appel à du matériel infecté
VÊTEMENTS PROTECTEURS : blouse de laboratoire; gants pour la manipulation du matériel infecté
AUTRES PRÉCAUTIONS : éviter le contact des muqueuses avec le matériel contaminé (frottage des yeux, grattage, etc.)
DÉVERSEMENTS : laisser retomber les aérosols; endosser des vêtements protecteurs, couvrir soigneusement la substance déversée avec des serviettes de papier et appliquer de l'hypochlorite de sodium, de la périphérie vers le centre; laisser agir pendant une période suffisante (30 minutes) avant de procéder au nettoyage
ÉLIMINATION : décontaminer la substance avant de l'éliminer; stérilisation par la vapeur, incinération, désinfection chimique
ENTREPOSAGE : en contenants scellés étiquetés de manière appropriée
Date : mars 2001
Préparée par : Bureau de la sécurité des laboratoires, ASPC
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