NOM : virus de la chorioméningite lymphocytaire
SYNONYME OU RENVOI : CML, méningite lymphocytaire
CARACTÉRISTIQUES : Arenavirus, ARNmc, enveloppé, 50-150 nm de diamètre
PATHOGÉNICITÉ : affection fébrile biphasique s'accompagnant de manifestations cliniques diverses - affection bénigne de type grippal ou, occasionnellement, symptômes méningés ou de type méningo-encéphalo-myélitique; myélite transverse, s'apparentant au syndrome de Guillain et Barré; orchite ou parotidite; habituellement de courte durée; infection non chronique, asymptomatique dans le tiers des cas, rarement fatale; taux de mortalité < 1 % et guérison sans séquelles de la forme grave de la maladie dans la plupart des cas; possibilité de lésions neurologiques passagères ou permanentes; l'infection durant la grossesse a été associée à des cas d'avortement spontané, d'hydrocéphalie congénitale, de choriorétinite et de retard mental
ÉPIDÉMIOLOGIE : micro-organisme isolé pour la première fois en 1933; taux de prévalence de 2-10 % chez l'humain; les sujets de tous les âges sont réceptifs; peu courant, des cas sporadiques ont été signalés; des épidémies ont été causées par des hamsters domestiques infectés ou par des animaux de laboratoire; des cas ont été signalés en Europe, dans les Amériques, en Australie et au Japon
GAMME D'HÔTES : l'humain, les cobayes, les hamsters, les souris, les singes
DOSE INFECTIEUSE : inconnue
MODE DE TRANSMISSION : les souris infectées éliminent le virus dans la salive, l'urine et les fèces; l'humain est infecté par l'inhalation d'aérosols infectieux composés de particules d'urine, de fèces ou de salive de rongeurs, par l'ingestion d'aliments contaminés par le virus et par la contamination de muqueuses, de lésions cutanées ou de coupures par des liquides organiques infectés
PÉRIODE D'INCUBATION : 8-13 jours; 15-21 jours (symptômes méningés)
TRANSMISSIBILITÉ : aucune preuve de transmission d'une personne à l'autre; la transmission verticale de la mère à l'enfant est possible
RÉSERVOIR : souris commune (Mus musculus) - la souris héberge le virus pendant toute sa vie et le transmet à sa progéniture qui devient porteuse saine; des infections naturelles surviennent aussi chez les primates non humains (notamment les macaques et les marmousets), le porc, le chien, le hamster, le cobaye
ZOONOSE : oui
VECTEURS : aucun
SENSIBILITÉ AUX MÉDICAMENTS : d'après des études in vitro, sensibilité à la ribavirine
SENSIBILITÉ AUX DÉSINFECTANTS : sensible à l'hypochlorite de sodium à 1 %, au glutaraldéhyde à 2 %, à l'éthanol à 70 % et au formaldéhyde
INACTIVATION PAR DES MOYENS PHYSIQUES : sensible à l'inactivation par la chaleur
SURVIE À L'EXTÉRIEUR DE L'HÔTE : survit à l'extérieur de l'hôte - excréments de souris
SURVEILLANCE : surveiller la présence de symptômes; confirmation par isolement du virus et tests sérologiques
PREMIERS SOINS ET TRAITEMENT : aucun traitement particulier; l'administration d'anti-inflammatoires peut être utile
IMMUNISATION : aucune
PROPHYLAXIE : aucune
INFECTIONS LIÉES OU ACQUISES AU LABORATOIRE : danger bien documenté (46 cas dont 5 décès) provenant surtout des rongeurs infectés de laboratoire (hamsters et souris); des cas d'infection à partir de lignées cellulaires contaminées ont également été signalés
SOURCES ET ÉCHANTILLONS : sang, LCR, urine, sécrétions du rhinopharynx, fèces; tissus infectés de source animale ou humaine; la présence du virus peut être déterminée par l'inoculation d'un échantillon à des souris non infectées; la mise en évidence d'anticorps spécifiques par la méthode ELISA ou par immunofluorescence permet d'affirmer le diagnostic
DANGERS PRIMAIRES : inoculation parentérale, inhalation, contamination des muqueuses ou des lésions cutanées par des tissus ou des liquides provenant d'animaux infectés; exposition à des aérosols infectieux
DANGERS PARTICULIERS : les cultures tissulaires contaminées présentent un danger
EXIGENCES DE CONFINEMENT : méthodes, matériel et installations de sécurité du niveau de biosécurité 2 pour les lignées CMI susceptibles d'être utilisées en laboratoire; méthodes, matériel et installation de sécurité du niveau de biosécurité 3 pour les travaux comportant la manipulation du virus et les études réalisées sur les animaux
VÊTEMENTS PROTECTEURS : blouse de laboratoire; il faut porter des gants et une blouse serrée aux poignets et attachant dans le dos pour les travaux réalisés sur du matériel infectieux
AUTRES PRÉCAUTIONS : des précautions particulières, comme l'utilisation d'un respirateur muni d'un filtre HEPA, peuvent être indiquées pour les travaux faisant appel à des hamsters infectés; le virus peut poser un risque particulier pendant la grossesse à cause du risque d'infection du foetus
DÉVERSEMENTS : laisser retomber les aérosols; endosser des vêtements protecteurs, couvrir soigneusement la substance déversée avec des serviettes de papier et appliquer de l'hypochlorite de sodium à 1 %, de la périphérie vers le centre; laisser agir pendant une période suffisante (30 minutes) avant de procéder au nettoyage
ÉLIMINATION : décontaminer la substance avant de l'éliminer; stérilisation par la vapeur, désinfection chimique, incinération
ENTREPOSAGE : en contenants scellés étiquetés de manière appropriée
Date : mars 2001
Préparée par : Bureau de la sécurité des laboratoires, ASPC
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