Dans le cadre des efforts présentement déployés par l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) pour évaluer les risques potentiels reliés aux transfusions sanguines et aux transplantations, des chercheurs ont tenté de déterminer si le virus spumeux simien (VSS) peut être transmis par transfusion sanguine. En se servant d'un animal comme modèle, les chercheurs ont démontré que le virus spumeux simien peut être transmis par le sang d'un primate non humain à un autre. Bien que le virus ne soit pas reconnu pour causer des maladies ou des conditions chez les humains et les animaux, cette nouvelle recherche identifie une question d'actualité relative à la sécurité et au bien-fondé du système du sang au Canada.
Le virus spumeux simien est un rétrovirus qui s'intègre au génome hôte en produisant des infections permanentes. On le trouve couramment chez des primates non humains, comme les singes. Bien que des personnes exposées à certains primates non humains puissent contracter le VSS, la population en général ne risque pas d'être infectée par ce virus.
Diverses études montrent qu'environ 3 % des gens que le travail amène à être en contact fréquent avec des primates non humains sont infectés par le VSS. La plupart des personnes infectées ont été mordues ou griffées par des animaux, ou elles se sont piquées accidentellement avec des aiguilles. Jusqu'à maintenant, il n'y a pas de preuves démontrant que des personnes ayant contracté le VSS sont devenues malades ou qu'elles peuvent transmettre le virus à d'autres humains parmi celles qui ont été suivies sur une période allant jusqu'à 20 ans.
De plus, l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a complété une évaluation des risques associés au virus spumeux simien pour le système de distribution des produits sanguins. L'ASPC a avisé Santé Canada que, malgré le fait qu'il n'y ait pas de risques connus, il serait prudent de s'assurer que le virus n'entre pas dans le système de collecte et de distribution du sang.
En tant que régulateur du système de collecte et de distribution du sang, Santé Canada envisage des mesures pour réduire le risque que le VSS puisse s'introduire dans le système du sang. Ceci pourrait inclure des mesures préventives pour dépister les personnes qui pourraient être considérées à risque de contracter le virus. Comme possibilité, on pourrait demander aux personnes qui sont en contact fréquent avec des primates non humains de ne pas donner du sang, ou on pourrait les trier lors du processus d'entrevues préalable à un don. Une fois que la nouvelle information scientifique aura été analysée par l'Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada, et une fois que l'impact des mesures de réduction des risques potentiels visant à assurer la sécurité du système de distribution des produits sanguins auront été pleinement évaluées, Santé Canada émettra une décision concernant les mesures de précaution nécessaires.
L'Agence de la santé publique du Canada aimerait rappeler aux personnes que le travail amène à être en contact fréquent avec des animaux de suivre des consignes de sécurité au travail afin de minimiser le risque d'une exposition au virus spumeux simien. Les personnes considérées à risque de contracter le VSS travaillent directement avec des primates non humains dans des endroits comme des jardins zoologiques, des établissements de recherche biomédicale publics ou privés et des réserves d'animaux.
Si l'on se fie aux informations présentement disponibles, les propriétaires de singes de compagnie ne risquent pas d'être exposés au virus spumeux simien, parce que les singes du Nouveau-Monde qui servent habituellement d'animaux de compagnie ne sont pas reconnus pour transmettre le virus. Toutefois, si elles sont mordues ou griffées par leur singe de compagnie, ces personnes devraient suivre les précautions standard de premiers soins. Comme chez d'autres animaux, d'autres infections sont possibles. Dans les cas de signes d'infection ou d'un animal malade, il faut obtenir des soins médicaux immédiats.
Aucun test diagnostique n'est présentement disponible pour dépister l'infection par le virus spumeux simien chez les humains. Puisqu'aucune maladie n'a été associée à l'infection, il n'y a pas de nécessité que les personnes exposées soient testées. Comme il a déjà été mentionné, la population en général ne risque pas de contracter le virus spumeux simien.
L'Agence de la santé publique du Canada continuera d'examiner cette question de santé publique à mesure que de nouvelles informations deviendront disponibles, et de faire des recherches dans ce domaine.
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