Le harcèlement criminel est une infraction que commet toute personne
qui en poursuit une autre. Généralement, le harcèlement criminel est une
conduite répétée durant une période de temps, vous causant une crainte
raisonnable pour votre sécurité ou celle de vos proches ou connaissances. La
poursuite incessante d'une autre personne n'aboutit pas nécessairement à des
lésions corporelles, mais l'acte même demeure une infraction. La loi vous
protège de l'auteur du harcèlement même s'il n'avait pas l'intention de vous
faire craindre pour votre sécurité. Le fait de vous avoir fait peur suffit. Le
harcèlement criminel est peut-être un avertissement précurseur d'actes
violents.
Craignez-vous pour votre sécurité ou celle de l'une de vos connaissances à cause d'actes, de gestes ou de paroles d'une autre personne?
1) Est-ce que quelqu'un vous suit ou suit l'une de vos connaissances de façon répétée? Répétée veut dire plus d'une fois et pas nécessairement pendant une période de temps étendue. Les événements peuvent parfois avoir lieu dans une même journée.
2) Est-ce que quelqu'un vous fait des communications indésirables de façon
répétée, que ce soit directement ou non? Directement , peut
être par téléphone, en personne ou sur votre répondeur, par l'envoie de cadeaux,
de petits mots, lettres ou courriels. Indirectement , peut être
par l'envoie de messages par des connaissances ou amis, ou en s'informant de
façon répétitive et non désirée sur vous ou votre vie privée. Ces gestes
montrent que l'auteur force sa présence
dans votre vie.
3) Est-ce que quelqu'un encercle ou surveille votre maison, votre lieu de travail ou ceux d'une connaissance?
4) Est-ce que cette personne vous a menacé ou a menacé un membre de votre famille?
Si vous pouvez répondre OUI à l'une ou l'autre de ces questions, il est possible que vous ou quelqu'un de votre entourage soyez victime de HARCÈLEMENT CRIMINEL .
Vous n'êtes PAS seul(e)! Brisez le silence :
Relevez dans un journal personnel tous les incidents concernant le harcèlement. Les dates, les heures, les endroits, les actes et les menaces sont plus faciles à se souvenir et à expliquer lorsque tout est écrit.
Conservez toutes les bandes magnétoscopiques de messages, les courriels, cadeaux, notes et lettres, ainsi que tout autre élément de preuve concernant ces événements.
Gardez toujours dans différents endroits et à portée de la main une liste de numéros d'urgence tels que :
N'ignorez pas les incidents qui semblent être des coïncidences. Rencontrez-vous cet individu plus souvent qu'avant à des endroits où vous ne le voyiez pas auparavant?
Si vous n'êtes pas certain(e) d'être une victime de harcèlement criminel, contactez la police.
N'acceptez jamais de rencontrer l'auteur(e) de poursuites incessantes. Ne négociez jamais directement avec cette personne, surtout seul(e)! Chaque situation de harcèlement criminel est unique. Plutôt que d'essayer d'intervenir, appelez la police. Considérez que lorsqu'un auteur de harcèlement est confronté ou on lui résiste, il peut accentuer ses actes de harcèlement ou même réagir violemment.
Le harcèlement criminel n'est pas nécessairement d'ordre psychiatrique et il existe plus d'un profil type d'auteurs de poursuites incessantes. Il semble que le motif principal de harcèlement d'une autre personne provient du désir de contrôler un expartenaire.
Les individus qui poursuivent d’autres personnes peuvent présenter une ou plusieurs difficultés psychologiques pouvant passer d'un simple trouble de personnalité jusqu'au plus profond dérangement mental. La plupart de ces individus sont obsessifs. Ce comportement obsessif fait en sorte qu'ils ont des idées et des pensées persistantes vis-à-vis d'autres personnes. Ceux qui commettent des infractions de harcèlement criminel n'ont pas nécessairement de troubles psychiatriques sérieux.
Types de comportements d’auteurs du harcèlement criminel*
La simple obsession : La plupart de ces individus
ont eu une relation avec leur victime. Le contact peut avoir été minimal,
notamment dans le cas d'un rendez-vous à l'aveuglette, mais plus généralement,
il s'agit d'une relation prolongée,
d'une union de fait ou d'un mariage.
L'auteur du harcèlement refuse de reconnaître que la relation avec sa victime
est terminée et, en général, il
adopte l'attitude selon laquelle "si je ne
peux pas l'avoir, personne d'autre ne l'aura". Cet individu se lance dans une
campagne de harcèlement,
d'intimidation et de terreur psychologique. Le motif
de ce harcèlement criminel va de la vengeance à la croyance erronée qu'il peut
convaincre ou forcer la victime à reprendre la relation.
L'érotomanie : L'individu est convaincu que l'objet de son affection, habituellement une personne du sexe opposé, l'aime avec ferveur et lui rendrait son affection si ce n'était pas de certaines influences externes. Généralement, cette dernière personne est d’un statut plus élevé que celle de l'individu érotomane, mais souvent il ne s'agit pas d'une vedette. Il peut s'agir d'un superviseur au travail, du pédiatre des enfants, d'un ministre d’église ou d'un agent de police qui a arrêté l'individu pour une infraction aux règlements de la circulation, mais n'a pas déposé d'accusation. Parfois, il peut s'agir d'un parfait étranger.
L'obsession amoureuse : L'individu peut être obsédé par l'objet de son amour, sans croire que la victime l'aime en retour. Très souvent, la personne souffrant d'obsession amoureuse est atteinte d'une maladie mentale grave, notamment de schizophrénie ou d'une autre manie, et veut ‘gagner' l'amour de sa victime.
Une autre catégorie d'auteurs de harcèlement a été reconnue mais n'a pas fait l'objet d'une étude réelle. Il s'agit d'une catégorie formée de personnes dont les actes de harcèlement s'inscrivent dans le cadre de leur perversion sexuelle (déviante). Certains violeurs et certains pédophiles se livrent à du harcèlement parce que ce comportement s'inscrit dans leurs fantasmes sexuellement déviants. Certaines personnes se livrant à du sadisme sexuel feront un ‘essai de comportement' qui englobe le fait de harceler une victime.
*Source: Groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur le harcèlement
criminel, Guide à l'intention des policiers et des procureurs de la couronne,
1999, Ottawa, ministère de la Justice
du Canada.
Centre national d’information sur la violence dans la
famille
Tél. : 1-800-267-1291 ou 613-957-2938
TTY :
1-800-561-5643 ou 613-952-6396
Télécopieur : 613-941-8930
Courriel :
ncfv-cnivf@phac-aspc.gc.ca
Sources : Statistique Canada - La violence
familiale au Canada : un profil statistique 2005
© 2007, Sa Majesté la Reine en droit du Canada
Cat. no. :
PS64-19/2007
ISBN : 978-0-662-69757-2
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