Sommaire Article précédante Article suivant
| Sommaire | Article précédante | Article suivant |


newspel.gif

Nouvelles de la Bibliothèque nationale du Canada

Septembre 1995, vol. 27, no. 9



Les jeunes et la science-fiction

par Natalie Lavigne, Programmes publics

Il fallait les voir, les élèves qui jouaient du coude et qui se haussaient sur le bout des orteils pour mieux voir le livre qui était «transporté» devant eux d'une station à l'autre: «ça ne se peut pas!» s'exclament les uns; «il y a sûrement un truc!», assurent les autres.

Du 23 mai au 31 juin, des centaines d'étudiants et d'étudiantes de la région de la capitale nationale, âgé(e)s de 11 à 15 ans, ont pris part au programme éducatif offert par la Bibliothèque nationale dans le cadre de son exposition «Visions d'autres mondes: la science-fiction et le fantastique au Canada.» Selon les commentaires recueillis par les élèves -- «Ça c'est `cool'!» et «Je ne savais pas que c'était tout ça la science-fiction!» -- et leurs professeur(e)s -- «Excellent travail» et «Bravo aux animateurs!»), le succès du programme est plutôt retentissant.

À la suite d'une grande demande de la part des enseignants et des enseignantes qui avaient participé aux programmes éducatifs organisés dans le cadre des expositions «Passage» et «Imagine le nord», Martin- Denis Morais, concepteur et rédacteur à la pige, a élaboré un troisième programme éducatif à la hauteur des succès précédents.

«C'est drôle quand on y pense», souligne Martin-Denis, «mais le but premier de ce programme éducatif était d'abord et avant tout de faire réaliser aux visiteurs que oui il existe une littérature de science-fiction et de fantastique au Canada! Une fois ce message passé, il s'agissait ensuite de rejoindre les jeunes en utilisant des héros ou des personnalités auxquels ils pouvaient s'identifier. C'est-à- dire des éléments qui font partie de leur réalité : les Superman, les Shatner, les Gibson, etc. Et bien sûr, ajoute- t-il en souriant, il était aussi important de bien expliquer ce qu'ont à offrir la Bibliothèque nationale et son partenaire dans l'exposition, la Merrill Collection de la bibliothèque publique de Toronto.»

Quiconque travaille de près avec les enfants d'aujourd'hui connaît les défis que comporte la mise sur pied d'un programme éducatif qui plaise à la fois aux élèves et à leurs professeur(e)s. Le programme de la Bibliothèque a su répondre aux besoins de divertissement des jeunes qui sont constamment bombardés d'images et de sons et qui plus est, sont passés maîtres dans l'art du «zapping». Les professeur(e)s en sont également sorti(e)s gagnant(e)s : le contenu éducatif rejoignait parfaitement leurs objectifs qui étaient, entre autres, de stimuler l'intérêt des élèves pour la littérature canadienne par le biais d'activités et de jeux intéressants, et bien simplement, d'ouvrir leurs yeux sur d'autres horizons.

Une visite vers de nouveaux mondes

En arrivant, les jeunes n'avaient même pas eu le temps de se poser de questions sur l'expérience qui les attendait que les deux guides-interprètes, Jamie MacRae et Luc Barrick, les accueillaient sourire aux lèvres et macarons de la Bibliothèque nationale en mains. Ces macarons servaient à diviser les classes en deux groupes afin de maximiser la portée des guides. Luc et Jamie procédaient alors à une brève introduction du thème de la science-fiction avant de les transporter vers de nouveaux mondes...

«À quoi vous font penser la science-fiction et le fantastique?», leur a-t-on demandé.

«À l'espace, aux extraterrestres, aux princesses, aux voyages...», répondent-ils aussitôt.

Premier arrêt : une réplique assez fidèle de la salle du téléporteur de la série Star Trek. C'était, bien sûr, à qui aurait l'honneur suprême de se tenir debout sur un des coussinets blancs identifiant la personne à être transportée! Puis les guides invitaient un élève à appuyer sur le bouton jaune pour activer le mini- téléporteur qui faisait disparaître d'une station l'anthologie d'essais de l'exposition, pour le faire réapparaître dans l'autre station, située à deux mètres de distance.

«Ooooh!!...aaahhhhh!!...Incroyable!!!... As-tu vu ça?», s'exclament les élèves, éberlués.

Luc et Jamie accompagnaient alors les jeunes vers la grande salle de l'exposition en passant par les extraits audiovisuels d'auteurs et d'émissions de science- fiction, puis par la station «Faites votre propre bande dessinée» et enfin par l'exposition de costumes utilisés pour le film Johnny Mnémonique.

spaceman.gif
« LeVaisseau spacial Lester B. Pearson des Nations Unies » construit par Owen E. Oulton, et le costume «Swat» utilisé pour le film Johnny Mnémonique costume fait par Thunder Thighs, de Toronto.

Une fois dans la salle d'exposition, les deux groupes étaient divisés en équipes de trois et chaque petit sous- groupe recevait une série de questions différentes les unes des autres ainsi qu'une planchette et un crayon feutre pour y inscrire les réponses. Dans une véritable course contre la montre, chaque équipe devait répondre correctement aux questions qui leur avaient été assignées selon un thème précis de l'exposition et au sujet des livres. Excellente façon pour les jeunes de se renseigner sur les éditeurs, les illustrateurs, les romans, etc. L'équipe gagnante recevait une affiche tridimensionnelle de l'exposition. Qui a osé dire que les jeunes n'ont plus l'esprit compétitif!

Pour bien terminer la visite, Luc et Jamie faisait alors un bref survol des éléments découverts par chaque équipe par le biais du jeu-questionnaire.

Lorsqu'on leur demande : «Quand un auteur nous parle de sorcières, de dragons, de loups-garous et d'autres êtres de ce type, quel genre de fiction écrit-il? », ils répondent : « Il écrit du fantastique! »

Pour avoir accompagné les deux guides dans leur «périple» scolaire à quelques reprises, il est facile de comprendre le pourquoi de ces programmes éducatifs. Les jeunes apprennent tout en s'amusant, leur professeur(e) peut cocher une autre leçon apprise dans son programme, et la Bibliothèque nationale a fait connaître une face souvent cachée de la richesse littéraire au Canada.

De retour dans l'autobus, au terme de la visite, plus d'un jeune se posera la question : «Un monde utopique est-ce vraiment un monde en chocolat où les devoirs n'existent pas, ou est-ce plus encore?»

Et peut-être ne regarderont-ils plus leur Nintendo de la même façon!


Gouvernement du Canada Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé: 1995-11-09)