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Nouvelles de la Bibliothèque nationale du Canada

Septembre 1995, vol. 27, no. 9



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Pleins feux sur les...
Nouvelles dimensions à la Bibliothèque nationale

Illustration: Paul Rivoche

par Andrea Paradis, Programmes publics

« Visions d'autres mondes : La science-fiction et le fantastique au Canada », la plus récente et plus grande exposition tenue à la Bibliothèque nationale, a été inaugurée le 12 mai. Le synchronisme était parfait : l'ouverture constituait la première activité au programme d'une fin de semaine de manifestations de science-fiction à Ottawa, y compris des congrès importants. À l'hôtel Talisman, « Canvention 15 », une fête nationale sur l'histoire et la culture de la science-fiction et du fantastique s'est terminée par la remise des prix Aurora 1995, qui reconnaissent les meilleures oeuvres de science- fiction et de fantastique canadiennes. « CAN-CON 95 », le congrès annuel de science-fiction d'Ottawa, comprenait une conférence multidisciplinaire sur le contenu canadien dans le domaine de la littérature d'anticipation. Et le congrès en langue française, soit « Boréal 12 », présentait des tables rondes, des séances de signature, des débats d'experts et la présentation des 15es prix Boréal. Tant « CAN-CON 95 » que « Boréal 12 » présentaient des débats d'experts sur l'exposition « Visions d'autres mondes ». La triple manifestation a eu un effet énorme : des amateurs, des auteurs, des universitaires, de simples passants et même quelques sceptiques ont été happés par cet entonnoir.

L'expérience de la fin de semaine a commencé par un téléporteur. En effet, la toute première rencontre du visiteur quand il se présentait dans le hall central de la Bibliothèque (après l'arrêt obligatoire au poste des commissionnaires) constitue ce qu'il y a de plus ressemblant pour la plupart d'entre nous dans une expérience de téléporteur. Les voyageurs montent sur une plate-forme, ce qui déclenche des sons et lumières. Sur pression d'une petite touche jaune, les livres se « transportent » VRAIMENT d'une station à une autre et à une autre. Jusqu'à présent, les réactions face au téléporteur de livres ont été très enthousiastes : une multitude de fonctionnaires veulent savoir si le dispositif peut être adapté pour transporter des gens. Nous disposons d'une liste d'attente de volontaires, qui comprend une proportion très élevée de cadres supérieurs. Mais il y a une autre histoire quelque part dans l'avenir... !

L'automne dernier, quand nous avons initialement dévoilé nos plans pour l'exposition (Nouvelles de la Bibliothèque nationale, vol. 26, nos 8-9, août-septembre 1994, p. 18-23), le scénario, notamment les thèmes et les sous-thèmes, avait été rédigé, et le contenu rédactionnel principal avait été choisi. Nous avons limité les thèmes principaux à huit en fin de compte, notamment :

« Les variations sur le thème de l'identité »; « La famille et l'élément ethnique dans la fiction fantastique canadienne »; « Voyages fantastiques »; « Des univers et des personnes étranges »; « La science-fiction et le fantastique au Québec »; « Les variations sur un genre »; « Les variations sur les médias »; et « Qui lit ces choses-là ? Les éditeurs et les lecteurs de fiction fantastique ».

Après la présentation du téléporteur, l'exposition commence officiellement par la première oeuvre canadienne de science- fiction la mieux connue, soit A Strange Manuscript Found in a Copper Cylinder de James de Mille, publiée en 1888. Parmi l'ensemble des thèmes littéraires importants de l'exposition, nous revenons aux principales oeuvres de la littérature canadienne traitées comme des thèmes. Ainsi, nous trouvons le Maria Chapdelaine de Louis Hémon ou The Stone Angel de Margaret Laurence au début du thème « Les variations sur le thème de l'identité », ce qui nous amène à nos exemples de science-fiction et de fantastique sous le premier sous-thème, « La fiction canadienne et la quête d'identité ». Dans la même veine, tandis que l'exposition examine en particulier la science-fiction et le fantastique canadiens, nous reconnaissons les racines des genres au moyen du Frankenstein de Mary Shelley, ou La guerre des mondes de H.G. Wells.

Une fois que nous avons déterminé nos thèmes, l'équipe de conservation composée de Hugh Spencer et d'Allan Weiss a peaufiné le scénario et commencé à rassembler les documents de base à emprunter de la collection Merril de science- fiction, de littérature d'anticipation et de fantastique de la bibliothèque publique de Toronto, ainsi que de la Bibliothèque nationale. Ils ont travaillé de concert avec le personnel de la Bibliothèque nationale et avec nos partenaires du projet, soit Lorna Toolis et son personnel de la collection Merril. Au nombre des trésors à signaler, citons un manuscrit original dactylographié du Tigana de Guy Gavriel Kay provenant de la collection Merril, des carnets et des documents manuscrits annotés de Shoeless Joe, de W.P. Kinsella, conservés dans la Division des manuscrits littéraires de la Bibliothèque nationale, ainsi qu'un livre d'artiste unique d'Agrippa de William Gibson, prêté par l'auteur.

Puis, dès que l'on a apporté les documents retenus au concepteur de l'exposition, s'est amorcé un processus ardu. Le travail du concepteur est de conjuguer le concept, le contenu et l'espace (sans parler du budget et du temps). L'espace constitue un obstacle de taille pour les conservateurs d'exposition, car les documents choisis dans la première étape de recherche ont dû être ramenés de 300 titres à 148 afin qu'ils puissent être présentés dans la salle d'exposition. Ce nombre ne comprend pas les montages de bandes dessinées, les vidéos, les fanzines, les magazines et les enregistrements sonores sous toutes les formes, tous regroupés sous un thème approprié. La détermination combinée à de gros efforts nous ont aidés à confectionner une liste fonctionnelle de contenu apte à remplir l'espace disponible, et nous avons même été en mesure de construire plusieurs postes d'écoute où des visiteurs peuvent entendre de brefs extraits de leurs séries dramatiques à la radio et de chroniques favorites (ou oubliées). Un indicatif connexe à la science-fiction et des pistes musicales de fantastique complètent le tout.

Outre les documents publiés, nous montrons des costumes des films Johnny Mnémonique, The Handmaid's Tale and Millennium; les illustrations de Johannes Bok et de Martin Springett, entre autres; les bandes dessinées de Michael Cherkas et Larry Hancock; de l'art d'animation des studios Nelvana; ainsi que des illustrations d'auteurs par l'auteure-artiste Heather Spears. L'exposition renferme également des jouets robots provenant de la collection du conservateur d'exposition Hugh Spencer. De plus, pour démontrer le lien entre la science et la fiction, nous proposons « Herman », un modèle d'humanoïde qui pourrait avoir évolué à partir d'un dinosaure en particulier, si l'évolution et les circonstances naturelles avaient pris une certaine tournure, comme l'a supposé Dale Russell, auparavant au Musée canadien de la nature.

Nous avons été ravis lorsque de l'espace a été rendu disponible à l'extérieur de la salle principale d'exposition, puisque cela nous permettait de consacrer la salle aux documents de collection et de situer les éléments interactifs et orientés vers la famille de l'exposition dans le hall principal. C'est ainsi que nous avons créé la salle du téléporteur, suivie d'un poste vidéo à boutons-poussoirs qui comprend des clips classiques comme la séquence d'ouverture de The Twilight Zone, maintenant produite par les studios Atlantis du Canada. Un épisode de 1954 de Space Command a été « déterré » des chambres fortes de la CBC et met en vedette l'acteur canadien James Doohan («L'ingénieur en chef Scott» dans Star Trek) dans le cadre d'une équipe spatiale qui cherche des traces de voyageurs provenant d'autres planètes -- cela vous dit-il quelque chose ? Prêté par Starlight Holographics, un grand holographe de la terre qui tourne sur lui-même est suspendu près du poste vidéo.

Beaucoup d'autres détails étranges, éducatifs et récréatifs captent l'attention du visiteur tout le long du couloir vers les documents écrits, le centre ultime de l'exposition.

Signalons un élément important de l'exposition qui peut échapper au visiteur, soit le soutien fantastique que nous avons reçu, en particulier des auteurs, des lecteurs et des amateurs. Des suggestions, des idées, de l'aide bénévole et des offres d'oeuvres d'art, de livres, objets et d'autres documents pour l'exposition ont été considérables. Tous ont été appréciés, beaucoup ont été retenus, et la communication nous a aidés à centrer notre vision et à conserver notre moral durant le processus de création qui a duré trois ans.

L'exposition est présentée chaque jour de 9 h à 22 h 30, gratuitement, jusqu'au 21 janvier 1996. Bien qu'une visite en personne constitue le meilleur moyen «d'expérimenter» l'exposition, il existe plusieurs autres solutions pour ceux et celles qui ne peuvent venir à Ottawa.

Nous avons rédigé une brochure gratuite sur l'exposition qui en décrit les thèmes et les sous-thèmes et dresse une liste des livres exposés. Nous offrons en outre une affiche ( 5 $ l'unité) ainsi qu'une anthologie d'essais (19,95 $ l'unité), disponibles auprès des Amis de la Bibliothèque nationale. Les Amis vendent également des t-shirts, des yo-yo et des casquettes de base-ball qui portent le logo de l'exposition.

VISIONS D'AUTRES MONDES est sur le World Wide Web. Vous pouvez donc voir l'exposition à partir du bureau ou de la maison. Adresse/URL en français : http://www.nlc- bnc.ca/events/fsci-fi.htm
et en anglais : http://www.nlc- bnc.ca/events/esci-fi.htm
L'adresse de la page d'accueil de la Bibliothèque nationale est http://www.nlc-bnc.ca/ et l'adresse de la page des expositions est http://www.nlc- bnc.ca/events/exhibits.htm

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