Logo des Nouvelles


Précédent Sommaire Suivant


Nouvelles de la Bibliothèque nationale
Octobre 1999
Vol. 31, no 10



Bâtir des ponts : La deuxième traversée

Mary Jane Starr,
directrice générale,
Services de recherche et d'information

Il existe un récit pour les jeunes dans lequel le protagoniste, un trappeur, apprend au prix d'énormes efforts, la valeur que recèle la construction d'un pont solide au moyen non seulement d'un mais de deux rondins pour franchir les rivières d'un paysage nord-américain sauvage. La Bibliothèque nationale du Canada va un peu plus loin que notre infortuné héros, et construit de nombreux ponts vers son paysage riche et diversifié de collections canadiennes. Dans le présent numéro des Nouvelles de la Bibliothèque nationale, comme dans le précédent, l'accent porte sur l'accessibilité aux collections et services de la Bibliothèque nationale, qui permet aux Canadiens de se prévaloir de leur patrimoine de l'édition.

Dans la première section, « Mettre la littérature et la musique à la portée du public », on insiste sur la jeunesse et la culture populaire. Céline Gendron décrit Lisez sur le sujet 1999, le guide thématique bilingue et annuel de la Bibliothèque sur la littérature canadienne pour jeunes lecteurs. À sa onzième année, cette livraison de LSLS fait place à l'humour car il est intitulé comme il se doit, Rire, ce n'est pas bête ! Pour sa part, M. S. Timothy Maloney dit « En avant la musique » dans ses détails sur les efforts de la Division de la musique pour renforcer les collections de musiciens de jazz, de pop et de rock de la Bibliothèque. « Takin' Care of Business » (titre anglais de l'article) renvoie, bien sûr, à une chanson 'classique' associée depuis longtemps à Randy Bachman. La Bibliothèque a acquis les archives de Bachman voilà plusieurs années et compte l'enrichir avec les collections de ses contemporains en musique populaire.

Depuis sa création, la Bibliothèque a fait face au défi de la distance pour rendre ses collections accessibles à tous les Canadiens. Des services de mise en commun des ressources tels que le catalogue collectif, le Centre canadien d'échange du livre, le prêt entre bibliothèques et la livraison de documents continuent de combler le vide entre les collections et les Canadiens, par l'entremise d'un réseau étendu de bibliothèques. Maintenant, toutefois, nous disposons de nouveaux supports qui permettent aux Canadiens l'accès immédiat et direct aux fonds de la Bibliothèque.

La section « Nouveaux supports » fait ressortir un certain nombre de projets clés qui mettent en contact les Canadiens avec leur patrimoine de l'édition. Louise Tousignant collabore directement avec les périodiques électroniques canadiens, et elle rend compte des défis que pose la gestion d'une collection de documents canadiens électroniques. Nancy Brodie, quant à elle, délaisse la collection de la Bibliothèque en décrivant Virtuoso, un groupe d'édition universitaire sans but lucratif auquel la Bibliothèque appartient. L'évolution dans le monde de l'édition oblige à de nouveaux rapports nécessaires et, à l'aide de Virtuoso, la Bibliothèque et ses partenaires examineront l'édition électronique, de la création jusqu'à la description et à la diffusion.

Dans « Nouveaux supports », nous traitons non seulement des questions de l'information d'abord 'numérique', mais également de l'information qui a été convertie d'un support traditionnel à un support électronique. On reconnaît de plus en plus que toute l'information imprimée existante ne sera pas numérisée : les coûts sont prohibitifs et la rentabilité est mise en doute. Cela dit, la numérisation sélective de documents à contenu canadien possède le potentiel fantastique d'éclairer, d'éduquer et d'informer. Les articles suivants offrent trois exemples différents de nouvelles technologies comme ponts entre les supports.

Alan Gillmor, professeur de musique à l'Université Carleton, a entrepris un projet de recherche novateur en vue de transformer l'information d'un support manuscrit à un support numérique à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de la voix. Le compte rendu de son projet sur le fonds Istvan Anhalt est à la fois instructif et humoristique. Tel que mentionné dans « Vieux sillons, nouvelles ondes », Richard Green a fait passer les enregistrements audio au numérique. Le Gramophone virtuel : Des enregistrements sonores historiques canadiens offre les premiers enregistrements sur disque 78 tours de la collection d'enregistrements sonores de la Bibliothèque au monde par l'entremise des possibilités du multimédia d'Internet et il est disponible dans le site Web de la Bibliothèque à <http://www.nlc-bnc.ca>. Le premier site de la Bibliothèque nationale, et encore parmi les plus consultés, est le site de la Confédération canadienne. Ce qui a commencé par la numérisation de certaines publications imprimées, reliées par un texte, a été amélioré par l'ajout de textes plus fondamentaux, de même que par du texte d'interprétation complémentaire. Norma Gauld expose les plans en vue d'améliorer davantage cette ressource multimédia thématique afin de la rendre encore plus précieuse pour les étudiants en histoire du Canada.

La technologie, comme la numérisation, peut combler l'espace physique entre la collection et les Canadiens, comme l'ont démontré les articles ci-dessus. Toutefois, l'accès intellectuel comble l'écart d'une autre façon. L'instrument de recherche donnant accès à une collection de manuscrits est un pont que le chercheur traverse pour comprendre le contenu de ces collections. Catherine Hobbs a créé l'instrument de recherche vers la deuxième acquisition du fonds de l'auteure primée Carol Shields. Son expérience a été marquée au coin de la découverte et du ravissement.

Une autre forme d'accès intellectuel est celle que permettent les catalogueurs. Les publications en plus de 100 langues qui comprennent la mosaïque multilingue qu'est le Canada posent un défi particulier. Marjorie Malcolm et David Murrell-Wright expliquent les pratiques de catalogage qui offrent aux usagers l'accès à des documents en langue étrangère dans la collection de la Bibliothèque.

Le personnel de la Bibliothèque participe avec les milieux de la recherche à des projets pour décrire et interpréter les collections de la Bibliothèque, pour en bénéficier mutuellement. SAVOIR FAIRE, une série de séminaires, qui en est à sa quatrième année, est une tribune d'échange de l'information sur des sujets en études canadiennes. Mary Bond et Norman Gauld documentent la série et, ce faisant, démontrent l'aspect trépidant et varié des activités d'érudition à la Bibliothèque nationale.

« Vous pensiez vraisemblablement que SAVOIR FAIRE rassemblerait la gamme inhabituelle de chercheurs qui utilisent les services de la Bibliothèque… Je crois que la Bibliothèque nationale se distingue (de façon modeste) par sa politique d'accès ouvert significative. Je suppose qu'il s'agit en partie de la nature des bibliothèques - mais en reconnaissant l'utilisation avancée des ressources de recherche par Monsieur Tout-le-Monde aussi bien que des universitaires et des chercheurs professionnels, cela me frappe comme étant un pont rare entre des sphères d'activité normalement séparées par une ligne entre le 'professionnalisme' et la 'disciplinarité'. » [traduction d'une lettre envoyée à Mary Jane Starr le 22 juin 1999]

Mark Kristmanson, conférencier aux séminaires SAVOIR FAIRE

Fréquemment, la Bibliothèque permet aux créateurs dont les œuvres sont représentées dans la collection de parler pour eux-mêmes. Ce fut le cas de la nouvelle auteure M.P. Rogers qui, à sa neuvième décennie, a lu des extraits de son roman, OONA ParaSelene. Au cours de l'Année internationale des personnes âgées, M.P. Rogers a établi le contact avec son auditoire, et a comblé plus d'un écart entre les générations.

Des femmes accomplies sont en vogue en octobre au moment où la Bibliothèque marque le Mois de l'histoire des femmes par une autre édition dans son site Web, Femmes à l'honneur. Dans son article, « Des Canadiennes d'influence marquent l'évolution de l'histoire canadienne », Mary Bond identifie les militantes canadiennes qui seront ajoutées à cette source biographique et électronique croissante.

Au fur et à mesure de la croissance de nos collections, il en va de même des moyens d'y accéder. Qu'elles soient d'ordre traditionnel ou novateur, physique ou intellectuel, les méthodes d'accès offertes par la Bibliothèque nationale à ses collections et services permettent aux Canadiens ainsi qu'à ceux et celles qui s'intéressent au Canada, d'étudier le patrimoine de l'édition du Canada.


Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1999-10-13).