Bulletin de la CCA 01/07
Du bureau d'Alain Pineau
Directeur général
Conférence canadienne des arts
Ottawa, le 10 janvier 2007
La CCA réinventée : où en sommes-nous?
Alors que j’entreprends ma deuxième année à la barre de la Conférence canadienne des arts (CCA), j’aimerais prendre un moment pour revoir avec vous ce que nous avons accompli en 2006… une année qui s’est révélée aussi palpitante qu’exigeante.
Le Conseil d'administration et le Secrétariat de la CCA avaient pour principal objectif en 2006 de recentrer l’organisme sur sa mission fondamentale, comme le Conseil en avait décidé en septembre 2005. Ce recentrage, consacré dans le nouvel Énoncé de mission de la CCA, est bien illustré par la quantité considérable d’information, d’analyses et d’activités de représentations qui ont ponctué toute l’année.
La CCA a très bien su se faire entendre et a souvent été saluée pour la teneur de ses messages. Rappelons notamment l’information prisée produite au cours de la dernière campagne électorale fédérale, nos deux excellentes conférences de mars 2006, nos nombreuses activités en faveur du financement des artistes et des arts dans divers forums du gouvernement fédéral, ainsi que nos diverses interventions devant le CRTC dans le dossier de la production et de la distribution de la culture canadienne.
La tâche demeure bien sûr considérable, particulièrement en ce qui concerne la question du financement adéquat des arts par l’entremise de l’augmentation du budget du Conseil des Arts du Canada. La CCA n’a pas ménagé ses efforts à ce sujet, autant sur une base individuelle que collective, notamment par notre participation au sein de la Coalition canadienne des arts. Nous allons bien entendu poursuivre cette campagne d’actions soutenues de sensibilisation du gouvernement aux besoins financiers réels du secteur culturel au pays.
Notre mandat de base étant principalement de produire à point nommé une information complète et fiable sur les enjeux de la politique culturelle au pays, la CCA accorde une attention spéciale à ses communications externes. Nous avons produit 54 bulletins en 2006, couvrant une vaste gamme d’enjeux prioritaires en matière de politique du secteur des arts et de la culture, et je suis personnellement fier de dire que ces bulletins ont suscité de toutes parts plusieurs commentaires aussi positifs que non sollicités.
Nous avons remodelé la présentation de nos bulletins pour les rendre plus accessibles et nous sommes parvenus à vous livrer la substance de nos communications dans un nouveau support enrichi. Les hyperliens dans nos bulletins, notre site Web et notre magazine électronique, @gora de la CCA, sont autant d’instruments qui nous permettent de poursuivre la construction d’un outil public de recherche du 21e siècle sur les enjeux de la politique culturelle au Canada, un outil que nous sommes fiers de vous offrir.
Pour y parvenir aussi efficacement que possible, le Secrétariat de la CCA a revu complètement ses modes de fonctionnement, sa structure et ses descriptions de poste. C’est également dans cette optique d’efficacité que nous avons collaboré étroitement avec d’autres éléments de la société civile, notamment dans les consultations entourant l’élaboration du budget fédéral et de la Loi fédérale sur la responsabilité.
À la lumière de la rétroaction positive que nous obtenons - et, dans certains cas, des dons généreux qui accompagnent les mots d’encouragement! - il semblerait que la continuité de la pertinence de la CCA est réaffirmée, même après 60 ans de changements au sein de l’environnement culturel canadien. La contribution unique de la CCA à un débat ouvert sur la politique culturelle étant de plus en plus reconnue, il s’agit maintenant de munir l’organisation des outils requis pour livrer ce qu’à juste titre on attend d’elle.
Comme cela se produit souvent dans le secteur des arts et de la culture, la CCA a besoin de ressources. L’organisation, qui se fie à différents degrés depuis trente ans sur le financement reçu du gouvernement fédéral, a néanmoins souvent été à court de fonds pour s’acquitter adéquatement de son mandat. Les frais d’adhérents n’ont pas été revus depuis bientôt 15 ans, pendant que le coût des services que nous fournissons augmentait, malgré nos efforts continus pour être plus efficients. Cette année, le ministère du Patrimoine canadien a réduit de 20 % le financement qu’il nous destine, en raison du volet de défense des intérêts de notre travail, un sujet sur lequel nous avons d’ailleurs amorcé un dialogue avec le Ministère.
Le Conseil d’administration et le Secrétariat de la CCA sont penchés actuellement sur les mesures à prendre pour relever ces défis financiers au cours des années qui viennent. Nous allons sous peu rajuster les frais d’adhérents des particuliers et des organismes en vue de l’année financière qui commence en avril, et nous entendons aussi trouver des ressources nouvelles et des partenariats inédits pour aller de l’avant. La CCA tient à exprimer sa gratitude pour les dons reçus cette année, des dons plus élevés que de coutume, et nous allons explorer toutes les avenues possibles pour en obtenir d’autres. Au cours des semaines et des mois qui viennent, nous communiquerons à nos membres et à nos sympathisants les résultats de ce travail et les conclusions de l’évaluation du modèle de gouvernance de la CCA à laquelle le Conseil d’administration est en train de se livrer.
Ces divers défis internes constitueront la toile de fond de nos préoccupations en 2007, dans ce qui se dessine comme une période politique très importante pour le secteur de la culture au pays. Des enjeux politiques fondamentaux sont sur la table en ce moment, enjeux qui, individuellement et conjointement, auront des conséquences importantes pour le secteur. La révision de la loi sur les droits d’auteur et sur la propriété étrangère, le rôle du gouvernement fédéral dans la culture et les outils qu’il utilise pour s’acquitter de ce rôle, le rôle de la réglementation pour protéger et promouvoir la culture canadienne ici et à l’étranger, l’examen des mandats du CRTC et de Radio-Canada, la politique muséale attendue depuis si longtemps, le financement accru et stable du Conseil des Arts du Canada et du programme Un avenir en art, la diplomatie artistique et culturelle du Canada, tous ces enjeux - et sans doute bien d’autres! – assurent que le menu des prochains mois sera chargé. Pour rendre les choses encore plus complexes, l’à-propos de ces débats dépend beaucoup d’une situation politique qui pourrait (ou non!) devenir plus stable après une élection fédérale généralement attendue dans les prochains mois.
Les résultats de la dernière année me permettent toutefois de vous dire que le Conseil d’administration et le Secrétrariat de la CCA font face à ces nombreux défis avec confiance. Nous croyons tous passionnément à la mission particulière de la CCA et nous demeurons engagés profondément à accomplir ce mandat. Nous croyons qu’en y mettant tous les efforts, nous obtiendrons le soutien que notre mission mérite : en effet, avec la santé, la sécurité et la prospérité, qu’existe-t-il en de plus important, pour une nation, que son identité culturelle?
En ce début d’année 2007, je vous transmets, à tous et à toutes, mes meilleurs vœux! Que l’année soit fertile de notre collaboration étroite pour le plus grand bien des artistes et de la culture du Canada!
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