Bulletin de la CCA 02/07
Ottawa,
le 24 janvier 2007
Mise
en œuvre de la Convention de l'UNESCO sur la protection et
la promotion de la diversité des expressions culturelles
Les faits
en résumé
La
Convention de l'UNESCO sur la protection et la promotion
de la diversité des expressions culturelles entrera
officiellement en vigueur le 18 mars 2007. Il s'agit de la
dernière étape d'une campagne et d'un processus
remarquables dont la Conférence canadienne des arts
(CCA) a été un joueur important. La CCA salue
cette réalisation historique et le leadership international
du Canada et transmet ses félicitations à tous
les membres de la collectivité canadienne des arts
et de la culture qui ont participé à cet effort.
Lorsque
les 12 pays membres de l'Union européenne et de la
Commission européenne ont déposé leurs
instruments de ratification a l'UNESCO le 18 décembre
2006, le nombre minimum nécessaire de pays a été
atteint pour assurer que la Convention entre en vigueur en
2007. Le Canada, un chef de file dans ce dossier, a été
le premier pays à ratifier la Convention à la
fin de novembre 2005. Le seuil requis a été
atteint seulement 14 mois après l'adoption de la Convention
par l'UNESCO, ce qui est remarquablement rapide pour un traité
international ayant force d'obligation.
L'entrée
en vigueur de la nouvelle Convention est seulement le prochain
jalon d'un long processus auquel la CCA continuera de participer.
Si certains commentateurs croient que les obligations des
états membres en vertu de la Convention sont inadéquates
pour en faire un bouclier efficace contre les accords sur
le commerce et l'investissement, tout le monde convient qu'il
faut appuyer la Convention à titre d'instrument politique
important qui peut faire une différence. Des campagnes
sont en cours afin d'exhorter plus de pays à participer
aussi à la Convention, parce que son incidence grandira
en proportion directe avec le nombre des pays signataires.
La façon dont l'UNESCO procédera à la
mise en œuvre de la Convention déterminera dans quelle
mesure elle parviendra à réaliser ses objectifs,
et les partisans de la Convention ont commencé à
travailler sur ces questions.
Pour
plus de renseignements et une analyse de la Convention et
de son potentiel, visitez www.incd.net,
www.cdc-ccd.org et www.unesco.org.
Pour en savoir
davantage
La
CCA est entrée en scène dans le processus en
octobre 1997 quand elle a publié une étude importante
sur les conséquences possibles pour les politiques
culturelles du Canada du projet d' Accord
multilatéral sur l'investissement (AMI) . Le rapport
de la CCA soulignait que « l'exemption culturelle »
proposée par la France n'offrirait qu'une protection
partielle. Au Canada, les débats entourant le MAI et
les négociations commerciales en avaient amené
plusieurs à conclure que la démarche d'exemption
culturelle était inadéquate. C'est de ces discussions
qu'est ressorti le concept selon lequel il fallait un nouvel
instrument international qui confirmerait le droit souverain
des états de mettre en œuvre des politiques de promotion
de leurs propres cultures et d'élaborer des règles
convenables pour le commerce des biens et services culturels.
En
juin 1998, la CCA a organisé la conférence Chez
soi dans le monde, où les délégués
d'un certain nombre de pays ont convenu que les organismes
de la société civile devaient travailler ensemble
pour réagir aux effets nuisibles de mondialisation
économique sur les cultures. L'un des résultats
de cette rencontre a été le lancement de l'organisme
qui est devenu le Réseau
international pour la diversité culturelle (RIDC).
Les membres de la CCA et le personnel du Secrétariat
ont été très actifs dans les premiers
temps du RIDC et les délégués canadiens
étaient de loin les plus nombreux à la réunion
de fondation du RIDC en septembre 2000, où le concept
de la Convention a été approuvé. A u
cours des dix dernières années, la CCA a souvent
exhorté, dans ses exposés, le gouvernement canadien
et la société civile à appuyer la Convention.
La
CCA et un grand nombre de ses membres importants ont également
participé de façon active à la Coalition
pour la diversité culturelle (CDC) du Canada, particulièrement
depuis qu'il a été décidé à
la fin de 1999 d'en élargir le champ au-delà
de sa base initiale de membres au Québec. Le CDC a
joué un rôle crucial dans la formation de coalitions
dans de nombreux autres pays et dans la construction du soutien
pour la Convention, au pays et à l'échelle internationale.
De
1999 jusqu'en décembre dernier, la CCA abritait l'administration
centrale internationale du RIDC. La CCA regrette que le ministère
du Patrimoine canadien www.pch.gc.ca
ait annoncé en octobre 2006 qu'il ne fournirait plus
de financement au RIDC au cours de l'année financière
commencée le 1 er avril 2006.
Retour sur
certaines événements de la fin de 2006…
Le
13 décembre 2006, la ministre du Patrimoine canadien,
l'honorable Bev Oda, a confirmé que la Société
canadienne des postes allait maintenir sa contribution de
15 millions de dollars jusqu'en 2009 pour soutenir les magazines
canadiens et les journaux communautaires par l'entremise du
Programme d'aide aux publications .
Le Programme d'aide aux publications, administré par
le ministère du Patrimoine canadien en collaboration
avec la Société canadienne des postes, finance
les frais postaux de plus de 1200 magazines et journaux non
quotidiens du Canada.
L'annonce
complète dit aussi ce qui suit : « Durant
la période de stabilité financière qu
' entraînera cette mesure pour les éditeurs de
périodiques, le ministère du Patrimoine canadien
reverra ses politiques et programmes actuels afin d ' identifier
des solutions à long terme. »
Finalement,
le nouveau programme de crédit
d'impôt pour la condition physique des enfants du
gouvernement du Canada est entré en vigueur le 1 er
janvier dernier. Les lecteurs assidus des bulletins de la
Conférence canadienne des arts se souviendront que
la CCA est intervenue sur ce front à l'occasion des
consultations tenues par le groupe d'experts l'automne dernier.
Nous sommes déçus
de constater qu'à l'exception de certaines activités
de danse qui exigent un effort cardiovasculaire, les parents
d'un grand nombre de jeunes Canadiens qui participent à
des activités culturelles ne seront pas admissibles
à ce modeste allègement fiscal, qui constituera
un remboursement de taxe de 78,50 $ pour chaque demande conforme
aux critères de Revenu Canada. Il est estimé
que le crédit d'impôt pour la condition physique
des enfants coûtera 160 millions de dollars en pertes
de revenus par année au Trésor fédéral,
ce qui équivaut presque au budget du Conseil des arts
du Canada.
|