CCA Bulletin 21/09
17 août 2009
Mémoire prébudgétaire 2010: la CCA presse Ottawa de faire des investissements stratégiques dans l’économie créative |
Les faits en résumé
Vendredi dernier, 14 août 2009, la Conférence canadienne des arts (CCA) a fait parvenir son mémoire pré-budgétaire au Comité permanent des finances de la Chambre des communes. La CCA y invite le gouvernement à reconnaître trois grandes priorités dans le secteur des arts, de la culture et du patrimoine: favoriser le développement de marchés tant au pays qu’à l’étranger pour les produits culturels canadiens; investir dans l’économie créative et planifier l’avenir dans les infrastructures et les ressources humaines du secteur culturel.
Le mémoire détaille la façon dont les fonds devraient être distribués et administrés. Voici un résumé des recommandations de la CCA :
Recommandation 1:
Investir dans le développement des marchés et dans la diplomatie culturelle.
La CCA demande que 40 millions de dollars soient ajoutés au budget de base du Conseil des arts du Canada afin d’accroître sa capacité à appuyer le développement de marchés tant au pays qu’à l’étranger pour les artistes, les institutions et les industries culturelles. Du même souffle, s’appuyant sur des preuves mises de l’avant par le gouvernement même, la CCA recommande que les arts et la culture jouent à nouveau un rôle important d’appui de la politique étrangère du Canada et de sa stratégie commerciale sur la scène internationale.
Recommandation 2:
Investir dans l’économie créative
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Ajouter un autre 20 millions de dollars par année au budget de base du Conseil des Arts du Canada, commençant en 2010-11, afin de le porter à 300 millions par année en 2014. Permettre au Conseil de réallouer à ses propres priorités les quelque 9 millions de dollars identifiés au cours du présent exercice de révision stratégique.
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Consacrer un million de dollars par année afin que Statistique Canada et Patrimoine Canada puissent fournir au secteur toutes les statistiques culturelles dont il a besoin.
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Porter à 130 millions de dollars par année la contribution du gouvernement fédéral au Fonds des médias du Canada.
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Radio-Canada: ajouter au budget de base de la Société les 60 millions de dollars qui lui sont accordés sur une base annuelle depuis 2001 et, comme il a été recommandé par le Comité permanent du Patrimoine dans son rapport de février 2008, établir un protocole d’entente pluriannuel portant à au moins 40 dollars per capita l’allocation annuelle du diffuseur public. Accorder à la SRC la possibilité de réaffecter à ses propres priorités les quelque 50 millions de dollars identifiés dans le cadre de l’exercice de révision stratégique actuel.
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Étendre à Téléfilm et à l’Office national du film (ONF) pareille entente pluriannuelle de financement afin d’assurer la croissance et la stabilité du secteur audiovisuel. Permettre à l’ONF d’allouer à ses propres priorités les quelque 3 millions de dollars identifiés dans le cadre de l’exercice actuel de révision stratégique.
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Porter à 25% le crédit d’impôt pour les films tournés au Canada et l’appliquer à l’ensemble des budgets de production, comme l’ont récemment fait les gouvernements du Québec et de l’Ontario.
Recommendation 3:
Investir dans les infrastructures culturelles; les espaces physiques et les personnes
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Porter à 60 millions de dollars par année le budget du Fonds du Canada pour les espaces cultuels.
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Consacrer pour chacune des cinq prochaines années un montant d’un million et demi de dollars pour des programmes de mentorats et de stages visant le développement professionnel de la nouvelle génération de professionnels de la culture.
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Dédier un montant de 50 millions de dollars par année à la mise en œuvre d’une nouvelle politique muséale en attente depuis déjà plusieurs années.
Pour en savoir davantage
Le mémoire de la CCA commence par présenter les raisons qui font du secteur arts, culture et patrimoine un candidat parfait pour des investissements gouvernmentaux, tout particulièrement en période de crise économique.
Chaque année, des millions de Canadiens assistent à des représentations, achètent des livres, des magazines, des films, des créations nouveaux médias et des enregistrements musicaux. Statistique Canada estime que l’argent consacré aux biens culturels par chaque foyer canadien continue de croître. Le secteur art et culture fournit de l’emploi à plus de 650 mille Canadiens. Collectivement, comptant les dépenses directes, indirectes et induites, le secteur culturel contribuait 84,6 millions de dollars au produit intérieur brut en 2007.
Il ne s’agit pas ici d’activités de passe-temps ou de poursuites récréationnelles: ce secteur est à l’avant-garde de la nouvelle économie créative que notre pays doit embrasser pleinement s’il entend maintenir son statut au sein de la communauté internationale. Statistique Canada rapporte que l’emploi dans le secteur culturel a crû très rapidement par rapport à l’ensemble de la main-d’oeuvre entre 1981 et 2001 : durant cette période, la croissance dans le secteur a été de 81%, beaucoup plus que la croissance de 32% enregistrée pour l’ensemble de l’emploi au pays durant la même période.
Ceux et celles qui poursuivent une carrière dans le secteur art et culture comptent parmi les professionnels les plus dynamiques au sein de la main-d’oeuvre au Canada. Ils sont plus éduqués, sont plus souvent des travailleurs autonomes et occupent fréquemment plusieurs emplois dans une variété de disciplines. Le Cultural Careers Council of Ontario affirme que « les artistes peuvent servir de modèles pour la façon dont nous travaillerons à l’avenir – indépendants, entrepreneurs et s’appuyant davantage sur des réseaux individuels que sur des organisations conventionnelles » (trad. libre)
Il peut sembler qu’un investissement dans le secteur culturel soit moins concret qu’un investissement dans les infrastructures, l’industrie lourde ou les ressources naturelles, mais les faits sont là : le secteur fournit d’excellents retours sur l’argent investi par le gouvernement. Le secteur culturel peut rapidement mettre à profit les fonds qui lui sont impartis et ce avec des coûts d’administration minimes. Ce secteur est en constante évolution pour stabiliser sa présence au Canada et développer des marchés à travers le monde.
Les coûts de création d’emploi dans le secteur art et culture sont parmi les plus bas comparés aux autres secteurs d’activité. Chaque dollar versé par le gouvernement assure un excellent retour sur l’investissement: Le Conference Board du Canada estime que pour chaque dollar de valeur ajoutée au PIB par les industries culturelles au pays, 1,84 $ est ajouté à l’ensemble du PIB national. Plus spécifiquement, Hill Strategies note que les arts du spectacle génèrent 2,70 $ de revenu pour chaque dollar investi par le gouvernement. En plus, les niveaux d’emplois augmentent d’autant en résultat de ces investissements relativement modestes.
En conclusion, la CCA avance qu’il est très important que le gouvernement fédéral développe une vision à long terme d’appui au secteur arts et culture au sein de l’économie créative canadienne, secteur qui a souffert de n’avoir connu depuis cinq ans que des engagements à court terme.
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