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Bulletin de la CCA 24/06
Du bureau
d'Alain Pineau
Directeur général
Conférence canadienne des arts
Ottawa, le 15 mai
2006
«
Allons-nous vraiment adopter à toute vapeur une loi
aussi importante que la nouvelle loi sur la responsabilité
fédérale? »
C’est ce que tout le monde se demandait la semaine dernière
en sortant d’une rencontre d’information de deux
heures et demie à la salle du conseil du 22e étage
du ministère des Finances, organisée par les
Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC), où
notre conseiller en matière de politique culturelle
James Missen et moi-même représentions la Conférence
canadienne des arts (CCA).
Nous y étions en compagnie des représentants
des groupes nationaux de pression et de lobbyists, majoritairement
du secteur des affaires, cherchant tous à savoir ce
que le
volumineux projet de loi omnibus signifie pour eux et
pour leurs activités.
Devant les questions pointues et les « préoccupations
et frustrations énormes » exprimées par
les participants, le malaise évident des fonctionnaires
du Conseil du Trésor ne pouvait que leur conférer
une certaine aura de sympathie! Ils sont aux prises avec une
loi de 273 pages créée de toutes pièces
en neuf semaines à peine; il était clair pour
tout le monde que les fonctionnaires responsables de la préparation
du projet de loi n’avaient pas été conviés
à un exercice d’élaboration de politique
et qu’on leur avait ordonné de livrer la marchandise
d’un gouvernement minoritaire qui cherche seulement
à obtenir une majorité quand viendra le bon
moment. Les visages neutres et les « il va falloir attendre
la publication des règlements » étaient
trop souvent les seules réactions que nous avons pu
obtenir des personnes au bout de la table.
Les préoccupations des participants se concentratient
sur la crainte d’être piégés par
inadvertance par la nouvelle loi et ses règlements.
Ils ont souligné la multitude d’échappatoires
aux définitions de ce qui est admis et de ce qui ne
l’est pas; les effets négatifs pour le recrutement
de responsables pour des organismes sans buts lucratifs comme
la CCA; les contraintes administratives additionnelles et
inutiles; les problèmes de respect de la vie privée,
etc.
Voici ce qu’accomplira notamment le Projet de loi C-2
sur la responsabilité, en ce qui concerne le secteur
des arts et de la culture seulement :
- réformer le processus politique
(le financement des partis politiques, le rôle du
commissaire à l'éthique, le renforcement de
la Loi sur l’enregistrement des lobbyistes, etc.);
- rendre le secteur public plus responsable
de la façon dont il dépense l'argent des contribuables;
- nommer des personnes qualifiées
au agences gouvernementales;
- renforcer la vérification et
la responsabilisation à l'intérieur des ministères.
Nul doute qu’il s’agit là d’objectifs
louables, mais comme chacun le sait, c’est généralement
au niveau des détails que les choses se gâtent
et il semble y avoir abondance de raisons pour s’inquiéter
dans ce cas-ci où un projet de loi d’une grande
envergure est poussé au pas de course dans le processus
législatif pour accomoder une statégie largement
électorale.
Il semble évident
que le gouvernement a l’intention de faire adopter son
projet de loi le plus vite possible à la Chambre des
communes, mais nous aurons sans doute l’occasion d’intervenir
lorsque le projet sera devant le Sénat. Il y aura également
une consultation plus élargie au cours de l'élaboration
des règlements à l'automne et à l'hiver.
Il semble peu probable que la loi puisse être mise en
œuvre avant mars 2007, une date n’apparaît
pas que le gouvernement pourra vraiment mettre complètement
la loi en œuvre avant mars 2007, date qui coinciderait
fort bien avec l’élection attendue et bien avant
que les problèmes créé par une loi mal
ficelée aient été pleinement identifiés.
La CCA ouvre un dossier sur cette mesure législative
importante et vous tiendra au courant. Restez à l’écoute!
Autres nouvelles…
Ceux et celles d'entre vous qui avez participé aux
Conférences de mars de la CCA se souviendront que j'y
ai annoncé que le Secrétariat lancerait bientôt
notre nouveau magazine électronique @gora,
dont le premier numéro serait consacré aux Conférences
et aux priorités en matière de politiques établies
par le Conseil dans la poursuite de notre grand processus
de consultation.
Je suis heureux de vous dire maintenant que les travaux progressent,
même si nous sommes un peu en retard sur la date espérée.
Des changements de personnel, les nouveaux processus de travail
de notre équipe et la réalité du processus
de gouvernance nécessaire pour officialiser les priorités
politiques de la CCA, ajoutés aux difficultés
inhérentes à la création d’un tout
nouvel outil de communication ont ralenti un peu les choses,
mais @gora devrait naître d'ici le
milieu de juin, une fois que le Conseil d’administration
aura formellement adopté le document de priorités
et le plan d’actions de la CCA pour les prochains dix-huit
mois.
Et finalement, le Recensement!
La CCA appuie entièrement le message suivant de nos
bons amis de Hill Strategies : nous encourageons tous les
membres du secteur des arts et de la culture du Canada à
remplir leur questionnaire du Recensement 2006 aussi entièrement
et exactement que possible – particulièrement
ceux et celles qui auront reçu le grand formulaire,
qui contient un ensemble de questions associées au
travail.
Les renseignements que le Recensement a recueillis par le
passé ont été utilisés pour examiner
la situation des artistes et des travailleurs de la culture
au Canada. Il est de la plus haute importance, particulièrement
avec le gouvernement en place, de pouvoir appuyer sur des
faits et des statistiques les contributions importantes du
secteur des arts et de la culture au Canada. Il faut des données
exactes pour élaborer des arguments statistiques et
faire des analyses judicieuses.
Il est donc essentiel de participer entièrement et
d’être exact! Le Recensement aura lieu le mardi
16 mai. Si votre foyer n’a pas reçu de questionnaire
du Recensement d’ici le 13 mai, veuillez contacter Statistique
Canada au 1-877-594-2006.
Pour la première fois cette année, vous avez
l’option de remplir votre questionnaire de Recensement
en ligne, en utilisant un code inclus sur votre formulaire
de recensement.
Pour plus d’information, veuillez visiter le
site web du Recensement 2006.
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