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Conférence canadienne des arts

Bulletin de la CCA 43/06

Ottawa, le 19 octobre 2006

Le droit d’auteur et la Cour suprême – un équilibre délicat

Les faits en résumé

La Cour suprême du Canada a rendu son jugement le 12 octobre 2006 dans le différend de longue date opposant l'auteur pigiste Heather Robertson et un consortium d'éditeurs de journaux.

Le litige porte sur la façon dont les journaux reproduisent les articles des auteurs pigistes dans des bases de données électroniques sans la permission spécifique de l'auteur ou la reconnaissance d'un droit d'édition électronique.

Les juges de la Cour suprême avaient la tâche difficile de concilier les droits individuels des auteurs pigistes avec les droits collectifs des éditeurs de journaux.

M me Robertson avait fait valoir que sans entente spécifique écrite avec l'auteur, la reproduction d'articles en format électronique enfreignait la Loi sur le droit d'auteur et portait atteinte aux droits moraux et économiques du créateur.

Essentiellement, le jugement complexe de la Cour suprême affirme le droit de l'auteur pigiste de décider si l'éditeur pourrait reproduire ou non son article dans un format différent de l'article de journal original. Mais la cour dit également qu'il n'est pas nécessaire que cette permission soit écrite, et qu'elle pourrait être une entente entre l'auteur et l'éditeur.

Le litige était centré sur trois formats électroniques :

  • Info Globe Online;
  • CPI.Q;
  • les CD-ROM qui réunissent le matériel d'archives du Globe and Mail.

La cour dit dans son jugement définitif que la compilation des articles dans Info Globe Online et CPI.Q ne préserve pas leur lien intime avec le reste du journal et qu'il s'agit de reproductions dans un nouveau format, tandis que les CD-ROM d'archivage constituent un exercice valide du droit de l'éditeur de journal de reproduire son recueil. La cour considère que les reproductions dans Info Globe Online et CPI.Q violent les droits de l'auteur pigiste.

Pour en savoir davantage

M me Robertson est membre de The Writer's Union of Canada et du Professional Writers Association of Canada . Ces deux organismes ont réagi au jugement dans des communiqués de presse.

La décision de la Cour suprême est une série complexe de raisonnements des juges exposés en 22 pages.

La Cour suprême considère que la neutralité technologique de la Loi sur le droit d'auteur signifie,

« que la Loi sur le droit d'auteur continue de s'appliquer malgré l'usage de supports différents, y compris ceux qui dépendent d'une technologie plus avancée. Elle ne signifie toutefois pas qu'après sa conversion en données électroniques, une ouvre peut être utilisée n'importe comment. L'ouvre finale demeure assujettie à la Loi sur le droit d'auteur . Le principe de la neutralité du support ne permet pas d'écarter les droits des auteurs - il a été établi pour protéger les droits des auteurs et des autres à mesure que la technologie évolue.  »

La question de la neutralité technologique est un point central, comme l'équilibre entre les droits des éditeurs de journaux et ceux des auteurs pigistes. La décision de la Cour suprême ne résout pas complètement ce différend car elle renvoie l'affaire devant les tribunaux pour l'appel incident et, ce faisant, assure que le dossier doit se poursuivre. Mais la Cour suprême établit certaines interprétations plus claires concernant la neutralité technologique et les droits des auteurs pigistes et ceux des éditeurs de journal.

Aucune des deux parties n'est entièrement heureuse de la décision de la Cour suprême, mais elles devraient se réjouir toutes les deux de l'affirmation et de la défense si évidentes des droits des créateurs et des propriétaires des droits d'auteur dans cette décision de la Cour suprême.

La suite?

Le droit d'auteur est l'un de ces sujets qui provoquent un enthousiasme brûlant ou un gigantesque bâillement. Mais une chose est certaine : c'est une composante très importante de l'écologie des arts et de la culture! On s'attend à ce que le gouvernement présente au cours des prochaines semaines (mois?) un projet de loi qui contiendra d'autres révisions de la Loi sur le droit d'auteur .

On peut croire que les bagarres traditionnelles entre ceux qui considèrent le droit d'auteur comme un concept archaïque qui empêche la libre circulation de l'information et ceux pour qui il est une prérogative économique et morale essentielle des créateurs vont reprendre.

La CCA surveillera de très près la suite de l'affaire Robertson devant les tribunaux et les projets de révisions du droit d'auteur.

Le point sur le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants

 

Comme vous vous en souvenez certainement, la CCA a produit, à l’invitation du ministre des Finances, l’honorable Jim Flaherty un mémoire exposant les raisons pour lesquelles le gouvernement devrait inclure, dans le contexte de son soutien des familles canadiennes, un certain nombre d’activités de formation artistique dans le crédit d’impôt de 500 $ qu’il a promis aux familles qui inscrivent des enfants de moins de 16 ans à des activités de condition physique.

La CCA a également participé avec un groupe d’autres organismes de la société civile à une consultation tenue le 15 septembre par le groupe d’experts concernant l’application du crédit d’impôt pour la condition physique des enfants qui, selon le budget fédéral, est censé entrer en vigueur le 1er janvier 2007. Le groupe d’experts devait présenter son rapport au ministre des Finances le 6 octobre dernier, mais il a reçu tellement d’interventions de parties intéressées (plus de 1 000) qu’il n’a pas pu respecter cette échéance et a dû demander plus de temps. Nous allons vous tenir au courant de l’évolution de ce dossier, qui constitue l’une des priorités à court terme de la CCA.