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Conférence canadienne des arts

Rapport final du Groupe de travail
sur la politique culturelle au XXI e siècle


Résumé et synthèse des recommandations, juin 1998


Notre intuition nous murmure que nous n'atteindrons la véritable grandeur que lorsque nous parviendrons à traduire notre force et nos connaissances en un langage spirituel et artistique. C'est à ce moment-là, seulement, que nous saurons si l'existence du Canada a joué un rôle dans le devenir de l'humanité.
Hugh MacLennan, essayiste et romancier, 1978

Tout a commencé par la décision de l'Organisation mondiale du commerce. En effet, le tribunal d'appel de l'OMC a déclaré que la législation canadienne de protection de l'industrie du périodique transgressait les engagements pris par le Canada dans l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce. À ce moment-là, beaucoup de Canadiens ont commencé à s'inquiéter de la viabilité des autres rouages importants de la politique culturelle fédérale. Ces inquiétudes n'ont fait que s'intensifier lorsqu'il est devenu évident que PolyGram Filmed Entertainment s'apprêtait à contester une autre législation. Qui formulerait la politique culturelle canadienne? Les Canadiens et leurs élus ou des tribunaux internationaux non élus, chargés d'administrer les accords commerciaux?

Pour le Conseil d'administration de la Conférence canadienne des arts, la réponse était claire. Les Canadiens doivent affirmer clairement leur droit inconditionnel de gérer leurs propres affaires culturelles, comme ils l'entendent, sans crainte de contestations ou de menaces de représailles. C'est pourquoi le Conseil a décidé de former le Groupe de travail sur la politique culturelle au XXI e siècle, doté d'un double mandat: d'une part, analyser l'environnement international créé par une profusion d'accords commerciaux, d'autre part, déterminer comment nous pourrions affirmer notre souveraineté culturelle dans ce contexte. Le Groupe de travail a déposé son rapport préliminaire le 28 janvier 1998.

Le second volet de son mandat consistait à examiner la politique culturelle fédérale pour recommander des mesures susceptibles de préserver et d'encourager l'expression et l'essor culturels du Canada au XXI e siècle. Le Groupe de travail a été prié de brosser un tableau d'ensemble des défis que le Canada devrait relever, des innovations et des modifications auxquelles il devrait procéder pour conserver son dynamisme culturel au moyen d'une politique culturelle fédérale. Ce rapport final est l'aboutissement de cinq mois de débats intensifs, suivis d'une réflexion approfondie.

Le Groupe de travail a tiré parti de l'expérience, de la passion et de la sagesse de maintes personnalités, dans chaque branche du secteur culturel canadien. En effet, toutes avaient en commun la volonté d'adopter une démarche concrète qui, en préservant le plus possible les orientations culturelles en vigueur, assortirait chaque mesure, chaque programme et chaque institution d'obligations claires et nettes, destinées à ancrer solidement leurs objectifs culturels, du point de vue tant individuel que collectif.

Le Groupe de travail considère la mise en oeuvre d'une politique culturelle fédérale comme l'affirmation essentielle du droit souverain du Canada de gérer ses propres affaires culturelles comme il l'entend. L'affirmation de la souveraineté culturelle est l'un des principaux outils dont nous avons besoin pour préserver et développer notre État-nation. L'efficacité de cette politique doit être évaluée à l'aune de notre capacité collective permettant à nos concitoyens de créer du contenu pour tous les moyens d'expression artistique et d'accéder le plus aisément possible aux diverses expressions de notre expérience partagée en tant que nation.

La question de l'accès des Canadiens aux oeuvres artistiques et aux produits culturels créés par leurs concitoyens est l'un des leitmotivs du Rapport final du Groupe de travail. Si nous souhaitons encourager l'essor et le dynamisme de notre communauté d'artistes et de producteurs, c'est justement pour permettre à nos compatriotes d'avoir accès aux récits et réflexions surgis de nos expériences et de nos aspirations nationales, ainsi qu à leurs interprétations, toujours variées, parfois provocantes. Par conséquent, cette question de l'accès doit être l'une des principales préoccupations du gouvernement, tout autant que du secteur culturel.

La politique culturelle fédérale doit protéger et accroÎtre notre capacité collective d'apprécier les aspects de notre vie nationale qui nous caractérisent. C'est pourquoi nous devons affirmer nos deux langues officielles et leurs communautés linguistiques, notre diversité et la réalité de nos peuples autochtones. Nos objectifs culturels doivent d'abord et avant tout servir à orienter tous les plans et programmes d'action qui comportent des ramifications industrielles. Le Groupe de travail fait preuve, sur cette question, d'une fermeté inébranlable: ce fil conducteur de toute politique culturelle doit toujours être en évidence, aux yeux non seulement de la population canadienne, mais encore de nos partenaires internationaux.

Le Groupe de travail est d'avis que toute politique culturelle fédérale doit reposer sur des fondements législatifs, dans le cadre de la loi régissant l'actuel ministère du Patrimoine canadien. La législation modifiée conférerait au ministère, renommé «ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens», la responsabilité pleine et entière de la formulation et de la gestion d'une politique culturelle fédérale, qui comprendrait notamment les mesures de protection contre l'appartenance et les investissements étrangers, toutes les mesures connexes relatives au contenu et aux supports ainsi que les activités de promotion des langues officielles. Les objectifs de la politique culturelle enchâssés dans la Loi formeraient une référence à partir de laquelle, sur une période de trois ans, nous pourrions réajuster tous les instruments actuels.

Pour superviser cette oeuvre d'harmonisation, le Groupe de travail recommande de créer une commission spéciale, chargée de s'assurer que chaque institution, chaque mesure et chaque programme se conforment étroitement aux objectifs de la politique culturelle fédérale. Cette commission serait habilitée à recommander au gouvernement tous les changements nécessaires pour mettre en place un cadre de politique culturelle entièrement cohérent, qui s'articulerait autour des objectifs précisés par la législation. Avant de déposer ses conclusions, la commission s'entretiendrait abondamment avec les personnes et les organismes chargés d'administrer les programmes, les institutions et les mesures en cause, le secteur culturel et ceux de nos concitoyens qui s'intéressent à ces questions.

Le Groupe de travail juge essentiel que le gouvernement adopte un rôle actif pendant les travaux de cette commission spéciale. En se fondant sur les objectifs de sa politique culturelle, le gouvernement devrait continuer à prendre des mesures destinées à encourager et à récompenser la créativité dans notre société en procédant aux modifications de la Loi sur le droit d'auteur et en adoptant un éventail plus large de mesures conçues pour améliorer le statut de l'artiste, pour développer de nouveaux publics, pour faciliter l'accès à notre culture, pour soutenir les établissements nationaux de formation et pour encourager le perfectionnement et l'accroissement des compétences au sein du secteur. Il importe également d'appuyer nos institutions culturelles nationales en leur permettant de former la prochaine génération d'artistes canadiens et de s'assurer que la génération actuelle continue de rivaliser avec les meilleurs artistes, créateurs et producteurs culturels du reste du monde.

Les musées et autres institutions canadiennes patrimoniales sont chargés de préserver le legs concret de l'expression canadienne. Le Groupe de travail estime que cette communauté devrait faire plus pour intensifier le sentiment d'appartenance et faciliter l'accès à ces importantes collections. Il conviendrait d'organiser davantage d'expositions itinérantes et d'exploiter les ressources de la nouvelle technologie.

Quant à la scène internationale, le Groupe de travail y distingue de nouvelles possibilités d'innovation. La culture étant le troisième pilier de la politique étrangère du Canada, le gouvernement s'est engagé à promouvoir la culture et les valeurs du Canada à l'étranger. Toutefois, le Groupe de travail n'est pas persuadé que cette déclaration se soit traduite par une amélioration tangible de la promotion des artistes et de la culture du Canada sur la scène internationale.

Il recommande la création d un nouvel organisme fédéral chargé de promouvoir les artistes et produits culturels du Canada dans le reste du monde. Taillé sur le modèle du British Council, cet organisme ferait preuve d'une grande motivation pour dispenser toute l'aide offerte aux artistes, organismes artistiques et entreprises culturelles qui oeuvrent sur la scène internationale, permettant ainsi aux Canadiens de participer aux salons commerciaux, aux festivals et expositions internationaux, tout en facilitant l'échange des talents et l'accroissement des compétences.

Le Groupe de travail a également essayé de dénouer les tensions suscitées par les mesures que le Canada a prises pour protéger ses entreprises culturelles dans le contexte de toute la gamme des accords sur le commerce international dont nous sommes signataires. Dans son rapport préliminaire, le Groupe de travail recommandait au gouvernement et au secteur culturel de s'efforcer, en toute priorité, de formuler une entente internationale distincte, par laquelle la culture serait désormais exclue des accords et règlements sur le commerce et les investissements. Dans son Rapport final, le Groupe de travail présente la notion de «droits mondiaux parallèles», qui est à l'origine de l'idée d'une entente internationale distincte sur la culture. Le Groupe de travail recommande que cette notion vienne enrichir l'ensemble des arguments avancés par l'équipe canadienne de négociation des accords bilatéraux et multilatéraux sur le commerce et les investissements.

En outre, le Groupe de travail a étudié la réglementation à laquelle sont actuellement assujetties les conditions d'appartenance étrangère des entreprises culturelles et les investissements étrangers dans ces entreprises. L'évaluation du «bénéfice net» devrait tenir une place plus importante afin que l'engagement d'investir dans des productions canadiennes devienne l'un des éléments permanents de la conscience sociale des entreprises qui opèrent sur le marché canadien. Le Groupe de travail a aussi rappelé qu'il fallait confier l'administration de cette réglementation au ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens.

D'autre part, si nous voulons conserver un bon bassin de talents canadiens, nous devrons aider les organismes sans but lucratif, tout comme les entreprises culturelles, à assainir leurs finances. C'est pourquoi le Groupe de travail recommande au ministre des Finances d'adopter de nouvelles mesures d'encouragement des petits donateurs et des investisseurs, dans les industries de l'enregistrement sonore, de la nouvelle technologie, de l'édition de livres et de magazines, à l'image des mesures déjà en place dans le secteur de la production cinématographique et vidéographique.

Le Groupe de travail est d'avis que la commission spéciale devrait entreprendre une étude à la fois inspirée et approfondie du rôle et du mandat des institutions culturelles nationales. En effet, des organismes tels que la CBC/SRC, le Conseil des Arts du Canada, l'Office national du film, Téléfilm Canada et le Centre national des Arts viennent de vivre une ère de bouleversements, dans la foulée des compressions budgétaires des dernières années. Ces changements leur ont souvent été imposés sans tenir compte des relations entre les organismes et leur clientèle. Le Groupe de travail juge le moment idéal pour ramener l'équilibre et faire en sorte que les organismes s'entraident et oeuvrent pour faciliter l'accès des Canadiens à leur culture tout en favorisant l'essor d'une solide réserve de talents au Canada.

L'affirmation de la souveraineté culturelle du Canada, l'encouragement de l'imagination canadienne et d'une voix singulière tant chez nous qu'à l'étranger, méritent qu on y investisse des deniers publics et une volonté politique. Le Groupe de travail exhorte le gouvernement du Canada de redoubler d'efforts à cet égard en adoptant les recommandations du Rapport qui suit sur la formulation d'une politique culturelle fédérale. En effet, nous sommes fermement convaincus que si les Canadiens eux-mêmes ne s'attèlent pas à la tâche, leurs partenaires internationaux ne manqueront pas de leur couper l'herbe sous le pied, par de sempiternelles contestations des mesures culturelles canadiennes. Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli pour permettre à la culture canadienne de se faire entendre. Il est impensable que nous laissions tout cela nous échapper, par inertie ou simple négligence.

Synthèse des recommandations

  1. Le Groupe de travail estime qu'en l'occurrence, la démarche la plus simple serait la meilleure. Tout d'abord, la politique doit reposer sur la législation et, notamment, sur la législation qui a permis de créer le ministère du Patrimoine canadien. Il convient donc d'apporter un certain nombre de modifications à cette législation:
    • le ministère devrait désormais s'appeler «ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens»;
    • il conviendrait de réaffirmer le lien entre le support et le contenu en confiant le mandat exclusif de ces deux aspects de la culture au ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens;
    • il faudrait formuler les principaux objectifs d'une politique culturelle canadienne, comme suit:
      1. que le gouvernement fédéral reconnaisse le rôle vital qu'il joue dans le soutien, la promotion et l'essor des arts, du patrimoine et des entreprises culturelles, d'une part, et qu'il charge le ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens de coordonner ces efforts;
      2. que la politique culturelle fédérale repose sur les deux langues officielles et que ses divers éléments permettent au gouvernement de respecter ses engagements en encourageant énergiquement la vitalité de cette dimension fondamentale de la vie culturelle et artistique du Canada;
      3. que tout l'éventail des institutions, ministères et organismes auxquels s'applique la politique culturelle facilite le plus possible l'accès des Canadiens aux oeuvres et productions d'artistes et producteurs canadiens;
        1. que le gouvernement du Canada, par l'entremise du ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens, utilise les outils de la législation, de la réglementation et des mesures d'encouragement direct et indirect, ainsi que le système fiscal, pour atteindre ses objectifs culturels;
        2. que le gouvernement du Canada confère au ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens tous les pouvoirs pour mettre en oeuvre et administrer des mesures applicables aux investissements étrangers dans les arts et les entreprises culturelles;
      4. que le ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens encourage et respecte des valeurs telles que la diversité régionale et ethnoculturelle, le rôle des peuples autochtones et la nécessité d'inciter la population canadienne à mieux apprécier son expérience et ses inspirations collectives;
      5. que le ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens soit chargé de créer un environnement propice à l'encouragement et au respect des droits et de l'oeuvre des créateurs et artistes canadiens au moyen des révisions apportées à la Loi sur le droit d'auteur , la Loi sur le statut de l'artiste , la Loi sur les biens culturels et autres instruments à la disposition de l'État;
      6. que la responsabilité de conserver et de faire connaÎtre des oeuvres importantes pour le patrimoine canadien, sous toutes ses formes, soit assortie d'une série d'instruments spécialisés tels que les musées d'art ou autres musées, publics ou privés.
      7. que le ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens favorise la percée de nombreux artistes, créateurs et producteurs, et facilite la mobilisation de nouveaux publics, en association avec les autres paliers gouvernementaux, le secteur privé et le secteur culturel;
      8. que les divers organismes, institutions, programmes et mesures qui représenteront la politique culturelle fédérale se plient à certaines obligations, soit la transparence et la reddition publique de comptes.
  2. Le Groupe de travail recommande au gouvernement fédéral de nommer une commission spéciale, chargée de collaborer avec les organismes, ministères et programmes dont le travail touche de près ou de loin à la culture, afin de s'assurer que leurs activités et priorités demeurent en conformité avec les objectifs de la politique culturelle. Cette commission spéciale, composée d'artistes, de travailleurs culturels, de membres du grand public, de fonctionnaires et de représentants du Comité permanent du patrimoine canadien, serait dotée d'un mandat qui ne devrait pas dépasser trois ans.

Dans l'ensemble, son travail consistera à faire en sorte que les orientations, institutions, mesures et programmes culturels respectent les principaux objectifs de la politique culturelle fédérale.

La commission spéciale devra s'assurer que chaque élément de la politique culturelle fédérale contient la preuve quantitative et qualitative de sa contribution aux objectifs de ladite politique.

Si la commission constate qu'un élément est incompatible avec les objectifs de la politique, elle devra recommander au ministère de la Culture et du Patrimoine canadiens les modifications, remplacements ou suppressions nécessaires.

  1. Le Groupe de travail exhorte le gouvernement du Canada d'entamer de toute urgence la troisième phase des révisions de la Loi sur le droit d'auteur et de lancer une étude approfondie des mécanismes plus efficaces qui sont en place dans les autres pays, afin de reformuler ou d'actualiser cette législation.

Le Groupe de travail suggère au gouvernement du Canada de créer un fonds d'aide juridique pour aider les créateurs et titulaires de droits d'auteur à financer des contestations juridiques lorsque leurs oeuvres sont exploitées par des usagers non autorisés. La défense des droits économiques et moraux entraÎne des débours que seule une infime minorité de créateurs ou de titulaires de droits d'auteur peut se permettre. La plupart d'entre eux n'ont guère d'autre choix que de perdre des retombées économiques auxquelles ils ont pourtant droit.

  1. Le Groupe de travail recommande la tenue d'une conférence spéciale sur le statut de l'artiste, à laquelle participeraient le gouvernement fédéral et ses homologues provinciaux, afin de tracer les grandes lignes d'un plan d'action susceptible d'améliorer la situation des artistes et créateurs. En y invitant les représentants des principaux syndicats et organismes de représentation des artistes, les gouvernements seraient mieux placés pour cerner les problèmes les plus aigus.
  2. Le Groupe de travail recommande aux ministres de la Culture (fédéral et provinciaux) de considérer comme prioritaire le financement des organismes de service aux arts et des associations professionnelles qui regroupent les entreprises culturelles.
  3. Le Groupe de travail estime que la santé à long terme de la culture canadienne est assujettie à notre capacité collective de soutenir ces institutions. Dans le cadre de la révision et du peaufinage des mesures culturelles, le gouvernement fédéral devrait formuler une politique applicable aux établissements nationaux de formation, afin de leur assurer un financement stable et suffisant. C'est alors seulement qu'ils pourront consacrer leur énergie à remplir leur véritable mandat, soit la formation des nouvelles générations d'artistes et de travailleurs culturels.
  4. Que le ministère du Développement des ressources humaines, en collaboration avec le ministère du Patrimoine canadien, mette en oeuvre un programme stable, pluriannuel de financement de la formation artistique ainsi que du perfectionnement et de l'accroissement des compétences dont ont besoin les artistes et travailleurs culturels.

Que, dans le cadre des négociations relatives à la dévolution aux provinces des services propres au marché du travail, le ministère du Développement des ressources humaines s'assure que les conseils sectoriels de formation et de perfectionnement sont considérés comme les mieux placés pour s'adresser au secteur; que leur financement fasse l'objet d'une obligation écrite dans les ententes sur le transfert des responsabilités.

  1. Le Groupe de travail recommande à la commission spéciale de prêter une attention particulière à la manière dont les importantes institutions culturelles nationales se complètent et s'épaulent pour remplir leur mission collective, soit développer, célébrer et encourager l'expression culturelle au Canada.
  2. Le Groupe de travail recommande à la commission spéciale d'examiner divers modèles de collaboration plus étroite entre la CBC/SRC, l'Office national du film et Téléfilm Canada afin de s'assurer que ces organismes font leur possible pour faciliter l'accès des Canadiens à la culture et encouragent l'essor de l'expression culturelle au Canada.
  3. Le Groupe de travail recommande au gouvernement d'inscrire à l'ordre du jour de la prochaine réunion fédérale-provinciale des ministres de la Culture un projet de type «Ville culturelle». Le Groupe de travail recommande également à la Fédération canadienne des municipalités d'envisager la possibilité d'intéresser ses membres à ce projet. Le Groupe de travail suggère que les travaux débutent en l'an 2000.
  4. Le Groupe de travail estime que les Canadiens devraient avoir librement accès à leur patrimoine. Il recommande donc ce qui suit:
    • Les collections des musées devraient être accessibles à tous. Pour assumer cette responsabilité, les musées devraient prendre des initiatives dynamiques: accroÎtre le nombre et la fréquence des expositions itinérantes, des échanges et des programmes éducatifs; mettre à profit la nouvelle technologie.
    • Les gouvernements (fédéral et provinciaux) et les municipalités devraient collaborer pour garantir aux musées et autres établissements de conservation du patrimoine un financement stable et continu. Ils devraient mettre en oeuvre une stratégie de propagation qui permettrait à tous les Canadiens et Canadiennes d'apprécier leur patrimoine culturel.
    • Les musées et autres établissements de conservation du patrimoine ont un rôle crucial à jouer dans la découverte, la promotion et l'intégration sociale des artistes, des chercheurs et des connaisseurs. C'est ce qui leur permettra d'éveiller la créativité chez tous les Canadiens.
    • Nous recommandons au gouvernement du Canada de mettre en oeuvre une stratégie nationale de conservation, afin de s'assurer que notre patrimoine collectif reçoive des soins adéquats et fasse l'objet d'une recherche documentaire approfondie. Cette stratégie ne doit pas seulement faire appel à la communauté muséale. Elle doit aussi mobiliser nos concitoyens, les entreprises et les organismes sans but lucratif.
  5. Le Groupe de travail recommande au ministre des Finances d'inclure dans son prochain budget fédéral des modifications de la Loi de l'Impôt sur le revenu , afin de faciliter l'application des dispositions qui encourageront les particuliers à faire des dons aux oeuvres de charité et aux organismes agréés de service aux arts.
  6. Le Groupe de travail recommande la mise en place, toutes affaires cessantes, d'allègements fiscaux pour investissement dans toutes les entreprises culturelles. Ces mesures d'encouragement sont cruciales pour permettre aux producteurs canadiens de demeurer efficaces et compétitifs, tant au Canada que sur la scène internationale.
  7. Le Groupe de travail recommande au gouvernement fédéral de nommer immédiatement un groupe de travail mixte, composé de représentants du ministère du Patrimoine canadien et du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, chargé de dresser les plans d'un organisme culturel international qui entrerait en fonction le 1 er janvier 2000.
  8. Le Groupe de travail recommande au Sous-comité parlementaire du commerce, des différends commerciaux et des investissements internationaux d'organiser dès que possible des audiences qui permettront de rédiger une déclaration des «droits mondiaux parallèles». À partir de là, le Canada ne ratifiera les accords sur le commerce et les investissements internationaux que s'ils respectent les principes de cette déclaration. Il faudrait achever ces travaux avant la série de négociations qui est prévue pour l'an 2000 à l'Organisation mondiale du commerce.
  9. Le Groupe de travail exhorte le gouvernement à rendre plus sévères les critères d'évaluation du «bénéfice net» afin que tout investisseur étranger autorisé à faire son entrée dans n'importe quel secteur de la culture au Canada soit tenu de produire, distribuer et promouvoir un contenu canadien. Pour les entreprises étrangères, cet engagement n'est pas seulement la preuve d'une conscience sociale. Il faut également le considérer comme un juste paiement du droit de conclure des affaires en sol canadien.

 

 

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