La transformation de l’engagement du Canada s’est amorcée. À la suite de l’avis donné par le Groupe d’experts indépendant sur le rôle futur du Canada en Afghanistan, puis de la motion adoptée par la Chambre des communes le 13mars 2008, le gouvernement a entrepris de modifier radicalement la conception et l’exécution de ses activités militaires et civiles en Afghanistan. Les priorités pour la période de 2008 à 2011 ont été établies. Les opérations de diplomatie, de développement et de sécurité sont harmonisées plus étroitement entre elles et modifiées pour avoir un effet immédiat et durable. Ce renouvellement ciblé a été opéré par le Comité du Cabinet sur l’Afghanistan, soutenu par le Groupe de travail sur l’Afghanistan du Bureau du Conseil privé et les ministères concernés. La Chambre des communes a institué un comité spécial sur l’Afghanistan qui se réunit régulièrement. De même, le gouvernement s’efforce de présenter aux Canadiens des rapports francs et réguliers sur les événements en Afghanistan et les efforts qu’y déploie le Canada.
Un élément de cette transparence accrue dont il est question dans la motion de la Chambre consiste à présenter au Parlement des rapports trimestriels sur la mission canadienne en Afghanistan. Dans ce premier rapport, on trouve les grandes priorités et les objectifs clairs du Canada. Le gouvernement est en train d’établir à partir de ceux‑ci des indicateurs pour mesurer les progrès accomplis. Les indicateurs et l’analyse connexe feront partie intégrante du prochain rapport trimestriel qui sera déposé cet automne.
Ces rapports visent à renseigner le Parlement et les Canadiens sur la mission canadienne en Afghanistan, mais ils ne prétendent pas décrire jusque dans les moindres détails tout ce qui se passe en Afghanistan. Ils exposeront plutôt les faits liés à l’engagement du Canada et proposeront un cadre simple pour évaluer au fur et à mesure les résultats obtenus.
La réalisation de progrès en Afghanistan n’est pas une mince tâche, et maintes difficultés continuent de se poser. Nous sommes de fait engagés dans un conflit qui impose de grands sacrifices à certaines familles canadiennes qui ont perdu des êtres chers. Nous reconnaissons ce sacrifice, saluons leur courage et partageons leur douleur.
Notre but ultime est de laisser aux Afghans un pays viable qui se gouverne mieux et où règne un meilleur climat de paix et de sécurité. Entre 2008 et 2011, nous voulons que la province de Kandahar soit plus sûre et mieux dirigée et qu’elle puisse offrir des services essentiels à ses citoyens grâce à l’appui d’un gouvernement national qui possède les moyens de mieux assurer la sécurité des Afghans, de gérer ses frontières et de soutenir à long terme les gains réalisés en matière de stabilité et de reconstruction.
À cette fin, ainsi qu’en a décidé le Parlement, notre présence militaire est prolongée jusqu’en juillet 2011. En plus d’aider à assurer la sécurité au Kandahar, cette contribution militaire sera davantage axée sur la formation et d’autres activités de renforcement des capacités pour permettre aux forces de sécurité nationales afghanes de faire régner la sécurité; de protéger les travailleurs chargés de la reconstruction et du développement dans la province de Kandahar; et de soutenir l’Équipe provinciale de reconstruction du Canada qui y œuvre. En outre, nos contributions civiles à la sécurité, à la gouvernance et au développement de l’Afghanistan sont élargies et fondées sur l’obtention de résultats rapides, concrets et durables, en particulier dans la province de Kandahar.
En rajustant les programmes militaires et civils, nous sommes conscients de l’effort afghan et international accru auquel nous participons. Nous appuyons tout à fait les actions renouvelées et complémentaires de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) afin de privilégier la gouvernance et le développement.