L'équipe de mentorat de kandaks, 4e compagnie
de reconnaissance, donne des conseils à des
membres de la Police nationale afghane lors
d'un exercice de tir réel au camp Hero. L'équipe
de liaison et de mentorat opérationnel travaille,
de concert avec ses homologues afghans, à
offrir de l'entraînement, de l'encadrement et
des services de liaison.
Les FNSA englobent l’Armée nationale afghane (ANA) et la Police nationale afghane (PNA). Il est essentiel de renforcer les moyens dont disposent les forces de sécurité et de faciliter le transfert progressif de l’ensemble des responsabilités en matière de sécurité aux autorités afghanes pour assurer la professionnalisation des FNSA et pour accroître la confiance du peuple à l’égard de ces institutions. Ceci souligne l’importance que revêt la mission de formation que mène actuellement le Canada ainsi que les missions futures de mentorat et de formation qui découleront de l’engagement du Canada en Afghanistan de 2011 à 2014.
Le Canada a fixé comme objectif à l’ANA de démontrer d’ici 2011 une capacité accrue de mener des opérations et d’établir un environnement plus sécuritaire dans les principaux districts de la province de Kandahar, avec l’aide des alliés de la FIAS.
Pendant la période visée par le présent rapport, la FIAS et les FNSA se sont employées à consolider les gains réalisés à l’échelle du pays, et surtout dans le Sud, au cours de la deuxième moitié de 2010. Les forces de la coalition, y compris les Forces canadiennes, ont mené une opération de déblaiement très efficace dans la « corne de Panjwayi ». Malgré l’importance stratégique de la région pour les Talibans, les insurgés n’ont pas réussi à défendre leurs bastions dans l’Ouest du district de Panjwayi. Ces secteurs sont maintenant contrôlés par le gouvernement de l’Afghanistan pour la première fois depuis que les forces de sécurité se sont retirées en mai 2009.
Au cours du trimestre, l’ANA a accueilli 11 389 recrues. Elle demeure donc en avance sur son programme, dont l’objectif est d’atteindre un effectif de 171 600 personnes d’ici octobre 2011 (elle compte actuellement plus de 149 500 membres). Les rangs de l’ANA ont gagné plus de 1 200 officiers et de 3 790 sous‑officiers, ce qui témoigne des efforts déployés pour combler les lacunes sur le plan du leadership et pour aborder d’autres facteurs qui contribuent aux problèmes d’attrition et de maintien de l’effectif qui subsistent.
Bien que de façon générale l’attrition se soit atténuée au sein de l’ANA et de la PNA, selon la Mission de formation de l’OTAN-Afghanistan, des éléments spécifiques de chaque organisation sont toujours à risque, par exemple les forces de police nationale afghane chargées de l’ordre civil. On a rapporté un taux d’attrition annuel de 32 et de 23 p. 100 au sein de l’ANA et de la PNA respectivement. Pour ce qui est des forces de police chargées de l’ordre civil, on estime toutefois ce pourcentage à près de 35 p. 100. Ces taux d’attrition relativement élevés au sein de l’ANA et des forces chargées de l’ordre civil s’expliquent surtout par un rythme des opérations élevé, des taux de rémunération attrayants qu’offrent des entreprises de sécurité privées, et un cycle imprévisible de constitution des forces.
Les opérations de sécurité menées dans les principaux districts du centre de la province de Kandahar ont contribué à faciliter les déplacements et à accroître le sentiment de sécurité chez les Kandaharis. Malgré quelques alertes dans la ville de Kandahar pendant les célébrations de l’Eid, il n’y a eu aucun incident important compromettant la sécurité. La force de protection établie aux alentours de la ville a aidé à empêcher les insurgés d’entrer dans le district.
Des membres de la Police nationale
afghane s'exercent à rédiger lors
d'un cours d'alphabétisation
coordonné par l'Équipe provinciale
de reconstruction de Kandahar.
La sécurité, et surtout le sentiment de sécurité, joue un rôle essentiel dans la mise en place des conditions nécessaires à l’instauration d’une gouvernance locale. Selon un sondage, la perception qu’ont les Kandaharis de leur propre sécurité continue de s’améliorer. En effet, 65 p. 100 des personnes interrogées ont affirmé se sentir en sécurité ou très en sécurité dans leur communauté, une augmentation comparativement à 60 p. 100 en août 2010, à 40 p. 100 en mai 2010 et à 34 p. 100 en novembre 2009. Cette perception a contribué à l’expansion des conseils de développement communautaire (CDC) supportés par le Canada, y compris dans les secteurs où les conditions de sécurité se sont améliorées.
L’amélioration de la sécurité et les efforts en vue d’améliorer la gouvernance à Kandahar et dans les principaux districts avoisinants a permis de mettre l’accent sur l’établissement d’une gouvernance locale efficace à l’échelle de la province. En décembre, en un mois seulement, le nombre d’aînés participant à la prise de décisions dans le district de Panjwayi a augmenté. Cette tendance s’est confirmée dans les districts où les opérations de sécurité ont permis de créer les conditions nécessaires à une saine gouvernance.
Nous nous attendons à ce que, d’ici la fin de 2011, la PNA soit davantage en mesure de promouvoir la loi et l’ordre dans les principaux districts de Kandahar, avec l’aide des services juridiques et correctionnels. Ses rangs ont augmenté de 6 297 personnes pour atteindre plus de 116 800 membres. Elle est en bonne voie de réaliser son objectif de compter 134 000 membres d’ici octobre 2011. La PNA a continué de faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de ses fonctions de sécurité et de maintien de l’ordre dans la ville de Kandahar. En outre, le renforcement de ces activités dans les communautés a facilité les déplacements quotidiens des habitants.
La formation des agents de la PNA demeure un élément clé aussi de l’amélioration de la sécurité pour les institutions de gouvernance. En décembre, cinq cours — dont un cours destiné aux officiers, des cours de leadership et de gestion, ainsi que des cours sur les fondements des enquêtes criminelles — étaient offerts concurremment au Centre de formation de l’Équipe provinciale de reconstruction de Kandahar, lequel est administré par le Canada. Plus de 110 agents de la PNA ainsi que des fonctionnaires du ministère de la Justice les ont suivis. En novembre, 27 agents de la PNA sélectionnés suivant des critères précis dans les provinces de Kandahar et d’Uruzgan ont commencé à suivre, au Centre de formation, le cours de six mois qui leur permettra de devenir officiers. Il s’agit de la première fois que ce cours est donné à l’extérieur de Kaboul.
Six agentes de la PNA ont suivi le cours de sensibilisation à la sécurité au Centre de formation. Compte tenu du succès récolté, l’atelier sera donné de nouveau en 2011. Autre fait important, le chef de police de la province de Kandahar a mis sur pied une équipe afghane d’aide à la formation. La formation donnée par des Afghans contribue à assurer la viabilité des capacités de la PNA, et encourage les agents à être plus réceptifs et responsables à l’égard des commandants.
En novembre, le Canada a financé, à Kaboul, une conférence de haut niveau sur la police civile. L’événement visait à rassembler des spécialistes et des universitaires afin d’obtenir des conseils éclairés sur les pratiques exemplaires en matière de police civile dans les nations en conflit, les nations sortant d’un conflit et les nations en développement. La conférence s’inscrivait dans le cadre des mesures prises par le ministère de l’Intérieur en vue d’appliquer l’expertise internationale au processus de réforme de la police afghane. Elle a également contribué à renforcer la capacité d’analyse de la division des politiques du ministère de l’Intérieur.
En outre, le Canada a été sélectionné pour coprésider le Groupe de travail sur la réforme des institutions, lequel est composé de fonctionnaires du ministère de l’Intérieur et de membres de la communauté internationale. Au cours du trimestre visé, le Groupe de travail s’est employé à formuler une série de recommandations au sujet de la réforme du Ministère.
Les programmes de formation offerts à la prison de Sarpoza, à Kandahar, et soutenus par le Canada, se sont poursuivis. Le Service correctionnel du Canada (SCC) a offert un programme visant à former des instructeurs principaux, ainsi qu’une formation spécialisée en gestion de crise. Les Afghans ont continué de donner la formation de base, et le SCC a continué d’encadrer les formateurs sur place, mais dans une moindre mesure, en vue d’assurer la durabilité de la capacité correctionnelle afghane.
Le projet pilote de rémunération pour maintien en fonction s’est avéré une réussite, puisqu’il a permis d’augmenter les niveaux de dotation de la prison de manière significative. Le temps est venu de mettre fin à ce projet qui sera remplacé par une initiative afghane financée par des donateurs et visant à augmenter les salaires des employés de la prison jusqu’à ce qu’ils atteignent la parité avec ceux versés aux membres de la PNA. Le Canada soutient toujours les projets d’infrastructure visant à améliorer les conditions de détention de sorte que la prison de Sarpoza respecte davantage les normes internationales. Au cours du trimestre, l’unité de la sécurité nationale a été améliorée, et la construction d’un immeuble qui sera consacré à la formation professionnelle a débuté.
La réforme du secteur de la justice de Kandahar est un des éléments qui permettra d’améliorer la gouvernance dans la province. Au cours du trimestre, le Canada a atteint une de ses cibles en menant à bien une série de programmes de formation, dont un cours sur le déroulement de procès équitables et un autre sur les compétences en leadership et en gestion. En outre, les travaux de rénovation du bureau du procureur général ont beaucoup avancé. On vise ainsi à offrir des conditions de vie et de travail sécuritaires aux procureurs de Kandahar, et à faciliter le recrutement et le maintien en poste d’Afghans qualifiés.
À l’échelle nationale, un projet canadien au ministère de la Justice a donné lieu au lancement d’une base de données juridiques pour l’Afghanistan. Ce projet facilitera la recherche juridique et favorisera la sensibilisation au droit en améliorant l’accès aux lois, aux décisions et à d’autres documents pertinents. La formation des chercheurs du service de rédaction législative s’est poursuivie. L’objectif est de leur montrer comment gérer et utiliser la base de données, et d’assurer la viabilité de celle‑ci à long terme.