Bureau de l’édifice du Centre

édifice du Centre

Le bureau privé du Premier ministre Harper, qui se trouve dans l’édifice du Centre, est empreint de l’histoire canadienne. Un portrait de Sir John A. Macdonald domine dans la pièce. Le Premier ministre Harper dit souvent aux visiteurs avoir l’impression que les pères de la Confédération le suivent du regard pendant qu’il s’acquitte de ses fonctions . M. Harper, membre du Parti conservateur, a personnellement choisi d’installer le portrait de Sir John A. dans son bureau.

Les premiers ministres du Canada ont accueilli dans la pièce 307-S des dirigeants mondiaux comme les présidents américains Ronald Reagan, George Bush père, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama. Nelson Mandela, d’Afrique du Sud, est venu dans ce bureau, de même que la Première ministre du Royaume-Uni, Margaret Thatcher. John Lennon, membre des Beatles, a passé ici 50 minutes avec le Premier ministre du Canada, lors d’une visite à Ottawa en 1969 .

Le Premier ministre Sir Robert Borden a été le premier à se servir de ce bureau du troisième étage en 1920, pour en remettre les clés par la suite à son successeur, le très honorable Arthur Meighen. Lorsque le libéral Mackenzie King est devenu Premier ministre en 1921, il a choisi de conserver le bureau du chef de l’opposition situé au quatrième étage. C’est là que, pendant presque 22 ans, M. King a travaillé comme Premier ministre. Son successeur, le très honorable Louis St-Laurent, a fait de même de 1948 jusqu’en 1957.

Après la décision de M. King de rester au quatrième étage, les dirigeants conservateurs ont occupé la pièce 307-S pendant des décennies. Le Premier ministre R.B. Bennett, par exemple, y a travaillé pendant les cinq années où il a été Premier ministre. On raconte qu’il aurait une fois téléphoné à un secrétaire qui travaillait dans un bureau voisin. Son assistant, Andrew D. MacLean, se souvient que, déguisant sa voix, M. Bennett s’était plaint amèrement de n’avoir pu voir le Premier ministre et s’était beaucoup amusé de l’explication donnée par son secrétaire et de sa déconvenue .

Le futur Premier ministre Brian Mulroney a eu plus de chance en essayant de joindre le Premier ministre au téléphone. Étudiant à l’université au début des années 1960, il avait téléphoné au cabinet du Premier ministre sur une gageure et, à sa grande surprise, il avait été immédiatement mis en communication avec le Premier ministre Diefenbaker .

Les premiers ministres du Canada se servent de la pièce 307-S comme bureau privé depuis le mandat de M. Diefenbaker comme 13e Premier ministre, de 1957 à 1963 – à une exception près. Le très honorable Joe Clark, qui a été Premier ministre en 1979-1980, a choisi de rester dans le bureau du quatrième étage qu’avaient occupé les premiers ministres King et St Laurent .

Le Premier ministre Harper a donné au corridor menant à la pièce 307-S une nouvelle vocation importante. En travaillant avec des historiens et des experts en conservation, il a fait de cet endroit une vitrine de l’histoire canadienne. En 2012, des artéfacts originaux remontant au début de la traite des fourrures au Canada ont été fièrement exposés. L’exposition suivante commémorait l’explorateur de l’Arctique, Sir John Franklin. D’autres expositions sont prévues.

Les premiers ministres du Canada n’ont pas toujours travaillé à partir d’un bureau privé situé dans l’édifice du Centre. Le deuxième Premier ministre, l’hon. Alexander Mackenzie , en poste de 1873 à 1878, avait choisi d’occuper un bureau dans l’édifice de l’Ouest. Il avait fait installer un escalier secret menant directement à sa chambre. Il lui était ainsi possible de quitter le travail en échappant aux prétendants qui encombraient souvent l’antichambre de son bureau .

Après l’incendie qui détruisit l’édifice du Centre en 1916, les séances de la Chambre des communes avaient lieu dans ce qui est maintenant devenu le Musée canadien de la Nature. Le Premier ministre Sir Robert Borden disposait d’un bureau privé à cet endroit . Situé au troisième étage du Musée, il a été démantelé en 2010, car il n’était pas conforme aux codes de sécurité modernes .

De l’époque de Sir John A. Macdonald à celle de Pierre Trudeau, les premiers ministres du Canada disposaient aussi d’un bureau de travail situé au deuxième étage de l’édifice de l’Est. C’est dans ce bureau que les premiers ministres ont orienté et façonné le Canada aux premiers jours de notre pays. Le Cabinet se réunissait aussi dans l’édifice de l’Est pour débattre de questions de guerre et de paix, d’unité nationale, de la construction du chemin de fer transcontinental et de beaucoup d’autres sujets encore, dans la première chambre du Conseil privé.

Les récits qu’a inspirés la connexion particulière entre l’édifice du Centre et le cabinet du Premier ministre sont légion.

Lors de son premier jour à titre de Premier ministre du Canada, en 1948, Louis St-Laurent travaillait tard. Le crépuscule d’hiver était tombé sur Ottawa. Vers 20 h, il rentrait chez lui.

En arrivant à l’ascenseur, le Premier ministre fut accueilli par l’opérateur. Voyant que l’édifice était désert, M. St-Laurent lui demanda comment il se faisait qu’il était encore à son poste. L’opérateur répondit que la coutume voulait qu’il reste à son poste tous les jours, jusqu’au départ du Premier ministre.

M. St-Laurent lui dit que ce serait la dernière fois, qu’il pouvait encore descendre une volée de marches et que désormais, l’opérateur quitterait son poste à la fin des heures de travail normales .

C’est aussi dans le bureau de l’édifice de l’Est que le Premier ministre John Diefenbaker avait fait installer un grand makaire bleu, avant la visite à Ottawa du Président américain, John F. Kennedy, en 1961. M. Diefenbaker avait déjà rencontré auparavant le Président Kennedy à la Maison-Blanche et ils avaient tous les deux échangé des histoires de pêche. La légende veut que le Président Kennedy ait mis en doute la capture par le dirigeant du Canada d’un grand makaire bleu. M. Diefenbaker était déterminé à dissiper ses doutes. Il veilla donc à ce que le makaire bleu qu’il avait pris au large de la Jamaïque, pendant des vacances en 1961, soit bien empaillé et à ce qu’il soit exposé dans son bureau privé de l’édifice du Centre lors de sa rencontre avec le Président Kennedy dans ce bureau, le 17 mai 1961 .

L’adjoint en politique étrangère du Premier ministre Diefenbaker, H. Basil Robinson, écrivit par la suite que lorsque le Président entra dans la pièce, le Premier ministre ne manqua pas de montrer le poisson capturé pendant ses vacances d’hiver en Jamaïque et que le Président, dont le bronzage s’estompait et qui paraissait un peu fatigué, se déclara convaincu .

Ce noble poisson est aujourd’hui exposé au Centre Diefenbaker-Canada, à l’Université de Saskatchewan, à Saskatoon.

Le bureau de travail du Premier ministre Trudeau a été relocalisé dans l’édifice Langevin, de l’autre côté de la rue, au début des années 1970. Depuis, les premiers ministres, sauf le très honorable Jean Chrétien, de 1993 à 2003, ont conservé un bureau de travail privé dans l’édifice Langevin. Le Premier ministre Chrétien préférait travailler uniquement dans l’édifice du Centre.

Références :

Les références utilisées pour cette section comprennent des conversations entre le rédacteur de discours du Cabinet du Premier ministre, Arthur Milnes, et Richard Gwyn, Brian Mulroney et Maria K.Somjen.  Les autres références utilisées comprennent notamment :

Andrew D. MacLean, R.B. Bennett, Excelsior Publishing, Toronto, 1935, p. 38.

Le très honorable Jack Pickersgill, My Years With Louis St. Laurent, University of Toronto Press, 1975, p. 55.

H. Basil Robinson, Diefenbaker’s World A Populist in World Affairs, University of Toronto Press, 1989, p. 1999.

Université de la Saskatchewan, Campus Oddities, http://news.usask.ca/archived_ocn/09-nov-27/campus_oddities.php

Auteur inconnu, Ottawa Citizen, « PM – “a beautiful person” », paru le mardi 23 décembre 1969.