1984
Rapport d'enquête sur la faillite de Pêcheurs Unis

Locaux de Pêcheurs Unis.
Fonds Achille Hubert
AP1, P307, Bâtisse de Pêcheurs Unis du Québec. photographie : n&b ; 11,5 X 16,5 cm

En 1978, lorsque la compagnie Gorton Pew Ltd quitte les Îles-de-la-Madeleine, une nouvelle société est formée "Madelipêche". Le gouvernement du Québec accepte que Pêcheurs Unis du Québec soit son actionnaire majoritaire. Le gouvernement s'engage à combler les déficits de cette nouvelle société pour une période de cinq ans, pour la somme totale de 2 215 000$. Par la suite, en 1982, Madelipêche doit afficher des profits nets de 700 000$, mais la société a une dette impayée de 2.7 millions.

Le 25 novembre 1983, M. Jean Garon, ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, annonce que le gouvernement du Québec décide de créer une commission d'enquête pour examiner l'administration de Pêcheurs Unis du Québec et aussi le fait que Madelipêche s'est retrouvé insolvable au printemps 1983. Cette commission d'enquête a pour mandat d'examiner les activités financières de Pêcheurs Unis du Québec et de Madelipêche en remontant jusqu'au 22 mars 1978.

Si Pêcheurs Unis du Québec fait faillite, c'est parce que Madelipêche la poursuit pour une créance de 2.8 millions de dollars. Madelipêche affirme que cette créance est en danger chez Pêcheurs Unis du Québec parce que celle-ci commence à mettre en vente ses actifs. Madelipêche obtient une saisie avant jugement par la Cour Supérieure. Par conséquent, Pêcheurs Unis se retrouve gelé et rien ne peut plus bouger. Le conseil d'administration décide donc de procéder à la mise en faillite de la fédération.

C'est au Palais de Justice de Havre-Aubert que siège la Commission d'enquête sur Madelipêche et Pêcheurs Unis du Québec pour entendre les témoins Madelinots qui peuvent aider à faire la lumière sur tout ce qui entoure la faillite de Pêcheurs Unis du Québec. Ceux-ci ne sont pas disposés à dire ce qu'ils savent. La Commission décide donc de faire venir à Québec certains témoins pour les interroger dans un cadre différent.

Suite à l'enquête du gouvernement du Québec en mars 1985, les avocats de Madelipêche déposent à la Cour Supérieure une déclaration qui réclame une somme de 3 581 173$ à la Banque Nationale et à la firme comptable Raymond Chabot, Martin Paré. La Banque Nationale a récupéré une somme de 5 millions de dollars de Pêcheurs Unis du Québec dont certains fonds appartiennent à Madelipêche.

Afin de relancer Madelipêche, le gouvernement du Québec propose sa privatisation. Ainsi, en novembre 1986, 12 hommes d'affaires des Îles-de-la-Madeleine présentent une proposition au gouvernement du Québec pour acheter Madelipêche. Parmi ces hommes on retrouve M. Paul F. Delaney, M. Léopold Cormier, M. Elphège Arseneau, M. Guy O. Langford, M. Léonard Thériault, M. Jacques Chevarie, M. Lomer Langford, M. Paul Hubert, M. Georges Cormier, M. Roméo Cyr et M. Marc Leblanc et qui sont appuyés par le groupe CTMA. C'est en 1987, que le gouvernement du Québec accepte la proposition du groupe qui devient donc propriétaire de Madelipêche.

En 1998, Madelipêche éprouve des difficultés financières engendrées par le moratoire sur le sébaste et la morue décrété en 1994. L'entreprise essaie de relancer ses activités en choisissant la troisième transformation. Comme cette tentative n'est pas un succès, Madelipêche se place sous la protection de la loi sur la faillite et l'insolvabilité. En septembre 1998, l'entreprise de transformation de poissons propose une solution à ses créanciers. Les créanciers garantis seront payés à même les revenus de la vente des chalutiers de Madelipêche alors que les créanciers non garantis recevront une somme de 500$ plus 10 à 13% du résidu de leur créance. Cette proposition est acceptée à 98% chez les créanciers non garantis. La faillite est évitée!

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Dernière mise à jour: 11 mars, 2004
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