1989
Grève chez Mines Seleine

Mine de sel de Grosse-Île.
Fonds Achille Hubert
AP1, C18, 92.5.2, Mines Seleine. négatif : coul. ; 35 mm

C'est le 4 avril 1989 que les travailleurs de Mines Seleine, aux Îles-de-la-Madeleine, déclarent la grève. Cette grève survient suite à l'échec des négociations entre la direction de la mine et les représentants de la CSN. La convention collective est échue depuis le 1er juillet 1988. Elle avait été signée par le gouvernement du Québec alors que celui-ci était encore propriétaire de la mine. Le gouvernement vend Mines Seleine à La Société canadienne de sel Ltée qui est une filiale de la Morton Salt, une compagnie des Etats-Unis. Cette compagnie est propriétaire de la mine Pugwash en Nouvelle-Écosse.

Les salaires payés par Mines Seleine sont les plus bas au Québec dans l'industrie minière et les demandes sont établies sur la base d'une parité avec les autres mines du Québec.

Le principal désaccord entre les deux parties est au niveau du salaire. Le syndicat veut une augmentation de 4.25$ l'heure répartie sur une période de deux ans. La première offre de la direction est une augmentation de 1.80$ l'heure répartie sur une période de trois ans et huit mois. L'offre est rejetée par les travailleurs avec un vote de 100% et un mandat de grève est donné au comité de négociation. Par la suite, la direction fait une offre modifiée finale, soit une augmentation de 2.00$ l'heure répartie sur une période de trois ans.

Les autres points discutés lors des négociations sont les vacances, les congés fériés et de maladie et les primes pour le temps supplémentaire en soirée et le travail sous terre. Les travailleurs sont prêts à faire la grève tant que la compagnie ne fera pas d'offre raisonnable.

Les travailleurs de Mines Seleine manifestent à plusieurs reprises à Cap-aux-Meules. Les manifestants, accompagnés de quelques épouses et sympathisants, demandent l'appui des touristes arrivés aux Îles-de-la-Madeleine. Les travailleurs demandent également au député des Îles, M. Georges Farrah, de prendre position sur deux points. Le premier, empêcher le Québec d'acheter du sel de la compagnie La Société canadienne de sel Ltée tant que le conflit ne sera pas réglé, le deuxième, se prononcer sur les revendications dont principalement celle sur la parité salariale avec les autres mines du Québec. M. Farrah refuse de prendre position sur ces deux points.

Suite à une des manifestations, deux travailleurs de Mines Seleine sont arrêtés à leur domicile pour voies de fait et entrave au travail des policiers. Ils sont libérés sous condition et leur procès est prévu pour le mois de décembre 1989.

Après quelques mois de grève, les travailleurs de Mines Seleine acceptent les offres de la direction, soit une augmentation de 2.95$ l'heure répartie sur quatre ans. On accorde également un 2e jour de congé de maladie, 4 semaines de vacances après 10 ans, 3 semaines de vacances après 3 ans et des investissements dans le fonds de pension. La retour au travail des employées se fait avant le 23 septembre 1989.

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Dernière mise à jour: 11 mars, 2004
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