1995
L'eau s'infiltre à la mine

Mine de sel, après l'effondrement d'un puit.
Fonds Achille Hubert
AP1, P5, Mine de sel, après l'effondrement d'un puit. photographie : coul. ; 15 X 10 cm

Le 28 avril 1995, des infiltrations d'eau affectent le puit no 2 de la mine de sel. Le site de la mine est évacué et des mesures d'urgence sont déployées. La mine occupe un périmètre de 1 km sur 600 mètres et s'étend sur trois niveaux de galeries. La première est située à 173 mètres au dessous du sol, la deuxième à 223 mètres et la troisième à 253 mètres. Les infiltrations sont apparues sur la structure de béton qui sert à protéger et consolider l'entrée du puit no 2, servant à extraire le sel. L'eau s'infiltre par les joints de béton et trois fissures sont détectées.

La cause de la fuite reste hypothétique, mais selon Guy Leblanc, vice-président de La Société canadienne de sel Ltée, propriétaire de la mine et le directeur de mines Seleine, Marc Joncas,elle remonte à plusieurs années.

Après des années de forage, ce n'est pas plusieurs cavités, mais une seule grande cavité souterraine qui s'est creusée autour du puit de production et qui a assailli plusieurs points déjà fragiles. Ces derniers ont cédé sous la pression de l'eau. Le débit de l'eau qui s'infiltre passe de 60 litres la minute à 240. Trois affaissements du sol se produisent créant des cratères, dont un à moins de trois mètres de la route.

La sécurité publique intervient et la route est interdite à toute circulation, ce qui est problématique pour les gens qui habitent l'est des Îles. Ils se retrouvent coupés du reste de l'archipel. Un service de liaison par bateau est mis en place entre Grosse-Île, Grande-Entrée et le reste des Îles et un hélicoptère est mis à leur disposition pour les cas d'urgence. Au début de juin, une voie de la route est ouverte à la circulation et le passage se fait sous escorte.

Le 3 mai, 129 travailleurs syndiqués sont mis à pied pour une durée indéterminée. L'ouverture de la mine a permis à plusieurs Madelinots de revenir sur leur terre natale. Avec 180 employés permanents, 200 000$ en salaire hebdomadaire et des retombés de plus de 12 millions de dollars, la mine constitue un des piliers de l'économie locale. La possibilité de fermeture représente une lourde perte pour le milieu.

Pour tenter de sauver la mine, plusieurs experts en exploitation minière de Calgary, du Tennessee, de Pittsburgh et de l'Arizona sont dépêchés sur les lieux. L'inondation du puit, qui est suggérée au début de la catastrophe, est écartée. Creuser une tranchée entre la lagune et le puit de production aurait été catastrophique pour la population de homard qui s'y reproduit. La pêche, principale activité économique de la région en aurait été lourdement affectée. Les spécialistes s'affairent plutôt à boucher le puit pour que l'eau n'atteigne pas les galeries. Ils s'affairent aussi à colmater les cavités souterraines en faisant 32 trous de forage autour du puit et y injectant 380 mètres de ciment et de produits chimiques jusqu'à des profondeurs de 87 mètres.

En août 1996, soit après un peu plus d'un an, les travaux afin de retirer le bouchon de béton débute. Le bouchon installé lors des infiltrations se localise entre 66 et 82 mètres de profondeur en dessous de la surface. Suite à l'extraction du bouchon, les travaux de réfection se poursuivent pour quelques mois. En décembre 1996, près de 75 employés de la mine de sel retournent au travail. Les travailleurs sont affectés au nettoyage des galeries souterraines, à l'extraction d'amas de roches et de sable déposés dans le puit au printemps 1995.

En août 1997, la grande majorité des travailleurs mis à pied lors des infiltrations sont de retour au travail. L'exploitation de la mine reprend et le premier chargement du navire "Le Saunière" a lieu le 10 septembre 1997.

Photographies et Articles de journaux



Les collections numérisées du Canada
La présente collection numérisée a été produite avec le soutien du programme Les Collections numérisées du Canada d'Industrie Canada.
Emploi Québec
Développement économique et régional du Québec

Dernière mise à jour: 11 mars, 2004
© Le Centre d'archives régional des Îles 2003 - Tous droits réservés