[Indigenous People]

Contacts avec les Européens

Les premiers Européens qui visitèrent la région furent probablement des pionniers scandinaves qui, il y a environ 1 000 ans, se dirigeaient vers le Groenland. L'attrait d'un passage du Nord-Ouest vers les richesses de l'Orient fut une nouvelle source de contacts aux XVIe et XVIIe siècles. En 1976, Sir Martin Frobisher fut l'un des premiers à essayer de trouver ce fameux passage. Il accosta au sud de l'île de Baffin (Baffin Island) et y rencontra des Inuit. Mais cette rencontre fut en fait une confrontation : des prisonniers furent faits dans chacun des deux camps.

À l'origine, les Inuit se consacraient à la pêche à la baleine. Ils se tournèrent ensuite vers le commerce des fourrures. Des comptoirs permanents de traite furent créés au cours des années 1900. Le commerce se répandit alors chez la population inuit.

Les contacts avec les Européens ont provoqué plusieurs changements dans le mode de vie des Inuit. Des modifications au mode de vie nomade se produisirent dès le début du XIXe siècle. Au lieu de se déplacer vers l'intérieur des terres pendant l'été, les Inuit commencèrent à se sédentariser sur les côtes et à se consacrer à l'industrie baleinière. Le commerce des fourrures amena les Inuit à abandonner la traditionnelle chasse hivernale aux phoques pour le piégeage des renards arctiques, activité non traditionnelle. Au début des années 1920, pratiquement tous les Inuit vivaient à courte distance des comptoirs de traite auprès desquels ils établirent des camps permanents. Le regroupement de la population dans ces collectivités permanentes provoqua, par ricochet, une concentration de la chasse dans les régions avoisinantes.

Les missionnaires chrétiens influencèrent aussi la culture et le mode de vie des Inuit. Ces missionnaires avaient suivi les baleiniers et les traiteurs de pelleteries, voyageant en traîneaux à chiens et en schooner le long de la côte arctique et autour de la baie d'Hudson. Au contact des missionnaires, les Inuit perdirent de nombreuses croyances spirituelles. Toutefois, les missionnaires souvent très érudits, laissèrent d'inestimables compte-rendus sur la langue et le mode de vie des Inuit. C'est à Edmund Peck, un missionnaire anglican, que l'on doit la dissémination de l'écriture syllabique inuktitut dans les régions est de l'Arctique. Dès les années 1920, le taux d'alphabétisation des adultes atteignait près de 100 p. 100.

À la fin du XIXe siècle, les Inuit avaient acquis des fusils, des pots en métal, des aiguilles en acier, du fil de coton et des articles en laine. Les progrès technologiques s'accentuèrent au cours du XXe siècle. Aujourd'hui, la chasse s'effectue avec des motoneiges, des bateaux à moteur et des véhicules motorisés à trois ou quatre roues. Ces véhicules ont permis d'accroître l'étendue des zones de chasse, enlevant une certaine pression sur la faune vivant près des collectivités. Néanmoins, les Inuit utilisent beaucoup moins de terres qu'ils ne le faisaient avant d'emménager dans des colonies permanentes.