Les Alliés recoururent à différentes méthodes pour s'assurer que les messages parvenaient à destination, même dans les moments les plus difficiles. Ces méthodes aidèrent à maintenir le contact entre le front et le quartier général. Un contact constant était en effet essentiel au succès des opérations.
Surveillance en avion et en ballon, photographie aérienne, raids dans les tranchées, interrogation des prisonniers, détermination des distances par le son, câbles téléphoniques (souterrains et aériens), repérage par les lueurs, pigeons voyageurs, chiens, coureurs, motocyclistes, morse, radio-télégraphie, signaux lumineux, fusées éclairantes et sémaphore, tous ces éléments étaient très utiles à la collecte et à la transmission de renseignements aux fins de planification.
On se servait beaucoup du téléphone pour transmettre les messages. Il arrivait cependant que les lignes fussent coupées à la suite de bombardements ennemis. Pour éviter qu'elles ne soient détruites, on les enterrait souvent à plus de deux mètres dans le sol.
Pour maintenir la communication, lorsque les lignes téléphoniques étaient coupées, on faisait appel aux signaux lumineux. Cette technique très pratique devait toutefois être utilisée avec circonspection pour ne pas que les faisceaux soient détectés par l'ennemi. Ces nouvelles méthodes n'empêchaient pas de recourir aux moyens de communication traditionnels. Les chiens dressés, les pigeons voyageurs et les cyclistes pouvaient effectuer le travail lorsqu'il était impossible ou peu pratique de recourir aux autres méthodes.
On faisait fréquemment appel à des cyclistes pour recueillir de l'information sur les ponts, les rivières et autres détails topographiques. Ces données permettaient de mieux préparer les manoeuvres.
Grâce aux renseignements recueillis sur la configuration du terrain, les ingénieurs étaient mieux à même de supprimer tout ce qui pouvait faire obstacle à la marche des troupes sur les positions ennemies. Bien souvent, les ponts étaient détruits ou endommagés et devaient être remis en état. Les cyclistes les inspectaient afin de déterminer si des réparations étaient nécessaires. On construisait aussi des chemins de rondins sur les terrains fangeux, des abris, des tranchées ainsi que des ferrées. Les ingénieurs utilisaient l'information recueillie par les cyclistes pour déterminer le meilleur endroit pour construire un pont ou une route, compte tenu de la configuration du terrain. Les voies ferrées, sur lesquelles circulaient des wagons tirés par des chevaux, facilitaient l'envoi de provisions et de munitions vers le front.
Sur le front occidental, les deux camps se livrèrent une guerre de tranchées. Les tranchées permettaient aux belligérants d'affermir leur position sur le front et leur servaient aussi de moyen de communication. Le transport des provisions ainsi que la circulation des troupes en direction et en provenance du front s'effectuaient en effet de façon plus sécuritaire par le réseaux de tranchées. En zone avancée, des postes d'observation et d'écoute étaient établis afin de surveiller les activités de l'ennemi. Les Canadiens commencèrent à lancer des raids nocturnes contre les tranchées ennemies afin de recueillir de l'information. Ces raids, bien que dangereux, eurent pour effet de rendre les Allemands très nerveux. Il y avait aussi, à l'intérieur des tunnels, des câbles de communication qui reliaient les tranchées entre elles et avec le quartier général.
Parmi les améliorations apportées par les Canadiens figurent les chemins de rondins utilisés en terrain fangeux. Cette technique, originaire du nord de l'Ontario, se révéla très utile pendant la guerre en facilitant la circulation des chars d'assaut, des mulets, des soldats et des provisions en direction et en provenance du front. L'installation de nattes dans les tranchées permit aussi de soulager les soldats qui devaient bien souvent patauger dans la boue.
Le corps d'armée canadien se rendit compte que la planification était un ingrédient essentiel de la réussite. Il comprit également qu'il devait disposer de renseignements précis et à jour pour que ses plans aient des chances de succès. Lors de la bataille du plateau de Vimy, en France, les Canadiens parvinrent à vaincre les Allemands en mettant au point un plan d'attaque très élaboré. La réussite de ce plan dépendait fortement de la transmission rapide des renseignements recueillis. On établit, à partir de ces renseignements, des cartes détaillées indiquant l'emplacement des tranchées et des mines que les soldats rencontreraient du côté allemand. On recréa même le champ de bataille à partir des renseignements recueillis par les ballons, par les commandos et par d'autres moyens. De nombreuses répétitions eurent lieu sur ce champ de bataille recréé afin de préparer les soldats à ce qui les attendait. Les Canadiens ne laissaient rien au hasard.
Chacun des membres du corps d'armée canadien, à tous les échelons, connaissait ses responsabilités ainsi que les objectifs visés. Cette approche favorisa les initiatives des soldats qui purent ainsi agir de façon autonome et réagir rapidement pendant l'attaque.
Le Corps royal canadien des transmissions (CRCT) soutint également l'armée canadienne en mettant à profit la nouvelle technologie. Il put ainsi transmettre, sur les activités de l'ennemi, des renseignements précieux recueillis par surveillance aérienne. L'information obtenue par les avions et les ballons était communiquée aux artilleurs qui pouvaient de la sorte mieux régler leurs tirs et couper court aux contre-attaques de l'ennemi. De nouvelles techniques comme le repérage par les lueurs et la détermination des distances par le son furent également utilisées au sol par les membres du CRCT pour localiser les canons allemands. Ces méthodes très complexes, mais très utiles, permettaient de diriger les tirs d'artillerie à quelques mètres seulement des cibles visées. Cette plus grande précision des tirs aida les Canadiens à réduire au silence les batteries allemandes et à limiter les contre-attaques.
Les Canadiens établirent sur la ligne de front des postes d'écoute destinés à surveiller le feu de l'ennemi. Ces postes étaient équipés de téléphones et de matériel d'observation. Les renseignements recueillis étaient transmis au quartier général qui les communiquait aux artilleurs par signaux lumineux.
Pour déterminer les distances par le son, on utilisait un oscillographe qui enregistrait les ondes sonores émises par les canons et par les explosions d'obus. Des postes d'écoute reliés au quartier général étaient installés dans le No Man's Land. Lorsqu'un canon ennemi faisait feu, on enregistrait le son au quartier général en utilisant les indications fournies par les postes d'écoute. On se servait également de microphones, placés à d'autres endroits dans la zone avancée, pour enregistrer les ondes sonores émises par les obus qui explosaient dans les tranchées ou derrière les lignes canadiennes.
Les prisonniers constituaient aussi une excellente source de renseignements. On les interrogeait sur l'efficacité des attaques canadiennes. L'information recueillie permettait de corriger les faiblesses.
Ce système de communication élaboré permit d'améliorer la coordination entre les différentes unités canadiennes et, par conséquent, de mieux synchroniser les manoeuvres.
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