Musée des beaux-arts du Canada / National Gallery of Canada

Bulletin 23, 1974

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Cartonde paysages de Lawren S. Harris

par Peter Larisey


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La peinture de paysages canadiens a été, de 1908 à 1930, l'intérêt principal de Lawren S. Harris. Les oeuvres suivantes, qui couvrent sa période paysagiste, ont été choisies parce qu'elles ne sont généralement pas connues.

Près de Saint-Jovite (fig. I) a probablement été peint lors du premier voyage de Harris dans les Laurentides en 1908, et démontre ainsi l'aisance de l'artiste à utiliser la peinture à l'huile, technique apprise en Allemagne. C'est le premier témoignage que nous possédions de sa compréhension plastique du Nord canadien désert et lointain. Le choix des couleurs, telles que je les ai vues dans des oeuvres ultérieures, est contenu dans un éventail de bruns. Dans Près de Saint-Jovite, ce sont surtout les bruns foncés qui sont appliqués et travaillés.

La vieille maison en ruines dans Croquis (Maison abandonnée) (fig. 2) illustre le rapprochement maximal qu'il soutient vis-à-vis de la notion de pittoresque chez les adhérents du Canadian Art Club.

Le pin, vers 1918 (fig. 3), est caractéristique des croquis rarement vus du lac Simcoe. Ils ont tous un point de vue frontal de paysage lacustre étale, et font ressortir l'horizon bas et le ciel vaste et haut. Au contraire des brillantes couleurs d'automne qu'utilise habituellement le Groupe des Sept, les oeuvres du lac Simcoe sont peintes en bleus et en verts estivaux. Dans une lettre écrite en 1918, Harris y fait allusion avec peu d'enthousiasme, les qualifiant de simples « études de ciel ». Cependant, Le pin, exécuté moins de dix ans après le statique Près de Saint-Jovite, montre sa maîtrise croissante des techniques de peinture, particulièrement remarquable ici dans l'intégration de la composition et du coup de pinceau, destinée à placer les objets proches et éloignés dans un espace pictural cohérent et animé.

Sa période paysagiste la plus importante, qui dure douze ans, commence au moment de ses premiers voyages dans la région d'Algoma en 1918. La modification de sa peinture suit un enthousiasme renouvelé pour le Nord. Les deux oeuvres d'Algoma (fig. 4, 5) sont des exemples tirés des nombreuses techniques de peinture qu'il développe pour présenter la grande variété de sujets exploités à Aigoma au cours des huit voyages qu'il y fait entre 1918 et 1924. Bon nombre des premières oeuvres d'Algoma présentent un mur de nature sauvage couvrant la toile, avec très peu de profondeur. La futaie, Algoma (fig. 4), vers 1919, est une métaphore du mouvement dans un espace mince, à travers ce mur, jusque dans les espaces les plus profonds qu'il commence à trouver plus importants.

La représentation d'un espace plus vaste et plus profond est davantage poussée dans Croquis d'Algoma (LXVIII) (fig. 5). Le bleu sombre du lac se détache nettement sur le jaune orangé du feuillage. Le coup de pinceau fait ressortir non seulement la forme des arbres du premier plan, mais aussi les grandes surfaces des collines lointaines.

Beaucoup des thèmes visuels de ses peintures représentant la rive nord du lac Supérieur se retrouvent dans Rive nord, lac Supérieur, île Pic (fig. 6). Les formes naturelles, l'écran d'arbres morts à travers lesquels on voit une colline basse et le lac, l'île Pic même, et les grandes formations de nuages s'intègrent en une peinture aux tons de bruns riches et subtils.

Lac Kinney, mont Robson (fig. 7) est un de ses nombreux croquis de la région du mont Robson. Harris réussit à transposer le silence lointain et monumental par la composition soignée des formes élémentaires et des surfaces lisses, bien que l'idée du reflet dans l'eau calme y joue un rôle important.

Nous connaissons bien ses croquis et peintures des paysages montagneux impressionnants de l'île Bylot, exécutés durant la seconde partie de son voyage dans l'Arctique en 1930. Brouillard et glace, bassin Kane (fig. 8) date de la première partie de son voyage, au moment où il était le plus au nord. Harris a construit une image profondément creusée dans l'espace, soigneusement équilibrée, en n'utilisant que des bleus, des gris et des blancs sans autres éléments caractéristiques du paysage que l'eau, la glace, les nuages et le brouillard.

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