Bulletin 26, 1975
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collection numérisée a été produite aux termes d'un contrat
pour le compte du programme des Collections numérisées du
Canada, Industrie Canada. "Programme
des Collections numérisées, droit d'auteur © Musée
des beaux-arts du Canada 2001"
Le style monumental de Fontainebleau et
ses consequences: Antoine Caron et la
« Sousmission de
Milan »
par W. McAllister Johnson
English
article
Page 1
L'idée du cadre de tableau en
tant qu'élément auxiliaire, mais pas vraiment complémentaire,
ajouté à une composition qui domine tant par ses dimensions que sa
complexité, est une conception étrangère à presque tout l'art du
XVIe siècle. Une peinture sur bois exécutée vers 1570 et récemment
acquise par la Galerie nationale constitue une démonstration caractéristique de l'assimilation d'un cadre peint au sujet même du
tableau.
La Reddition de Milan découle d'une série de dessins, l'Histoire
françoyse de nostre temps, réalisée après 1562 par Antoine
Caron de Beauvais (1521-1599). Le sujet est expliqué dans un sonnet
au verso du dessin précédent de la série. Comme tous les dessins
illustrant le règne de François Ier, roi de France de 1515 à
1547, le cadre de "blanche architecture" est une application en dimensions réduites de certains principes de décoration
utilisant le stuc et la fresque employés au château de
Fontainebleau. (Ce fait constitue à lui seul un hommage posthume au
Père des arts et des lettres par l'utilisation d'un style lié à
son nom pour illustrer les événements de son règne.)
L'utilisation de scènes archétypes et de détails anecdotiques
sert à identifier les divers événements et lieux géographiques
qui se rattachent à la longue et complexe campagne militaire de
l'automne 1515. Aussi, la scène centrale avec ses couleurs
brillantes et variées et son élément d'intérêt bien défini
doit être réidentifiée comme la Soumission de Milan et non
comme la simple reddition de la ville ou même de la citadelle. En
somme, c'est la signification profonde de l'événement qui est
illustrée et non l'événement lui-même: Maximilien Sforza et
François Ier devaient se rencontrer à Pavie afin de conclure un
accord relatif à certaines modalités.
La peinture d'Ottawa, dont le dessin était sans doute destiné à
une tapisserie, est une splendide adaptation de l'épanouissement de
l'art monumental aux environs de 1535 à 1545, à Fontainebleau;
par ce moyen, l'approche symbolique de l'expression du contenu
philosophique en termes visuels a été grandement désintellectualisée,
car elle se tourne vers les événements de l'histoire récente.
Seule peinture de ce genre actuellement connue, elle a pu être
accrochée dans une galerie comme pièce présentant un intérêt ou
une association historique intrinsèque.
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