Musée des beaux-arts du Canada / National Gallery of Canada

Bulletin 26, 1975

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Résumé

Un Poelenburg à la Galerie nationale du Canada

par Malcolm Waddingham


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Le peintre hollandais Cornelis van Poelenburg (1586?-1667) travaille en Italie entre 1617 et 1627, date où on le sait de retour à Utrecht. C'est probablement à cette époque qu'il exécute le tableau dont la Galerie nationale du Canada a récemment fait l'acquisition, Clorinde sauvant Olinde et Sofronie du bûcher (fig. I), scène empruntée au poème épique du Tasse, La Jérusalem délivrée (1574). Comme nombre de peintures de Poelenburg, ce tableau était jusqu'à maintenant assimilé à l'oeuvre de Bartholomeus Breenbergh.

Le cadre choisi par l'artiste démontre bien l'enthousiasme avec lequel ce nordique réagit à son séjour à Rome: il situe la scène sur un fond inspiré des monuments de la Rome antique plutôt que dans la Jérusalem médiévale du Tasse. Parmi les allusions classiques, on notera les Dioscures, en haut à droite, la colonne de triomphe avec son relief en spirale et l'édifice du centre, semblable à un temple, qui rappelle à la fois le Panthéon et le tambour du dôme de Saint-Pierre. Il y a également des rappels des fresques de Raphaël au Vatican, tels que la Clorinde montée sur un cheval cabré et les silhouettes du premier plan, à droite. Toutefois, le cavalier qui regarde par-dessus son épaule, au premier plan, à gauche, porte un extravagant costume du début du XVIIe siécle. De toute évidence, il n'est autre que Poelenburg lui-même.

Tout en montrant l'estime qu'il porte à l'art de l'ancienne Rome, l'artiste fait preuve dans ce tableau d'un style indépendant; loin de se conformer au genre des Carrache ou du Caravage, il n'y laisse pas non plus transparaître une imitation servile de l'oeuvre d'Elsheimer, qu'il admire. Les repentirs sont là, en outre, pour témoigner des nombreuses retouches que l'artiste apportait à sa composition avant d'arriver à une solution satisfaisante. L'hypothèse voulant que Clorinde sauvant Olinde et Sofronie du bûcher ait été peint en Italie s'appuie sur des comparaisons avec d'autres tableaux de Poelenburg qui, par leur style, leur origine ou leur époque, peuvent être attribués à cette période, comme le Martyre de saint Laurent (fig. 2) qui se trouve aujourd'hui à Cassel, le Bâton miraculeux de Moïse (fig. 3) du palais Pitti et la Danse paysanne sur un fond de paysage de 1622 (fig. 5) de la Galerie des Offices. On peut situer la réalisation du tableau de la Galerie nationale entre 1622 et 1624.

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