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Résumé
Où se situe « Composition no 12
avec
petit carré bleu » dans l'art de Piet Mondrian
par Robert Welsh
English Article
Page 1
A plusieurs titres, Composition no 12 avec petit carré bleu occupe
une place particulière dans l'oeuvre de Piet Mondrian. Malgré
la double date 1936-1942, il apparaît dans une photo prise en 1937
de l'atelier de l'artiste que l'oeuvre était pratiquement terminée
au cours des années que Mondrian a passées à Paris.
On peut donc maintenant considérer la composition relativement
serrée des éléments linéaires, caractéristique des
oeuvres des dernières années passées à
New York, comme la résultante d'une phase européenne antérieure.
Il est possible de dire que Composition 12, comme d'autres toiles
exposées à New York en 1942, récapitule en quelque
sorte certains effets optiques kinesthésiques (par exemple, « scintillation
»
à l'intersection des lignes ou « irradition » et luminosité
rehaussée des zones de couleur adjacentes) qui apparaissent précisément dans les compositions aux grilles régularisées
des années 1918-1919 (fig. 11 et 12). Si ces phénomènes
et d'autres
effets optiques, comme la réduction par l'oeil humain des stntctures
visuelles complexes à des sous-groupes plus faciles à percevoir,
et si le principe gestalt de
« clôture » ont été
étudiés scientifiquement, ils ont été néanmoins
utilisés par Mondrian d'une façon artistique originale
et remarquablement novatrice.
Pour être plus précis, il faut dire qu'en plus de
fournir des analogies avec la psychologie de la perception visuelle et
l'expression formelle d'une évolution stylistique interne, les
dernières phases de l'art abstrait de Mondrian sont l'aboutissement
de son oeuvre naturaliste antérieure et de ses théories
artistiques dont elles conservent probablement des réminiscences.
Ainsi Maison sur le Gein de 1900 (fig. I), réaliste comme
le serait une photo, possède deja une structure
de motifs internes, qui annonce clairement les compositions en losanges
(par ex. fig. 11, 13 et 14) de nombreuses oeuvres ultérieures. Des
éléments semblables de motifs à caractère géométrique
se retrouvent dans Église de Domburg de 1910-1911 (fig. 2)
qui, malgré la représentation fidèle des contours
(comparer avec la fig. 4 et les fig. 7 et 8 également), a servi
de point de départ à plusieurs des peintures et des dessins
de Mondrian (par ex. fig. 10, dessin préparatoire de Composition
en couleur - A, fig. 8, purement abstraite en apparence) exécutés
au début de sa première phase abstraite De Stijl. Cette évolution
remarquablement systématique du naturalisme à l'abstraction
en termes personnels a finalement été encouragée par
une dévotion au mouvement spiritualiste théosophique, surtout
par la définition d'un principe dualiste esprit-matière
que Mondrian traduisit immédiatement dans l'opposition des éléments
linéaires verticaux et horizontaux aussi bien que dans celle de
la non-couleur (blanc et noir) et de la couleur (c'est-à-dire les
trois couleurs primaires: rouge, jaune et bleu). En réalité,
ces positions extrêmes faisaient l'objet d'abondants débats
dans des traités de l'époque sur les théories artistiques
et surtout dans les cercles architecturaux hollandais du début du
siècle, là où la théosophie exerçait
une certaine influence. De toute façon, cette tendance au spiritualisme
eut un effet aussi profond et aussi durable sur l'art de Mondrian que ses
expériences picturales naturalistes successives. On peut penser
que ces deux premiers engagements sous-tendent la forme imposante et
les motifs de la lumineuse surface de Composition no 12.
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