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Résumé
Restauration d'une peinture
par le procédé de transfert par
Mervyn Ruggles
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article
Page 1
La table chauffante et à vide servant au rentoilage des tableaux
de chevalet a été mise au point en Europe en 1955. Le présent
article décrit le procédé qui fut employé à la Galerie
nationale pour réaliser l'opération peu commune qui consiste à
enlever la toile de jute de la couche picturale et de la couche de
préparation et à y substituer une nouvelle toile de lin sur une
table chauffante et à vide spécialement étudiée d'après le modèle
européen. Le tableau restauré qui fait partie de la collection de
la Galerie nationale est intitulé En automne sur la rivière
Gatineau; il est l'oeuvre du peintre paysagiste canadien
Franklin Brownell.
Bien que cette peinture ait été rentoilée en 1944, des indices de
clivage apparaissaient au bord de la partie supérieure droite et près
du coin inférieur droit. Il s'agissait de consolider la pellicule
picturale en insérant par l'envers du tableau une couche d'adhésif
de type cireux et composé de cire d'abeille, de Multiwax W-445 et
de Multiwax W-835. Cependant, par suite de la résistance causée
par l'adhésif à eau utilisé dans l'opération de rentoilage de
1944, on a constaté que l'adhésif ne parviendrait pas à pénétrer
suffisamment pour assujettir la couche picturale. Il fut donc décidé
d'enlever complètement la toile de rentoilage et la toile
originale. Tout d'abord, après avoir collé une feuille de papier
fin sur la surface de la peinture pour la protéger, on y a appliqué
et scellé en place une feuille de carton épais. Le carton fut
scellé au moyen du mélange de cire pendant que l'on chauffait la
peinture sur la table chauffante. On réussit facilement à «
enlever »
la toile de rentoilage et une lame de couteau a servi à gratter la
toile originale pour en débarrasser l'envers de la peinture, par
petites surfaces à la fois. L'envers de la peinture fut ensuite
enduit au pinceau de l'adhésif cireux et fut collé à une toile de
lin écrue et tendue en même temps que l'on exerçait une pression
en plaçant une mince feuille de caoutchouc sur la surface de la
peinture posée à plat et face en dessus sur la table chauffante.
On mit en marche une pompe à vide aménagée sous la table et le
vide créé exerça une pression atmosphérique sur la peinture.
Puis on commença de chauffer la table et d'en élever la température
juste assez pour faire fondre l'adhésif, soit à environ 76° C, et
on la laissa ensuite refroidir.
Avant de rajuster la peinture sur son faux cadre, on la nettoya au
diacétone afin d'enlever le vernis jauni. Après avoir fait de légères
retouches au gesso, on appliqua au pistolet une couche de
vernis ordinaire au méthacrylate de butyle pour protéger la
surface de la peinture.
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