Musée des beaux-arts du Canada / National Gallery of Canada

Bulletin 5 (III:1), 1965

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Résumé

Restauration d'une peinture
par le procédé de transfert

par Mervyn Ruggles

English article

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La table chauffante et à vide servant au rentoilage des tableaux de chevalet a été mise au point en Europe en 1955. Le présent article décrit le procédé qui fut employé à la Galerie nationale pour réaliser l'opération peu commune qui consiste à enlever la toile de jute de la couche picturale et de la couche de préparation et à y substituer une nouvelle toile de lin sur une table chauffante et à vide spécialement étudiée d'après le modèle européen. Le tableau restauré qui fait partie de la collection de la Galerie nationale est intitulé En automne sur la rivière Gatineau; il est l'oeuvre du peintre paysagiste canadien Franklin Brownell.

Bien que cette peinture ait été rentoilée en 1944, des indices de clivage apparaissaient au bord de la partie supérieure droite et près du coin inférieur droit. Il s'agissait de consolider la pellicule picturale en insérant par l'envers du tableau une couche d'adhésif de type cireux et composé de cire d'abeille, de Multiwax W-445 et de Multiwax W-835. Cependant, par suite de la résistance causée par l'adhésif à eau utilisé dans l'opération de rentoilage de 1944, on a constaté que l'adhésif ne parviendrait pas à pénétrer suffisamment pour assujettir la couche picturale. Il fut donc décidé d'enlever complètement la toile de rentoilage et la toile originale. Tout d'abord, après avoir collé une feuille de papier fin sur la surface de la peinture pour la protéger, on y a appliqué et scellé en place une feuille de carton épais. Le carton fut scellé au moyen du mélange de cire pendant que l'on chauffait la peinture sur la table chauffante. On réussit facilement à « enlever » la toile de rentoilage et une lame de couteau a servi à gratter la toile originale pour en débarrasser l'envers de la peinture, par petites surfaces à la fois. L'envers de la peinture fut ensuite enduit au pinceau de l'adhésif cireux et fut collé à une toile de lin écrue et tendue en même temps que l'on exerçait une pression en plaçant une mince feuille de caoutchouc sur la surface de la peinture posée à plat et face en dessus sur la table chauffante. On mit en marche une pompe à vide aménagée sous la table et le vide créé exerça une pression atmosphérique sur la peinture. Puis on commença de chauffer la table et d'en élever la température juste assez pour faire fondre l'adhésif, soit à environ 76° C, et on la laissa ensuite refroidir.

Avant de rajuster la peinture sur son faux cadre, on la nettoya au diacétone afin d'enlever le vernis jauni. Après avoir fait de légères retouches au gesso, on appliqua au pistolet une couche de vernis ordinaire au méthacrylate de butyle pour protéger la surface de la peinture.

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