Bulletin 6 (III:2), 1965

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Résumé

Un colis de peintures envoyé de
Glasgow à Montréal en 1782

par Hamish Miles

English article

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Aux enchères de Glasgow, de nos jours, on achète des tableaux à bas prix pour expédition en vrac vers le marché canadien
et, semble-t-il, on ne montre pas beaucoup d'éclectisme quant à la qualité ou aux genres. Si l'on consulte les inscriptions pour l'année 1782, dans un registre de copies de lettres tenu par John Brown, fils, marchand et banquier de Glasgow, on constate que cette pratique n'est pas récente. Il s'agit d'un petit renvoi assez inattendu, au bas d'une page, qui se rapporte aux débuts de l'histoire du commerce des tableaux avec l'Amérique du Nord et, incidemment, au regrettable événement de l'Académie Foulis de Glasgow d'où provenaient les peintures.

M. Miles donne une interprétation intéressante de la facture de John Brown. En 1754, à Glasgow, un imprimeur de renom, Robert Foulis, fonda une académie sous l'égide de l'Université, Foulis importa des tableaux d'Europe et les élèves étaient tenus de les copier. Faute de fonds et de l'appui de la population, l'Académie ferma ses portes en 1776. La collection contenait cinq cent cinquante oeuvres, dont 32 par Raphaël, six par Léonard de Vinci et ainsi de suite. Tous ces tableaux ne portaient pas de fausses étiquettes; certains étaient authentiques. Au moment de leur vente, on n'obtint qu'une fraction du montant qu'ils ont rapporté en définitive.

En 1782, deux caisses contenant quelques-uns de ces tableaux furent expédiées pour être mises en vente à Montréal. M. Miles donne des renseignements intéressants qui pourraient conduire à l'identification de certains des tableaux inscrits dans la facture.
Il est impossible de savoir si la cargaison arriva jamais à destination et si les tableaux furent vendus; la copie des lettres de M. Brown n'en fait pas d'autre mention. Malgré ces incertitudes, il se peut bien que ces documents se révèlent très utiles, sinon pour attribuer les tableaux à certains peintres, du moins pour découvrir l'origine ou la provenance de certains tableaux qui sont peut-être encore au Canada aujourd'hui.

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