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Résumé
Histoire de la résurrection d'un
portraitpar Mervyn
Ruggles
English article
Page 1
En 1964, on confiait à la Galerie nationale un portrait d'ancêtre
anonyme pour le soumettre à une expertise artistique. Cette toile,
qui appartenait à une succession, avait été découverte derrière
une armoire. En partie détachée de son châssis, elle était
couverte de poussière et très chiffonnée. On l'avait sans doute
abandonnée pour la jeter au rebut. D'après l'examen effectué par
M. Willem A. Blom, conservateur chargé de la recherche, ce Portrait
d'une dame semblait l'oeuvre d'un peintre canadien ou américain
datant de 1840 environ. C'était, disait-il, un bon exemple, qui méritait
d'être conservé, de l'art du portrait à cette époque. Par la
suite après un examen préliminaire favorable effectué en
laboratoire, on a proposé le portrait au Comité d'achat du Conseil
d'administration qui a décidé d'en faire l'acquisition. On a donc
prié le Laboratoire de recherches sur la conservation
d'entre-prendre d'urgence la restauration nécessaire. L'exposé qui
suit décrit l'histoire de ce projet de restauration et la découverte
réjouissante à laquelle il a donné lieu.
Avant d'entreprendre sa restauration, on a examiné le tableau,
comme d'habitude, à l'aide des rayons ultraviolet, du microscope
binoculaire et de la photographie infrarouge. Malgré l'application
apportée à cet examen, ce n'est qu'après avoir nettoyé sa
surface de la couche de crasse et du vernis de résine depuis
longtemps décoloré, en employant des cylindres d'ouate dentaire
imbibés de solvants composés, tout d'abord d'alcool diacétone
dilué dans 25 p.100 d'eau et ensuite d'acétone, qu'on a découvert
la signature:
« J. Bradley, Pinx / 1836 » dans le coin gauche inférieur
du tableau.
On a collé le portrait sur une nouvelle toile de lin placée sur
une table chauffante et à vide spécialement étudiée au moyen
d'un adhésif composé de cire et de résine. Après qu'on eût fixé
le tableau sur un nouveau modèle de châssis susceptible d'être
agrandi, on a appliqué au pistolet trois couches de résine
ordinaire au méthacrylate de butyle diluée dans du xylème, la
dernière couche étant un vernis mat.
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