Musée des beaux-arts du Canada / National Gallery of Canada

Annual Bulletin 8, 1984-1985

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Henry D. Thielcke: Portrait trouvé récemment - Quelques réflexions sur les liens 
de Thielcke avec l'école anglaise

par Ross Fox


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En 1981, le Musée des beaux-arts du Canada faisait l'acquisition d'un portrait non identifié, oeuvre de Henry Daniel Thielcke (v. 1788 / 1789-1874) transmise dans la famille Lindsay, de Québec, soit le Portrait d'une femme et d'un enfant. Ce tableau est d'une exécution supérieure à celle des autres portraits canadiens de l'artiste (dont seulement sept ont été identifiés jusqu'ici, tous de conception plutôt modeste), ce qui devrait inciter à une réévaluation de l'oeuvre canadien de Thielcke, qui n'a guère fait l'objet d'études approfondies jusqu'à maintenant.

Né de parents allemands, Thielcke fut cependant élevé et formé en Angleterre, mais sa carrière dans ce pays est peu connue. On sait toutefois qu'il a exposé sporadiquement à la Royal Academy of Arts et à la British Institution, de 1805 à 1816. Il fut également nommé portraitiste de S. A. R. la duchesse d'York. Après la mort de la duchesse en 1820, Thielcke passa peut-être quelque temps en Écosse, mais il émigra au Bas-Canada en 1832 et s'établit à Québec. Dès son arrivée, il se trouva en concurrence avec Antoine Plamondon, ce qui l'incita apparemment à se cantonner largement (mais pas exclusivement) dans le portrait, après une brève tentative infructueuse dans la peinture religieuse.

À l'heure actuelle, le double portrait d'Ottawa - signé et daté de 1836 - est une des plus anciennes peintures canadiennes connues de Thielcke. En termes stylistiques, son caractère est anglais, et rien ne dénote une origine coloniale. On y observe une aisance dont Thielcke est largement redevable à la dernière période de Sir Thomas Lawrence et aux disciples de celui-ci: exécution picturale dans des tons de rouge, de brun et de noir; et sujets caractérisés par une sensibilité et une sensualité alliées à une élégance distinguée non dénuée de simplicité. Ce style contraste vivement avec le style poli, réservé et froid de Plamondon. L'importance particulière du portrait de Thielcke réside dans le fait qu'il constitue un lien direct, bien que tardif, entre les styles de portrait de Grande-Bretagne et du Bas-Canada. Il démontre en outre que Thielcke avait assez de talent pour se poser en rival des meilleurs portraitistes canadiens. Malheureusement, il est douteux que les Canadiens aient été très sensibles à son style; Plamondon était certainement le favori des bourgeois aussi bien anglais que français. Le rôle de Thielcke en tant que portraitiste au Bas-Canada semble cependant avoir été plus considérable qu' on ne le croyait jusqu'ici, mais de nouvelles recherches seront nécessaires pour déterminer dans quelle mesure.

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