Accueil
English
Introduction
Histoire
Index annuel
Auteur et Sujet
Crédits
Contact |
Résumé
Les voyageurs de Daumier
by Willard E. Misfeldt, Professeur,
École des beaux-arts, Université
Bowling Green Bowling Green, Ohio
English article
Page 1
Le développement des
moyens de transport au XIXe siècle a facilité la croissance rapide
des grandes villes, encouragé l'une des plus grandes vagues d'émigration
de l'histoire et influé sur le concept traditionnel de l'attachement de la famille et de l'individu à un endroit particulier. Il a
aussi été une nouvelle source d'inspiration pour un grand nombre
de peintres, en Angleterre et en France, surtout au cours des années
1860.
En Grande-Bretagne, l'appréhension que l'on éprouvait envers tout
progrès technologique donna naissance à des chansons satiriques, à des lithographies et à des caricatures décriant les
chemins de fer lesquelles, de pair avec les gravures populaires commémorant
l'inauguration des premières lignes, contribuèrent à rendre ce
sujet digne des artistes les plus sérieux. Les peintres victoriens
dè Grande-Bretagne étaient attirés par les possibilités narratives des moyens de transports publics, des gares et des terminus,
comme on peut le constater dans Omnibus Life in London (Intérieur
d'omnibus à Londres) de Egley, dans Parting Words (Les
Adieux) de F. B. Barwell et dans quelques oeuvres de Rossiter et
Frith.
A l'exception de Thiers qui partageait le scepticisme de Ruskin, les
Français considéraient les trains comme des engins ou des jouets
merveilleux. C'est en 1828 que les premières voies ferrées
furent posées en France et que le premier omnibus fit son apparition dans les rues de Paris.
Vers la fin des années 1830 et 1840, on érigea en Angleterre et en
France de somptueuses gares qui ressemblaient à des palais par
leur style historique et pittoresque.
Honoré Daumier lui-même, qui était encore un enfant en 1816,
comptait au nombre des provinciaux qui, de 1800 à 1860, montèrent
à Paris et triplèrent la population de la capitale. Dès 1841,
Daumier s'inspire des moyens de transports publics pour les
caricatures qu'il destine aux journaux parisiens, se moquant des
petites manies des passagers ou des conditions de transport. Son
humour n'est jamais acerbe mais toujours compatissant envers les
voyageurs anonymes auxquels il a fini par s'identifier.
Au début des années 1860, lorsque Daumier, chômeur malgré lui,
put enfin faire de la peinture à l'huile, il peignit surtout des
personnages en voiture ou attendant dans des gares ou des stations.
Ces tableaux transcendent les situations spécifiques des
caricatures pour atteindre une qualité universelle. M. Misfeldt
pense que ces voyageurs sont apparentés aux personnages des
autres tableaux de Daumier: les réfugiés politiques, les
saltimbanques, les amuseurs publics et Don Quichotte, le faux héros
cherchant en vain à redresser les torts. Les voyageurs de Daumier
n'ont aucune mission; ils symbolisent monumentalement mais sans
drame le nomade et l'exilé, à travers l'histoire.
Haut de la page
Accueil
| English | Introduction
| Histoire
Index annuel |
Auteur
et Sujet | Crédits |
Contact
Cette
collection numérisée a été produite aux termes d'un contrat
pour le compte du programme des Collections numérisées du
Canada, Industrie Canada.
"Programme
des Collections numérisées, droit d'auteur © Musée
des beaux-arts du Canada 2001"
|