Fabrication du qajaq recouvert de peaux

Entrevues


À cette époque, il arrivait effectivement qu'on épile les peaux, sauf en cas d'urgence. Les peaux épilées étaient plus lisses dans l'eau, et ne faisaient aucun bruit dans l'eau. Quand la peau est apprêtée, elle est lisse et plate.

Après avoir dépouillé la fourrure, on détache la première couche de peau, avant de la rincer; elle est alors prête au découpage. Les peaux ne sont pas taillées n'importe comment : il faut commencer d'un côté de la tête et finir de l'autre côté, vers le bas de la peau. Comme il faut couper aussi droit que possible, on peut demander à quelqu'un d'autre de la tenir, ou l'attacher à un objet. Il faut utiliser un couteau tranchant, parce que vous devez tailler d'un seul coup, pour éviter que les rebords s'incurvent après que toutes les peaux ont été coupées.

Vous commencez à les coudre ensemble à partir du devant (USUUJAQ) du qajaq. Les petites peaux sont utilisées en premier; les plus grandes sont cousues autour du milieu du qajaq. Si les peaux n'étaient pas convenablement coupées, il fallait poser d'autres peaux sur le dessus, mais ce n'était pas nécessaire si les peaux étaient correctement taillées.

Quand tout est prêt pour la couture, il faut mâcher les rebords, comme on le fait avant de coudre les semelles du kamik. Le mâchement élimine toute l'eau dans les rebords, pour rendre les points imperméables. Cette tâche était confiée à quelques jeunes.

Les femmes avaient déjà tressé des tendons pris dans les jambes du caribou; elles fabriquaient aussi des protège-doigts (morceaux de peaux de phoque en forme de tube) qui recouvraient tous les doigts des femmes qui cousaient les peaux, parce qu'on s'abîme les mains en tressant des tendons.

Après tous ces préparatifs, les peaux sont suspendues, puis le travail de couture commence. Les points portaient le nom de SUKKAITTULIJUQ s'il était impossible de les faire assez serrés; ils étaient cousus exactement de la même manière que sur les kamiks étanches, avec un joint double sur chaque maille. Les bordures de la peau étaient légèrement surjetées, et cousues de l'intérieur et de l'extérieur, tout comme des peaux de phoque imperméabilisées.

Parfois, le devant du revêtement du qajaq était fabriqué de peaux de caribou, pour qu'il ne se déchire pas facilement même s'il heurtait de la glace. Quand les peaux avaient été cousues ensemble, les hommes tendaient la toile sur l'armature et la serraient autant que possible au moyen de cordes en peau.


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